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samedi 23 novembre 2013

Pêcheur de perles musicales (24) : Voilà ce que l'Amour fait - Bach - Sieht, was die Liebe tut (Cantate BWV 85)

Se poser de temps en temps pour écouter quelques cantates. Pourquoi pas, si exotique que cela puisse paraître.

Et l'on se souviendra que le grand Bach râlait beaucoup contre cet exercice obligé et alimentaire : en produire une par dimanche. Un vrai calvaire. Et puis ces chanteurs et ces musiciens qui n'étaient jamais à la hauteur...

Mais que reste-il de tout cela quand on rencontre cette perle ?


Seht, was die Liebe tut.
Mein Jesus hält in guter Hut
Die Seinen feste eingeschlossen
Und hat am Kreuzesstamm vergossen
Für sie sein teures Blut.

Voici ce que l'amour fait.
Mon Jésus laisse sous bonne garde
Les siens solidement enfermés
Et a versé sur le bois de la croix
Son précieux sang pour eux.

Cantate BWV 85 "Ich bon ein guter Hirt" (je suis un bon berger), Netherlands Bach Collegium, Holland Boys Choir


samedi 16 novembre 2013

Sagas scandinaves : vive Luther !



La fin de la lecture de la trilogie suédoise Millenium de Stieg Larson, la fin également de la saison 3 de la série danoise Borgen (le Château) nous rapprochent d'un seul coup de la lointaine Scandinavie.

Lointaine au sens politique bien évidemment plus que dans la géographie. Nous sommes dans une Europe luthérienne habitée par un rêve vertueux de transparence et de respect de la personne humaine, et dont la vie collective est faite de recherche de compromis, de tours de table, de débats publics largement ouverts à toutes les composantes de la société. Bref, tout l'opposé  de la très latine et très catholique France.

Et pourtant, les défis sont les mêmes : héritage colonial, diversification de la population - d'autant plus évidente que ces peuples sont longtemps restés entre eux par leur géographie, affaiblissement des valeurs collectives, difficultés économiques, remise en cause des systèmes sociaux, montée des populismes...

Millenium, dans le genre du roman policier, expose une certaine face cachée de la Suède, qui fait d'autant plus scandale qu'elle contredit l'image même que les Suédois ont forgé de leur propre société. Borgen, dans le genre de la Chronique politique du Danemark, fascine par sa peinture des mœurs politiques à la scandinave, qui, à partir des mêmes gageures, trouvent des solutions pour les surmonter bien différentes, et combien plus séduisantes. A cet égard, les monarchies scandinaves sont bien plus républicaines que notre république monarchique.

Même s'il ne faut pas être trop dupe : la France n'est ni le Danemark ni la Suède, et on ne cultivera aucune nostalgie des gouvernements de marchands de tapis des 3° et 4° Républiques, dont certains ne passaient pas la journée. 



Mais, dans les deux genres, les questions fondamentales sont illustrées, exposées, détaillées : qu'est-ce qui autorise un être humain à exercer son pouvoir sur les autres ? A quelles conditions ? Cet exercice peut-il être vertueux ? Quelle est la frontière entre la personnalité privée et le personnage public ? Comment l'information de la population doit elle s'organiser ? Qu'est ce qui peut maintenir le vouloir vivre ensemble dans un ensemble humain ? A contraire, qu'est ce qui peut le menacer, y inclus dans le comportement des dirigeants ?

29 heures pour les 3 saisons existantes de Borgen, quelques 2 400 pages passionnantes pour la trilogie Millenium, sont une bonne mesure pour les explorer, et énoncer quelques réponses. Vive Luther.