Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


mercredi 24 février 2010

Houra, houra, ils sont là !

Cela faisait un moment que je guettais leur arrivée dans le jardin... et puis, comme un écho au message d'hier, je les vois ce matin, à peine dégourdis, petits éclaireurs de saisons plus colorées, enfin.

mardi 23 février 2010

Fin d'hiver : au secours, Baudelaire !



Grise fin d'hiver, période détestée du froid et de l'humidité qui n'en finissent pas... Il est urgent de convoquer Baudelaire pour donner à l'époque meilleure allure. Ne jamais oublier, jamais : le poète est là.


Brumes et Pluies
Ô fins d’automne, hivers, printemps trempés de boue,
Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loue
D’envelopper ainsi mon cœur et mon cerveau
D’un linceul vaporeux et d’un vague tombeau.

Dans cette grande plaine où l’autan froid se joue,
Où par les longues nuits la girouette s’enroue,
Mon âme mieux qu’au temps du tiède renouveau
Ouvrira largement ses ailes de corbeau.

Rien n’est plus doux au cœur plein de choses funèbres,
Et sur qui dès longtemps descendent les frimas,
Ô blafardes saisons, reines de nos climats,

Que l’aspect permanent de vos pâles ténèbres,
— Si ce n’est, par un soir sans lune, deux à deux,
D’endormir la douleur sur un lit hasardeux.


dimanche 21 février 2010

Un bout de la vérité sur Microsoft ©, enfin !




Cela faisait longtemps que le blog n'en avait pas parlé. Je veux dire de Microsoft © et de ses frasques, mais surtout de celles de sa malheureuse tout autant que nombreuse clientèle, captive victime de ses produits un peu banbans et en tout cas fort imparfaits.

Et voici qu'un article de l'International Herald Tribune que me signale John, toujours prompt à renseigner les amis sur ce qui les intéresse, publié vendredi 5 février, permet d'y revenir avec quelques éléments d'analyse intéressants... Cet article est un morceau de choix. Ecrit par Dick Brass himself, qui fut rien moins que vice-Président de Microsoft© de 1997 à 2004. C'est dire s'il connaît la boutique, et qu'il est à même de décrire la "destruction créative" du monstre, probablement victime du syndrome des dinosaures : trop gros au regard de sa capacité d'adaptation, disharmonieux, mal foutu, il a vocation à périr faute de pouvoir s'adapter...

Dick Brass décrit remarque dans cet article que Microsoft a loupé tous les trains de l'innovation ces dernières années : loupée, la généralisation des produits mobiles, musicaux ou téléphoniques ; loupée, la mondialisation de sites de réseaux sociaux comme Tweeter ou Facebook ; ratée, le lancement d'un moteur de recherche performant ; perdue, la bataille des navigateurs internet.

Exemple, Internet explorer, le navigateur de Microsoft, pourtant livré avec les ordinateurs neufs, n'est plus utilisé que par 22% des visiteurs du blog, contre presque 50% pour le navigateur Firefox, qu'il faut télécharger... Et les encore immenses profits de Microsoft viennent pour l'essentiel de produits lancés il y a une dizaine d'années.

Et pourquoi cette dégringolade qui fait passer maintenant la compagnie pour ringarde, ce qui est un comble s'agissant de haute technologie ?

Passons les détails, selon Dick Brass, il y a une seule raison principale à cela : la guerre des petits chefs... ou, si l'on veut emprunter ses mots : Internal competition is common at great companies. It can be wisely encouraged to force ideas to compete. The problem comes when the competition becomes uncontrolled and destructive (la compétition interne est courante au sein des grandes entreprises, on peut à juste titre l'encourager pour entretenir la concurrence des idées. Mais c'est un problème quand cette compétition devient incontrôlée et destructive)

Quelle ironie de l'histoire : dans une entreprise mondiale toute entière vouée à la haute technologie et aux plus hautes performances techniques, c'est le facteur humain qui désormais compromet sérieusement son avenir...

mardi 16 février 2010

Un grand bol d'air frais : le meilleur d'internet



Voici un site remarquable qui vaut une longue visite.

Il s'agit de la partie pédagogique du site internet d'un géant finlandais du papier, UPM Kymmene, qui traite de gestion forestière durable.

Connexion haut-débit obligatoire, évidemment, mais quelle réussite : qualité des contenus, des images, du texte, facilité de navigation, d'accès aux pages et de repérage dans le site... Tout y est.

Bonne visite... sans oublier jamais tout de même qu'il s'agit d'un site publicitaire.



vendredi 12 février 2010

Cycle Utopies réelles (7) : le Birobidjan, ou l'autre Israël


Décidemment, les utopies réelles ont du mal à survivre en ce monde : ainsi du Birobidjan, naguère Région autonome juive créée par Staline au bout du monde en 1934, fusionnée en 2008 avec la grande région russe voisine du Kraï de Khabarovsk, tout en bas à droite sur la carte de la grande Russie, partageant une large frontière avec la Chine.


J'ai du goût pour ces zones frontières quasi oubliées, nichées dans les replis de la géographie politique. Et là, on est servi en matière d'isolement : nous sommes littéralement au bout du monde. A vol d'oiseau, 6 000 km de Moscou, 8 000 km d'Israël mais à peine plus de 1 500 km de Tokyo et de Pékin. Bref, l'extrême orient russe, terre asiatique peuplée d'européens, zone parfaitement inconnue de nous autres, occidentaux.

C'est pourtant là que Staline avait décidé d'offrir une patrie aux juifs, alors qu'Israël n'existait bien sûr pas encore, et que ceux-ci étaient devenus persona non grata un peu partout en Europe. Les arrières pensées du petit père des peuples étaient manifestement aussi vastes que la distance à parcourir - 7 jours complets de transibérien - pour arriver là bas.

Pourtant, le Birobidjan fut bien terre juive, par l'accueil d'environ 30 000 juifs. Désormais, sur un peu moins de 200 000 habitants, la population se réclamant de la religion juive n'est plus que de 1% et quelques...


C'est que la chute de l'URSS et l'ouverture des frontières a permis aux juifs du Birobidjan de partir pour Israël. Début 1991, 2 000 juifs russes arrivaient par jour à l'aéroport Ben Gourion, en Israël, en manteau de fourrure, chapska, bottes... pour une température extérieure de 10 à 15°. Et on les logeait dans des villages entier de mobil-home, dans les territoires occupés ou dans le Neguev, où il faisait encore plus chaud, car Israël n'avait ni le temps ni le droit de construire en dur dans des zones qui officiellement ne lui appartenaient pas.

La région juive autonome du Birobidjan, utopie réelle qui n'aura pas dépassé ses 75 ans, s'est vidée de ses habitants, qui l'ont fuit alors qu'elle avait été créée spécialement pour eux.



(diffusé en février 2008)


mardi 9 février 2010

Paradis cartographique



Dans la série "J'aime les cartes", le blog ne peut manquer de mentionner cette stupéfiante découverte : 16 000 cartes historiques, pas moins, à portée de clic, tout gratuitement... et en plus avec des outils pour zoomer, déplacer, éditer... et même pour commander des reproductions. Vive internet ! Et en prime, des plans et des gravures anciennes.

C'est la réalisation - en allemand ou en anglais, il faudra s'en contenter - de l'université de Bern : avoir mis en ligne la collection complète du géographe né dans la même ville, Johann Friedrich Ryhiner. Sans doute la collection la plus complète du monde.

La collection Ryhiner en ligne se trouve ici.



jeudi 4 février 2010

Monument télévisuel


Comme le blog l'a déjà illustré, son auteur a une petite histoire avec le Pacifique sud. Alors quel plaisir, au creux de notre hiver européen gris et humide, de regarder cette magnifique série de six reportages de la BBC sur le Pacifique.

Le meilleur du meilleur de ce que la BBC sait faire en matière de documentaire, et elle seule : images magnifiques et rares, immense variété des lieux de tournage, recherche fine des milieux à illustrer, des êtres vivants à décrire...

Un véritable monument télévisuel, dont voici un extrait ci-dessous. Les plus aficionados de l'internet pourront télécharger sans problème la série complète avec leur méthode favorite. L'auteur du message pourra donner au besoin quelques conseils. Tous les autres pourront, sans problème également, trouver ici de vastes extraits.

Sur le fond, cette série illustre parfaitement cette impression que donnent ces espaces hors normes pour l'européen quand celui-ci s'y retrouve : la nature y domine tout, y inclus l'être humain. Et elle est prête à n'en faire qu'une bouchée de pain s'il ne s'entoure pas de l'expérience de ses semblables pour faire face à nombre de dangers inconnus dans notre vieille Europe : soleil brulant la peau laissée sans protection en quelques minutes, animaux marins fort peu fréquentables dans les lagons, absence de repères - chemins, traces humaines - qui conduisent assez souvent à se perdre dans les espaces naturels, végétaux piquants, toxiques, urticants et j'en passe... Pas exactement le paradis de carte postale qu'on s'imagine, même si plages et cocotiers existent bel et bien quand même.

Et encore ne parlera-t-on pas du sort réservé aux populations autochtones et de la violence faite à leurs cultures, de l'isolement extrême de certaines îles, des difficultés d'approvisionnement, de communication et des distances immenses à franchir pour se soigner, ou tout simplement se former ou se cultiver...

Comme le dit au début de la série le commentaire : entre le Pacifique et l'homme, ce sont à peine deux milliers d'années d'histoire commune, contre plusieurs dizaines de milliers partout ailleurs sur terre. Cela fait une différence. Le Pacifique est donc une leçon d'humilité. Il nous ramène à notre juste place, celle que l'homme n'aurait jamais du quitter : minuscule, précaire, contingente, fragile, et bien forcée de respecter son environnement, sauf à être écrasée par lui en moins de deux !