Du bleu, du bleu, du bleu et du blanc. Le pays des Dieux est photogénique. Mais il a bien fallu en revenir
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mercredi 31 juillet 2013
Escale au Pays des Dieux (1) : le bleu, le blanc
Du bleu, du bleu, du bleu et du blanc. Le pays des Dieux est photogénique. Mais il a bien fallu en revenir
lundi 29 juillet 2013
Marle : Musée des Temps barbares
On aime le nom choisi pour ce petit musée précieux, sans doute avec un peu de provocation, car la période qu'il illustre n'a rien de barbare. Il présente à la fois l'ensemble des objets retrouvés non loin dans une nécropole mérovingienne d'importance, et, dans le parc archéologique adjacent, une impeccable reconstitution - avec la caution du Musée National d'Archéologie de St Germain en Laye - d'un village de l'époque mérovingienne.
Ce musée est important, car il est rare de disposer d'autant d'informations et de données sur les premiers temps du moyen age, bien souvent complètement ignorés des programmes scolaires d'histoire et du grand public.
Nous approchons à Marle une population peu connue, mais aux techniques perfectionnées, au gout esthétique très proche du notres et aux connaissances étendues. Mais il reste tant à apprendre sur ces ancêtres celtes dont les envahisseurs successifs n'ont pas réussi à faire disparaître la culture.
Ainsi, on ne sait pas identifier les deux composantes très différentes de cette population, reflétée par la division en deux cimetières : une population, la plus nombreuse, d'individus de plus petite taille, et une population, minoritaire en nombre, d'un statut social plus élevé compte tenu des objets retrouvés dans les sépultures, et de plus grande taille.
Quelles étaient les relations entre ces deux populations qui partageaient la même vie quotidienne ? Quelle était leur origine respective ? Autant de questions restées posées.
Outre l'intérêt muséographique et archéologique du lieu, il reste une belle promenade, dans un bel endroit...d'il y a quinze ou seize siècles... Quand même.
dimanche 28 juillet 2013
Remonter la Marne : bien vu, Monsieur Kauffmann.
Mais quelle mouche a piqué Jean-Paul Kauffmann - le même qui fut otage au Liban avec Jean-Louis Normandin ? Remonter la Marne à pied, de Charenton au plateau de Langres, au gré des villes et villages de ce proche orient français, de ses habitants, de ses paysages. Y auriez vous pensé ?
Il s'en explique longuement dans le livre, alors que la Marne n'est même pas un fleuve, et que l'intéressé n'est pas du tout Champenois d'origine, ni Francilien, à la rigueur,
Alors pour une fois qu'il est question de ces régions si floues pour la mémoire collective nationale, mais qui sont les nôtres, on se régale.
Et surtout, on s'y retrouve : dans la description des lieux et des gens, cachés dans l'épaisseur des marges de ce "Désert entre la Lorraine et la Région parisienne", comme un jour un géographe a qualifié la Champagne-Ardenne.
Bien vu, tout cela, Monsieur Kauffmann.
Jusque dans la manière dont il qualifie nombre de personnages rencontrées, les "Conjurateurs". Des Conjurateurs, j'en connais mille ici.
Insensibles aux modes, vivant de peu, ils tournent le dos à la société telle qu'elle nous est présentée par les grands médias, telle qu'elle est fantasmée par les marchés. Planqués dans l'angle mort du modernisme et de la société de consommation à outrance, totalement ignorés des décideurs et gens d'influence, ils vivent pourtant ici, au bord de la Marne comme partout ailleurs, et ont surtout la sagesse de vivre selon leurs prescriptions, d'ignorer la pression de conformité de la machine consumériste et politico-médiatique.
Les Conjurateurs témoignent de réalités sociales et politiques très profondes qu'il faudra un jour penser : la déconnexion totale des élites, le rejet d'un modèle de société technocratisant et déshumanisant, la conjuration de toutes les modes, le rejet de toute pensée unique.
Vivent les conjurateurs.
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