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mardi 16 juin 2020

La meilleure série de science-fiction de la galaxie : Battlestar Galactica


On avait complètement loupé Battlestar Galactica lors de sa diffusion, au milieu des années 2000. Nous sommes peu après le choc du 11 septembre. Cela a son importance, car cette ombre plane en permanence sur l'ensemble des quatre saisons.

Mais France Culture lui ayant décerné le titre de meilleure série de science-fiction de la galaxie, il était indispensable de rattraper le temps. Ce qui est fait, et c'était utile et intéressant.

Il s'agit d'une série-univers, comme on peut parler de livre-univers ou de film-univers. On peut désigner ainsi les oeuvres qui traitent d'une grande diversité de sujets et d'une multiplicité de points de vue, finissant ainsi par secréter leur propre univers.

Ainsi de Battlestar Galactica : on ne va pas paraphraser l'argument de la série - l'internet pourra facilement informer - mais on préférera insister sur la qualité et la complexité des personnages, où se superpose en permanence la question primordiale et passionnante : qu'est-ce qu'un être humain ?

Même s'il s'agit de science-fiction, cette question n'est jamais éclipsée par la super-technique du futur lointain. Au contraire, elle est truffée de bugs et d'archaïsmes surprenants : ordinateur de bord non relié à un réseau, téléphone filaire, utilisation fréquente du support papier, écrans rudimentaires etc. Cet aspect rend particulièrement attachant ce vieux vaisseau de l'espace, mais qui se propulse quand même à la vitesse de la lumière quand il y arrive.

Plus loin : quid du progrès moral des êtres humains, quand on les met ensemble ? Abstraction faite de l'environnement technique et économique, au final, peu de choses différencient moralement un Grec du V° siècle d'avant J.C., un Romain du I° siècle d'un Européen du XXI° siècle. Et, par suite, d'un être humain projeté dans l'espace plusieurs milliers d'années plus tard. Echo corollaire, lié à la période de crise qui vient d'être traversé : quelle démocratie quand la sécurité de tous est menacée ? Les palabres des représentants émanant des populations sont pitoyables dans la série. Et pourtant, ils sont une exigence, car la série montre que l'attentat à la démocratie est la suprême insécurité.

Battlestar Galactica est bien un univers à lui-seul, d'autant que les acteurs ont peu été vus ailleurs, renforçant sa crédibilité. Quel acteur (ou actrice) peut-il sortir indemne de cette série pour enchaîner sur une autre ?

Le voyage fut passionnant, au moins jusqu'au premiers épisodes de la quatrième saison. 


mercredi 3 juin 2020

Un tour au Musée : cela faisait longtemps




Premier musée visité auprès le grand confinement : quel plaisir !  Musée savouré tout seul, avec toute possibilité d'échanger avec les agents présents, contents de retrouver une visite, et avec toute facilité d'accessibilité offerte par la petite ville, La Fère.

Le Musée Jeanne d'Aboville abrite des trésors inattendus, propriété d'une commune de moins de 3 000 habitants.  On tremble pour garantir la sécurité et assurer autant de pièces remarquables, d'autant que les moyens font évidemment défaut pour les mettre en valeur comme elles le méritent.

Il est étonnant que ce petit musée ne soit pas adossé à une intercommunalité qui lui permettrait plus de mieux rayonner.

Au fil de la visite, on s'arrête sur les noms : Emmanuel de Witte, Salomon Rhuysdael,  De Heem,  Abraham Willemsens,  Bon Boullogne,  Elisabeth Vigée-Lebrun. Mais les noms inconnus méritent aussi de s'arrêter : il n'y a rien à jeter dans cette collection.





samedi 30 mai 2020

La playlist du jour : Barricades mystérieuses et autres


La musique d'aujourd'hui est une nouveauté de 300 ans. Écouté, réécouté à plusieurs reprises, l'album Barricades est la magnifique parenthèse de ce long week-end.

Il est le fruit d'une coopération entre deux trentenaires super-doués : l'un est claveciniste (Jean Rondeau), l'autre est théorbiste et luthiste (Thomas Dunford). Ce sont déjà des vedettes dans leur genre.

L'album s'ouvre par Les baricades mistérieuses, selon son orthographe ancienne, pièce de Couperin, qui est un tube de la musique baroque et dont le titre est tout autant mystérieux. L'enregistrement video du morceau montre assez le niveau de connivence entre les deux interprètes, et on est frappé de la parfaite synchronisation des deux instruments.

La pièce chantée de Charpentier qui suit est aussi remarquable : archétype de la chanson du XVII° siècle, encore fois parfaitement exécutée par Lea Desandre, encore plus jeune que les deux autres musiciens. Et l'éditeur, en plus, publie un troisième morceau gratuitement, ajouté aussi. La sélection compte vingt plages.

Une heure de parfaite félicité dont émanent un tact, un suavité et une douceur qui détonent dans cette époque rugueuse. A suivre, et très longtemps : que de promesses pour l'avenir de cette musique.