Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


samedi 30 janvier 2010

Luxe de précautions

Nous vivons dans un monde curieux, où la perte des repères, tarte à la crème de la sociologie mondaine, fait des ravages, en plus du juridisme échevelé qui oblige maintenant à s'entourer de toute précaution possible et imaginable dans toute activité publique ou commerciale, jusqu'au ridicule.

Ainsi, voici l'étiquette trouvée ce jour dans une plante d'intérieur achetée dans le commerce :


Et encore n'est-il pas précisé que cette plante NE SE FUME PAS !

mardi 26 janvier 2010

L'homme invisible, le vrai


Découverte marrante que cet artiste chinois, Liu Bolin. Exactement ce qu'on aime : humour, astuce, trompe l'oeil et magie toute réaliste.

Pas de site web en activité pour l'artiste, mais beaucoup de pages sur internet, dont celle-ci, assez complète, et un bon relais sur le site de l'agence Chine nouvelle. Ce site d'ailleurs, tout officiel qu'il soit, vaut une visite, car il propose des contenus assez éloignés des stéréotypes sur la République populaire de Chine, notamment en matière artistique. Mais au fait, les Chinois eux-même peuvent-ils le consulter ?



vendredi 22 janvier 2010

Tristes tropiques


Jacques I°, Empereur d'Haïti (1758-1806)

Haïti n'avait vraiment pas besoin de cela : à la violence humaine extrême qui a marqué depuis sa naissance ce pauvre pays s'ajoute depuis le 12 janvier à 16 h 53 mn, heure locale, un des tremblements de terre les plus meurtriers et dévastateurs de l'époque contemporaine.

Un désespoir que ce pays. Mais un désespoir parfaitement explicable et rationalisable. Et pourquoi paraît-il insurmontable depuis que ce pays existe ?

Désespoir rationalisable car on peut en extirper les sordides et toxiques racines : massacre des autochtones caraïbes par les Espagnols, au motif de leur insoumission et de leur refus de travailler pour exploiter les richesses naturelles d'Hispaniola, l'île même où Colomb débarqua le 6 décembre 1492 ; déportation massive d'esclaves d'Afrique par l'abominable commerce triangulaire pour peupler et exploiter l'ïle - qui comptait dix fois plus d'esclaves que de colons à la fin du XVIII° siècle - au bénéfice de la France cette fois ; révoltes d'esclaves, massacres de colons et de métis, qui se termine en 1804 par l'indépendance, phénomène totalement inouï à l'époque, au 1° janvier... puis par le couronnement d'un Empereur (quelle idée !), Jacques 1° le 25 octobre de la même année ; versement à la France de Louis-Philippe, au prix d'immenses efforts, d'une rançon considérable pour que le peuple d'Haïti s'achète le droit à disposer de lui-même...

Et puis au XX° siècle, la suite ininterrompue de dictatures sanglantes ou de gouvernements fantoches instrumentalisés par la puissance régionale proche, devenue entre temps hyperpuissance mondiale. La même qui aujourd'hui largue par hélicoptère des secours aux sinistrés sans discernement, comme dans un pays en guerre.

Empereur d'Haïti sous le nom de Faustin I° de 1852 à 1859

Ouf : non seulement rien n'aura été épargné au peuple d'Haïti, mais en prime, la nature en rajoute en ce début de XXI° siècle.

Rien de très glorieux, pour aucune des ex-puissances coloniales, et tout particulièrement pour la France - Haïti est tout de même resté francophone et son lien historique à la France est plus fort qu'avec aucun autre de ses colonisateurs. Et on sait que le modèle politique français monarcho-élitiste fait d'immenses ravages quand il est plaqué sur les sociétés du tiers-monde, voir plus bas le cynique encadré de la revue Hérodote.

A ce titre, historiquement, les Haïtiens ne sont pas nos lointains cousins misérables de la Caraïbe, ceux qui nous parlent français quand nous avons la chance de visiter New-York, ce sont nos frères, et devraient être considérés comme tels.

Mais la mémoire collective, en France notamment, est lacunaire et sélective : elle préfère valoriser Toussaint Louverture (137 000 mentions dans l'internet français répertorié dans Google) et refouler la vie étonnante de Jean-Jacques Dessalines (1 790 mentions seulement), esclave devenu Jacques 1°, Empereur d'Haïti bien avant un certain Bokassa. Cette vie est résumée sur cette page du site de l'université de Grenoble et vaut largement quelques minutes de lecture.

Enfin, à propos d'Haïti, on pourra saluer la réactivité des contributeurs de Wikipédia. Voici un extrait de l'article Haïti au 21 janvier tôt le matin :


De même, on trouvera d'ores et déjà cet article au sommaire très complet :




Enfin, sur le site historique de référence, Hérodote, ce constat d'actualité qui décoiffe, pour une revue si sage habituellement :


dimanche 17 janvier 2010

Pêcheur de perles musicales (20) : Bach, les Gloria des messes brèves



Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu, écrit Cioran dans son petit opuscule Syllogismes de l'amertume (1952). Voilà qui nous ramène, après les cantates - voir la perle musicale numéro 15 d'il y a presque un an - à une autre partie de sa musique sacrée, les messes.

Et tout particulièrement ses messes brèves, découvertes très tôt après mon atterrissage sur la planète "classique", et qui furent en bonne part responsables de mon engouement pour cette musique exceptionnelle, écrite un peu comme le cerveau pense - ou plutôt comme il devrait penser : de manière mesurée, ordonnée, harmonieuse, une idée répondant à l'autre pour la prolonger et l'enrichir tout comme les phrases musicales se déroulent parallèlement les unes aux autres...

Alors, puisqu'il faut choisir, voici rien moins que les quatre glorias des quatres messes brèves. Il semble que cette partie de la liturgie, "à la Gloire de Dieu" ait particulièrement inspiré Bach. Rappelons qu'il s'agit de messes luthériennes, mais très proches de la liturgie catholique. Bach n'était pas à ça près, l'œcuménisme lui allait bien pourvu que la musique s'y retrouve.

D'une part mon interprétation préférée, celle de Philippe Herreweghe, enregistrée en France en juillet 1989 par le label Virgin Classics.

Et pour comparer, d'autre part, les mêmes enregistrés sous la direction de Martin Fläming en 1972, repris dans l'intégrale des oeuvres de Bach publiée par Brilliant Classics.

Le vrai visage de Bach reconstitué par les scientifiques,

Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te.
Glorificamus te. Gratias agimus tibi
propter magnam gloriam tuam,
------
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons,
Nous te glorifions, nous te rendons grâce,
pour ton immense gloire,

Les quatre gloria par Herreweghe




Les quatre gloria par Fläming

dimanche 10 janvier 2010

Retour sur Copenhague : ambiance


[Photo repiquée dans la revue Acteurs publics,
crédits : Montgomery/Scanpix Suède/SIPA]

Cette photographie du 18 décembre, prise le seul jour où Obama était présent au sommet de Copenhague, arrête le regard. Dans un environnement étonnamment minimaliste compte tenu de la qualité des personnes présentes, voici les grands de l'Europe, manifestement exténués, surplombés par un Obama somme toute plus frais, qui ne les regarde pas, faisant semblant de s'intéresser à ce que le premier Ministre danois tente de leur raconter. Pas vraiment joyeuse, la petite bande, et le sourire crispé de Barroso ne trompe personne.

Loin du strass, des sourires et des sunlights du pouvoir que l'on sert au bon peuple aux journaux de 20 h, cet instantané reflète parfaitement l'un des vrais visages du pouvoir étatique et de la diplomatie réelle : dure, décevante, frustrante, usante, désespérante... Belle image.

jeudi 7 janvier 2010

Vertiges (2) : gratte-ciels


L'inauguration, ce lundi, de la plus grande tour du monde, la Burj Khalifa, à Dubaï, est l'occasion de publier sur le blog quelques autres photos vertigineuses, en forme d'hommage à tous ceux qui ont contribué à la construction de ces monstres urbains.

Au péril de leur vie évidemment, car le vertige n'est pas seulement dans la hauteur de ces cathédrales modernes et très séculaires, mais aussi dans l'absence totale de considération pour les risques encourus pour leur construction, avec une mention particulière pour les indiens Mohawks, qui ont fourni une main d'oeuvre aguerrie, robuste, courageuse, pour leur construction. La légende veut qu'ils ne connaissent pas le vertige, et que ce serait la raison de leur présence dans la construction des immeubles de grande hauteur ou de leur recrutement privilégié par la suite pour leur entretien - voir par exemple le roman de Didier Decoin, John l'Enfer.

Il semble qu'il n'en soit rien : les Mohawks ou les Cheyennes, qui ont la même réputation, sont des êtres humains et connaissent le vertige comme tout être humain. La différence est que leur éducation rude et leur culture de guerrier ne leur permet pas de le montrer...


Plus d'images et d'explications sur la construction des gratte-ciels aux USA
et la légende des photos sur ce message blog