Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


lundi 31 octobre 2011

Visite écolo-kilométrique



Week-end bien rempli, dans une Capitale regorgeant, comme toujours, de richesses de tous siècles et de tous genres... et moyennant 46 km de vélo sur deux jours. Et qui aurait pensé qu'un jour ce fut possible, d'utiliser principalement le cycle pour s'y déplacer sans devoir y laisser sa peau ?

1. Les magasins généraux de Paris à Aubervilliers : des hectares et des hectares d'entrepôts à l'ancienne en cours de rénovation, réinvestis principalement par d'innombrables studios TV et des montagnes d'objets  d'import-export asiatique. La mondialisation est là : venez la rencontrer en personne. En plus : l'inévitable gigantesque centre commercial écolo-branché-flambant neuf à côté - accessible en navette fluviale à partir de Paris par le canal St Denis, s'il vous plait.

2. Le 104, dans le XIX° : un lieu nouveau, curieux, insolite, dédié à l'art et aux techniques d'expression sous toutes leurs formes, investi par la population du quartier de tout âge. Dans les anciens locaux des Pompes funèbres de Paris impeccablement rénovés. Les photos sont prises sur une installation étonnante de l'exposition In_perceptions







3. Et hop, un grand classique du comique musical, drolatique et de bonne composition, le Quatuor, au Théâtre de Paris. Très bel endroit au demeurant : un grand théâtre classique de  1 100 places tout en velours rouge, et tous les locaux annexes.


4. A l'automne, les arbres ayant opté pour leurs couleurs les plus flamboyantes, il ne fallait pas se priver de visiter les Jardins Albert Kahn, en attendant la mise en valeur de l'immense et unique patrimoine photographique du lieu, entreprise par le Conseil général des Hauts de Seine qui s'y est enfin intéressé.

5. Et enfin, pourquoi s'en priver, le retour par le domaine national de St Cloud...

Rien à jeter dans ce Week-End, et on en passe encore : Bois de Boulogne et Longchamp dans un bel après-midi d'automne, halte nautique départementale - construction écolo 100%, encore - au bord de la Seine, les péniches-appartements sur la rivière, les rives de l'Ile de la Jatte, les abords de la Manufacture de Sèvres (qu'on visitera un jour d'hiver), le nouvel espace vert urbain - écolo, encore et toujours - installé par les jardiniers de la Ville de Paris rue d'Aubervilliers en surplomb des voies de chemin de fer menant à la Gare de l'Est... Ouf. Avis aux amateurs.





mercredi 26 octobre 2011

Wasserwelt


Comme il est aisé de le deviner, ces photos ont été prises par un photographe allemand, Bernhard Lang, plutôt ecclectique puisqu'on trouve sur son site internet, son site de création ou son blog des photos de toutes catégories, avec toutefois une prédilection pour les photos vues du ciel.




Je trouve cette série de photomontage particulièrement réussie : la surface de l'eau fait ressortir l'épure architecturale des monuments photographiés. Bernhard Lang est bavarois, et sa photo de la cathédrale de Munich fait aussi écho au thème de la cathédrale engloutie, excellemment réexploité ces temps-ci par mon (vieil) ami François Schmidt dans son beau livre sur la Cathédrale de Reims.



jeudi 20 octobre 2011

Le pays de Jeanne



Le cas Jeanne d'Arc est un des mieux documenté de l'histoire de France, grâce notamment aux minutes minutieuses de son procès, qui citent abondamment ses propres paroles quasiment mot à mot. Et l'on sait beaucoup de choses sur la jeune fille et sa famille. Elle n'était pas bergère, sa famille n'était pas tout à fait pauvre, mais certainement elle habitait Domrémy, zone frontière de l'époque entre la Bourgogne pro-anglaise, la Lorraine, qui ne sera pas française avant longtemps, et les territoires acquis au Roi de France. 


Malgré cela, personne n'est capable d'expliquer exactement comment les notables de Vaucouleurs, la ville voisine, l'ont trouvée assez crédible - à 16 ans, au début du XV° siècle ! - pour l'armer et lui permettre de rejoindre la cour et se faire connaître de Charles VII. Pas plus qu'on ne sait pourquoi le Roi de France - paut-on imaginer vraiment, de nos jours, ce qu'il représentait pour le simple sujet - lui accorda sa confiance, à elle qui n'était rien.

Le paysage de Domrémy comtemplé à partir de la basilique et les hauteurs de Vaucouleurs ont gardé quelque chose de ce mystère de l'inspiration johannique. Lieux mythiques, inspirés, un peu surnaturels. Dans un monde totalement démythifié, cette respiration compte. Merci, Jeanne.

On mentionnera, parce qu'il en vaut la peine, le centre johannique au centre du Village, tout près de la maison familiale, excellement bien fait dans sa mise en scène des acteurs et de la culture de l'époque. Car expliquer la guerre de Cent ans à tout un chacun, de manière claire et accessible à tous, est un sacré défi ! 

samedi 15 octobre 2011

Ile de Nantes, fabrique de machines





Si la vitalité d'une ville se mesure à sa capacité à rénover son architecture et à rassembler sa population autour de lieux emblématiques, alors Nantes est à l'évidence dans le rang de tête du niveau mondial. Avant-garde de sa mutation, l'île de Nantes, où se côtoient immeubles rénovés, entrepôts anciens, voies autrefois industrieuses et portuaires, désormais vouées à la Promenade et au divertissement. Et au premier rang, les Machines de l'Ile, phénomène nantais sans équivalent nulle part ailleurs. De la magie bien réelle accessible à tous.


Et deux réflexions viennent à l'esprit : faut-il que notre société soit riche de finances et de compétences pour arriver à ce résultat, premièrement. Raison majeure pour apprécier d'autant plus ce qui est proposé. Faut-il aussi, deuxièmement, que l'argent public soit en France si abondant qu'il permette ces réalisations au service de tous.Plus techniquement, on appréciera sans mesure l'esprit des aménagements des bords de Loire, qui réutilisent au maximum les vestiges du passé portuaire de la ville : cales sèches aménagées en jardins humides comme si le jardinier n'y était jamais venu, cheminements grossièrement pavés conservés intacts, rails anciens laissés apparents. Une réussite sans sophistication inutile, solide dans le temps... les anneaux de Buren symbolisant toutefois la rénovation du lieu... quand même !





dimanche 9 octobre 2011

Flandres/Vlanderen





Le printemps exceptionnellement beau était l'occasion pour une fois d'aller vers le nord sans crainte des intempéries et de s'acquitter d'une tâche importante : revoir Bruges, Gand et la côte flamande. Réussite totale de cette aventure tranquille, car il vaut mieux pouvoir lever le nez dans ces villes remarquables que la pluie visite tout de même assez régulièrement.

Avec Bruges et Gand, nous sommes dans le patrimoine mondial à deux pieds : tout est classé et il ne reste qu'à en profiter. Les photos diront tout, ou presque. Et le tourisme de mai en semaine, encore très raisonnable, n'a jamais gâché le plaisir.

Quant à la côte, bien sûr, il faut aimer ces immenses plages venteuses, ces stations à l'ancienne à demi-mortes hors saison, cette espèce de vacuité qui laisse l'esprit vagabonder. Moi, j'adore.


samedi 8 octobre 2011

Mémoires d'Europe (3) : lettre à mes amis polonais/List do moich polskich znajomych





Bien chers amis polonais,

Que nous nous connaissons depuis longtemps déjà ! Malgré les vicissitudes de l'histoire (et, en la matière, vous en connaissez un rayon) on a toujours trouvé chez vous les mêmes traits de caractères dans la relation : humeur joviale et malicieuse, francophilie démesurée (cela aide), débrouillardise et pragmatisme solide.

 Nous avons traversé ensemble tous ces évènements inouïs de la fin du XX° siècle. Cela crée des liens.

On croirait plusieurs siècles passés depuis le temps où nous nous cachions des autorités varsoviennes, tout notables locaux que vous étiez, installés dans le système faute d'autre engagement possible, pour vider ensemble quelques bouteilles de Vodka de chez vous, de la Wyborowa évidemment - pas de la vodka russe, on se demande bien pourquoi.

Malgré les dodna (cul-sec) qui s'enchaînaient, je m'en souviens parfaitement. Wyborowa est maintenant propriété du groupe Pernod-Ricard, qui aurait pu le prophétiser ? A l'époque, le coût d'une demi-bouteille de Wyborowa dans les deux devises donnait le taux de change officieux entre le dollar US et le zloty : 1 $ pour 700 zlotys, soit sept fois plus que le taux de change fixé par l'Etat communiste.

On se souviendra aussi d'une promenade avec vous par temps de neige sur le pont découvert d'un bateau mouche à Paris où, officiels en visite officielle que vous étiez, vous remarquiez d'un air rigolard qu'il y avait quand même plus de ponts à Paris qu'à Moscou...



Vous avez réintégré l'Europe à laquelle vous n'avez jamais cessé d'appartenir : il suffit pour s'en convaincre de se promener chez vous, pour s'y sentir maintenant comme chez soi. 

L'hiver en moins, car il est rude encore, mais il l'était encore plus à la grande époque de la grisaille générale, quand les rayonnages des magasins étaient littéralement vides. Quand acheter une casquette à sa taille pour se protéger des -20° C d'un terrible mois de février s'est avéré tout simplement... impossible. Le produit n'existait pas, et nous ne savions même pas comment dépenser les zlotys du change obligatoire.

La couleur a fait sa réapparition partout chez vous, mais il s'agit hélas d'abord de celle de la publicité, envahissante au possible. Désespérante et frustrante aussi, car si peu d'entre vous ont déjà les moyens d'acheter les produits vantés par les multinationales européennes qui se sont jetées sur le pays dès son ouverture économique, vos élites jouant aux néocapitalistes plus capitalistes que les capitalistes... le zèle des néophytes. De même que diplomatiquement, vos gouvernants se proclament plus atlantistes encore que les américains eux-mêmes !

Votre francophilie est à la mesure de la cruauté dont on fait preuve la Russie, la Prusse et l'Autriche-Hongrie pour dépecer votre territoire à partir de la fin du XVIII° siècle, alors que votre grande nation était déjà bien constituée et dominait largement les zones baltes depuis des siècles. 

Napoléon, autre raison de votre francophilie, avait d'ailleurs bien compris qu'en ré-instituant l'éphémère grand Duché de Varsovie alors que partout ailleurs il départementalisait les territoires conquis, il gagnait votre estime en s'appuyant sur la fierté nationale si souvent bafouée par les autres envahisseurs historiques.

Vous avez résisté à tout cela, et on se demande comment, maintenant que vous êtes si proches de nous. La monstruosité et la perversité du système soviétique apparaît alors, car elle s'est appliquée à vous comme à des semblables. Nous le voyons maintenant que vous avez rejoint si vite notre monde, faisant éclater au grand jour votre modernité et votre européanité, nous permettant ainsi de nous projeter à votre place dans ce hideux système heureusement défunt.

Outre votre langue, outil d'identification évident et pérenne, la religion catholique fut le ressort principal de cette résistance et cette ferveur religieuse presque totalement disparue chez nous nous sépare assurément.

Elle nous sépare d'autant qu'elle prend souvent le visage de la bigoterie, de l'intolérance et de l'emprise obscurantiste sur la société. Mais on peut en faire le pari : privée progressivement de son carburant, l'oppression du sentiment national, et comme dans tous les autres pays européens, l'Eglise polonaise reviendra à la place qu'elle occupe dans tous les autres pays : une puissance spirituelle, déclinante au demeurant, dont la société acceptera peut être les conseils et avis, mais certainement plus les injonctions.

Je retournerai vous voir : la Pologne n'est pas si loin et il y a tant à y découvrir. Et il est maintenant tellement plus facile de vous accueillir ici. Tant à partager encore avec vous !





mercredi 5 octobre 2011

Vraies fausses affiches


Voilà des affiches qui ressemblent à des affiches... de cinéma. Et puis on se met à douter, et on se ravise en détectant la supercherie. 

Ces affiches ont été présentées par le collectif "Même pas peur" cet été au Cinéma le Comoedia de Lyon, salle emblématique de la résistance des cinémas urbains à forte valeur pédagogique ajoutée (par ses conférences, ses expos, ses accueils thématiques) face aux complexes périphériques consuméristes.