Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


dimanche 27 juin 2021

Lieux singuliers (3) : Le Relais de poste à chevaux de Launois-sur-Vence


Classé monument historique en 1994, le Relais de poste de Launois sur Vence est une cathédrale horizontale et séculière. 

Son principal bâtiment accueillant les convois, leur dételage et le changement de chevaux, compte une longueur totale de bons 60 mètres, et il est organisé de telle façon que les attelages progressent toujours en avant, aucune marche en arrière ou demi-tour étant bien sûr quasi-impossible.

Situé sur les grands axes de circulation de l'ancien temps - Paris-Sedan et Marseille-Amsterdam - il est analogue à un aéroport international du XVIII° siècle, date de sa construction principale.

On y changeait les chevaux - étape technique indispensable avant de repartir - mais aussi on y mangeait, on y passait la nuit - pas possible de cheminer sans l'obscurité - ou tout simplement on s'y reposait entre deux étapes, compte tenu des fatigues et de l'inconfort du voyage : jusqu'au début du XIX° siècle, il faut trois à six jours selon le type de voiture, d'époque et de saison pour rallier Paris à Sedan. 

On y récupérait aussi ses colis, son courrier et en prenant des nouvelles du monde auprès des postillons ou des voyageurs, au temps où seule une petite minorité pouvait voyager. Le relais était donc un véritable centre de service essentiel pour l'époque, une brèche ouverte sur l'ailleurs...

Visitant le lieu vide, il reste à imaginer son animation débordante d'antan et la quantité de rencontres humaines - amicales ou inamicales, ou simplement purement techniques - qu'il a pu abriter, à la mémoire de cette période si longue où les hommes dépendaient des chevaux pour se déplacer.

Voici les images

dimanche 6 juin 2021

Sur la Playlist de juin : Zipoli et Hanacpachap cussicuinin

Le blog a déjà fait état de la musique baroque des Andes, produite par les jésuites dans les colonies guaranis comme par un repli étonnant de l'espace et du temps.

C'est ainsi qu'on trouve des formations musicales baroques en Bolivie, au Paraguay et en Argentine, perpétuant cette histoire jusqu'à nos jours.

Et les musiques jésuites missionnaires ne finissent pas d'étonner par leurs couleurs, leurs sonorités, leur singularité : il se passe rarement une saison sans avoir écouté ou réécouté les productions existantes, et il reste encore beaucoup à explorer en la matière.

On peut se mettre dans l'oreille un extrait de la Messe San Ignacio de Domenico Zipoli avec la première vidéo. Ce jésuite toscan, né en 1688, est mort de tuberculose à 37 ans près de Cordoba, dans l'actuelle Argentine, par les hasards de sa mission.

Certains de ses manuscrits ont été retrouvés à Chiquitos en Bolivie actuelle en 1957. 

Il est assez stupéfiant que la musique de ce jeune homme ait pu être diffusée si largement au cœur de l'Amérique de sud, bien après sa disparition.

La deuxième vidéo live et brute perpétue le souvenir de la musique baroque du XVIII° siècle en Amérique du Sud, avec ce commentaire de l'éditeur de la vidéo :

L'Ensemble Moxos est issu de l'école de musique du village de San Ignacio de Moxos, une ancienne mission jésuite de l'Amazonie bolivienne qui a gardé jusqu'à aujourd'hui la tradition culturelle et religieuse léguée par les jésuites depuis sa fondation en 1689. Les flûtes de Pan géantes typiques de la région sont appelées bajones en espagnol.

Après leur expulsion en 1767, les jésuites sont revenus à San Ignacio de Moxos en 1984, l'ancienne église missionnaire a été restaurée et un Musée Archéologique et Religieux conservant plus de 5 000 partitions d'époque a été construit 

La grande fête annuelle du village, la Ichapekene Piesta, a été inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité en 2012.

L'Ensemble Moxos a été créé en 2005. 

Direction musicale: Raquel Maldonado Villafuerte

Concert donné à l'UNESCO Paris le 23 octobre 2013 et retransmis en direct sur Bolivia TV.

Enfin, la troisième video reprend le morceau Hanacpachap cussicuinin, issu du rituel catholique péruvien du XVII° siècle. Il constitue la première polyphonie publiée en langue quechua, date attestée de 1631... 

Quel mix musical, à peine sorti de la Renaissance européenne et mâtiné de musique andine !