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vendredi 24 juin 2022

Lieux singuliers (10) : les unités d'habitation du Corbusier

Briey

Marseille

Rezé

Les unités d'habitation de Le Corbusier matérialisent une idée globale du vivre ensemble. C'est un des rares cas où une vision d'ensemble résiste au temps, où l'utopie s'approche de la réalité sans devenir un enfer.

Il fallait donc visiter les cinq unités d'habitation existantes, comme un hommage à cet esprit plein d'intelligence, de pertinence et d'humanité.

On trouve dans les cinq réalisations la même ambiance : une  tentative presque réussie de faire vivre les êtres humains pacifiquement. Et comme le diable est dans les détails, tout a été  pesé et soupesé. Les unités d'habitation fourmillent d'astuces pratiques, chacune rendant la vie quotidienne de tous un peu plus légère.

Plus de détails sur ces pages

Berlin

Briey

Firminy

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Rezé

Rezé

mardi 19 mai 2020

Cycle Utopies réelles (10) : Place Carnegie à Fargniers

Ancienne commune maintenant intégrée à celle de Tergnier, il ne restait rien à la fin de la première guerre mondiale de Fargniers, comme partout ailleurs dans ce secteur ravagé.

On pouvait donc repartir quasiment d'une page blanche urbanistique. Alors est arrivé l'argent d'Andrew Carnegie, le même qui a fait construire tant et tant de bibliothèques aux Etats Unis. 2 500 environ, quand même. On ajoutera aussi celle de Reims, reconstruite à l'ombre de la cathédrale, tout le quartier ayant été mis à terre entre 1914 et 1917.

150 000 $ sont arrivés de sa fondation, soit l'équivalent de 2 millions d'Euros actuels. Carnegie, né anglais, était devenu aux Etats Unis le quatrième homme riche du monde et de tous les temps. Sa fortune était estimée à 310 milliards de dollars soit 4 700 milliards de dollars actuels. C'est très loin des 105 milliards de dollars actuels de Bill Gates.

L'acier est en cause, à une époque où il était utilisé partout et la demande mondiale était immense.

Dans cette bulle industrielle, le banquier John Pierpont Morgan côtoyait Carnegie. Morgan a dirigé la cession des aciéries de Carnegie pour créer US Steel, qui existe encore et dont le siège est resté dans la ville de Carnegie, Pittsburgh.

Sa fille, Anne Morgan, est encore célébrée du fait de son implication forte - sentimentale et financière - dans la reconstruction d'après la première guerre mondiale dans le nord de la Picardie.

Revenant à Fargniers, deux architectes de renommée sont appointés pour la construction de cette place inaugurée en 1928.

D'une part Paul Bigot, très impliqué dans la reconstruction d'après-guerre. On lui doit le monument de la première bataille de la Marne, à Mondement-Montgivroux, mais aussi le musée Antoine Lecuyer de Saint Quentin. La magnifique collection de pastels de Quentin de la Tour, l'enfant du pays, qui l'abrite méritait un bâtiment d'exception.

D'autre part Henri-Paul Nénot, une sommité française : il a présidé la société des architectes français. Ses réalisations sont prestigieuses, la plus importante étant le Palais de la Société des Nations à Genève, l'ancêtre de l'ONU.  C'est aussi lui qui a construit la Sorbonne telle que nous la connaissons. 

Carnegie, Morgan (père et fille), Bigot, Nénot : comment cette conjonction s'est-elle trouvée sur ce territoire déshérité, cheminot et ouvrier ? C'est toute une histoire qu'il faudrait reconstituer ou retrouver.

Il reste la Place Carnegie, qui donna l'armature urbanistique de Fargniers. La commune comptait un peu moins de 3 000 habitants dans les années vingt, et guère plus lors de sa fusion avec Tergnier en 1974.

La place, classée monument historique, regroupe l'ensemble des services d'une petite ville : mairie, salle de spectacle, maison de santé, école, poste... chacun étant parfaitement identifiable dans une belle homogénéité architecturale, surveillée par le buste d'Andrew Carnegie.

Un des bâtiments abrite actuellement le musée de la résistance et de la déportation de Picardie.

Il faudrait creuser aussi pour savoir si Carnegie avait connaissance de ce projet dans le détail, et si Anne Morgan y était impliquée.

Sans doute, car son pied à terre en France était au Château de Blérancourt, actuellement Musée franco-américain récemment rénové, à moins de 30 mn de Tergnier.

Richissimes et philanthropes, Morgan et Carnegie pouvaient certes se permettre de financer ce qu'ils souhaitaient mais encore fallait-il qu'ils donnaient un sens à leur fortune, dont une étincelle atterrit un  jour à Fargniers, Place Carnegie...















(photos prises le 15 mai 2020)


lundi 15 août 2011

Non lieux

Remarquable, cette longue promenade qui vous offre, de manière totalement non préméditée quatre non-lieux, comme autant de contre-utopies réelles vouées à l'éphémère de l'histoire humaine.

Tout d'abord un village disparu, totalement, effacé de la carte par lors de l'immense boucherie de 1914-1918.


Quelques centaines de mètres plus loin, cette abbaye fantôme : mon Dieu, pourquoi l'avez vous abandonnée ?


Encore quelques pas plus loin : la cabane dans les bois... sitôt construite, sitôt oubliée.


Et, pour finir, ce non-lieu superbe en son genre : le village vacances plaqué là, entouré de grillages, totalement isolé de son environnement et à l'urbanisme composite et sans style, où s'entassent les citadins pressés de décompresser pour quelques jours, dans une ambiance digne de la série culte Le Prisonnier, où un numéro 6 tente de s'enfuir par tous les moyens sans y parvenir, et sans jamais arriver à rencontrer le numéro 1 pour avoir l'explication de sa situation. Que les photos ne trompent pas : l'endroit est bel et bien bondé.


dimanche 17 octobre 2010

Cycle Utopies réelles (9) : les cités jardins


Le cycle utopies réelles du blog devait faire une place aux cités jardins, qui relèvent à l'évidence de la tentative de concilier intérêt collectif et individuel, dans de multiples expériences urbanistiques bien réelles dont la plupart existent encore, dans des configurations - pour une fois en matière d'utopies - pas trop éloignées de leur projet initial...

Les photos de ce message sont prises dans le quartier du Chemin vert à Reims, Ville dans laquelle plusieurs cités jardins ont été construites à la faveur de la reconstruction d'après première guerre mondiale.




Dans l'ensemble on peut être frappé par la pertinence du concept et sa durabilité, au sens littéral du terme. Plus d'un siècle après l'apparition du concept et de ses nombreuses applications urbanistiques, la forme urbaine de la cité-jardin reste à l'évidence vivable, reconnaissable et pertinente, compte tenu des tendances actuelles de l'habitat : densifier sans surpeupler, assurer la proximité des services et, par un urbanisme à taille humaine bien étudié, encourager une convivialité élémentaire suffisante pour que la collectivité publique ne se trouve pas dans la situation de prendre en charge toute la vie collective, et surtout ses dysfonctionnements.




Deux modulations toutefois qui vieillissent le projet : d'une part la place réservée à l'automobile, notoirement insuffisante, mais comme partout. Qui avait prévu, il y a plus d'un siècle, l'envahissement de la ferraille mobile ? 

D'autre part, la quasi-absence des commerces de proximité, pourtant indispensables dans une économie durable. Les centres commerciaux périphériques, couplé à la généralisation du déplacement motorisé, les ont ravagé : peut-on augurer du fait que les difficultés de la grande distribution signifient un retour en arrière ? Pas sûr... 

Il reste que les cités jardins sont une des formes les plus pragmatiques, efficaces, et bien réelles, d'un projet collectif ménageant une place à tous et soucieux du bien vivre ensemble qui est loin, très loin, d'être épuisé.





jeudi 3 juin 2010

Cycle Utopies réelles (8) : le Liberia, apartheid et bons sentiments




L'année 2010 est celle du cinquantenaire des indépendances africaines, étiqueté célébration nationale dont la responsabilité a été confiée à l'inoxydable Jacques Toubon dans l'indifférence générale (NDR - la preuve : impossible de trouver un site internet consacré à la chose...)Mais que les Français sont donc mauvais quand il ne s'agit pas de se célébrer eux-mêmes ! On ne souvient notamment encore avec consternation (ou plutôt, on ne se souviendra pas) du comportement désinvolte et distrait de nos élites au pouvoir pour leurs pitoyables performances lors du quatrième centenaire de Québec.

Passons sur ce point et revenons au sujet. Si les pays d'Afrique francophone ont gagné leur indépendance il y a 50 ans seulement, il est un pays d'Afrique indépendant depuis... 1847. Nous parlerons donc du Liberia, anglophone puisque créée de toutes pièces au début du XIX° siècle par les citoyens US bien blancs de la Société américaine de Colonisation (American Colonization Society, ACS) pour y réimplanter les descendants d'esclaves noirs devenus libres aux Etats-Unis et à qui il n'était pas question d'accorder les mêmes droits civiques que les blancs.


Pays créé de toute pièce à partir d'un projet à l'apparence généreuse et qui tourne au cauchemar : nous voici de plain pied dans l'utopie réelle dans tout ce qu'elle a d'horrible et de paradoxal.

Pas question ici bien sûr de faire un cours d'histoire du Liberia, mais on invitera le visiteur à bien regarder iciici et ici. Les anglophones auront également un peu plus de matière iciici et ici, par la force des choses...

Concentrons nous sur les caractères utopiques de l'entreprise.

D'abord un projet apparemment généreux mais plus qu'ambigü - redonner une patrie aux afro-américains libres - ils furent 13 000 à être réimplantés au Liberia au final - et leur permettre de l'administrer librement - le premier gouverneur noir Joseph Jenkins Roberts accéda à la fonction en 1842, il fut en 1847 le premier président du pays devenu libre - mais surtout et aussi pour éviter qu'ils ne contaminent la société blanche américaine ou ne la menacent, l'épisode haïtien conduit par Toussaint Louverture étant à l'époque dans tous les esprits.

Voilà qui revient, purement et simplement, à considérer l'apartheid comme le premier fondement de l'organisation politique des sociétés. Belle espèce de philanthropie, mais il est vrai si répandue au XIX° siècle, et de tous côtés de l'Atlantique. Belle illustration aussi du constat que l'enfer est décidément pavé de bonnes intentions.


Ensuite, la création d'un pays de toutes pièces sur un bout de côte occidentale africaine achetée morceau par morceau aux Anglais par les dollars collectés par l'ACS , le plan en damier deMonrovia - nommée ainsi en hommage à Monroe, 5° Président des Etats, ami de la Révolution française, ambassadeur des Etats Unis en France de 1794 à 1796 - en porte le témoignage urbanistique évident.


Enfin, le désastre : réduction en esclavage, traite et exploitation des autochtones par les nouveaux arrivants, guerres civiles, surexploitation des richesses naturelles par les sociétés étrangères... La sinistre mais habituelle panoplie du traitement que les êtres humains réservent aux autres êtres humains depuis des millénaires.


Il faut quand même mentionner qu'au terme de la sanglante guerre civile des années 1989 à 2005 (150 000 morts, 850 000 réfugiés hors des frontières, pour 3,3 millions d'habitants : pas mal !) , et sous le contrôle de l'ONU, le Libéria est présidé par une femme plutôt remarquableEllen_Johnson-Sirleaf. C'est la première femme élue au suffrage universel sur le continent. Ce pays a, malgré toutes ses vicissitudes, toujours un peu d'avance...

vendredi 12 février 2010

Cycle Utopies réelles (7) : le Birobidjan, ou l'autre Israël


Décidemment, les utopies réelles ont du mal à survivre en ce monde : ainsi du Birobidjan, naguère Région autonome juive créée par Staline au bout du monde en 1934, fusionnée en 2008 avec la grande région russe voisine du Kraï de Khabarovsk, tout en bas à droite sur la carte de la grande Russie, partageant une large frontière avec la Chine.


J'ai du goût pour ces zones frontières quasi oubliées, nichées dans les replis de la géographie politique. Et là, on est servi en matière d'isolement : nous sommes littéralement au bout du monde. A vol d'oiseau, 6 000 km de Moscou, 8 000 km d'Israël mais à peine plus de 1 500 km de Tokyo et de Pékin. Bref, l'extrême orient russe, terre asiatique peuplée d'européens, zone parfaitement inconnue de nous autres, occidentaux.

C'est pourtant là que Staline avait décidé d'offrir une patrie aux juifs, alors qu'Israël n'existait bien sûr pas encore, et que ceux-ci étaient devenus persona non grata un peu partout en Europe. Les arrières pensées du petit père des peuples étaient manifestement aussi vastes que la distance à parcourir - 7 jours complets de transibérien - pour arriver là bas.

Pourtant, le Birobidjan fut bien terre juive, par l'accueil d'environ 30 000 juifs. Désormais, sur un peu moins de 200 000 habitants, la population se réclamant de la religion juive n'est plus que de 1% et quelques...


C'est que la chute de l'URSS et l'ouverture des frontières a permis aux juifs du Birobidjan de partir pour Israël. Début 1991, 2 000 juifs russes arrivaient par jour à l'aéroport Ben Gourion, en Israël, en manteau de fourrure, chapska, bottes... pour une température extérieure de 10 à 15°. Et on les logeait dans des villages entier de mobil-home, dans les territoires occupés ou dans le Neguev, où il faisait encore plus chaud, car Israël n'avait ni le temps ni le droit de construire en dur dans des zones qui officiellement ne lui appartenaient pas.

La région juive autonome du Birobidjan, utopie réelle qui n'aura pas dépassé ses 75 ans, s'est vidée de ses habitants, qui l'ont fuit alors qu'elle avait été créée spécialement pour eux.



(diffusé en février 2008)


mercredi 28 octobre 2009

Cycle Utopies réelles (6) : les missions jésuites du Paraguay



Le blog s'était promis de revenir sur les missions jésuites d'Amérique du Sud quand il avait proposé au visiteur une perle musicale issue de la curieuse musique baroque du nouveau monde.

Paradoxal épisode de l'histoire, d'ailleurs popularisée par le film Mission en 1986, que cette création par les jésuites - avec l'approbation du pouvoir colonial espagnol, qui , partout ailleurs autorisait les massacres en masse et la contrainte - de ces petites républiques autonomes, sur les frontières de ce qui est maintenant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et le Brésil. Les missions furent fondées officiellement par le pouvoir espagnol en 1606 pour s'éteindre dans la deuxième moitié du XVIII° siècle.


Fondées sur une vision à la fois humaniste et théocratique des indigènes, leur accordant liberté et protection, les "réductions" indigènes étaient tout de même des sortes de réserves, mais elles ont préservé le peuple Guarani de la destruction pure et simple. A l'époque, la règle générale dans la rencontre des peuples, surtout aussi éloignés, étaient la guerre, l'asservissement, le massacre, quand ce n'était pas la maladie infectieuse importée d'Europe : Dieu reconnaitra les siens !

Les missions jésuites ont été rendues possibles du fait d'une conception très large de la divinité que les jésuites ont pu développer, que même Voltaire respectait tant elle était rare.


Les ruines des réductions jésuites, toutes construites sur le même plan ou à peu près, comme dans toute utopie bien organisée, sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco.


jeudi 3 septembre 2009

Cycle utopies réelles (5) : la république des enfants de Benposta

Affiches du cirque des Muchachos,
émanation directe de la République des enfants de Benposta
(Afffiches disponibles parmi beaucoup d'autres
sur le site du centre de documentation et d'archives du cirque, Circusnet)

Ce jour de rentrée scolaire est l'occasion d'évoquer les utopies éducatives.

Les utopies éducatives bien réelles furent nombreuses : des missions jésuites du Paraguay au temps de la colonisation espagnole en Amérique du Sud - le blog en parlera bientôt - à toutes les expériences pédagogiques en vase clos et de tout poil du XX° siècle : Ecoles et lycées expérimentaux organisés selon les principes des pédagogues dits autogestionnaires, Libres enfants de Summerhill, Républiques des jeunes, Copainville...

On n'en parle plus beaucoup. Si les idées qui les sous-tendent sont toujours bien vivantes, elles ont eu du mal a pénétrer des sociétés basées sur de tout autres fondements. La plupart des expérimentations sont mortes ont été dénaturées sans jamais avoir été transposées à grande échelle. Il y a sans doute de bien claires raisons à cela.

C'est pourquoi la série proposée cette été sur France info par Emmanuel Davidenkoff est digne d'être remarquée, parce que fort rare, à une époque où l'on confond en permanence éduquer et instruire, et où on fait semblant de considérer qu'enseigner est d'abord un acte technique consistant à déposer dans les esprits une collection d'objets comme sur une table rase...

Triste époque qui ignore à ce point les ressorts fondamentaux des apprentissages sociaux et des interactions humaines.

La chronique du 8 août est spécialement intéressante et elle est reproduite ci-dessous. Il s'y agit de la république des enfants de Benposta en Galice, fondée en 1956 par un prêtre, Padre Silva, et qui mena l'utopie très loin. La République de Benposta n'a pas survécu à son fondateur, mais on trouve encore en Colombie un "Benposta" pour les enfants des rues.

On a envie d'opposer ces utopies généreuses, optimistes, confiantes, à une vision bien plus noire de la nature enfantine. Par exemple celle exprimée dans le célébrissime roman Lord of the flies/Sa Majesté des mouches, qui dépeint une collectivité d'enfants livrée à elle même et qui finit dans l'intolérance et la mort. Rappelons au passage que Sa Majesté des mouches se traduit par Belzebuth en hébreu. Marrant, non ?


Et si la nature enfantine n'était décidément pas si spontanément radieuse ? Et si elle tendait toujours d'abord à écraser l'autre, le maltraiter, le dominer ?

Alors le rôle de l'éducateur n'en est que plus important et l'éducation, loin d'être un acte technicien, devient l'école même de l'humanité et du droit humain, qui, loin d'être innés, devraient donc être considérés comme de très fragiles conquêtes toujours susceptibles d'être anéanties quand les circonstances s'y prêtent. Il s'agit par conséquent de les transmettre par un acte d'engagement qui ne se résume pas à un système de pratiques professionnelles, si parfaites soient-elles. C'est sans doute ce que nous révèlent ces utopies éducatives, pour maladroites et désuètes qu'elles puissent maintenant apparaitre.

France info 8 août 2009





Benposta