Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


vendredi 28 août 2009

"Je crois entendre encore..." : en veux-tu ? En voilà !

Les deux messages musicaux du blog sur le fameux air de Nadir, extrait de l'opéra de Bizet Les Pêcheurs de Perles ont fait un buzz, comme on dit. Plusieurs milliers de consultations, auditions, téléchargements etc. des contenus proposés.


Le message du 28 mars 2008, qui inaugurait le cycle Perles musicales, présentait timidement quatre versions parmi les meilleures (mais sans celle de Nicolai Geddai, trouvée depuis, et qui arrive nettement en tête).

Et puis, à la faveur de quelques recherches sur l'internet, et puisqu'il y avait de l'intérêt, le message du 14 avril 2008 proposait rien moins que 11 versions audios supplémentaires, et 7 versions "fantaisie" par dessus le marché.


Entre temps, quelques internautes s'étant manifesté pour signaler tel ou tel contenu, le blog vous offre ce jour rien moins que 17 versions supplémentaires. Donc 4 + 11 + 7 + 17 = 39 versions disponibles déjà. Merci qui ?

Et encore en ai-je encore quelques unes sous le coude, mais non identifiées et donc non communicables.

Pas question de tout mettre à disposition dans ce message. Alors on pourra télécharger le pack complet zippé ici. Il pèse plus de 100 Mo quand même et contient 17 fichiers flv qui peuvent être lus soit avec le FLV player, dédié à ce format, soit avec le VLC Player, petit programme magique multiformat qui lit tout !

Et puis, pour avoir l'air dans la tête, le visiteur pourra écouter ci-dessous la version du grand ténor espagnol Alfredo Kraus que j'aime bien aussi, techniquement impeccable en tout cas.

Les versions :

Alfredo Kraus (2 versions)
Antonio Figueroa
Dimitri Trunov
Guiseppe di Stefano
Hector Sandoval
Javier Camarena
Jussi Björling
Leonid Sobinov
Levent Kaya
Martial Andrieu
Paul Groves
Sergio Blazquez
Stephane Garcia
Tenghiz Zaalishvili
Ugo Farell
Vadim Korshunov

Attention ! Avis aux oreilles sensibles : parmi ces 17 versions, certaines déchirent vraiment, ...mais surtout les tympans. Et pour les curieux polyglottes, une belle version en russe est en prime - par le ténor géorgien Tenghiz Zaalishvili.



samedi 22 août 2009

Chantilly, l'anti-Versailles ou vive Le Nôtre !


A beaucoup d'égards, Chantilly, inconnu jusqu'ici, présente le visage d'un anti-Versailles : évidemment les Condés, Princes propriétaires des lieux, ont-ils donné leur part à la Fronde pour tenter de déposséder le futur Louis XIV de son trône. Malgré toutes les réconciliations, ce dernier n'oubliera jamais la fuite nocturne avec sa mère quand celle-ci, alors qu'il était enfant, l'avait fait échapper au danger mortel.

Chantilly est également géographiquement opposé à Versailles par rapport à Paris : la ligne de 50 km à vol d'oiseau qui sépare les deux châteaux tangente Paris.


Mais Chantilly présente aussi des caractéristiques tout à fait opposées à celles de Versailles. D'abord, l'eau y est très abondante et omniprésente, alors que les fontainiers de Versailles s'arrachaient les cheveux pour trouver assez d'eau et ainsi contenter les promenades du Roi.

On reconnait dans le grand canal de Chantilly - 2,5 km de long, 60 m de large dans ses parties les plus étroites - une trace de fonction défensive, puisqu'il entoure le domaine de toutes parts ; alors que celui de Versailles - 1,7 km dans sa plus grande longueur pour la même largeur - situé au beau milieu du parc dans l'axe du château, a une fonction purement esthétique et ludique.


Mais c'est surtout le traitement des espaces naturels qui environnent les deux châteaux qui est tout à fait différent, et donnent des parcs d'une physionomie tout à fait divergente.

A Versailles, la végétation, arbres y compris, est mise en coupe réglée : la libre forêt a été éloignée des lieux de promenade et de vie, rien ne dépasse des allées et partout des bosquets aménagés d'un grand raffinement permettent de s'abriter pour tel ou tel dessein. La nature est totalement domestiquée, maitrisée, rectifiée.

A Chantilly, il s'agit beaucoup plus d'organiser la cohabitation des hommes et des végétaux. En dehors des parterres à la française assez réduits (et en cours de réfection, donc sans aucun fleurissement pour l'heure) parce qu'envahis par les énormes et nombreux plans d'eau, la végétation se développe magnifiquement : les arbres en prennent à leur aise au milieu de tant d'espace, atteignant des tailles énormes surpassant même le château, ce dont il n'est pas question à Versailles, le château dominant tout et les arbres étant regroupés les uns contre les autres, limitant ainsi leur croissance.

Peut-être un peu à l'image de la populeuse Cour du Roi, dont l'institution à Versailles procédait de la volonté du souverain de regrouper la grande noblesse auprès de lui pour contenir ses ambitions et s'assurer de sa parfaite vassalité. Quand je vous disais dans un message précédent que le site de Versailles était un cours de science politique à ciel ouvert !.

A Chantilly en revanche, les individualités arborées disposent de tout l'espace dont elles ont besoin pour s'épanouir... quitte à faire de l'ombre à la maison du maître.

Et pourtant les deux parcs sont l'œuvre du grand Le Nôtre, dont on peut mesurer au passage la capacité d'adaptation aux désirs de ses illustres commanditaires.

Chantilly est un domaine de chasseur : la statuaire, l'organisation des lieux, la très courte distance entre la forêt et le château, tout l'indique. Le hameau - ce faux village disneylandesque qui servira de modèle à celui de Marie-Antoinette longtemps après sa construction à Chantilly - ressemble à une concession faite au besoin d'amusement des enfants de la famille. Sinon, on n'y trouve aucun autre lieu pour se poser et profiter. Le domaine est à l'évidence fait pour être traversé à cheval, vite, vers les grandes chasses des grandes forêts environnantes - qui existent encore : Ermenonville, Senlis, Compiègne, Villers-Cotterets... L'ancien régime aura au moins permis de préserver ces immenses poumons verts.

Bref, nous sommes à Chantilly dans le sérieux, l'anti-futile, l'utilitaire... L'immensité et la magnificence des écuries du domaine voisines confirment cette vocation équestre et cynégétique de ce domaine exceptionnel maintenant entretenu et rendu accessible à tous par la République.


Restent aussi de cette belle balade 7 bons kms parcourus sans fatigue aucune, compte tenu des perspectives offertes à la vue en permanence par ce beau et grand travail de jardinier XXXL. Vive Le Nôtre !

samedi 15 août 2009

Les femmes qui peignent sont-elle dangereuses ? (2) : Frida Kahlo

Un seul mot s'impose à l'esprit à la vue de la peinture de Frida Kahlo : douleur, douleur et encore douleur. Mais pas une douleur intellectuelle, abstraite, douce, complaisante, s'apitoyant sur elle même : une douleur réelle, incarnée, factuellement figurée, vécue de bout en bout... Pas de tricherie ni de faux semblant et encore moins de fausse élégance, nous sommes dans un ordre esthétique tout à fait spécial et difficile à pénétrer : la beauté du malheur.


La vie de Frida Kahlo a été assez racontée pour qu'on ne s'y appesantisse pas : un vrai roman où l'on croise le Mexique en révolution permanente et "institutionnelle" aussi bien que Léon Trostky en personne juste avant son assassinat, sa majesté André Breton, mais aussi Picasso, Kandinsky, Tanguy, Duchamp... Ce qui s'appelle avoir de l'entregent.

Cependant, ce qu’elle écrit des surréalistes vaut le détour. Sa correspondance a été publiée, et même en livre de poche, mais nous empruntons cette citation littérale sur cet excellent blog littéraire (message du 27 avril 2009) :

...voici ce qu’elle écrit des surréalistes le seize février mil neuf cent trente-neuf à Nickolas Muray, l’un de ses amants (elle est à Paris où André Breton, qui a compris ce que vaut sa peinture, organise sa première exposition européenne) : Quand je suis arrivée, les tableaux étaient encore à la douane, parce que ce f. de p. de Breton n’avait pas pris la peine de les en sortir. Il n’a jamais reçu les photos que tu lui as envoyées il y a des lustres, ou du moins c’est ce qu‘il prétend ; la galerie n’était pas du tout prête pour l’exposition, d’ailleurs ça fait belle lurette que Breton n’a plus de galerie à lui. Bref, j’ai dû attendre pendant des jours et des jours comme une idiote, jusqu’à ce que je fasse connaissance de Marcel Duchamp (un peintre merveilleux), le seul qui ait les pieds sur terre parmi ce tas de fils de pute de surréalistes. Lui, il a tout de suite récupéré mes tableaux et essayé de trouver une galerie. Finalement, une galerie qui s’appelle « Pierre Colle » a accepté cette maudite exposition. Et voilà que maintenant Breton veut exposer à côté de mes tableaux, quatorze portraits du dix-neuvième siècle (mexicains), ainsi que trente-deux photos d’Alvarez Bravo et plein d’objets populaires qu’il a achetés sur les marchés du Mexique, un bric-à-brac de vieilleries, qu’est-ce que tu dis de ça ?

(…)

Bon, il y quelques jours, une fois que tout était plus ou moins réglé, comme je te l’ai expliqué, j’ai appris par Breton que l’associé de Pierre Colle, un vieux bâtard et fils de pute, avait vu mes tableaux et considéré qu’il ne pourrait en exposer que deux, parce que les autres sont trop « choquants » pour le public !! J’aurais voulu tuer ce gars et le bouffer ensuite, mais je suis tellement malade et fatiguée de toute cette affaire que j’ai décidé de tout envoyer au diable et de me tirer de ce foutu Paris avant de perdre la boule. Tu n’as pas idée du genre de salauds que sont ces gens. Ils me donnent envie de vomir. Je ne peux plus supporter ces maudits « intellectuels » de mes deux. C’est vraiment au-dessus de mes forces. Je préfèrerais m’asseoir par terre pour vendre des tortillas au marché de Toluca plutôt que de devoir m’associer à ces putains d’ « artistes » parisiens. Ils passent des heures à réchauffer leurs précieuses fesses aux tables des « cafés », parlent sans discontinuer de la « culture », de « l’art », de la « révolution » et ainsi de suite, en se prenant pour les dieux du monde, en rêvant de choses plus absurdes les unes que les autres et en infectant l’atmosphère avec des théories et encore des théories qui ne deviennent jamais réalité.


Cela ne l'empêchera quand même pas d'être hébergée chez André Breton lors de son voyage à Paris en 1937, et de lui rendre la pareille à Mexico quand celui-ci ira y présenter des conférences un an plus tard.

Il semble qu'aucun tableau de Frida Kahlo ne se trouve en Europe de manière permanente : ceux-ci se distribuent entre le Musée Frida Kahlo, installé dans la Maison bleue de Mexico City où elle vécut et divers musées nord-américains : New-York (MoMA), San Francisco, Washington. On pourra aussi consulter ce beau site créé à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, en 2007.


vendredi 14 août 2009

21° 16 ' 04'' S - 165° 40' 02'' E

Il s'agit bien d'un lieu, très loin d'ici si l'on en croit sa longitude - 16 494 km et 170 m exactement. Un îlot, plus précisément, où l'on a eu l'immense privilège un jour d'anniversaire, de boire une coupe de Champagne frais comme il faut, puis de ramasser les langoustes porcelaine et collecter quelques coquillages comme on n'en trouve que là bas. Loin de tout.

Sa mémoire est revenue aujourd'hui par hasard, comme c'est le cas, de temps en temps malgré le temps qui passe, car on n'oublie pas ces instants là, jamais même, je crois. Alors quelquefois, quand le temps et le moral sont vraiment trop gris (même si ce n'est pas le cas aujourd'hui, je rassure le visiteur) ce souvenir aide à vivre.


Il n'a pas du beaucoup changer cet ilot : il est toujours sur les cartes et les photos satellites - c'est bien lui, sur la photo plus haut - et bien répertorié dans tous les atlas consultables... Alors, savoir qu'il existe bel et bien, pour de vrai, un lieu comme cela, où l'on s'est déjà trouvé, pour mieux jouer avec l'idée de s'y retirer un jour, assurément, c'est important.

mardi 11 août 2009

Où sont les bombes (suite) ?


Il y a un an à peu près, le blog avait déjà dans ce message évoqué le problème de la dissémination nucléaire. Mais que découvre-t-on encore à la lecture de la très sérieuse livraison 2009 de La science au présent, production de l'Encyclopédia Universalis ? Et bien ceci :


Radioactivité : dangers actuels et protection par Jean-Marie Pruvost-Beaurain
éditeur scientifique à l'Encyclopédie Universalis
(pages 213 & 215, passages soulignés pour le blog)

(...) Le 16 juillet 1945, le premier essai de bombe atomique (au plutonium) est effectué dans le désert d'Alamogordo (Nouveau-Mexique) par les Etats Unis d'Amérique. Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques sont larguées sur Hiroshima (uranium) et sur Nagasaki (plutonium). (...)

Bon, jusqu'ici, on savait tout cela. Ensuite :


Au total, depuis 1945, plus de 2420 explosions nucléaires ont été conduites dont 543 (...) dans l'atmosphère entre 1945 et 1980 ;

Rebon, ça, on s'en doutait, vu la référence au message blog précédent sur le sujet. Ensuite, ça se corse :

...plus des explosions nucléaires secrètes ou non officiellement reconnues, mais plausibles : explosions souterraines clandestines de faible intensité (vraisemblablement pratiquées par plusieurs pays, dont la France dans la mine de lignite de Gardanne jusqu'en 2002), une bombe à neutron américaine sur l'aéroport de Bagdad en 2003 et une arme nucléaire tactique déclenchée accidentellement par un fort incendie dans un dépôt d'armes américain en Irak en 2006.

Ces armes nucléaires ont provoqué une importante augmentation de la radioactivité terrestre (...) Depuis 1991, des milliers de tonnes d'uranium (probablement plus de 10 000) ont été disséminées, en partie dans l'atmosphère, à cause de l'utilisation, principalement par les Etats Unis d'Amérique, mais aussi par le Royaume Uni, la France et Israël, de bombes et de blindages à l'uranium appauvri ou non (...) dans diverses guerres (...) Lors de l'explosion d'une munition à l'uranium, celui-ci est porté à haute température et volatilisé en nanoparticules dont une partie se dépose localement (sol, eau, êtres vivants, bâtiments, objets, tout est contaminé, y compris les aliments) et le reste est emporté par les vents, un peu plus loin ou à l'autre bout du monde. La quantité de radioactivité ainsi répandue correspondrait à plus de quatre cent mille fois celle de la bombe d'Hiroshima, et plus de dix fois celle provoquée par l'ensemble des essais nucléaires atmosphériques.

Alors hésitons entre deux hypothèses :

- ou bien Monsieur Pruvost-Beaurain a pété un câble et son éditeur pareil pour débiter de telles horreurs (des explosions nucléaires clandestines dans notre beau pays jusqu'en 2002 ? une bombe à neutron qui explose en 2003 ? Une arme nucléaire qui explose accidentellement dans un incendie en 2006 ? Quid ?)

- ou bien nous vivons bel et bien dans un monde de cinglés fous furieux qui jouent sans vergogne avec les armes du diable. Au secours !

Alors, quelle hypothèse faut-il préférer ?

PS : dans un tableau bien fait dans même article, on découvre que la dose mortelle de radiation pour l'être humain est de 4 à 10 Gray (abréviation : Gy, mesure de la quantité d'énergie communiquée à la matière irradiée, autrement dit la dose de radioactivité absorbée), mais que celle des scorpions est de 750 à 1 000. Que les scorpions ont donc un bel avenir devant eux en ce monde !

mercredi 5 août 2009

Les femmes qui peignent sont-elles dangereuses ? (1) : Georgia O'Keeffe


Évidemment la question est une pure provocation en forme de parodie d'un beau livre de Laure Adler qu'il faudra prochainement regarder d'un peu plus près.

A l'époque où Georgia O'Keeffe, que l'on vient de découvrir, peignait, la question a du traverser l'esprit d'un bon nombre de ses interlocuteurs. Femme de caractère, passionnée, elle laisse une œuvre colorée, fascinante, presque abstraite à force de simplifier le trait pour n'imposer au visiteur de ses tableaux que des formes épurées, une impression esthétique globale ne s'encombrant pas du réalisme des détails et pourtant très travaillée. Aux avant-postes de la modernité, qui, cinquante ans plus tard, adoptera ce goût et reproduira ces tableaux à des millions d'exemplaires, l'esthétique de Georgia O'Keeffe est l'illustration parfaite de ce paradoxe parfait : la simplicité, en art comme ailleurs, est terriblement difficile à atteindre...

Un musée entier lui est dédié à Santa Fé, dans ce Nouveau Mexique où elle avait fini par se retirer, absorbée qu'elle y fut par la beauté, l'immensité et le dépouillement de ses paysages naturels.


samedi 1 août 2009

Balade transalpine : les images



Il fallait revoir le lac de Constance, puis découvrir celui de Côme et enfin Milan, plus quelques autres beaux endroits... Voilà qui est fait !