Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
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mercredi 29 novembre 2023

Sur la Playlist de la fin de l'automne : Jan Dismas Zelenka, le bohémien malheureux

 

Peu de monde connait Zelenka ici et c'est dommage. Né en 1679, mort en 1745, C'est un contemporain de Jean-Sébastien Bach : ils se sont rencontrés d'ailleurs. Et on sait de Bach appréciait sa musique, ce qui est un bon présage.

Originaire d'une petite bourgade proche de Prague, Zelenka est arrivé dans la trentaine à la Cour de Dresde, dont on a vu récemment l'importance politique et culturelle à l'époque et il n'en pas parti beaucoup, hormis quelques excursions vers les capitales proches : Vienne, Venise et Varsovie, Prague. Il n'a jamais été jusque Versailles, même si le souverain de Saxe à l'époque était un des rares alliés du Grand Roy en Europe.

Malgré sa longue résidence en Saxe, il semble n'avoir pas été reconnu à la hauteur de son talent : les postes les plus prestigieux lui ont échappé tout au long de sa carrière.



Son malheur se poursuit jusqu'au XX° siècle puisque les originaux de ses partitions ont été brulées dans le bombardement de Dresde à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mais on connait sa musique grâce à des copies, diffusées au fil des siècles car celle-ci a été progressivement reconnue et appréciée.

Le catalogue de ses œuvres compte 250 œuvres, majoritairement religieuses car il a été affecté aux églises de la capitale saxonne.

Toutefois, sa musique de chambre arrête l'oreille : il fait partie de ses compositeurs dont on reconnait les œuvres à l'écoute, même par un non-spécialiste. C'est une musique vive, joyeuse, colorée. Le contraire du penchant naturel de son compositeur.

L'enregistrement de la musique de Zelenka  a trouvé tout naturellement dans le grand torrent des découvertes de la musique baroque, notamment tchèque, depuis une cinquantaine d'années.

L'ensemble de ses œuvres sont disponibles de manière ordonnée sur YouTube, ce qui est un fait remarquable sur ce lien.

Voici quelques œuvres en musique de chambre.



Et en matière de musique vocale, voici trois arias qui valent l'écoute, toutes les trois interprétées par Jakub Józef Orliński, le contreténor qui monte, monte, monte. On passera sur les facéties médiatiques d'un des clips (il est produit pour Warner...) : sa magnifique voix et sa maîtrise vocale rachètent largement ses penchants médiatiques. 




dimanche 19 novembre 2023

Normandie 2023 : des Abbayes... et un Château



 La Normandie est terre d'Abbayes. Il fallait prendre le temps d'en visiter quelques unes... Qu'elles étaient puissantes, du temps ou la Normandie était partie de l'Angleterre : centres diplomatiques, universitaires, politiques, économiques, scientifiques, agraires en plus d'être religieux, bien sûr, ces grands établissements ont structuré profondément tout le moyen âge. Et certaines sont encore en fonction depuis plus de dix siècles : de quoi donner le tournis.

L'intrus de la série est le Château du Champ de Bataille, qui, lui, n'a que 350 ans d'âge. Mais le lieu rendait sa visite quasi-obligatoire, même un jour particulièrement pluvieux. Nous y sommes dans l'excellence à tous les points. On y retournera, par exemple un jour de beau temps...

Les images sont ici


samedi 11 novembre 2023

Séries de l'été : Babylon Berlin, 1883, 1923, La Fortuna, Un Conte parfait, Maid, Surface, Wilderness, Maid, The Crowded Room, The Patient

 Belle moisson d'été, en quantité et en qualité.

D'abord la découverte de deux univers très différents, pas tout à fait récents, mais qui valent le temps : Babylon Berlin, série allemande, et les préquelles de Yellowstone : 1883 et 1923, signés par Paramount, tout comme la série originale.

Après l'allemand et l'anglais, on a entendu un peu d'espagnol (cette langue est terriblement télégénique !)  dans les séries la Fortuna et Un cuento perfecto (Un conte parfait)

Et on ajoutera, pour faire bonne mesure, les autres séries issues de l'univers anglophone aussi : Maid, , Wilderness, SurfaceThe Crowded Rooma et The Patient. Ouf !



Babylon Berlin est une grande série, qui compte déjà quatre saisons. Les moyens mis à disposition sont énormes : le spectateur est transporté directement dans le Berlin des années vingt-trente et on oublie vite ce qu'il faut mettre en œuvre pour reconstituer la ville à l'époque.

Et si on commence à regarder dans le détail, on est bluffé : la palette graphique ne suffit pas pour mettre en images par exemple l'Alexanderplatz avec ce réalisme. Et ainsi de suite, rue par rue : innombrables véhicules d'époque, fils électriques et mobilier urbain modernes dissimulés, purge des façades de tous leurs éléments modernes etc. Voici pour l'énorme boulot des décorateurs.

Sur l'intrigue proprement dit, elle mêle chronique policière et vie nocturne berlinoise - foisonnante à l'époque comme il se doit : nous sommes dans les années folles, et dans une capitale folle, comme on l'a souvent dépeinte.

C'est que l'ambiance de Berlin était tout à fait spéciale, qu'on ne retrouvera jamais historiquement : libérale de mœurs, marquée par les forts antagonismes des partis extrêmes dans une société qui paye au prix fort la défaite de 1918 financièrement mais aussi culturellement et socialement...

Les quatre saisons (2017 à 2022, 10 épisodes par saison) nous en mettent plein les yeux, même si les fils narratifs  des troisième et quatrième saisons ne paraissent pas toujours cohérents. 

Ainsi les tribulations de la pègre berlinoise font souvent digression, ne semblant pas se rattacher aux personnages principaux. 

Dommage. Mais c'est un détail, qui n'enlève pas beaucoup à la série. On la reverra, car elle le mérite.




La série Yellowstone avait été laissée de côté : encore une série américaine... évidemment à la gloriole des Etat Unis, s'était-on dit... Et elle n'est toujours pas visionnée, mais cela ne saurait tarder.. 

Elle fait partie de ses grandes séries qu'on laisse murir dans un coin, comme ce fut le cas pour Babylon Berlin d'ailleurs.

Mais on s'était intéressé à 1883, car la période est plus motivante : il s'agit de celle du peuplement de la côte ouest à partir de la côte est, donc essentiellement par des populations migrantes venant d'Europe.

1883 fait un effort historique tout particulier : on suit le convoi d'un groupe d'immigrés venant d'Allemagne dont la destination est la côte nord Pacifique. On traverse des immensités naturelles, dangereuses comme la mort, quelle soit causée par les éléments naturels ou par la violence humaine. 

On note au passe que la série décrit surtout la violence des immigrants entre eux plutôt que celle des populations indigènes.

Et tout le long des épisodes, une question : que va-t-on chercher, si loin de chez soi ?

1923 se trouve dans le même univers, mais ne quitte pas le Montana, où les personnages principaux se sont fixés depuis quarante ans, sur la route de 1883

Bonne réalisation, excellents acteurs - on retrouve Harrison Ford en patriarche très crédible. Mais il en a l'âge désormais.

Paramount a mis à disposition de grands moyens pour attirer les foules, au moment où la plate-forme tente de faire sa place dans le paysage médiatique français.

On peut regarder l'ensemble, de préférence sur un grand écran car les cadrages et les paysages le valent.




Les deux séries suivants doivent être écoutées en espagnol. Elles partagent le même acteur principal, Álvaro Mel

Ce nom doit être mémorisé car après ces deux séries, il ne sera pas loin d'Hollywood, et on le verra partout bientôt s'il ne se fait pas manger par les crocodiles d'ici là, car son jeu est parfait, surtout dans le contre-rôle que lui donne la série La Fortuna, petit fonctionnaire débutant du service espagnol à la protection du patrimoine.

La Fortuna est particulièrement intéressante : il s'agit de sauver d'une épave - celle du galion La Fortuna - de l'avidité d'un chasseur de trésor peu scrupuleux, très américain évidemment. 

La réalisation de la série a été confiée à Alejandro Amenábar, seule série qu'il ait tournée jusqu'ici. Cela se sent : bonne intrigue, bons acteurs, bonne réalisation.

C'est une coproduction américo-espagnole financée par Movistar+(le Canal+ espagnol) et par le réseau américain AMC.

Beaucoup plus intimiste est Un conte parfaitcomédie romantique un peu sirupeuse, dont l'argument a été vu mille fois : le garçon sans le sou capte l'héritière très riche. 

Vite vue, vite oubliée peut-être, comme Netflix en produit maintenant à la chaine. Elle ne se justifie ici que pour avoir une autre idée des qualités d'Alvaro Mel, dans un tout autre rôle en l'occurrence.

Elle permet aussi d'entendre encore un peu d'espagnol, ce qui est toujours un grand plaisir quand on s'intéresse un peu aux langues latines.


Maid est une mini-série de la veine hyperréaliste américaine. Tout comme il existe aux Etats Unis une peinture hyperréaliste. Et on se souvient à l'occasion de la phrase bien connue de Coluche dans sa période "sociale" : Cela sert à quoi de vivre dans un pays riche si tout le monde y est pauvre (citation approximative).

Belle série, qui a été remarquée par beaucoup de monde.

Maid met en scène une invisible, comme on dit maintenant, qui essaye de se sortir d'une situation que connait beaucoup de monde dans nos pays, celle des travailleurs pauvres. 

Constat mille fois souligné par les sociologues et les économistes : à ce point d'accumulation et de manque de répartition de la richesse, une partie des travailleurs ne peuvent pas vivre de leur travail.

Et la charité toute relative d'une partie de la société, individuellement ou collectivement, n'y change rien : les riches deviennent mécaniquement plus riches, et les pauvres s'appauvrissent à mesure. 

Dans le pays du capitalisme triomphant, la série en est une fable contemporaine, parfaitement incarnée par de très bons acteurs, servis par une excellente réalisation.

Alors, qu'en penser, puisque rien ne semble contrarier cette situation ? Sommes nous vraiment au bout du bout d'un système ? 

Pas sûr... Et une deuxième saison serait désespérante. Elle n'est pas prévue et on se demande bien pourquoi.



Pour continuer, deux mini-séries bien sombres autour sur la vie de couple.

Surface, série d'Apple plus, ne doit pas être confondue avec une autre série Surface, mais dans le genre fantastique et proposée par NBC sur la vie aquatique. 

Notre série Surface d'aujourd'hui tourne autour de l'amnésie d'une jeune femme, permettant d'envisager mille hypothèses pour elle, et, avec elle, le spectateur, sur son récent passé. Elle est tombée à l'eau d'un bateau : suicide ou tentative d'homicide ?

Ce doute permanent finit par ronger les personnages : idylle ou enfer conjugal ? Fidélité sans faille ou trahison permanente ? Confiance mutuelle ou sinistre comédie ? Faites votre choix...

On retrouve le même acteur britannique dans le rôle du mari dans la mini-série WildernessOliver Jackson-Cohen, ce qui n'est pas bon signe pour l'intrigue de cette deuxième série, peinte en noir profond aussi. 

Mais on regardera aussi tout particulièrement le principal personnage féminin. Son jeu est magnifique, tout en nuances, jouant en même temps la tendresse conjugale et le calcul froid de la rancœur. 

Comme époux, on n'aimerait pas se retrouver face à ce personnage insondable. Mais le spectateur sait qu'il a bien mérité ce qu'il lui arrive..

L'actrice est Jenna Coleman, britannique aussi. Elle avait déjà été remarquée dans la série britannique (ITV) Victoria (2016-2019). A 37 ans, il est surprenant qu'elle ne soit pas plus connue des productions internationales, mais cela va changer bientôt sans aucun doute.

La série est produite par Amazon et n'appelle pas de deuxième saison, et on comprend pourquoi.



Last but not least, deux séries qui traitent de la maladie mentale avec les ressources d'une série, c'est à dire permettant de s'attarder sur les détails des personnages, sur leurs origines et sur leur environnement. C'est même la grande différence entre long métrage et série.

L'amateur de série pourrait trouver les films de cinéma beaucoup trop elliptiques sur certains sujets : la maladie mentale en fait manifestement partie.

La composition de Tom Holland dans The Crowded Room est formidable et étonnante pour ce jeune acteur britannique, bien plus connu pour ses rôles dans les grandes productions de super-héros. 

Sans fard, sans simagrées, sans même sourire, il montre là qu'il est un vrai acteur : son jeu n'a aucun besoin des gros mécanismes des superproductions pour faire face à la caméra. Tant mieux pour lui : l'âge venant, on peut l'attendre donc dans des films plus dramatiques.

Produite par Amazon Video, la série The Patient n'a sans doute pas la même complexité que la précédente, mais son succès auprès du public n'est pas usurpé. Difficile d'en dévoiler les ressorts tragiques ici, sauf à gâcher l'envie du lecteur. 

Que celui-ci s'y laisse entraîner, mais il n'est pas sûr qu'il en ressorte intact. Mais c'est le jeu des images animées.

mardi 12 septembre 2023

Lieux singuliers (15) : Le Stade-Parc Roger Salengro et la Piscine Art déco de Bruay



Ce bel endroit, dédié à la population minière dans les années 1930, porte le nom de Roger Salengro, ministre de l'intérieur du Front populaire qui s'est suicidé après une campagne infâme et violente de l'extrême droite. Et les réseaux sociaux n'existent pas encore.

Roger Salengro était aussi Maire de Lille : la proximité de Bruay - ex-Bruay en Artois et maintenant Bruay La Buissière - explique sans aucune doute cette dénomination.

Nous sommes totalement dans l'Art déco, et jusque dans les plus détails : architecture, bancs, agencements intérieurs et extérieurs, clôtures, signalétique etc. Le site a été inauguré le 1er août 1936 et il a gardé les mêmes fonctions  depuis : parfaitement accessibles, les espaces sont publics et intégrés au tissu urbain alentours.

L'ensemble a été classé comme monument historique en 1997. Qui plus est, l'architecte, Paul Hanote, est originaire de la ville,  

Le Stade-Parc Roger Salengro et la Piscine de Bruay sont bien des lieux singuliers parce qu'uniques, produits d'une conjonction rare et quasi-magique entre architecture, politique, population et art de vie.

Les images sont ici



samedi 26 août 2023

Le Trésor de Saint Yved


Quelle belle Abbatiale que cet édifice, dédié à Saint Yved, évêque de Rouen des premiers temps du christianisme. Bien ramassée, très harmonieuse dans ses formes architecturales, elle est devenue église paroissiale au XIX° siècle après bien des vicissitudes.

Nous sommes à Braine, entre Soissons et Reims, sur la route qui conduisait les Princes à leur sacre. De retour, ils étaient Rois.

Bien après, la première guerre ici fut une grande épreuve, comme pour tous les monuments historiques proches de la ligne de front. Et comme partout ailleurs, les vitraux, souvent moyenâgeux, ont été soufflés en premier, impossibles à retrouver dans la poussière des bombes.

Est le miracle est arrivé : on a confié le remplacement de ces vitraux à Jacques Grüber : 21 baies, dont deux rosaces. Et cela faisait si longtemps qu'il fallait les voir.

Les images sont ici


mercredi 16 août 2023

Dijon, Le beau Musée des Ducs

 




Quelle histoire, que celle de la Bourgogne, toujours singulière dans ses choix, ses parti pris et sa diplomatie du temps où elle maîtrisait totalement son gouvernement, jusqu'au 4 juin 1595... date à laquelle le Roi de France de l'époque  prenait possession de son territoire.

Mais il reste toutes ces collections, de toutes les époques et à l'intérieur même du Palais des Etats de Bourgogne et Palais des Ducs, actuellement aussi Hôtel de Ville.

Le Musée a été rénové et rouvert en 2019. C'est un must à Dijon, évidemment.




samedi 5 août 2023

Une visite du Musée de Picardie

Tout beau, tout rénové... Voici un beau musée de Picardie, qui valorise toutes ses collections, très diverses et qui soigne aussi ses visiteurs en lui dédiant un bel espace de repos, ce qui est exceptionnel.

Les collections ont été constituées pour l'essentiel au XIX° siècle à partir de dotation de l'Etat (notamment du Musée du Louvre)... Pas de pillage révolutionnaire donc, apparemment. 

La collection d'antiquités égyptiennes - qui vaut le coup d'œil - et les peintures nombreuses du XVIII° et XIX° siècle constituent l'armature du Musée. 

C'est à Amiens bien sûr.





jeudi 27 juillet 2023

Sur la Playlist de l'été : Josef Mysliveček

 Plaque et buste de Mysliveček à Prague

Mys-live-ček (prononcer ček comme tchek)... On finit par mémoriser son nom, et on finit enfin par écouter sa belle musique.

C'est à l'occasion de la sortie d'un film retraçant sa vie que l'on découvre ce compositeur. Et c'est une belle découverte.

Le film, titré Il Boemo et sorti le 21 juin dernier en France, donne à la musique une grande importance, et c'est tant mieux. 

Outre les éléments biographiques, on y trouve beaucoup d'indications très crédibles sur l'organisation institutionnelle, technique, humaine et même économique de la production de musique au XVIII° siècle en Italie, ce qui est fort intéressant car ces œuvres magnifiques ne sont pas sorties par miracle du cerveau du compositeur. Ce compositeur est un homme de sang et de chair : on le voit d'ailleurs parfaitement quand la maladie commence à le défigurer.

Mysliveček est né à Prague, mais il a fui à l'âge de 27 ans après ses premières symphonies, d'ailleurs bien appréciées en Bohème. L'Empire austro-hongrois était dessus-dessous par la guerre de sept ans et celui-ci voulait plutôt faire de la musique plutôt que faire la guerre.

Et à l'époque, il y avait en Italie assez de souverains, d'Etats, de goût, d'argent et de public : c'est donc là qu'il fit carrière et on l'a appelé assez vite Il divino Boemo (le divin Tchèque).

Mort à 43 ans, sans doute de la syphilis, il a quand même laissé une trentaine d'opéras, une dizaine d'oratorios, une centaine de symphonies et de concertos - notamment pour violon, et en y ajoutant de la musique de chambre. 

Il fut enterré immédiatement dans une des plus anciennes et prestigieuses basiliques de Rome, ce qui marque l'estime qu'on lui accordait dans sa patrie d'adoption. 

Et puis l'on l'a oublié, sans trop savoir pourquoi.

Toute sa musique n'est pas encore enregistrée, mais cela viendra, car elle le mérite sans aucun doute. 

C'est d'ailleurs le jugement de Mozart, qui lui a emprunté des motifs musicaux ici et là, sans que cela n'ait posé de problème. Certaines œuvres ont été attribuées à l'un puis à l'autre par les musicologues, indice de la proximité de leur sensibilité et de leur oreille.

Mysliveček a d'ailleurs rencontré Mozart quand ce dernier avait 14 ans, son cadet de vingt ans.

Contemporain de Haydn,  à peine plus vieux que Boccherini, Mysliveček a contribué à clore la longue période baroque pour créer la grande musique classique, préparant l'époque mozartienne, juste avant la grande vague romantique. 

La musique de Mysliveček est ensoleillée, joyeuse, accessible... Certains grincheux de l'époque lui ont d'ailleurs reproché une certaine facilité. Tant pis pour eux. Les arias des opéras utilisés dans le film et repris ci-dessous sont parmi des plus émouvants du genre lyrique. 

Pour rattraper le temps, le monde n'a pas fini d'écouter Il divino Boemo dans l'avenir. Il était temps.

On trouve malgré tout pas mal de traces sur internet. Pour commencer et se donner l'idée de sa musique de chambre et instrumentale, en voici deux :



Côté opéra, voici trois extraits du film Il Boemo, qui s'appuient sur une interprétation excellente et qui donnent une idée assez exacte, sonore et visuelle, de ce qu'était un opéra au XVIII° siècle :




On notera aussi que la totalité de la bande originale du film est accessible gratuitement à ce lien.

Et pour les fondus d'opéra, on a trouvé même des œuvres lyriques intégrales de Josef Mysliveček. Par exemple Il Bellerofonte (près de 3 heures) et Motezuma (plus de 2 heures)


dimanche 2 juillet 2023

Solide et baroque Saxe



A l'instar de nombreux territoires allemands, la Saxe a connu de plusieurs régimes, désignations et rattachements au fil de l'histoire. Pour autant, sa permanence au fil des siècles est malgré tout remarquable, depuis le moyen-âge jusqu'à notre époque.

Ainsi les Ducs sont-ils devenus Rois par la grâce de Napoléon Ier, dont ils étaient parmi les rares alliés du premier Empereur français en Europe. Signe déjà d'un tempérament solide et affermi de ses Ducs, et, partant, de sa population, alors que tout le monde haïssait le tyran français...

Et ces Ducs ont laissé pour la postérité des réalisations de première qualité en matière architecturale et culturelle, comme l'indique la physionomie des deux grandes villes quasi jumelles que sont Dresde et Leipzig.

Voici pourquoi il faut visiter la Saxe, et notamment pour ceux qui ont le goût baroque, comme on verra pourquoi.

Il faut visiter aussi la Saxe comme partie de la défunte "RDA"... Les guillemets permettent de ne pas trop offusquer les amis allemands, qui ne voulaient pas que l'on parle de "DDR", dénomination qui pointait immédiatement la spoliation communiste de la "Zone" - sous entendre "la Zone occupée par l'URSS"... Mais c'est une autre époque.

Comme souvent à l'Est de l'Europe, le communisme soviétique a au moins épargné les centres villes anciens tels quels, notamment non défigurés par les hideux immeubles acier-verre des années 70 qu'on trouve partout dans les villes de l'Ouest. Hélas.



Ville martyr après les lourds bombardement de la fin de la deuxième guerre mondiale, le centre ville de Dresde a été reconstruit à l'identique, y compris la Frauenkirche - Eglise Notre Dame, de culte luthérien - réinaugurée le 30 octobre 2005. Symbole de la réunification pour beaucoup, il fallait attendre le fin du régime communiste pour la reconstruire. On le voit, la Frauenkirche est très loin de l'austérité des lieux habituels du culte protestant. En Saxe, même le protestantisme est baroque !

La Frauenkirche est au final la dernière pièce d'un des plus beaux paysages urbains d'Europe, vu de l'Elbe, façonné pour l'essentiel au cours du XVIII°.

Quant à Leipzig, nous sommes dans la ville où a exercé de Jean-Sébastien Bach pendant 23 ans, comme Cantor de l'église Saint Thomas. A cette période de début juin se tiennent les Journées Bach : raison de plus d'y passer un peu de temps.

La visite de Leipzig nous immerge partout dans la musique entre Eglises, Gewandhaus et Opéra. Mention particulière pour le Gewandhaus, dont le chef permanent de l'orchestre s'appelait notamment Félix Mendelssohn, puis Wilhelm Furtwängler, Bruno Walter, Kurt Masur... Et c'est là où l'on a créé des œuvres de Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms et Bruckner. Quand même.

Un tour au Musée des Beaux Arts de la ville nous replonge aussi dans les années du régime soviétique : les collections contemporaines en sont directement marquées, comme les images permettront de s'en rendre compte. 

Très intrigants, très intéressants que ces tableaux qui peignent ce grand ciel bleu, vu par tous, partagé avec le monde entier mais inaccessible à la population de l'époque.

Pour finir, un tableau de Canaletto - qui a été invité ici par les Ducs, quelle bonne idée, non ?  - a donné envie d'aller voir le centre ville de Pirna de nos jours. On s'y retrouve. Comme on s'y est retrouvé à Dresde, quand il s'est agi de reconstruire la ville : les tableaux de Canaletto ont été si précieux, deux siècles après... L'art plus fort que la guerre, en somme.

Mais en plus du Pirna du XVIII° siècle, on y croise facilement les traces de l'ancienne Allemagne de l'Est.

Toutes les images sont ici

dimanche 4 juin 2023

Les séries du printemps : Billy The Kid, The Old Man, Extrapolations, Machos Alpha, Hello Tomorrow

La sélection du printemps est d'abord américaine, sans qu'aucune série ne se détache nettement : pas de coup de cœur, pas trop d'enthousiasme, de conseil assuré, mais quand même quelques moments intéressants.

Billy The Kid ouvre la sélection, car c'est une bonne série : le personnage titre est attachant et moralement complexe. Son aspiration foncière au bien, à l'honnêteté, à la droiture finit au fossé de manière implacable. Mais on savait que le personnage de Billy The Kid n'était pas une référence en matière de comportement.

C'est un western, ce qui est exceptionnel car on ne connait peu de série dans le genre. On oubliera à cet égard Westworld, puisqu'il y s'agit d'un Far West reconstitué.  Mais cette page internet permet de se mettre à jour sur la question du Far West dans les séries.

Billy The Kid n'a qu'une seule saison, mais on attendrait une deuxième, car c'est une réussite (encore une) pour Apple TV, qui (encore une fois) a mis des moyens importants pour reconstituer de manière crédible le Far West, et non seulement en matière de décors, mais aussi en matière de références historiques et de mentalité de l'époque.

The Old Man est une série d'espionnage très classique, mais version troisième âge : les personnages reprennent du service contre leur gré après tant de temps. Et on se laisse embarquer dans une intrigue complexe, comme les scénaristes américains savent en concocter.

Le décalage d'âge avec les personnages habituels des séries d'espionnage est parfaitement et totalement exploité par la série. On a même droit à une bagarre assez pesante et pas mal de réflexions sur la vivacité du passé et sur l'âge comme facteur de lucidité.

La série ne compte pour l'heure que d'une seule saison. Elle a été produite par Disney via sa plate-forme adulte Hulu, qui se distingue assez souvent par l'originalité des thèmes traités par ses séries produites.

Extrapolations est une série formidablement attractive : elle est au cœur de l'actualité du climat. Pas de fil narratif direct entre les huit épisodes, chacun d'entre eux porte sa propre histoire, ses propres personnages et sa propre problématique liée au réchauffement.

L'ensemble, assez crédible, hélas, est situé dans un prochain avenir, et que beaucoup d'entre nous connaitrons.

Encore plus malin, outre une bonne réalisation, la production convoque de nombreuses têtes d'affiche au fil des huit longs épisodes, d'où une forte identification recherchée du spectateur. 

Et encore une fois, Apple TV donne des moyens importants pour cette production, mais nous ne sommes pas tout à fait au niveau d'un Back Mirror écolo. Dommage. On aimerait une deuxième saison pour voir mieux.

Il reste qu'Apple TV veut marquer manifestement l'univers des séries, ce qui n'est plus toujours le cas pour les autres plateformes, et notamment de Netflix, dont la qualité des productions semble baisser considérablement.


Parlons de Netflix, justement. A côté de la relative médiocrité des nouvelles propositions, on a quand même trouvé cette petite pépite drôle et roborative. 

Tous les comportements masculins misogynes ou machistes y sont radiographiés sans pitié et sans trop de complaisance en dix épisodes courts de 30 minutes. C'est assez bien vu, c'est espagnol, c'est latin.


Hello Tomorrow : encore Apple TV, une petite série décalée qui reconstitue une uchronie qui mélange l'ambiance des années 50 et la science fiction telle qu'on la voyait à cette époque.

Bien faits, les décors et accessoires sont magnifiques, ingénieux et surprenants.

Hélas, l'histoire est rapidement épuisée, donc redondante. Dommage : les scénaristes ne sont pas à la hauteur des accessoiristes. Cette première saison de dix petits épisodes (30 mn) n'en appelle pas une autre. Mais qui sait, si les scénaristes étoffent un peu le propos.

dimanche 7 mai 2023

Lieux singuliers (14) : les Eglises fortifiées de Thiérache



 A quoi sert une église ? 

En Thiérache, l'église sert à se protéger. C'est d'ailleurs pour cela qu'on les a fortifiées pendant les périodes agitées.

Entre 1530 et 1700 environ, la Thiérache est traversée par les conflits incessants de trois puissances ennemies européennes : le Royaume de France au sud, le Saint Empire romain germanique des Habsbourg et l'Espagne, qui occupe tout le sud des Pays-Bas. Et la Belgique comme Etat tampon n'a été créée à cette fin qu'en 1830. 

Toutes ces armées, piétinant le pays dans tous les sens, vivaient bien sûr sur la population en pillant allégrement tout ce qu'ils pouvaient trouver. Autant dire que la population n'était pas en sécurité.

Partout ailleurs dans les autres provinces, on se réfugiait au château. C'était quand même le devoir de la noblesse, de protéger la population. Ne pas payer d'impôts n'avait pas que des avantages.

Mais la Thiérache est très éloignée des centres de pouvoir de l'époque : la petite noblesse du pays a fui ou ne peut pas faire face. 

Alors la population et son clergé rajoutent des fortifications à leur églises paroissiales, qui existent depuis le moyen-âge : tourelles, portails, échauguettes, escaliers étroits et dérobés, salles de refuge en hauteur dans les clochers... 

Ces éléments ajoutés sont en brique et en bois, car il fallait faire vite et pas cher. Impossible donc d'aller chercher des vraies pierres onéreuses loin de là : la Thiérache est un pays d'argile donc humide et sylvestre, pas un pays de carrières.

Entre Aisne, Ardennes et Belgique actuelle, une soixante d'édifices répondent à ces nouvelles fonctions. Ils sont très différents l'un de l'autre, mais ils répondent tous à ce besoin séculaire et essentiel des populations : la sécurité.

Les églises représentées dans l'album sont celles d'Autreppes, Burelles, Chaourse, Englancourt, Gronard, Lerzy, Marly Gomont, Montcornet, Noircourt, Parfondeval, Plomion et Saint Algis, toutes situées dans le département de l'Aisne.

Voir les images

mercredi 12 avril 2023

Sur la Playlist du Printemps : les Folies d'Espagne

 Quel succès que cet air, composé et recomposé des centaines de fois depuis le XVI° siècle, dans de tant de variations et d'instrumentation ! 

Les Folies d'Espagne sont apparues sur le papier apparemment en Espagne en 1577, mais des transcriptions de chansons et de danses plus anciennes ont laissé des traces dans l'histoire de la musique du côté du Portugal.

Connue aussi sous son nom espagnol et sans sa forme courte - La Folia - est un vrai grand Tube que tout amateur de baroque a entendu des milliers de fois, sous une forme ou sous une autre, sous la plume des plus grands compositeurs : Vivaldi, Corelli, Scarlatti, Lully, Marais, Bach, Purcell...

Un amateur s'est même amusé à rechercher quarante versions enregistrées des Folies d'Espagne sur son blog.

On peut aussi retrouver des traces de la Folia chez des compositeurs bien plus proches dans le temps comme Liszt ou Rachmaninov.

Et pour faire bonne mesure, les grands succès cinématographiques sur la musique baroque ont bien évidemment annexé la mélodie à leur BO, notamment Le Roi danse ou Tous les matins du monde.

Et comment peut-on expliquer cet engouement ? Facilité de mémorisation ? Prétexte facile à virtuosité instrumentale ? Air appropriable facilement par tous les instruments de l'époque ? Reprises innombrables et rediffusées dans toute l'Europe ? Allez savoir !

Bref, les Folies d'Espagne, sont une vraie folie et faites attention : l'air ne quittera pas vos oreilles de la journée...

Quelques vidéos parmi des centaines, pour se limiter à Marais, Lully et Corelli, qui sont les variations les plus abouties après plus de deux siècles de rengaine. Et pour finir, une version chantée plus ancienne de Henry Le Bailly.






dimanche 19 mars 2023

dimanche 12 février 2023

Les séries de l'hiver : La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, This is going to hurt, Severance et quelques autres

Il fallait voir en urgence la série de Xavier Nolan, le surdoué québécois du cinéma, pour voir comment son écriture cinématographique pouvait se transposer dans le cadre d'une série. Et on reconnait cette écriture immédiatement... 

Mais est-ce vraiment une série ? N'est-ce pas plutôt un super long métrage coupé en cinq épisodes ? Peut-être, car le découpage des épisodes parait un peu arbitraire au regard de celui qui est habitué à l'écriture des séries. 

Mais au moins Xavier Dolan aura le temps de fouiller ses personnages et ses récits. Il le fait déjà dans ses films, alors, a fortiori une série !

N'importe. On retrouvera très vite ses sujets de prédilection : personnages au bord de la crise de nerfs, familles dysfonctionnelles, situations dissonantes, poison des non-dits etc.

Xavier Nolan incarne lui-même un des principaux personnages. Evidemment il faut voir cet objet cinématographique étrange sans se laisser dissuader par les premiers épisodes, très elliptiques : c'est une trace du grand cinéma que l'on pourra pardonner facilement.

Sept épisodes pour cette mini-série très british, où on retrouve l'excellence de la BBC, des acteurs et des situations. On pourrait traduire son titre comme Ca va faire mal. 

On voit tout de la crise profonde des hôpitaux du NHS (National Health Service). Autrement dit des hôpitaux publics. Comment ne pas s'y noyer quand on est jeune médecin ou pire, interne ? Et a fortiori quand on est chargé de faire naître les enfants, le bien le plus précieux de l'humanité, dit-on.

Le sujet est parfaitement d'actualité y compris en France.

La mini-série règle ses comptes avec les cliniques privées, qui au final renvoient leurs patientes vers le NHS dès qu'on rencontre un gros pépin. Non sans avoir empoché les émoluments des riches au préalable. Ca, c'est dit.

Plus important, elle décrit précisément ce qui se passe dans les comportements professionnels et personnels quand la pression, l'urgence et la fatigue font perdre les pédales, surtout quand la responsabilité de chaque professionnel joue sur l'ensemble de sa carrière, et dans un environnement peu bienveillant dès qu'on trouve un problème. Et il y en a partout et tout de temps.

Ces comportements sont mis en jeu par le premier personnage, magnifique Ben Whishaw : falsification de rapports, témoignages tendancieux, relation d'aide déficiente, formation des novices sur le terrain inexistante. Le suicide des internes de médecine, médecins en formation, est un vrai problème en France aussi.

On appréciera par exemple de la réponse technocratique et dénue de toute empathie du gouvernement suite à une question sénatoriale d'un Sénateur marnais, publiée le mois précédent.

Bienvenue au XXI° siècle et bon courage pour ceux qui y arrivent professionnellement.


Quelle belle idée de scénario, qui se met en scène de manière très sobre, quasi-minimale. Tant mieux, cela change un peu des séries qui multiplient les effets de décors et des situations.

Oui, l'argument principal est original et déroutant : Severance a été traduit au Québec en français de dissociation, qui n'est pas mauvais. Autrement dit dissociation de la vie professionnelle et de la vie personnelle, ce que l'on sait faire à l'époque de cette série, dans un futur indéterminé mais pas si lointain.

Concrètement, les employés de l'entreprise concernée oublient totalement leur vie personnelle dans l'ascenseur qui les amène à leur bureau, et inversement.

Les neuf épisodes approfondissent progressivement tous les paradoxes et les travers de la dissociation.

Il s'agit donc d'abord une fable ultra-moderne sur les relations vie personnelle/vie professionnelle : nous sommes au cœur d'un enjeu contemporain d'importance, comme la grande actualité nous en parle tous les jours. 

Pas mal du tout. Les scénaristes d'Apple TV+ ont bien travaillé. On tourne apparemment déjà une deuxième saison : reste à vérifier si elle ne s'enlise pas dans le psychologisme que l'on voit poindre dans les derniers épisodes de la première saison, au détriment de la description d'un système délétère qui est déjà à l'œuvre aujourd'hui.

Il faut voir cette série si on le peut, on en sort pas intact.


On mentionnera aussi d'autres belles séries qu'on peut fréquenter.

Les amateurs de thriller regarderont avec grand plaisir le The Fall, qui revisite les relations du policier et du meurtrier en série, les deux personnages concernés étaient portés par des acteurs hors pairs : Gillian Anderson (la légendaire Scully des X-Files) et Jamie Dornan, acteur d'Irlande de Nord, vu un peut plus tard dans une série australienne The Tourist. La série est relativement ancienne (2013-2016) et on y retrouve la belle touche qualitative de la BBC. Les trois saisons et les 17 épisodes traitent du même cas :de quoi approfondir les personnages et le récit !


Shantaram, série haute en couleur, est censée tournée à Bombay. On imagine facilement les décors à mettre en œuvre à l'époque du COVID-19 ! Un cauchemar par la production car il a fallu arrêter le tournage plusieurs fois et même le déménager en Australie et en Thaïlande. Pas de deuxième saison, les producteurs d'Apple TV+  jetant l'éponge compte tenu d'un score d'audience limité et sans doute aussi de coûts énormes, parfaitement visibles à l'œil.  Dommage, car la première saison donnait assez d'éléments pour en faire une série au long cours


Losing Alice est une série israélienne, mais elle ne porte pas du tout sur la situation géopolitique du pays. Il s'agit de cinéma, dans un petit univers qu'est celui du ciné israélien. Bons acteurs, bonnes descriptions des personnages, récit très bien maîtrisé... le tout en hébreu. On voit donc que les professionnels de la série en Israël savent faire aussi cela.

Je m'aperçois que trois séries mentionnées dans cette publication ont été produites par Apple TV+

Coïncidence à l'évidence, mais on remarque au passage, comme on l'avait déjà noté, qu'Apple a mis beaucoup de moyens ces derniers temps dans la création de contenus. Il est rassurant, au final, que ces moyens ont eu une efficacité, non ?