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jeudi 27 juillet 2023

Sur la Playlist de l'été : Josef Mysliveček

 Plaque et buste de Mysliveček à Prague

Mys-live-ček (prononcer ček comme tchek)... On finit par mémoriser son nom, et on finit enfin par écouter sa belle musique.

C'est à l'occasion de la sortie d'un film retraçant sa vie que l'on découvre ce compositeur. Et c'est une belle découverte.

Le film, titré Il Boemo et sorti le 21 juin dernier en France, donne à la musique une grande importance, et c'est tant mieux. 

Outre les éléments biographiques, on y trouve beaucoup d'indications très crédibles sur l'organisation institutionnelle, technique, humaine et même économique de la production de musique au XVIII° siècle en Italie, ce qui est fort intéressant car ces œuvres magnifiques ne sont pas sorties par miracle du cerveau du compositeur. Ce compositeur est un homme de sang et de chair : on le voit d'ailleurs parfaitement quand la maladie commence à le défigurer.

Mysliveček est né à Prague, mais il a fui à l'âge de 27 ans après ses premières symphonies, d'ailleurs bien appréciées en Bohème. L'Empire austro-hongrois était dessus-dessous par la guerre de sept ans et celui-ci voulait plutôt faire de la musique plutôt que faire la guerre.

Et à l'époque, il y avait en Italie assez de souverains, d'Etats, de goût, d'argent et de public : c'est donc là qu'il fit carrière et on l'a appelé assez vite Il divino Boemo (le divin Tchèque).

Mort à 43 ans, sans doute de la syphilis, il a quand même laissé une trentaine d'opéras, une dizaine d'oratorios, une centaine de symphonies et de concertos - notamment pour violon, et en y ajoutant de la musique de chambre. 

Il fut enterré immédiatement dans une des plus anciennes et prestigieuses basiliques de Rome, ce qui marque l'estime qu'on lui accordait dans sa patrie d'adoption. 

Et puis l'on l'a oublié, sans trop savoir pourquoi.

Toute sa musique n'est pas encore enregistrée, mais cela viendra, car elle le mérite sans aucun doute. 

C'est d'ailleurs le jugement de Mozart, qui lui a emprunté des motifs musicaux ici et là, sans que cela n'ait posé de problème. Certaines œuvres ont été attribuées à l'un puis à l'autre par les musicologues, indice de la proximité de leur sensibilité et de leur oreille.

Mysliveček a d'ailleurs rencontré Mozart quand ce dernier avait 14 ans, son cadet de vingt ans.

Contemporain de Haydn,  à peine plus vieux que Boccherini, Mysliveček a contribué à clore la longue période baroque pour créer la grande musique classique, préparant l'époque mozartienne, juste avant la grande vague romantique. 

La musique de Mysliveček est ensoleillée, joyeuse, accessible... Certains grincheux de l'époque lui ont d'ailleurs reproché une certaine facilité. Tant pis pour eux. Les arias des opéras utilisés dans le film et repris ci-dessous sont parmi des plus émouvants du genre lyrique. 

Pour rattraper le temps, le monde n'a pas fini d'écouter Il divino Boemo dans l'avenir. Il était temps.

On trouve malgré tout pas mal de traces sur internet. Pour commencer et se donner l'idée de sa musique de chambre et instrumentale, en voici deux :



Côté opéra, voici trois extraits du film Il Boemo, qui s'appuient sur une interprétation excellente et qui donnent une idée assez exacte, sonore et visuelle, de ce qu'était un opéra au XVIII° siècle :




On notera aussi que la totalité de la bande originale du film est accessible gratuitement à ce lien.

Et pour les fondus d'opéra, on a trouvé même des œuvres lyriques intégrales de Josef Mysliveček. Par exemple Il Bellerofonte (près de 3 heures) et Motezuma (plus de 2 heures)


samedi 27 novembre 2021

Sur la Playlist de l'hiver : Jakub Józef Orliński, Album "Anima æterna"


 On s'était promis de revenir à propos de Jakub Józef Orliński à la faveur d'une perle musicale de l'an dernier.

Une fois n'est pas coutume : c'est une nouveauté baroque qui en donne l'occasion. L'Album Anima æterna est son troisième album en solo, et on espère qu'il y en aura beaucoup beaucoup d'autres. D'autant qu'il est né qu'en 1990... De quoi occuper une bonne partie du XXI° siècle.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, une petite recherche internet devrait vite fait de l'identifier : polonais, contre-ténor, danseur de Break-dance et cool

Il est encore accessible malgré son énorme toute nouvelle renommée, comme on a pu l'aborder lorsqu'il a chanté pas loin d'ici.

On tombera inévitablement sur la vidéo, vue par plus de 8 millions de visiteurs, où il chante à Aix en Provence en tenue de vacancier, persuadé que l'émission n'était que radiophonique alors qu'il dépannait au pied levé France Musique suite à la défection d'un invité.

On pourra aussi regarder la vidéo marrante de 2016, issue du festival de musique ancienne à Utrecht, aux Pays Bas, où il exploite sa voix en même temps que son talent de Break-dancer.

Mais il faut se concentrer sur sa voix, là d'où tout part.

Il chante dans le registre des hautes-contre, donc très aigu mais jamais criarde, toujours juste et toujours masculine. Une voix chaleureuse, souple et toute en nuances : une espèce de miracle qu'on reconnait tout de suite à l'aveugle. Evidemment, ce n'est pas toujours le cas dans la catégorie des contre-ténors car l'exercice est très difficile.

Sans connaître précisément son environnement professionnel et artistique, on sent qu'il est très bien entouré : son répertoire est singulier, magnifique, souvent inédit ou quasiment, pioché dans les meilleurs compositeurs mais moins connus de la période baroque : Zelenka, Fux, Manna par exemple pour cet album. Mais cela ne l'empêche pas d'interpréter aussi sans problème les plus grands : Haendel, Bach et Vivaldi notamment.

Comme toujours, on ne voit pas l'énorme travail artistique et technique que cela suppose, même si les clips tournés dans son salon et sur son piano lors des confinements permettent de l'apercevoir quand il a un peu marre de tourner en rond, alors que manifestement sa vie est sur la scène.

Cerise sur le gâteau, il chante très souvent avec les autres, et dans beaucoup de répertoires, ce qui est signe d'un énorme talent supplémentaire : l'humilité.

Voici quelques morceaux issus de l'album, mais on peut en trouver d'autres facilement sur l'internet.

A écouter lentement, en regardant tomber la première neige... comme aujourd'hui.





dimanche 27 mars 2016

Allons à l'Opéra !





Une petite série d'images à l'Opéra de Reims, comme pour soi tout seul. Spectacle total, chaque représentation relève d'un travail à temps complet pour en mesurer à chaque fois la complexité et la performance des chanteurs et de tous ceux qui les portent jusque la scène. Pour une fois, la visite fut plus légère : les lieux étaient totalement vides. Mais encore : chaque couloir, chaque escalier, chaque espace résonnaient encore de la séance de Madame Butterfly, donnée la veille, ...et de toutes les autres; Quel lieu !





dimanche 10 octobre 2010

Opéras marrants : soyons hilares en attendant le lundi matin



L'opéra est un spectacle total, exigeant, épuisant pour l'artiste et quelquefois pour le spectateur, car il oblige a combiner une grande technicité avec l'expression des sentiments les plus débridés. Une grande partie de sa valeur réside sans doute là. Une partie de sa difficulté d'approche aussi : aller à l'opéra, c'est un travail à plein temps pendant quelques jours - ne serait-ce que pour potasser un peu le livret - et ainsi en tirer le meilleur parti.

Ce cocktail d'exigence technique et de d'expression libérée peut aussi donner des choses assez marrantes, un peu décalées, borderline ou un peu déjantées, comme on voudra dire en bon français. Et quand le baroque ou la bouffonnerie s'en mêlent, alors il est permis d'être hilare, même en fin de week-end !

En voici quelques illustrations, conservées à toutes fins utiles dans un coin du disque dur.

D'une part, un extrait des Indes galantes, telles que mises en scène à l'Opéra de Paris en 2005, grande version de référence dirigée par le grand William Christie. C'est Patricia Petibon que l'on voit principalement dans l'extrait. D'autre part deux extraits de la Belle Hélène d'Offenbach, monté au théâtre du Châtelet en 2001 associant notamment Marc Minkowski et Felicity Lott, grands parmi les grands dans les professionnels du lyrique.

En prime, quelques versions de l'air d'Olympia des Contes d'Hoffmann du même Jacques Offenbach, dont le caractère mutin et coquin prête quoi qu'il en soit à la rigolade : une version par Sumi Jo de 2006 chantée à Séoul et deux versions par Nathalie Dessaye : aux Chorégies d'Orange en 2000, mise en scène par Jérôme Savary et la très célèbre version de 2001 à l'Opéra Bastille. Et la version de J'aime les Militaires, extrait de la Grande Duchesse de Gérolstein, par Felicity Lott également, qui s'y connaît en interprétations faussement futiles, dirigée encore par Marc Minkowski.

Alors soyons gais, l'opéra le veut !





vendredi 11 juin 2010

Très musicale Cendrillon


Une invitation pour une soirée d'opéra ne se refuse surtout pas, n'est-ce pas ?

C'était hier, avec la Cenerentola de Rossini au Grand Théâtre de Reims.

Attention : nous sommes dans le léger, et même dans le très léger. Rien à voir avec un Don Giovanni, une Carmen ou même une Traviata. La musique et le jeu des acteurs s'en ressentaient : pas mal de fioritures, mais l'impression d'un léger manque de structure au final.

Mais la soirée fut excellente quand même grâce aux chanteurs, qui, à une exception près (on ne dira pas laquelle, ce n'était pas un des rôles le plus éminent, tant mieux), étaient plus qu'au niveau pour exécuter l'oeuvre dans les meilleures conditions artistiques.

On trouvera ici une critique dont je partage à peu près tout : pas besoin donc de la paraphraser. J'ajouterai le constat de quelques excès inutiles dans les mimiques et singeries assez faciles demandées aux chanteurs. Il s'agit certes d'un opéra bouffe, mais ce n'est vraiment point la peine d'en rajouter trop dans les effets scéniques pour en montrer la vis comica : le livret et sa mise en musique marrante comme tout se suffisent amplement à eux-mêmes.

Une mention particulière pour les décors agréables, et notamment pour les incrustations en fond de scène d'images animées en style crayonné, du meilleur effet. Très réussi.


Pour le reste, voici cinq versions du sextuor phare de l'oeuvre, au fil desquelles on pourra constater qu'il ne s'agit pas d'un opéra bouffe pour rien. J'ai mis ma préférée, à tous points de vue, en premier  : c'est celle extraite du film éponyme de Jean-Pierre Ponnelle en 1981, avec l'orchestre et les choeurs de la Scala de Milan (tiens donc, on s'en serait douté, qu'ils savent mieux faire que les autres là bas, s'agissant d'opéra italien) dirigés par l'immense Claudio Abbado. J'adore la mise en scène en forme d'ombres chinoises.

La dernière version est celle de l'opéra imaginaire, impossible à ignorer.

Entre ces deux versions, dans l'ordre : celle produite en 2007 par le Grand Opera House de Houston, puis celle du Gran Teatro del Liceu de Barcelone en février 2008 et enfin quand même, celle mise en scène par Jérôme Savary à l'opéra Garnier en 1996. L'extrait est sous-titré en français. On pourra donc s'y reporter pour avoir la traduction des paroles que voici :

Questo è un nodo avviluppato, 
Questo è un gruppo rintrecciato. 
Chi sviluppa più inviluppa, 
Chi più sgruppa, più raggruppa;




Ed intanto la mia testa 
Vola, vola e poi s'arresta; 
Vo tenton per l'aria oscura, 
E comincio a delirar.


pour accéder aux différentes versions, lancer la première video,
puis passer la souris en bas de la fenêtre video

samedi 20 mars 2010

Pêcheur de perles musicales (21) : Rameau, Hippolyte et Aricie, Trios des Parques



Il n'y a pas que les Indes Galantes dans la vie musicale de Rameau. Hippolyte et Aricie, découvert en son temps à l'Opéra comique, mérite une médaille au tableau des folies baroquissimes qui font le délice des amateurs d'esthétique décalée jusqu'à l'outrance, voire l'absurde.

Encore une fois, on aurait envie de nominer l'opéra tout entier - ou au moins une partie substantielle de ses arias et choeurs - à la distinction de Perle musicale. Mais puisqu'il faut choisir, proposons les deux trios des Parques, au début de l'opéra.

Résumons : dans une antiquité grecque d'opérette, Thésée le héros, fait des pieds et des mains auprès de tous les dieux pour retrouver aux enfers son ami Piritoüs, mort au combat, et le ramener si possible. A force d''arguments et de jérémiades, Jupiter écoute Thésée et contraint Pluton à lui ouvrir les portes d'outre-tombe, puis à l'en faire revenir.

Mais attention, il y a une condition : que Thésée écoute les Parques lui raconter un bout de son futur... et le trio infernal le lui raconte de manière allusive en concluant : Tu sors de l'infernal empire, pour trouver les enfers chez toi ! Brrr, on tremble !

Les Parques ont lu dans l'avenir de Thésée l'idylle de sa propre épouse, Phèdre, avec son fils d'un premier lit, Hippolyte. Mais tous ceux qui ont étudié Phèdre, de Racine, qui figure au programme du collège, devraient se souvenir de l'histoire, non ?

Les Parques par Alfred Agache

Rameau s'en donne à coeur joie dans les deux interventions des Parques, à l'acte II. 


D'abord pour dire à Thésée qu'il ne pourra pas rejoindre les enfers en abrégeant sa vie :


Du Destin le vouloir suprême
A mis entre nos mains la trame de tes jours ;
Mais le fatal ciseau n’en peut trancher le cours,
Qu’au redoutable instant qu’il a marqué lui-même.



Et ensuite, une fois qu'il est descendu aux enfers et qu'il veut en revenir, pour lui annoncer son avenir :


Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire ?
Où cours tu malheureux ? Tremble ; frémis d’effroi.
Tu sors de l’infernal Empire,
Pour trouver les Enfers chez toi.


C'est surtout le second trio qui impressionne, proposé ci-dessous.


Plusieurs versions comme d'habitude, mais une préférée dans la figuration de l'horreur, les autres paraissant plus molles : celle de Malgloire, dans un enregistrement des années 70, hélas mal repiqué du disque vinyl, mais je promets au visiteur de travailler à une meilleure reproduction, qui remplacera celle-là. L'extrait précédent est tiré du même disque. La deuxième version est une version de Minkowski.


Puis deux videos : une de l'enregistrement d'un concert donné pour le vingtième anniversaire des Musiciens du Louvre le 18 décembre 2002, avec les chanteurs Cyril Auvity, tenor, Jean-Sébastien Bou, baryton et le grand Laurent Naouri, baryton également, Orchestre et choeur des Musiciens du Louvre, dirigés par Marc Minkowski. Hélas, il s'agit d'un récital sans mise en scène d'Opéra. En effet, il est toujours marrant de voir comment les metteurs en scène présentent les Parques, personnages féminins chantés par des hommes.


On le voit en revanche dans la vidéo suivante, enregistrement à Aix en Provence en 1983 d'une représentation dirigée par John Eliot Gardiner.












samedi 12 septembre 2009

Vous reprendrez bien un peu de baroque ?


Sans lien aucun à aucune actualité, je voulais depuis longtemps proposer un message sur la danse baroque. Le visiteur du blog connaît déjà l'appétence de son auteur pour la musique et l'opéra baroque, sans qu'il soit d'ailleurs capable d'expliquer d'où vient cette passion... sans doute la fréquentation de quelque cercles musicaux dans une vie antérieure.

Mais il est une passion plus grande encore et plus inexplicable encore : celle de la danse baroque. Hélas, ses représentations sont très rares encore pour qui n'a pas le temps de hanter les deux ou trois festivals d'été qui en proposent. Mais le temps viendra bien un jour... Voici en attendant quelques vidéos produites par la compagnie Ana Yépes.





vendredi 28 août 2009

"Je crois entendre encore..." : en veux-tu ? En voilà !

Les deux messages musicaux du blog sur le fameux air de Nadir, extrait de l'opéra de Bizet Les Pêcheurs de Perles ont fait un buzz, comme on dit. Plusieurs milliers de consultations, auditions, téléchargements etc. des contenus proposés.


Le message du 28 mars 2008, qui inaugurait le cycle Perles musicales, présentait timidement quatre versions parmi les meilleures (mais sans celle de Nicolai Geddai, trouvée depuis, et qui arrive nettement en tête).

Et puis, à la faveur de quelques recherches sur l'internet, et puisqu'il y avait de l'intérêt, le message du 14 avril 2008 proposait rien moins que 11 versions audios supplémentaires, et 7 versions "fantaisie" par dessus le marché.


Entre temps, quelques internautes s'étant manifesté pour signaler tel ou tel contenu, le blog vous offre ce jour rien moins que 17 versions supplémentaires. Donc 4 + 11 + 7 + 17 = 39 versions disponibles déjà. Merci qui ?

Et encore en ai-je encore quelques unes sous le coude, mais non identifiées et donc non communicables.

Pas question de tout mettre à disposition dans ce message. Alors on pourra télécharger le pack complet zippé ici. Il pèse plus de 100 Mo quand même et contient 17 fichiers flv qui peuvent être lus soit avec le FLV player, dédié à ce format, soit avec le VLC Player, petit programme magique multiformat qui lit tout !

Et puis, pour avoir l'air dans la tête, le visiteur pourra écouter ci-dessous la version du grand ténor espagnol Alfredo Kraus que j'aime bien aussi, techniquement impeccable en tout cas.

Les versions :

Alfredo Kraus (2 versions)
Antonio Figueroa
Dimitri Trunov
Guiseppe di Stefano
Hector Sandoval
Javier Camarena
Jussi Björling
Leonid Sobinov
Levent Kaya
Martial Andrieu
Paul Groves
Sergio Blazquez
Stephane Garcia
Tenghiz Zaalishvili
Ugo Farell
Vadim Korshunov

Attention ! Avis aux oreilles sensibles : parmi ces 17 versions, certaines déchirent vraiment, ...mais surtout les tympans. Et pour les curieux polyglottes, une belle version en russe est en prime - par le ténor géorgien Tenghiz Zaalishvili.



dimanche 9 novembre 2008

Pêcheur de perles musicales (14) : Casta diva

Qui sait que l'opéra Norma de Bellini se déroule en Gaule romaine ? Peu importe, il reste de l'opéra un des plus grands airs lyriques, qu'on peut à peine présenter tant il est célèbre.

Une perle musicale extraordinaire, hymne à la Lune, décortiquée sur ce site de spécialiste.

Casta Diva, che inargenti
queste sacre antiche piante,
a noi volgi il bel sembiante
senza nube e senza vel...
Tempra, o Diva,
tempra tu de’ cori ardenti
tempra ancora lo zelo audace,
spargi in terra quella pace
che regnar tu fai nel ciel...




Pure Déesse, qui argente
ces plantes antiques et sacrées,
Tourne ta splendeur vers nous
sans nuages, dévoilée...
Tempère, O Déesse,
Le courageux zèle
de ces esprits ardents,
répands sur la terre cette paix
que tu fais régner dans les cieux...

Quatre interprétations, dont deux incontournables : celle de la Callas et celle de Joan Sutherland, les plus grandes d'entre les grandes pour ce rôle réputé difficile. Cette version de Joan Sutherland est de loin ma préférée : chaleureuse, toute en rondeur... lunaire !

Puis une version de Montserrat Caballe prise en extérieur, que je trouve exceptionnelle, - avec le vent qui pourrait être celui des grandes forêts gauloises dans les voiles en supplément. Enfin, pour le "fun", si j'ose dire, une version plus récente et très "glamour" de la très controversée Angela Gheorghiu. Plus un air est célèbre, et plus il doit devoir (et pouvoir) supporter ce genre de choses :-)












samedi 25 octobre 2008

Carpe Diem ou la bonne surprise : les Noces de Figaro à l'Opéra de Lille



Divine surprise ce jeudi lors d'un court séjour à Lille et alentours : une place, miraculeusement disponible, pour assister le soir même aux Noces de Figaro à l'Opéra de Lille.

Et bien, les lillois ont bien de la chance, de pouvoir bénéficier d'une production de ce niveau : musique par le Concert d'Astrée, et les étoiles montantes du chant lyrique international servies sur un plateau d'argent... Bref, un fabuleux spectacle dans lequel il n'y a quasiment rien à jeter, dans une mise en scène transparente à la vue - les techniciens sont parties intégrantes du spectacle - et suffisamment légère pour servir tout le reste, qui en valait largement la peine.

Sur le spectacle, donc, rien à dire. Comme souvent, c'est d'ailleurs que le problème survient. On se demande si certains spectateurs - sans doute des invités qui n'ont pas payé leur place - mesurent à quel point il est exceptionnel de pouvoir bénéficier d'une telle prestation, qui coûte au demeurant tant au spectateur qu'au contribuable. Pour la première fois, hélas, pour ce type de spectacle, on a pu assister à des comportements qui témoignent du contraire : chuchotements, mouvements et bruits de toute nature pendant les arias et même, coup d'eau à boire en se passant la bouteille au beau milieu d'une scène... Du rarement vu jusqu'ici à l'opéra. Consolons nous cependant : le public du XVIII° était bien pire si on en croit les chroniqueurs !



Distribution

Hélène Guilmette (Suzanne)
Matthew Rose (Figaro)
Kate Lindsey (Chérubin)
Nicole Heaston (la Comtesse Almaviva)
Jacques Imbraillo (le Comte Almaviva)

Jean-François Sivadier (mise en scène)
Alexandre de Dardel (décor)
Virginie Gervaise (costumes)
Philippe Berthomé (lumières)
Le Concert d'Astrée, Choeur de l'Opéra de Lille, Emmanuelle Haïm (direction).


Trois mentions spéciales sur ce plateau. D'abord Kate Lindsey, qui incarne un Chérubin extrêmement crédible alors que je trouve souvent ce rôle très forcé, et, pour tout dire, toujours trop féminin dans ses attitudes. Ici, le rôle est incarné avec l'ambiguité qui convient, grâce au jeu d'acteur de cette chanteuse, qui à l'évidence a travaillé de manière approfondie une gestuelle masculine.

Ensuite, la belle voix du ténor Cyril Auvity, un français ayant fait ses classes à Lille, qui incarne Don Bazile, second rôle dans l'opéra. En quelque sorte le régional de l'étape dont il faudra suivre l'itinéraire.

Enfin, l'orchestre, magnifique de clarté et de netteté dans son interprétation, fraîche, dépoussiérée, vive... alors qu'une bonne partie des airs est archiconnue et pourrait être interprétée sans trop de recherche.


A propos d'air archi-connu, et pour se remettre la fabuleuse musique de Mozart dans l'oreille, voici l'extrait de l'opéra imaginaire consacré à l'air le plus connu des "Noces".





Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor.
Quello ch'io provo
vi ridirò,
è per me nuovo,
capir nol so.
Sento un affetto
pien di desir,
ch'ora è diletto,
ch'ora è martir.
Gelo e poi sento
l'alma avvampar,
e in un momento
torno a gelar.
Ricerco un bene
fuori di me,
non so chi'l tiene,
non so cos'è.
Sospiro e gemo
senza voler,
palpito e tremo
senza saper.

Non trovo pace
notte né dì,
ma pur mi piace
languir così.
Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor.

mercredi 23 juillet 2008

Pêcheur de perles musicales (10) : Belle nuit, Oh nuit d'amour


Ca, c'est de la mélodie : trois notes, trois mouvements, et nous voilà bercés par le duo des voix féminines (encore un duo féminin) de la barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach.

On épiloguera pas : nous sommes dans le léger parfaitement assumé, qui ne se prend pas un seul instant au sérieux, parfait en son genre : l'Opéra-bouffe.

Deux belles versions : d'abord par deux monstres sacré(e)s, Thérésa Berganza et Monserrat Caballé. Ouf ! Et puis une version plus récente impeccable de la très sérieuse suédoise Ann-Sofie Van Otter, accompagnée de la française Stéphanie d'Oustrac.

Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Le temps fuit et sans retour
Emporte nos tendresses
Loin de cet heureux séjour
Le temps fuit sans retour
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Donnez-nous vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Oh belle nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Souris à nos ivresses
Nuit d'amour
Belle nuit
Oh belle nuit d'amour






mercredi 11 juin 2008

Pêcheur de perles musicales (6) : Haendel, Ombra mai fu

"Ombra mai fu", le premier air de l'opéra de Haendel "Xerxès" désigné aussi comme "Serse" est un concentré de baroque absolu.

D'abord, le livret nous transporte, comme souvent chez Haendel - voir Tamerlano, par exemple - dans un monde mythique et révolu que la succession des temps historiques permet de travestir à l'aise. Pour Xerxès, nous sommes censés être au cinquième siècle avant JC dans ces pays à jamais disparus que sont Bactriane, Sogdiane et c°, gouvernés par la dynastie Achéménide défaite en son temps par Alexandre le Grand deux siècles plus tard. Hormis quelques poignées d'initiés, qui possédait quelques connaissances précises sur la chose au milieu du XVII° siècle en Europe occidentale ? Et au XXI° siècle, qui se souvient encore du nom de ces contrées, rediviséesau fil des siècles par les frontières iraniennes, afghanes, irakiennes, pakistanaises et causasiennes ?


Ensuite, ce beau morceau, un larghetto, est une déclaration d'amour... à un arbre, et plus précisément à un platane (platanus orientalis). Belle idée, non : la transfiguration de l'élément naturel après celle de la réalité historique. Nous baignons tout entiers dans l'univers baroque, artificiel, recréé entièrement à partir de matériaux lointains et prétextes, dont la seule utilité est de servir le plus humblement possible la musique du Maître.

Enfin, il s'agit d'un air d'alto, chanté donc soit par des hautes-contre, soit par des voix d'alto féminines. Encore une transfiguration : transfiguration de la voix s'il s'agit d'un rôle tenu par un homme, travestissement s'il s'agit d'un rôle tenu par une femme...

Quelques vidéos pour illustrer le tout, dans l'ordre : une version de David Daniels qui fait référence, une version d'Andréas Scholl que j'aime bien pour sa maîtrise technique et une version féminine que je trouve réussie, celle de Jennifer Larmore. Car l'air est impitoyable par sa lenteur même, qui oblige à tenir les notes, et ne souffre pas - à mon goût - les tremblotements qui émaillent certaines versions, y compris proposées par les plus grand(e)s : j'ai des exemples, je vous les épargne.

En prime et pour finir, une version de Gérard Lesne, que je ne peux me résoudre à écarter notamment à cause de son timbre (peut-être un peu grave...), de sa maturité vocale et de sa maîtrise du morceau.









mardi 20 mai 2008

Pêcheur de perles musicales (5), Lakmé, le Duo des Fleurs

Quel dommage que British Airways ait piqué cet air de Delibes pour en faire sa pub en 1989, mais aussi quelle efficacité : on s'en souvient encore vingt ans après. Mais avant d'être publicitaire, le duo des fleurs de Lakmé était un des airs les plus connus de cet opéra : les deux voix ne finissent plus par n'en faire qu'une seule, irréelle, magique, planant largement au dessus de la partition...

Trois vidéos pour présenter cette perle musicale de la meilleure eau : le clip correspondant de l'opéra imaginaire, chanté par Mady Mesplé et Danielle Millet, puis une version concert de deux monstres sacrés Joan Sutherland et Marylin Horne, et puis le célébrissime spot de pub de British Airways, devenu un grand classique dans son genre et qui vaut tant la vue que l'oreille.

Mais d'abord, avant toute chose, l'interprétation des interprétations, parfaite : celle de l'exceptionnelle Nathalie Dessay, qui chante avec Delphine Haidan accompagnée par l'orchestre du Capitole de Toulouse dans une version de 1998.


Nathalie Dessay




LAKMÉ

(gaiement)

Viens, Malika, les lianes en fleurs
Jettent déjà leur ombre
Sur le ruisseau sacré qui coule, calme et sombre,
Eveillé par le chant des oiseaux tapageurs!

MALIKA

Oh! maîtresse,
C'est l'heure ou je te vois sourire,
L'heure bénie où je puis lire dans le cœur toujours fermé de Lakmé!

LAKMÉ

Dôme épais le jasmin,
A la rose s'assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l'oiseau chante, l'oiseau, l'oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

MALIKA

Sous le dôme épais, où le blanc jasmin
A la rose s'assemble,
Sur la rive en fleurs riant au matin,
Viens, descendons ensemble.
Doucement glissons
De son flot charmant
Suivons le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Viens, gagnons le bord,
Où la source dort
Et l'oiseau, l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
Sous le blanc jasmin,
Ah! descendons ensemble!

LAKMÉ

Mais, je ne sais quelle crainte subite,
S'empare de moi,
Quand mon père va seul à leur ville maudite;
Je tremble, je tremble d'effroi!

MALIKA

Pourquoi le Dieu Ganeça le protège,
Jusqu'à l'étang où s'ébattent joyeux
Les cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.

LAKMÉ

Oui, près des cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.

(ENSEMBLE)

LAKME

Dôme épais le jasmin,
A la rose s'assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l'oiseau chante, l'oiseau, l'oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

MALIKA

Sous le dôme épais, où le blanc jasmin
A la rose s'assemble,
Sur la rive en fleurs riant au matin,
Viens, descendons ensemble.
Doucement glissons
De son flot charmant
Suivons le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Viens, gagnons le bord,
Où la source dort
Et l'oiseau, l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
Sous le blanc jasmin,
Ah! descendons ensemble!











vendredi 18 avril 2008

Opéra de Bavière : la Traviata


Deuxième opéra vu en mars à l'opéra de Bavière après Tamerlano, la Traviata, sous la direction musicale de Massimo Zanetti et une mise en scène de Günter Krämer, un habitué des scènes germaniques : Berlin, Salzburg, Vienne.

La distribution était la suivante :

Violetta Valéry Norah Amsellem
Flora Bervoix Heike Grötzinger
Annina Helena Jungwirth
Alfredo Germont Massimo Giordano
Giorgio Germont Franco Vassallo
Gaston Ulrich Reß
Baron Douphol Steven Humes
Marquis d'Obigny Rüdiger Trebes
Doktor Grenvil Giuseppe Scorsin
Giuseppe Kenneth Roberson
Ein Gärtner Adrian Sâmpetrean
Alfredos Schwester Demet Gül

Orchestre de l'Etat de Bavière
Choeurs de l'Opéra de Bavière

Le problème de la Traviata est qu'en principe, quand on n'est plus un enfant, on l'a toujours déjà forcément vu ou entendu, au moins en partie et sous une forme ou une autre, ne serait-ce que dans ses nombreuses récupérations publicitaires. C'est le troisième opéra le plus représenté aux États-Unis (pas moyen de trouver l'équivalent pour l'Europe, désolé !)

On le voit habituellement haut en couleur, façon Zeffirelli dans son film de 1983 : luxueux intérieurs parisiens riches en décoration, toilettes féminines somptueuses et chamarrées...

Il n'en fut rien à Munich ce 22 mars. Une mise en scène toute en noir et blanc, dans le décor comme dans les costumes et, comme pour Tamerlan, minimaliste dans le décor. Mais pourquoi pas ? Un metteur en scène n'a pas à servir au public exactement ce qu'il attend, sinon, à quoi sert-il ?

Mais au final, le parti pris choisi parait tellement à contre courant des représentations habituelles qu'il finit peut-être par provoquer l'effet inverse de celui qui était recherché : occuper l'esprit alors qu'il s'agissait de le libérer... si l'objectif était bien celui-là.

Rien d'inoubliable donc dans cette mise en scène un peu gauche et floue, surtout dans les scènes de groupe : la "chenille qui redémarre", ou "l'à-la-queue-leu-leu" si on préfère, dans la scène de fête initiale, s'imposait-elle vraiment ? Et on souffre un peu en début de spectacle quand les choristes n'arrivent pas à se placer et se marchent dessus dans un espace scénique volontairement réduit à l'avant-scène.

(photo du spectacle)

La musique d'abord. Passons, passons, donc. D'autant plus volontiers que la distribution a fort bien servi la partition, avec une mention toute particulière pour Norah Amsellem dans le rôle principal passablement exigeant, on le sait, et pour le ténor Massimo Giordano qui firent, avec tous les autres personnages, sans maillon faible aucun, de ces trois heures un régal. Une autre mention, toujours, pour l'orchestre de l'Opéra de Bavière. Littéralement impeccable de bout en bout, au moins pour ce que j'en ai entendu, et même vu, car la place occupée au balcon permettait de voir une partie des cuivres.


Le trouble vint d'ailleurs, pour tout dire : mais pourquoi diable l'Opéra de Bavière a-t-il décidé de provoquer deux entractes de respectivement 30 et 20 mn, ce qui est manifestement un de trop, alors qu'aucune installation ne semblait l'imposer ? Le premier entracte, juste à la fin du premier acte, arrive bien tôt et paraît de ce fait bien long. Qui plus est, pour des raisons de sécurité et de nettoyage de la scène, il n'a pas été possible de rester dans la salle... Comprenne qui pourra.

Un mot pour finir sur le Bayerische Staatsoper lui-même : des places de 14 à 132 Euros, un système de réservation en ligne impeccable, une grande salle à l'italienne à cinq balcons, vestiaires et bar à tous les étages, salle archi-complète - avec des places debout (à 10 Euros) - et public chic, plutôt âgé et aisé, et habillé comme pour une vraie "soirée à l'opéra". Je n'étais plus habitué, car ce que j'ai vu des opéras en France ces dernières années était disons plus... démocratique.

Mais il faut se méfier des apparences : c'est au moins une des leçons de Violetta Valery, dite "la Devoyée".


L'Opéra de Bavière fait partie de la Résidence des Rois de Bavière.
Ainsi ces grands amateurs des arts pouvaient-ils y accéder directement...



Le site internet permet même d'avoir un aperçu
de la scène à partirde la place que l'on souhaite louer




Norah Amsellem dans une mise en scène moins sobre
(Théâtre royal de Madrid, 25 mars 2002)

lundi 14 avril 2008

Les Pêcheurs de perles : quelle version voulez vous ?


(mise en scène présentée à Avignon en 2007)

Le premier message du cycle "perles musicales" qui présentait le fameux air "Je crois entendre encore..." extrait de l'opéra de Bizet "les Pêcheurs de Perles" a eu un certain succès sur le blog : comme si une bonne partie de la blogosphère recherchait cette musique. Il faudrait expliquer cela.



Alors, pour contenter les visiteurs, en voici quelques onze versions différentes. J'ai mis en premier la version de Nicolai Gedda que je cherchais, car elle était réputée la meilleure. Je crois que c'est vrai : il me faut y retourner et l'écouter encore, mais la diction - élément très important surtout en français, langue difficile à prononcer pour un gosier étranger - m'a paru parfaite.


Utiliser le bouton de droite
pour accéder aux onze fichiers

Et puis, au Diable l'avarice, voici pas moins de huit versions revisitées, façon jazz, variété, dance et même yiddish. Je vous laisse juges de la résistance de l'aria à tous ces traitements. J'apprécie modérement, mais s'il y a des amateurs !

Un grand merci à l'internaute anonyme qui a fabriqué ce "super-pack" et l'a mis à disposition sur un coin de serveur non moins anonyme. Il méritait d'être remis en forme et publié dans une forme plus accessible.


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pour accéder aux huit fichiers