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mardi 12 septembre 2023

Lieux singuliers (15) : Le Stade-Parc Roger Salengro et la Piscine Art déco de Bruay



Ce bel endroit, dédié à la population minière dans les années 1930, porte le nom de Roger Salengro, ministre de l'intérieur du Front populaire qui s'est suicidé après une campagne infâme et violente de l'extrême droite. Et les réseaux sociaux n'existent pas encore.

Roger Salengro était aussi Maire de Lille : la proximité de Bruay - ex-Bruay en Artois et maintenant Bruay La Buissière - explique sans aucune doute cette dénomination.

Nous sommes totalement dans l'Art déco, et jusque dans les plus détails : architecture, bancs, agencements intérieurs et extérieurs, clôtures, signalétique etc. Le site a été inauguré le 1er août 1936 et il a gardé les mêmes fonctions  depuis : parfaitement accessibles, les espaces sont publics et intégrés au tissu urbain alentours.

L'ensemble a été classé comme monument historique en 1997. Qui plus est, l'architecte, Paul Hanote, est originaire de la ville,  

Le Stade-Parc Roger Salengro et la Piscine de Bruay sont bien des lieux singuliers parce qu'uniques, produits d'une conjonction rare et quasi-magique entre architecture, politique, population et art de vie.

Les images sont ici



lundi 21 novembre 2022

Lyon, l'autre capitale


Bourgeoise, guindée, bien pensante : on l'imagine ainsi, cette seconde capitale, loin des frasques de Paris. Et pourtant, il faut y regarder de plus près, de bien plus près...

D'abord, en face de la colline consacrée - Fourvière et sa basilique - s'est plantée la colline qui travaille, la Croix Rousse, où la première élite ouvrière et remuante a pris ses quartiers.

Ensuite, des quartiers entiers, comme la Guillotière ou Vaise, rappellent le cosmopolitisme quasi-inaperçu de la ville par les visiteurs de passage s'ils ne traînent pas là. Ce qui est souvent le cas.

Enfin, des efforts très visibles préparent l'avenir de la ville en matière d'espaces urbain. On notera le quartier de la Confluence et les aménagements réussis des bords du Rhône et de la Saône, qui manquent tant à Paris.

Et la ville s'est dotée d'un Maire écologiste. Or, la figure du Maire à Lyon est essentielle : impossible de ne pas évoquer le personnage d'Herriot, qui a présidé aux destinées de cette ville de 1905 jusqu'en 1957. Un record, même en enlevant la période sombre 1940-1945 où il a été destitué, à son grand honneur.

Il faudra revenir, encore et encore à Lyon, qui a tant à offrir.

Les images sont ici



mercredi 26 octobre 2022

Lieux singuliers (12) : l'Eglise du Bon Pasteur à Lyon


L'Eglise du Bon Pasteur à Lyon, rue Neyret, est un hyper-concentré de l'histoire de la ville et du pays. Désaffectée, elle présente piètre figure. 

N'est-ce comme cela qu'avance le cours du temps, dont elle en est un produit singulier : désordonné, chaotique, et quelquefois absurde.

L'édifice fut construit sur les flancs pentus de la Croix Rousse à une époque - la fin du troisième Empire - où le catholicisme devait reconquérir la population ouvrière, si tumultueuse sur la colline qui travaille, toisée, en face, par Fourvière, la colline des bien-pensants.

Sa première pierre a été posée le 25 août 1869 par l´impératrice et le prince impérial en personne : c'est dire l'importance de cette croisade lyonnaise.

Et puis, rien ne s'est passé comme prévu, étonnant, non ?

La guerre de 1870 fait sombrer l'Empire et la nouvelle République a bien d'autres soucis, même si la bonne ville de Lyon a payé une grande partie de la construction : l'Eglise et l'Etat ne sont pas encore séparés.

L'Eglise est finalement construite entre 1875 et 1883... Mais sans parvis : la parcelle d'emprise - en forte déclivité et exigüe - ne le permettait pas. Pour autant, la Ville avait promis de dégager le devant de l'édifice pour ajouter un escalier monumental... promesse laissée sans lendemain : l'escalier et le parvis ne sont jamais réalisés, l'espace concerné ayant été utilisé pour créer une nouvelle voie, la rue Neyret.

Au final, le porche de l'Eglise se retrouve perché à 3 mètres au dessus du niveau de la rue, et l'édifice est accessible uniquement par de petites portes sur le côté. 

L'incongruïté est comme un monumental clin d'œil architectural à l'histoire de la fin du XIX° siècle. Et c'est toujours le cas, comme les images le montrent. 

Les amateurs des sinuosités historiques pourront trouver tous les détails sur cette page très officielle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'Eglise du Bon Pasteur n'est pas classée Monument Historique. On se demande bien pourquoi.

Les images se trouvent sur cette page

lundi 21 décembre 2020

La sélection des images 2020

 





Malgré les deux grands confinements inouïs provoqués par l'épidémie de Coronavirus qui frappe toute la planète - bienvenue dans l'avenir - malgré les contraintes fortes qui y sont liées, une sélection acceptable a pu être assemblée, s'organisant autour de grandes "virées" vers le sud, au sud-ouest et au sud-est, avec les inévitables étapes sur le trajet.

Mais l'étranger est absent, par la force des choses. Ce doit être la première fois.

Cette quasi-obligation de rester à l'intérieur des frontières nationales a permis toutefois quelques visites inscrites il y a longtemps sans pouvoir les réaliser jusqu'ici - toujours essayer de transformer les inconvénients en avantages, non ?

On verra donc de nombreux hauts lieux de Picardie : La Fère, Noyon, Belleau, Saint Michel en Thiérache, Hirson, Noircourt, Chauny, Tergnier et la partie ouest du Chemin des Dames. Tout ça, c'est fait ! 😀

De même, côté champardennais, quelques lacunes impardonnables proches ont été comblées : Le Massif de Saint Thierry, Orbais l'Abbaye, Mondement, Sézanne, Cormicy, la vénérable et bien nommée Abbaye Notre Dame du Reclus à Talus Saint Prix dans la Marne, puis  Fumay, Revin, Givet dans les Ardennes françaises.

Idem sur les grands trajets : les étapes que sont le très beau Musée des Beaux-Arts d'Orléans et la Maison de George Sand à Nohant ont enfin trouvé leur place dans l'agenda.

Pour le reste, de nouveaux lieux ont été découverts : Périgueux, Bergerac en Dordogne, et Agen, Villeneuve sur Lot, Penne d'Agenais dans le Lot et Garonne en notant la belle et ancienne entreprise Latour-Marliac au Temple sur Lot, une référence mondiale pour la production et la commercialisation de fleurs aquatiques. Les nymphéas de Monet y sont nés.

Dans la même façon, on a visité quelques hauts lieux des Cévennes : Marvejols en Lozère, Le Musée du Désert à Mialet et la Maison rouge à Saint Jean du Gard dans le Gard.

Deux mentions particulières pour ces deux musées qui valent largement le temps et l'éloignement, témoignant du cœur de l'identité cévenole : le protestantisme pour le Musée du Désert - le bien nommé aussi - et la production de soie pour la Maison rouge, ancien bâtiment industriel dédié à l'activité, transformé magnifiquement en Musée des Vallées cévenoles par le Département. 

On a retrouvé Bordeaux et la magnifique Nîmes, qui n'en finit pas de se reconstruire sur elle-même et de proposer au visiteur de formidables expériences dans des genres très différents. D'un côté le nouveau Musée de la Romanité, qui présente enfin l'héritage romain de la ville à la hauteur de sa richesse, et de l'autre côté, les innombrables fresques murales du quartier Gambetta. Quelle belle et inédite surprise, que la culture "Underground" puisse afficher ici ses couleurs sur tant de mètres carrés ! 

On a retrouvé enfin Collobrières : un endroit connu qu'on avait noté de réinscrire sur le carnet de voyage, au cœur du Massif des Maures. On y a retrouvé une vie méditerranéenne assez crédible et relativement paisible, côté forêt. C'était aussi la possibilité de revoir Toulon tout proche, en ajoutant cette fois sur la liste des visites le Musée national de la Marine, un must du genre, situé au cœur de la Capitainerie avec vue sur le porte avion Charles de Gaulle et les grands ferrys. 

Autant de passeports virtuels pour l'ailleurs, mais pour l'heure trop souvent à quai. 

Vers les images




dimanche 4 novembre 2018

Première sélection 2018






Une première sélection 2018 très volumineuse au final... mais les lieux le méritaient, à commencer par le Mont Saint Michel, visité dans un temps polaire, donc visitable dans de bonnes conditions !

Et puis la magnifique Abbaye d'Auberive, lieu cistercien éminent, devenu centre culturel du bout du monde. On y a retrouvé Louise Michel, qui y fut détenue. Coulommiers et sa commanderie templière rarissime valaient une belle journée, fromage en plus. 

De même que les traces des protestants à Wassy, qui se repend encore du massacre du 1562 alors que tant d'autres lieux ne se souviennent plus des forfaits qu'ils ont connus il y a plus de 400 ans. Braves Wasseyens.

Et, comme souvent, de l'eau, et même beaucoup d'eau sur certains clichés de janvier.






dimanche 13 septembre 2015

Villes au Nord




Ces villes dites du Nord ne le sont que très relativement : assurément on les considérait comme très méridionales quand elles étaient incorporées dans les pays-bas espagnols ou dans la Flandre. Elles méritent toujours quoiqu'il en soit une attention toute particulière, car les populations qui les ont façonnées, et les perpétuent, y attachent une identité toute particulière : urbanisme communautaire, espaces permettant le rassemblement et le commerce, espaces ouverts et appropriables par tout un chacun selon son activité ou son statut...

Mention toute particulière à Dunkerque qui conduit un vaste et intéressant programme de rénovation urbaine à proximité des quais industriels tout proches du centre ville, qui, sans cela, ne seraient que de sordides no man's land. Le défi fut immense, et il est réussi, au moins à l’œil.








mardi 6 janvier 2015

Belle Haute-Marne




Qu'ils sont beaux les paysages de ce département... Qu'il est désert aussi, dans la vallée de la Blaise où l'on était, comme partout ailleurs. Les témoignages de la présence humaine sont nombreux, à commencer par Metallurgic Park (quel nom !) à Dommartin, tentative très interessante de mettre en valeur la déjà ancienne pratique de la fonderie d'art, qui a notamment fait naître les fantaisies de Guiimard pour le métro parisien. Des entreprises sont restées, mais si peu compte tenu de tout ce monde, qui depuis le XV° siècle, peuplait cette vallée de fondeurs.

Voltaire a passé beaucoup de temps - 15 ans - tout près, à Cirey sur Blaise, dans le beau chateau mansardé et élégant d'Emilie du Châtelet, grande scientifique, mathématicienne et physicienne, qui fut bien plus que la maîtresse de Voltaire. Elle a notamment traduit Newton, rien que cela. Elle fut pressentie pour intégrer le Pantheon pour, au nom de la parité de la représentation des "grands hommes"... Quelle injustice des sociétés, que de laisser une telle personnalité dans l'ombre uniquement parce qu'elle est femme.

De Gaulle, né à Lille, se fit lui aussi adopté par la Haute Marne à Colombey les Deux Eglises où il devint propriétaire - bien avant qu'il soit "Le Général" - de cette ancienne brasserie devenue "Boisserie". Pas de photos de l'intérieur, pas plus qu'à Cirey. Dommage, on aurait aimé prendre cette fabuleuse vue sur la côte des Bar qu'il avait voulue de son bureau... Vue sur la vieille Gaule, en somme.

Quant au Mémorial et surtout au bel équipement qui accueille confortablement les visiteurs et présente une exposition permanente détaillant la vie du désormais grand homme, rien à redire, rien à critiquer, rien à reprocher, même en cherchant bien. Mise en scène vivante et attractive, iconographie impeccable et fouillée, parcours limpide très agréable... même les affiches anti-gaulliennes de mai 1968 peuvent s'acheter à la boutique.

La surprise fut aussi Colombey les Deux Eglises lui-même, village connu il y a longtemps : la proximité du Général lui a bien servi, ou plutôt, le village a su exploiter le flot des visiteurs à bon escient et en profiter pour s'embellir. Du coup, un passage voire un repas ou un goûter dans Colombey trouve son agrément sans problème.






lundi 21 avril 2014

Lewarde, l'Histoire vivante de la Mine




Réalisation exemplaire à tout point de vue, le centre historique minier de Lewarde est un lieu où il fait bon passer du temps, car l'ensemble de la vie autour de la mine y est exposé : la mine n'était pas seulement un travail, mais une manière de vivre, de se socialiser, de trouver une place dans son environnement urbain, naturel, humain. 

Visite passionnée et passionnante, de bout en bout, l'accueil personnalisé et les visites en plus, accompagnées par de véritables "militants" de la Mine, qui s'y connaissent et savent faire revivre les époques successives dont le pays tout entier a tiré partie pour accumuler sa richesse et se développer... avant de tout bazarder. Sic transit. Il reste Lewarde, et les terrils.