Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


vendredi 28 novembre 2008

Patrimoine mondial vivant


Claude Levi-Strauss a 100 ans aujourd'hui.

Le blog relaie rarement l'actualité, mais nous sommes avec lui bien au delà. Je ne peux m'empêcher à son propos de penser à cette fameuse citation, attribuée au théologien Bernard de Chartres : Nous sommes des nains assis sur les épaules des géants, afin de pouvoir voir plus loin qu'eux, non que cela nous soit permis de toute manière par l'acuité de notre vision ou par la hauteur de notre taille, mais parce que nous sommes soulevés et enlevés vers les hauteurs par la grandeur des géants.

Claude Levi-Strauss est un de ces derniers géants du XX° siècle : nous lui devons une étape décisive dans l'avancée de la pensée humaine, cette idée que les êtres humains appartiennent à une seule et même espèce, tous dotés collectivement d'une capacité structurante pour eux-mêmes et, en même temps, pour les autres êtres humains et pour leur environnement. Avec Levi-Strauss, l'horreur absolue que représentent la colonisation, l'esclavage, la guerre éclate au grand jour de la raison. Levi-Strauss a changé le monde.

Ci dessous un morceau d'émission TV avec Michel Tournier et Jacques Le Goff
(la SEPT, 1988)



mardi 25 novembre 2008

Europe de la culture : Crack, Boum, Hue !


Le site Europeana, oeuvre de la Commission européenne largement initiée et poussée par les Française s'annonçait comme le challenger de Google en proposant à ses visiteurs un accès à les millions de documents issus de la culture européenne et dans toutes les langues : textes, objets, tableaux etc.

Mais voici ce qui était visible le jour même de son lancement, le 20 novembre.

Ya comme un problème : un site de taille européenne, donc mondiale, qui ne résiste pas à 10 millions de connections par heure soit moins de 3 000 par seconde)... et qui le fait savoir... in english only... Un peu de modestie ne ferait pas de mal au vieux continent, non ?

dimanche 23 novembre 2008

Tendre exposition : échappées nordiques, au Musée des Beaux Arts de Lille


Douce atmosphère proposée par l'exposition "Echappées nordiques" du Musée des Beaux Arts de Lille jusqu'en janvier. Sont rassemblées de nombreuses toiles, toutes de très grande qualité, de la fin du XIX° siècle et du XX° siècle, la plupart du temps peintes en France par des artistes scandinaves venus découvrir leurs confrères méridionaux, et français notamment.

Humilité suprême de ces peintres, que de venir chercher auprès d'autres artistes des regards, des techniques, des perspectives, une lumière. Mais au final, on constate une totale appropriation des éléments par ces nordiques, et leur réutilisation dans des sujets et des mises en scènes qui leur sont tout à fait propres : thèmes animaliers, ou liés à la nature, où la femme travaille ou se repose aux côtés de l'homme et à égalité avec lui, dans un siècle machiste au possible.

Loin de la copie ou du plagiat, ces artistes ont imposé un genre, fait de douceur, de calme et d'humilité devant leur sujet en même temps que reflétant "l'âme scandinave" : cette sensibilité particulière faite de "längsel" et "stämming", expressions quasi intraduisibles évoquant d'une part le désir impossible et nostalgique de sortir de soi même et d'autre part la recherche du lieu spirituel autant que matériel propice à apaiser les tourments de l'esprit...

Bruno Liljefors, Les Courlis (1913)

Fritz Thaulow, Une vieille fabrique sous la neige en Norvège (1886)

August Hagborg, Grande marée dans la Manche (1878)

Anders Zorn, Pêcheur à St Ives en Cornouailles (1888)

On ne peut pas reproduire ici toute l'exposition, mais le cahier pédagogique avec de nombreuses reproductions est téléchargeable ici.

jeudi 20 novembre 2008

Publications d'images : villes de la Hanse, Bad Doberan


Bad Doberan se trouve près de Rostock, en direction de la côte. La ville est doublement célèbre : pour son abbaye d'abord, toute entière en "Backsteingotik" (gothique de brique), présentée ci-dessous, qui a miraculeusement survécu aux siècles. Ensuite c'est sur le territoire de la commune que se trouve la station de cure balnéaire la plus célèbre de l'ex-RDA, Heiligendamm, probablement la plus ancienne station au monde puisque fondée en 1793 par la famille régnante de Mecklenbourg-Schwerin. Un des regrets du voyage est de n'avoir pas pu prendre le temps de visiter Heiligendamm.

samedi 15 novembre 2008

Publications d'images : Villes de la Hanse, Rostock

Assurément Rostock a une vocation de vitrine : vitrine de la défunte RDA, comme ayant été son principal port, et maintenant vitrine de la reconstruction qui agite les "nouveaux Länder". Nulle part qu'à Rostock la rénovation des villes de l'est n'est plus avancée : quartiers entiers réhabilités, anciens entrepôts déjà tout transformés en centre d'affaire avec vue imprenable sur le port, anciens docks réhabilités en "zone de loisirs" à l'occidentale...


Impressionnant et intéressant, car l'œuvre des architectes, dans tous les styles, du plus ancien au plus moderne, y est remarquable. Qu'on ne se laisse pas tromper par le nom peu avenant de la Ville : Rostock vaut plusieurs jours de visite. Surtout si on y inclut les belles plages et stations balnéaires de la côte, dont les vestiges conservés de l'ancienne frontière maritime rappellent à quel point celle ci se voulait étanche. Sic transit gloria DDR. On croise maintenant à Rostock les BMW immatriculées en Russie et les Trabant d'opérette posent devant les tas de brique...



dimanche 9 novembre 2008

Pêcheur de perles musicales (14) : Casta diva

Qui sait que l'opéra Norma de Bellini se déroule en Gaule romaine ? Peu importe, il reste de l'opéra un des plus grands airs lyriques, qu'on peut à peine présenter tant il est célèbre.

Une perle musicale extraordinaire, hymne à la Lune, décortiquée sur ce site de spécialiste.

Casta Diva, che inargenti
queste sacre antiche piante,
a noi volgi il bel sembiante
senza nube e senza vel...
Tempra, o Diva,
tempra tu de’ cori ardenti
tempra ancora lo zelo audace,
spargi in terra quella pace
che regnar tu fai nel ciel...




Pure Déesse, qui argente
ces plantes antiques et sacrées,
Tourne ta splendeur vers nous
sans nuages, dévoilée...
Tempère, O Déesse,
Le courageux zèle
de ces esprits ardents,
répands sur la terre cette paix
que tu fais régner dans les cieux...

Quatre interprétations, dont deux incontournables : celle de la Callas et celle de Joan Sutherland, les plus grandes d'entre les grandes pour ce rôle réputé difficile. Cette version de Joan Sutherland est de loin ma préférée : chaleureuse, toute en rondeur... lunaire !

Puis une version de Montserrat Caballe prise en extérieur, que je trouve exceptionnelle, - avec le vent qui pourrait être celui des grandes forêts gauloises dans les voiles en supplément. Enfin, pour le "fun", si j'ose dire, une version plus récente et très "glamour" de la très controversée Angela Gheorghiu. Plus un air est célèbre, et plus il doit devoir (et pouvoir) supporter ce genre de choses :-)












dimanche 2 novembre 2008

Meilleures images 2008 :mise à jour de la sélection


De "Arras" à "Wismar" en passant par La Charité sur Loire et Lille, les meilleures images de l'année 2008 sont en ligne ici. Bonne visite !

samedi 1 novembre 2008

Publication d'images sur le site internet : Villes de la Hanse (8) : Wismar


Les plaques minéralogiques des véhicules qui circulent dans Wismar nous avertissent : elles commencent par "HW" comme "Hanselstadt Wismar". A l'instar de Hambourg (HH), Lübeck (HL), Rostock (HR), Wismar marque clairement son appartenance à la Hanse. Et, ouf, à l'évidence, elle est légitime pour cela : nous sommes en plein patrimoine mondial de l'humanité tel que classé par l'UNESCO : Wismar est un joyau de l'urbanisme commercial, religieux et civil de la Hanse. Il y a à voir !


Comme on l'avait remarqué pour Schwerin, le régime communiste a agi ici aussi comme une espèce de conservatoire urbain et a livré une ville en mauvais état il y a dix ans, mais sans destruction aucune. Le robinet à subventions installé par l'Allemagne pour ses nouveaux Länder est en train de faire le reste : de magnifiques restaurations partout et une homogénéïté architecturale tout droit sortie de la légende des siècles passés, où une occupation suédoise longue de 170 années (1632-1803) a laissé de très nombreuses traces. Wismar vaut le voyage.