Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


lundi 21 décembre 2020

La sélection des images 2020

 





Malgré les deux grands confinements inouïs provoqués par l'épidémie de Coronavirus qui frappe toute la planète - bienvenue dans l'avenir - malgré les contraintes fortes qui y sont liées, une sélection acceptable a pu être assemblée, s'organisant autour de grandes "virées" vers le sud, au sud-ouest et au sud-est, avec les inévitables étapes sur le trajet.

Mais l'étranger est absent, par la force des choses. Ce doit être la première fois.

Cette quasi-obligation de rester à l'intérieur des frontières nationales a permis toutefois quelques visites inscrites il y a longtemps sans pouvoir les réaliser jusqu'ici - toujours essayer de transformer les inconvénients en avantages, non ?

On verra donc de nombreux hauts lieux de Picardie : La Fère, Noyon, Belleau, Saint Michel en Thiérache, Hirson, Noircourt, Chauny, Tergnier et la partie ouest du Chemin des Dames. Tout ça, c'est fait ! 😀

De même, côté champardennais, quelques lacunes impardonnables proches ont été comblées : Le Massif de Saint Thierry, Orbais l'Abbaye, Mondement, Sézanne, Cormicy, la vénérable et bien nommée Abbaye Notre Dame du Reclus à Talus Saint Prix dans la Marne, puis  Fumay, Revin, Givet dans les Ardennes françaises.

Idem sur les grands trajets : les étapes que sont le très beau Musée des Beaux-Arts d'Orléans et la Maison de George Sand à Nohant ont enfin trouvé leur place dans l'agenda.

Pour le reste, de nouveaux lieux ont été découverts : Périgueux, Bergerac en Dordogne, et Agen, Villeneuve sur Lot, Penne d'Agenais dans le Lot et Garonne en notant la belle et ancienne entreprise Latour-Marliac au Temple sur Lot, une référence mondiale pour la production et la commercialisation de fleurs aquatiques. Les nymphéas de Monet y sont nés.

Dans la même façon, on a visité quelques hauts lieux des Cévennes : Marvejols en Lozère, Le Musée du Désert à Mialet et la Maison rouge à Saint Jean du Gard dans le Gard.

Deux mentions particulières pour ces deux musées qui valent largement le temps et l'éloignement, témoignant du cœur de l'identité cévenole : le protestantisme pour le Musée du Désert - le bien nommé aussi - et la production de soie pour la Maison rouge, ancien bâtiment industriel dédié à l'activité, transformé magnifiquement en Musée des Vallées cévenoles par le Département. 

On a retrouvé Bordeaux et la magnifique Nîmes, qui n'en finit pas de se reconstruire sur elle-même et de proposer au visiteur de formidables expériences dans des genres très différents. D'un côté le nouveau Musée de la Romanité, qui présente enfin l'héritage romain de la ville à la hauteur de sa richesse, et de l'autre côté, les innombrables fresques murales du quartier Gambetta. Quelle belle et inédite surprise, que la culture "Underground" puisse afficher ici ses couleurs sur tant de mètres carrés ! 

On a retrouvé enfin Collobrières : un endroit connu qu'on avait noté de réinscrire sur le carnet de voyage, au cœur du Massif des Maures. On y a retrouvé une vie méditerranéenne assez crédible et relativement paisible, côté forêt. C'était aussi la possibilité de revoir Toulon tout proche, en ajoutant cette fois sur la liste des visites le Musée national de la Marine, un must du genre, situé au cœur de la Capitainerie avec vue sur le porte avion Charles de Gaulle et les grands ferrys. 

Autant de passeports virtuels pour l'ailleurs, mais pour l'heure trop souvent à quai. 

Vers les images




dimanche 13 décembre 2020

Sur la Playlist : Gottfried Finger, ou Godfrey Finger




Finger est quasi-inconnu en France, même s'il s'agit d'un authentique européen à la sauce du XVIII° siècle. On est toujours frappant par les voyages et séjours différents de ces musiciens de l'époque baroque parcourant l'Europe dans tous les sens, à l'époque où seuls le cheval ou le bateau pouvaient transporter les voyageurs.

Ainsi de Finger, né en Moravie - actuellement République tchèque : on trouve sa trace ensuite à Munich, Londres, Breslau - l'actuelle Wroclaw en Pologne - Vienne, Berlin, Innsbruck, Heidelberg, Mannheim, là où il est mort. 

On trouvait dans toutes ces villes assez de Cours royales ou princières à distraire et à cultiver. Finger a été accueilli notamment à celle de Jacques II, roi d'Angleterre, le dernier des Stuart qui dut fuir en France sous l'aile de Louis XIV, mais Finger de l'a pas suivi. Il y avait sans doute beaucoup trop de concurrence autour de Versailles, ou trop de courbettes à présenter au grand et infernal Jean-Baptiste (Lully), chef de la musique en France de l'époque. 

Ces beaux albums récents se trouvent en totalité sur YouTube. Etonnant, mais tant mieux ! La musique de Finger est limpide, instruite et altière mais toute aussi légère et gaie. Rien à voir avec les lourdeurs et solennelles pompes lullistes. 

Un régal pour l'oreille et l'esprit, si loin des horreurs et de la morosité de l'époque... au final, celles de toutes les époques. Parfait pour une sortie de confinement.



dimanche 25 octobre 2020

Les séries d'octobre : The Killing, Hinterland, Rebellion

Trois belles séries européennes bien enracinées dans leur terroir européen et produites dans les trois cas par le service public de télévision respectif de chaque pays concerné - est-ce un hasard ? - pour octobre : Copenhague, Dublin et le Pays de Galles.

Produite par DR1première chaîne danoiseThe Killing (Forbrydelsen, littéralement « le crime », en danois) présente 40 épisodes sur 3 saisons, la première comportant 20 épisodes de 55 minutes, pas moins. 

Cela laisse le temps de fouiller l'intrigue, de présenter les personnages principaux et d'enraciner la narration dans une réalité crédible, celle de la société sociale et politique du Danemark actuel. L'ensemble est réussi, et les spectateurs danois, anglais et français ont adhéré à cette série pourtant sans effets extraordinaires : près de 600 000 spectateurs en aout 2012 sur Arte lors de sa première diffusion. Pas mal.

On ne détaillera pas les récits, car il s'agit d'une série policière dont il importe de ne pas entamer le suspens. 

Mais un peu souligner deux points principaux au moins pour expliquer le succès : l'actrice principale (Sofie Gråbøl) et l'aller et retour permanent entre le milieu politique et les avancées des enquêtes.

Principal personnage, Sarah Lund, porte sur ses épaules les enquêtes quoi qu'il en coûte et tout y passe : vie familiale (mais c'est très souvent dans les thrillers), amitiés professionnelles et personnelles, promotion professionnelle et même garde-robe et coiffeur... C'est le cas pour d'autres personnages d'autres séries, comme par exemple le Capitaine Laure Berthaud (Caroline Proust) dans Engrenages.

Mais nous sommes au Danemark et non en France ni aux Etats Unis : l'héroïne est taiseuse et souvent impénétrable. Les mots ne l'aident pas : elle préfère agir, imperturbablement, laissant souvent en plan ses collègues, ses interlocuteurs, ses chefs.. entrainant avec elle le spectateur dans son monde et celui-ci la suit, d'autant que ses intuitions sont évidemment les bonnes. On aime.

D'autre part, les enquêtes croisent vite les gouvernants de la capitale danoise et ceux du pays - c'est un petit pays. et nous retrouvons le jeu compliqué des coalitions politiques des différents partis politiques qui forment un gouvernement, municipal ou national, parfaitement inconnu en monarchie élective comme est bien la France. Sur ce plan, on pense inévitablement à Borgen.

Il est pourtant presque étonnant de trouver dans cette démocratie exemplaire le mensonge, la dissimulation, la trahison, le souci de bien communiquer comme partout où les êtres humains exercent un pouvoir sur les autres. Une démonstration de Realpolitik au passage. On en demandait pas autant, mais on accepte le divertissement. 

Produite par la BBC Cymru WalesHinterland/Y Gwyll partage beaucoup de points communs avec The Killing : principaux personnages taciturnes, narrations très élaborées issues souvent d'un passé humain douloureux individuel ou collectif, pressions hiérarchiques sur les enquêtes... 

Mais nous sommes cette fois à la campagne XXL : les magnifiques paysages côtiers et venteux du Comté de Ceredigion au Pays de Galles ne peuvent pas en cacher l'extrême dénuement, territoire vidé d'habitants, de services, d'économie, d'avenir.

Mais au moins une culture millénaire est-elle présente : la langue galloise - cousine du breton, pour dire vite - est partout. Elle est utilisée encore par 20% de la population, et les acteurs de la série - gallois - savent prononcer justement les noms de lieu ou de personnes, si étrangers aux oreilles des locuteurs des langues latines ou anglo-saxonnes. 

Cet environnement compte beaucoup dans l'intérêt de la série, qui a d'ailleurs été diffusée en son temps par toutes les chaînes TV locales en Bretagne et... en breton.

Attention, nous sommes sur un format inhabituel : 1 h 30 par épisode. La série en compte 13 épisodes répartis en 3 saisons. Tout comme The Killing, le format permet de fouiller partout dans tous les aspects des enquêtes, même si on en sait beaucoup moins sur la vie des policiers que sur leurs suspects, même si des éléments arrivent au fil des saisons.

Les deux inspecteurs, principaux personnages, forment un couple étonnant - Tom Mathias (Richard Harrington) et Mared Rhys (Mali Harries)  dont le jeu est tout en non-dit, chacun essayant d'apprivoiser l'autre, même si les enquêtes l'emportent toujours au final.

Produite par le service public de radiodiffusion et télévision en Irlande, RTE, Rebellion nous fait traverser la mer d'Irlande. La Rebellion, c'est en fait la guerre d'indépendance de l'Irlande, si mal connue ici. 

Comme dans la vraie histoire, la première saison met en scène la grande insurrection de Pâques 1916début de cette vraie guerre de libération, alors que l'Europe est évidemment occupée à d'autres choses sur le continent.

La mini-série - deux saisons de 5 épisodes - endosse évidemment le point de vue irlandais, et dépeint assez les horreurs d'une guerre anticolonialiste et multiséculaire en étant apparemment fidèle aux faits et aux mentalités de l'époque, et la reconstitution historique est réussie. 

Un personnage de la série, anglais, déclare Vous allez donner un pays qui était le nôtre depuis 1014 à un instituteur ? L'Irlande était rattachée à la couronne britannique depuis cette date : c'est dire le ressentiment, l'animosité, les rancœurs accumulés à surmonter.

C'est l'occasion de se donner en effet quelques repères sur l'histoire de l'Irlande, qui ne fut certainement pas un long fleuve tranquille, l'Angleterre remplissant parfaitement son rôle de superpuissance hégémonique et impitoyable.

Et, dès qu'on prend pied dans cette histoire, on est submergé par une énorme admiration : les personnages qui ont guidé la guerre jusqu'à l'indépendance étaient remarquables - dont certains sont morts dans les années 70 du XX° siècle - ce n'est pas si loin dans le temps. Ils ont préparé et organisé cette révolution clandestinement, comme en territoire ennemi - qui était pourtant le leur. La série leur donne visage et hommage. Elle permet aussi de se poser concrètement une question pratique et importante : comment construire secrètement un nouveau pays à partir de zéro tout en préparant une guerre ? Bon courage.

Pour finir, on signale la tout nouvelle série allemande Barbares, qui traite de l'occupation romaine en Germanie, et notamment de la bataille de Teutobourg qui fut un désastre pour les légions, et qui a marqué l'arrêt de la conquête romaine au nord de l'Allemagne actuelle. 

Compte tenu de l'époque lointaine, on s'attendait à une série folklorisante et remplie d'anachronismes : mais que nenni ! Les Romains y parlent vraiment un beau latin, la reconstitution de l'époque est convaincante et les personnages semblent crédibles dans leur rôle. A suivre.

jeudi 1 octobre 2020

Sur la Playlist de ces jours-ci : les Variations Goldberg, de Bach


Les Variations Goldberg font partie de ces oeuvres qui accompagnent une vie complète. Elles durent une heure, à quelques secondes de plus ou de moins selon les versions. On les trouve interprétées au piano ou au clavecin.

C'est une oeuvre tardive de Bach, au moment où ses mécènes lui laissaient un plus de temps que préparer la messe du dimanche suivant, les cantates dominicales étant son fardeau,  malheureusement pour lui, heureusement pour nous. On en a retrouvé pas moins de 230, mais c'est une autre histoire.

Goldberg est un élève de Bach, musicien de l'entourage du Comte Herman Karl von Keyserling, ambassadeur russe auprès de la Cour de  Saxe, à Dresde, un des si nombreux Etats allemands de l'époque. C'est lui qui a donné son nom à l'oeuvre, dont elle fut sans doute le premier interprète.

Les Variations Goldberg sont inséparables du sommeil : on raconte qu'elles ont servi à endormir le Comte Keyserling, son commanditaire insomniaque. Et à les écouter, on veut bien y croire. 

Oui, on a le droit de s'endormir en écouter les Variations Goldberg : toutes en douceur, en finesse et en harmonie, elles donnent l'impression que les idées et les émotions de la journée passée se rangent dans l'esprit d'elles-mêmes, à leur juste place et proportion.

C'est la récente interprétation du pianiste chinois Lang Lang,  qui ne les avait jamais enregistrées, qui nous vaut cette publication de ce jour.

En voici cinq minutes. Cette interprétation est lente et subtile, et on aime, plutôt que certaines versions qui transforment l'oeuvre en choisissant un tempo bien trop rapide, du coup très éloigné du rythme d'une berceuse et qui, hélas, fracasse la légende. Car on y croit : les Variations sont bien le somnifère le plus chic qui soit - et le plus inoffensif.

Une quarantaine de minutes de l'interprétation de 1955 du grand Glenn Gould suivent, très lente aussi.

Enfin, pour hiérarchiser les très nombreuses versions et si on veut creuser,  on peut se référer à cette page

C'est la version de Zhu Xiao-Mei, d'origine chinoise mais maintenant française, qui est la meilleure selon ce jury. Intéressant : une de ses interprétation intégrale est disponible gratuitement sur internet. Du coup, on l'a ajouté.


 

dimanche 27 septembre 2020

Les séries de septembre : No Man's Land, Our Boys, Unorthodox, Intimidation

Les séries de septembre continuent de nous transporter au cœur du chaudron Moyen-Orient. Il y a matière, et pour longtemps.

L'expérience qu'a représenté l'Etat islamique nourrit et nourrira la fiction longtemps, tant il a présenté de réalités terrifiantes et inédites : ainsi, après The State, mini-série britannique et Kalifat, série suédoise, la production française, via Arte, propose No Man's LandMême s'il faut avoir à l'esprit Le Bureau des Légendes, série à laquelle on ne peut pas ne pas penser compte tenu des thèmes concernés.

Les huit épisodes sont palpitants, soutenus par un scénario bien charpenté, par des moyens évidemment importants et par des acteurs à la hauteur.

Pertinent et principal élément de la série : endosser le point de vue kurde, et notamment celui des unités féminines (Unités de protection de la femme  - YPJ) fortement engagées - et au premier rang - contre l'Etat islamique sur le territoire syrien. 

Il faut regarder No Man's Land en n'oubliant jamais que les Etats européens ont laissé tomber assez lâchement les Kurdes en les laissant en tête en tête avec le gouvernement turc. Mais on savait depuis longtemps que les Etats sont les plus froids des monstres froids, reprenant, encore une fois, de la fameuse citation de Nietzsche de Ainsi parlait Zarathoustra.

Le récit est épais et fascinant : projeter des européens douillets dans une situation apocalyptique mais réelle et regarder leur transformation, de chaque côté de la ligne de front.


Avec Our Boys, américo-israélienne, nous replongeons directement cette fois sur les relations israélo-palestiniennes telles qu'on les avaient envisagées avec la série Fauda, mais avec une couche réaliste supplémentaire. La série reprend des événements vécus en 2014 en Israël : enlèvement et assassinat de trois jeunes Israéliens par le Hamas, suivi en représailles enlèvement et assassinat d'un jeune Palestinien, mais cette fois par des fondamentalistes juifs.

La reprise régulière des images d'actualité de l'époque apporte une crédibilité énorme au récit. Et on y retrouve cette proximité armée, toujours prête à exploser sous le détonateur des rancœurs séculaires. 

On ajoutera deux mini-séries qui valent le coup d'œil : Unorthodox et Intimidation.

Unorthodox est le récit d'une jeune femme s'émancipant de la communauté juive ultra-orthodoxe new-yorkaise. L'exposé est formidablement construit, autour des transformations physiques de la principale actrice, Shira Haas : aucune scène, aucune évocation, aucun dialogue, aucun détail, aucun décor ne parait gratuit au regard du propos suivi, ce qui est exceptionnel dans les séries, souvent trop bavardes. C'est du grand travail.

Intimidation, dont le titre anglais mieux évocateur est The Stranger, est l'adaptation d'un roman récent d'Harlan Cohen (2015) et les amateurs s'y retrouveront. Le ressort du récit est astucieux et original, alors les scénaristes de série policière semblent se fatiguer un peu en ce moment.

Attention, les acteurs sont britanniques et (donc ?) redoutables de talent.

dimanche 20 septembre 2020

Gard-Var 2020



C'est la deuxième tournée sudiste de l'année, notamment pour revoir de beaux endroits mais enrichis d'autres, et d'abord Nîmes et les Cévennes puis Collobrières et le massif des Maures, qui formaient les principaux objectifs de cette visite encore estivale.

Beaucoup d'endroits encore inconnus sont présentés : Marvejols - qui est en Lozère et non dans le Gard - mais il faut bien titrer le séjour ; le Musée du Désert, au cœur des Cévennes ; la Maison rouge - friche industrielle magnifiquement réhabilitée et dédiée aux vallées cévenoles ; le Musée des Beaux Arts de Nîmes, qui abritait une belle exposition du peintre Seyssaud - un des provençaux qui ont su capter et mettre en images l'esprit de la Provence, et, nec plus ultra, le nouveau Musée de la Romanité à Nîmes, qui était un Must du voyage. 

Pour finir, et parfaitement imprévues, les grandes fresques murales du secteur Gambetta à Nîmes ont alimenté considérablement l'appareil photo. Et cela valait la peine, surtout après toutes ces visites d'institutions culturelles, patrimoniales et très légitimes, un vent d'art underground était bienvenu, autour du Spot, tiers-lieu hybride et dynamique, comme il s'appelle lui-même.

Côté Var, Collobrières, au cœur du Massif des Maures était le pied-à-terre choisi tant cet endroit est attachant, et à ce titre déjà connu.  De là, Hyères et la villa Noailles, et Toulon et son Musée national de la Marine étaient faciles à rejoindre.

Vers les images



lundi 31 août 2020

C'est nouveau, c'est formidable, c'est La Baroque

Pour tous les amateurs de baroque et tous les autres, voici la dernière née de France Musique, La Baroque, dont le lancement remonte à début juillet.

La programmation est évidemment baroque, mais curieusement, elle comporte aussi pas mal de musique ancienne (d'avant 1600). Bizarrement, le texte initial de présentation de la chaîne ne l'annonce pas, alors que sa description sur le site de France Musique précise : 

Le baroque faisant partie des musiques anciennes, la radio thématique La Baroque vous propose également une sélection d’œuvres allant de la musique médiévale avec Hildegard von Bingen ou Guillaume de Machaut à la musique de la Renaissance avec Clément Janequin ou William Byrd.

L’ensemble des musiques anciennes (musique médiévale, musique de la Renaissance, musique baroque) n'a jamais été aussi actuel. La radio thématique La Baroque, un voyage musical en streaming, sans publicité et gratuit à déguster à toute heure du jour et de la nuit.

Explication un peu tirée sur les cheveux... On sent un programmateur frustré de n'avoir pas pu imposer une autre chaîne dédiée spécifique à la musique ancienne, ou une bataille de chapelle dont le monde de la culture fourmille.

En attendant, on peut apprécier les larges extraits des oeuvres, voire même des oeuvres longues ou intégrales, comme on aime (quand on aime, on ne compte pas !). Les interprétations proposées sont souvent peu connues ou recherchées : un vrai travail de programmation.

A la différence de Radio Swiss Classic - l'ancêtre des radios classiques de service public, le fil d'écoute n'est jamais interrompu : pas d'annonces, pas d'information et c'est tant mieux. On peut évidemment avoir toutes les références des oeuvres écoutées en regarder le site dédié à la chaîne.

Merci au service public : une raison supplémentaire d'acquitter de bon cœur sa redevance audio-visuelle.

dimanche 30 août 2020

La série d'août : Suits

Il fallait au moins neuf saisons et une canicule pour y venir au bout. Nous sommes à New York et dans le monde des avocats et cabinets d'affaires. 

On n'y comprend pas tout mais on sent assez vite que nous sommes dans l'univers impitoyable de l'argent - bien ou mal acquis, où toutes les amitiés, les relations professionnelles ou personnelles se monnayent comme une deuxième nature.

Mais de fait, les affaires évoquées ne sont que le support - voire même l'alibi - pour que les personnages agissent et interagissent.

L'arrivée de l'imposteur, faux avocat, faux étudiant d'Harvard - mais vrai surdoué - est le point de déséquilibre de la mécanique compliquée des affaires, car malgré tout, celles-ci ont toujours besoin de confiance pour se conclure.

Les neuf saisons permettent de fouiller à l'envi les vies et les caractéristiques de chaque personnage principal et de laisser apparaître les personnages secondaires. Les qualités des acteurs permettent ensuite d'ajouter cette dimension indispensable qui créé une série de qualité et captivante.

On ne peut pas ne pas penser à l'autre série judiciaire américaine The Good Wife et à sa dérivée The Good Right, où l'on retrouve les mêmes caractéristiques surprenantes de la justice américaine, nourrie de transactions souvent bancales, arrachées à coup de millions de dollars et souvent éloignées de la réalité des faits, pourvu que l'on trouve un coupable quelque part et surtout assez d'argent.

Mais dans Suits la dimension politique, sociale et culturelle des procès est volontiers reléguée au second ou au troisième plan pour toujours laisser cours au jeu des personnages.

Il reste au final pas mal de plaisir, notamment pour compter les innombrables conséquences - souvent graves - de la trahison originelle, dans un milieu où les diplômes des grandes universités sont le levier essentiel pour l'élite US de se reproduire elle-même.

Les titres en français sont Suits : Avocats sur mesure en France et Suits: Les deux font la paire au Québec, mais ils n'apportent pas grand chose et sont un peu mièvres compte tenu du contenu de la série.

On en restera donc au jeu de mot en anglais Suits, qui désigne le costume des hommes d'affaires, mais aussi les poursuites judiciaires... Et il est vrai que la série nous permet de croiser une quantité incroyable de délinquants, mais en col blanc 😕


dimanche 16 août 2020

Sur la Playlist du week-end... et de beaucoup d'autres jours : Christina Pluhar

Christina Pluhar est une déesse de la musique, et notamment de la musique baroque. Ses instruments (harpe baroque, théorbe, luth) la prédestinaient sans aucun doute à reconstituer les sons de l'époque. On jubile quand on trouve ces sonorités brutes, rocailleuses, et un peu étranges, l'oreille moderne étant habituée aux timbres produits par les orchestres symphoniques hérités du XIX° siècle, codifiés comme une grammaire française.

L'oreille a de quoi de repaître longtemps dans son immense production avec l'Arpegiatta, l'ensemble qu'elle a créé en 2000.

Ces jours-ci on écoutera la musique baroque italienne de la période précoce, juste au tournant du XVII° siècle, 

On trouve beaucoup de choses sur YouTube : cette très longue vidéo (1 h 30) reprenant un concert de 2016 dans le cadre du festival de musique ancienne d'Utrecht (Pays-Bas) est proposée ci-dessous.

Juste en dessous, un extrait du même concert, qui est surtout une facétie des chanteurs et musiciens, parfaitement dans l'esprit du baroque, qui souvent prête à sourire, voire à rire. Et juste après, la même facétie mais enregistrée à Paris, salle Gaveau, le 31 janvier 2012.

Dans la suite, on consacrera une autre publication aux interprétations de Christina Pluhar qu'elle a données des musiques baroques du nouveau monde, dont les sonorités, encore une fois, arrêtent longuement l'oreille, évidemment contaminées par les rythmes et timbres amérindiens.

On y avait déjà consacré il y a longtemps déjà une publication sur le blog sur les musiques baroques d'Amérique du Sud.



jeudi 23 juillet 2020

Les séries du moment : Fauda et Criminal France, Allemagne, UK, Espagne


Fauda frappe fort. D'abord le spectateur, qui se trouve plongé immédiatement dans l'explosif chaudron des territoires administrés par l'autorité palestinienne : Cisjordanie et Gaza. 

La série, qui compte 3 saisons, est israélienne. Pas très étonnant qu'elle prenne le point de vue d'Israël et de sa sécurité, comme certaines critiques le soulignent. Mais elle n'est pas tendre malgré tout pour les protagonistes principaux, citoyens d'Israël chargés d'infiltrer la société des territoires occupés, ou, si on préfère les territoires de la rive droite du Jourdain. 

Dans les vrais médias israéliens, on parle de la Judée et de la Samarie... On se croit dans l’Évangile. Bref, on désigne là les territoires sous administration palestinienne mais sous contrôle israélien.

Dès la première saison, les trois opérations de maintien de l'ordre - si on ose dire - se terminent en sanglants fiascos. 

La haine au quotidien est frappante, ne laissant pas de place aux bons sentiments : les affinités interpersonnelles - au delà des origines - sont vite balayées par la guerre millénaire, les iniquités, la violence, le fanatisme et le meurtre.

Bref, Fauda n'est pas une promenade de santé, mais elle est utile : ne pas oublier, si proches de l'Europe géographiquement et culturellement, des populations continuent de s’entre-déchirent sans que l'on en voie l'issue. 

Cela pourrait être la limite de la série, le simple constat étant tellement frustrant pour un Européen qui a grandi en même temps que l'Europe, et qui a quand même connu les avancées positives du dialogue israélien-palestinien pendant un temps. 

Les acteurs sont israéliens et palestiniens, tous excellents.




Les douze épisodes de Criminal France, Allemagne, UK et Espagne (3 épisodes par pays) représentent un exercice de style formidablement intéressant, visionnés d'un seul coup et avec passion.

Dans tous les cas, nous sommes en huis-clos, dans la même unité de temps et d'espace et dans le même dispositif : l'interrogatoire d'un suspect par un ou deux policiers en face à face, interrogatoire suivi aussi par d'autres policiers derrière une vitre sans tain, prêts à vérifier les informations et suggérer des questions ou des réactions à leurs collègues.

L'ensemble des contraintes en place obligent à se concentrer sur les contenus des échanges verbaux jusque dans leurs infimes détails, essentiels pour approcher la vérité des faits. Elles mettent en lumière aussi le jeu d'acteurs entre les policiers : relations hiérarchiques, respect des rôles et fonctions, attitude vis à vis de leur métier, attitude vis à vis des suspects...

Pour le reste, il faut aimer les thrillers. Les cas disséqués sont au cœur de l'actualité de leur société : les réfugiés, les attentats, l'homophobie, la pédophilie, les conséquences de la chute du mur de Berlin...



samedi 11 juillet 2020

Sur la Playlist du week-end : Joseph Bologne de Saint-George



Si l'existence du Chevalier de Saint Georges est indéniable - c'est un des personnages les plus fascinants du XVIII° siècle européen - tant d'interrogations se posent sur son origine, sa filiation, ses premières années et même sur son nom.

C'est très probablement en arrivant dans le Royaume qu'il est devenu homme libre - il avait moins de 10 ans - car Joseph était esclave, né en Guadeloupe, sa mère étant esclave de Guadeloupe. 

Tout esclave arrivant en France devenait de fait homme libre depuis 1315. Il n'était pas possible d'accepter des esclaves sur le sol du Royaume. Ce qui évidemment ne valait pas pour les colonies.

Nous avons cependant quelques certitudes à son propos :  sa peau était noire et ses talents étaient éclatants tant comme violoniste, chef d'orchestre et compositeur que comme sportif, épéiste et militaire.

Le Chevalier fait partie de ces personnes qui ont traversé la Révolution : son côté était celui de la République, même s'il avait ses grandes entrées à Versailles avant le grand chamboulement de 1789, la musique l'ayant rapproché de Marie-Antoinette.

Sa musique instrumentale, régulièrement écoutée, est enjouée, bien composée et solidement construite. Sa musique lyrique est pour l'heure peu connue.

Pour le reste, sa personnalité reste le support d'innombrables supputations retrospectives sur son parcours extraordinaire. Il reste donc sans doute beaucoup de travail pour les historiens à son propos.

Hélas, le Chevalier de Saint Georges est affublé un peu partout du sobriquet de Mozart noir. Quelle idiotie, qui témoigne de tant de préjugés ravageurs sur la couleur de peau des êtres humains ! 




jeudi 2 juillet 2020

Vers le Sud-ouest





Après le grand confinement du printemps de 2020, il fallait prendre l'air.  La tangente vers le Sud-ouest s'imposait, et les images se suivent par ordre chronologique.

Venant du Nord-est, Orléans est souvent la première étape. Puis les villes du sud-ouest après quelques heures d'autoroute : Périgueux, Marmande, Villeneuve sur Lot, Agen et les banlieues somptueuses du Lot et Garonne : Penne d'Agenais, Pujols, le domaine Latour-Marliac au Temple sur Lot.

Deux concessions à la foule relative : Bordeaux et sa magnifique mise en image de l'oeuvre de Klimt et de Klee dans l'ancienne base des sous-marins (allemands) renommée à l'occasion Bassins de lumière et Biscarosse, dont les aménagements très naturels, efficaces et esthétiques de la digue de sable parallèle à la plage doivent être remarqués. Il aurait été plus simple de tout bétonner, non ? En tout cas, une réussite en matière d'aménagement urbain et balnéaire.

Enfin, inscrite depuis si longtemps sur la liste des visites, la Maison de George Sand fut l'étape de retour : cela valait l'arrêt, mieux que de s'affaler dans une chambre de motel.







mardi 16 juin 2020

La meilleure série de science-fiction de la galaxie : Battlestar Galactica


On avait complètement loupé Battlestar Galactica lors de sa diffusion, au milieu des années 2000. Nous sommes peu après le choc du 11 septembre. Cela a son importance, car cette ombre plane en permanence sur l'ensemble des quatre saisons.

Mais France Culture lui ayant décerné le titre de meilleure série de science-fiction de la galaxie, il était indispensable de rattraper le temps. Ce qui est fait, et c'était utile et intéressant.

Il s'agit d'une série-univers, comme on peut parler de livre-univers ou de film-univers. On peut désigner ainsi les oeuvres qui traitent d'une grande diversité de sujets et d'une multiplicité de points de vue, finissant ainsi par secréter leur propre univers.

Ainsi de Battlestar Galactica : on ne va pas paraphraser l'argument de la série - l'internet pourra facilement informer - mais on préférera insister sur la qualité et la complexité des personnages, où se superpose en permanence la question primordiale et passionnante : qu'est-ce qu'un être humain ?

Même s'il s'agit de science-fiction, cette question n'est jamais éclipsée par la super-technique du futur lointain. Au contraire, elle est truffée de bugs et d'archaïsmes surprenants : ordinateur de bord non relié à un réseau, téléphone filaire, utilisation fréquente du support papier, écrans rudimentaires etc. Cet aspect rend particulièrement attachant ce vieux vaisseau de l'espace, mais qui se propulse quand même à la vitesse de la lumière quand il y arrive.

Plus loin : quid du progrès moral des êtres humains, quand on les met ensemble ? Abstraction faite de l'environnement technique et économique, au final, peu de choses différencient moralement un Grec du V° siècle d'avant J.C., un Romain du I° siècle d'un Européen du XXI° siècle. Et, par suite, d'un être humain projeté dans l'espace plusieurs milliers d'années plus tard. Echo corollaire, lié à la période de crise qui vient d'être traversé : quelle démocratie quand la sécurité de tous est menacée ? Les palabres des représentants émanant des populations sont pitoyables dans la série. Et pourtant, ils sont une exigence, car la série montre que l'attentat à la démocratie est la suprême insécurité.

Battlestar Galactica est bien un univers à lui-seul, d'autant que les acteurs ont peu été vus ailleurs, renforçant sa crédibilité. Quel acteur (ou actrice) peut-il sortir indemne de cette série pour enchaîner sur une autre ?

Le voyage fut passionnant, au moins jusqu'au premiers épisodes de la quatrième saison. 


mercredi 3 juin 2020

Un tour au Musée : cela faisait longtemps




Premier musée visité auprès le grand confinement : quel plaisir !  Musée savouré tout seul, avec toute possibilité d'échanger avec les agents présents, contents de retrouver une visite, et avec toute facilité d'accessibilité offerte par la petite ville, La Fère.

Le Musée Jeanne d'Aboville abrite des trésors inattendus, propriété d'une commune de moins de 3 000 habitants.  On tremble pour garantir la sécurité et assurer autant de pièces remarquables, d'autant que les moyens font évidemment défaut pour les mettre en valeur comme elles le méritent.

Il est étonnant que ce petit musée ne soit pas adossé à une intercommunalité qui lui permettrait plus de mieux rayonner.

Au fil de la visite, on s'arrête sur les noms : Emmanuel de Witte, Salomon Rhuysdael,  De Heem,  Abraham Willemsens,  Bon Boullogne,  Elisabeth Vigée-Lebrun. Mais les noms inconnus méritent aussi de s'arrêter : il n'y a rien à jeter dans cette collection.





samedi 30 mai 2020

La playlist du jour : Barricades mystérieuses et autres


La musique d'aujourd'hui est une nouveauté de 300 ans. Écouté, réécouté à plusieurs reprises, l'album Barricades est la magnifique parenthèse de ce long week-end.

Il est le fruit d'une coopération entre deux trentenaires super-doués : l'un est claveciniste (Jean Rondeau), l'autre est théorbiste et luthiste (Thomas Dunford). Ce sont déjà des vedettes dans leur genre.

L'album s'ouvre par Les baricades mistérieuses, selon son orthographe ancienne, pièce de Couperin, qui est un tube de la musique baroque et dont le titre est tout autant mystérieux. L'enregistrement video du morceau montre assez le niveau de connivence entre les deux interprètes, et on est frappé de la parfaite synchronisation des deux instruments.

La pièce chantée de Charpentier qui suit est aussi remarquable : archétype de la chanson du XVII° siècle, encore fois parfaitement exécutée par Lea Desandre, encore plus jeune que les deux autres musiciens. Et l'éditeur, en plus, publie un troisième morceau gratuitement, ajouté aussi. La sélection compte vingt plages.

Une heure de parfaite félicité dont émanent un tact, un suavité et une douceur qui détonent dans cette époque rugueuse. A suivre, et très longtemps : que de promesses pour l'avenir de cette musique.




dimanche 24 mai 2020

Les séries du moment : White lines, Bodyguard, La Faille

Ces trois séries toutes récentes ont en commun le fait qu'elles ne comprennent qu'une seule saison dans la proposition faite au spectateur - au moins telles qu'elles se présentent. 

Étonnant, mais il y a sans doute de bonnes raisons car nous sommes toujours au sein d'une industrie, celle du divertissement, où rien ne dépend du hasard : volonté des producteurs de ne pas s'engager au delà d'une seule saison, passage à vide des scénaristes, relative saturation des grands réseaux de diffusion en matière de séries à multiples saisons, pas toujours de bonne qualité d'ailleurs...

Par ailleurs, ce sont toutes les trois des thrillers.


Le premier personnage de White lines, c'est d'abord Ibiza, île fidèle à sa réputation festive, transgressive, et certains ajouteraient décadente. Les lignes blanches du titre sont évidemment celles de la cocaïne, qui semble faire partie intégrante du paysage. Les chiffres de la délinquance sur l'île sont le double de ceux de l'Espagne.

La quasi-totalité des scènes y ont lieu, offrant au passage de belles cartes postales touristiques. En contrepoint, Manchester, relégué dans la vie d'avant des principaux personnages, dont ils sont originaires. Quelle image de l'Europe actuelle : le dur labeur désespérant des brumes du Nord contre la fiesta héliotropique déjantée...

L'argument policier est peut-être un peu léger au final. Il pouvait sans doute se développer sur 6 épisodes, et non pas 10... Car on tourne vite en rond : nos sommes sur une petite île. Elle est plus petite que le petit département du Territoire de Belfort par exemple (respectivement 572 km² et 609 km²). 

Les personnages semblent peu fouillés : manifestement, le parti-pris du scénario était d'abord de décrire la réalité sociale et humaine de l'île, y compris dans ses parties les plus sombres. Il ne s'agit donc pas du tout d'un prospectus touristique.

Alors, quelle est le ressort ultime de la mini-série ? Peut-être dans la description du symptôme du voyageur : le voyage et le séjour à l'étranger ne sont pas une simple translation des corps et des esprits, mais ils changent profondément les personnes et de manière irrémédiable.

Sur une planète où les humains ont la bougeotte, les enjeux sont d'importance, même si le virus va ralentir les flux... pour un moment.

Dans la version sonore originale, le jonglage permanent entre l'espagnol et l'anglais peut être un peu agaçant. Dans certains cas, pourquoi les personnages espagnols parlent-ils en anglais ensemble ?

Sans doute s'agit-il d'une complaisance à l'attention du public anglo-saxon, mais pourquoi n'est ce jamais le cas dans la Casa del Papel, dont les auteurs sont les mêmes ?


Bodyguard nous ramène au Royaume Uni sur 6 épisodes mais il s'agit cette fois d'un personnage de sang et de chair et - enfin - extrêmement fouillé. Peut-être est-ce d'ailleurs une caractéristique anglaise, compte tenu de la puissance de la tradition théâtrale d'outre-manche.

C'est encore un thriller, mais en forme de tragédie humaine ultra-moderne, mais dans laquelle la  high-tech est très contenue.  Pour une fois.

On peut prendre du plaisir à retrouver dans le personnage principal l'un des rois de Games of Thrones (Robb Stark). L'acteur concerné fut couronné par les Golden Globes du meilleur acteur dans une série télévisée dramatique, ce qui veut dire quelque chose en Angleterre, quand même.


De manière idiote, la mini-série (8 épisodes) La Faille fut affublée du titre The Wall quand elle a été présentée sur une chaîne française.

Quelle idée : il s'agit bien d'une production 100% francophone, issue directement et totalement du Québec.

C'est un gros coup de cœur, car tous les ingrédients d'une potion stimulante et roborative sont réunis : cadre singulier, acteurs authentiques faisant corps avec leur société, personnages scrutés à la loupe.

Nous sommes à 1 000 km au nord de la Ville de Québec, soit sur une latitude plutôt inhabitable.

Il s'agit de Fremont, commune réellement existante, totalement liée à d'immenses mines de fer à ciel ouvert - une espèce d'Arcelor-Mittal-City - qui a d'ailleurs abrité le tournage de la série.

Les habitants vivent en vase clos : ils se connaissent tous, se croisent tout le temps pendant les longs mois froids dans une rue souterraine reliant des différents services et commerces - sous le "Mur", qui protège la ville des vents glaciaux du Grand Nord.

Nous sommes donc dans la neige, dans beaucoup de neige et nous nous déplaçons sur Ski-doo (Appellation de la motoneige au Québec, à partir de la première marque de véhicule du genre, fabriqué par l'entreprise Bombardier dans les années 50).

Dans ce bout du monde glacé autarcique, nous traquons un meurtrier en série parmi moins de 3 000 habitants. Personne ne sort, personne n'entre ou quasi, par la force des choses. Et nous observons. Pas mal.

La version sonore a son importance : soit il faut entendre un doublage français (de France) pour rendre le Français (du Québec) totalement compréhensible, soit il faut regarder en VO car il n'existe pas apparemment de version sous-titrée en français.

Evidemment, il est toujours bien mieux de ne rien perdre de l'accent local... à condition de  pouvoir faire les efforts de compréhension sans forcément y arriver, car la langue usuelle est quelquefois très difficile à décrypter par l'oreille. Certains passages doivent être réentendus pour les comprendre à peu près, mais, au final, on y arrive suffisamment, même le 100% de compréhension est souvent impossible.