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dimanche 12 février 2023

Les séries de l'hiver : La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, This is going to hurt, Severance et quelques autres

Il fallait voir en urgence la série de Xavier Nolan, le surdoué québécois du cinéma, pour voir comment son écriture cinématographique pouvait se transposer dans le cadre d'une série. Et on reconnait cette écriture immédiatement... 

Mais est-ce vraiment une série ? N'est-ce pas plutôt un super long métrage coupé en cinq épisodes ? Peut-être, car le découpage des épisodes parait un peu arbitraire au regard de celui qui est habitué à l'écriture des séries. 

Mais au moins Xavier Dolan aura le temps de fouiller ses personnages et ses récits. Il le fait déjà dans ses films, alors, a fortiori une série !

N'importe. On retrouvera très vite ses sujets de prédilection : personnages au bord de la crise de nerfs, familles dysfonctionnelles, situations dissonantes, poison des non-dits etc.

Xavier Nolan incarne lui-même un des principaux personnages. Evidemment il faut voir cet objet cinématographique étrange sans se laisser dissuader par les premiers épisodes, très elliptiques : c'est une trace du grand cinéma que l'on pourra pardonner facilement.

Sept épisodes pour cette mini-série très british, où on retrouve l'excellence de la BBC, des acteurs et des situations. On pourrait traduire son titre comme Ca va faire mal. 

On voit tout de la crise profonde des hôpitaux du NHS (National Health Service). Autrement dit des hôpitaux publics. Comment ne pas s'y noyer quand on est jeune médecin ou pire, interne ? Et a fortiori quand on est chargé de faire naître les enfants, le bien le plus précieux de l'humanité, dit-on.

Le sujet est parfaitement d'actualité y compris en France.

La mini-série règle ses comptes avec les cliniques privées, qui au final renvoient leurs patientes vers le NHS dès qu'on rencontre un gros pépin. Non sans avoir empoché les émoluments des riches au préalable. Ca, c'est dit.

Plus important, elle décrit précisément ce qui se passe dans les comportements professionnels et personnels quand la pression, l'urgence et la fatigue font perdre les pédales, surtout quand la responsabilité de chaque professionnel joue sur l'ensemble de sa carrière, et dans un environnement peu bienveillant dès qu'on trouve un problème. Et il y en a partout et tout de temps.

Ces comportements sont mis en jeu par le premier personnage, magnifique Ben Whishaw : falsification de rapports, témoignages tendancieux, relation d'aide déficiente, formation des novices sur le terrain inexistante. Le suicide des internes de médecine, médecins en formation, est un vrai problème en France aussi.

On appréciera par exemple de la réponse technocratique et dénue de toute empathie du gouvernement suite à une question sénatoriale d'un Sénateur marnais, publiée le mois précédent.

Bienvenue au XXI° siècle et bon courage pour ceux qui y arrivent professionnellement.


Quelle belle idée de scénario, qui se met en scène de manière très sobre, quasi-minimale. Tant mieux, cela change un peu des séries qui multiplient les effets de décors et des situations.

Oui, l'argument principal est original et déroutant : Severance a été traduit au Québec en français de dissociation, qui n'est pas mauvais. Autrement dit dissociation de la vie professionnelle et de la vie personnelle, ce que l'on sait faire à l'époque de cette série, dans un futur indéterminé mais pas si lointain.

Concrètement, les employés de l'entreprise concernée oublient totalement leur vie personnelle dans l'ascenseur qui les amène à leur bureau, et inversement.

Les neuf épisodes approfondissent progressivement tous les paradoxes et les travers de la dissociation.

Il s'agit donc d'abord une fable ultra-moderne sur les relations vie personnelle/vie professionnelle : nous sommes au cœur d'un enjeu contemporain d'importance, comme la grande actualité nous en parle tous les jours. 

Pas mal du tout. Les scénaristes d'Apple TV+ ont bien travaillé. On tourne apparemment déjà une deuxième saison : reste à vérifier si elle ne s'enlise pas dans le psychologisme que l'on voit poindre dans les derniers épisodes de la première saison, au détriment de la description d'un système délétère qui est déjà à l'œuvre aujourd'hui.

Il faut voir cette série si on le peut, on en sort pas intact.


On mentionnera aussi d'autres belles séries qu'on peut fréquenter.

Les amateurs de thriller regarderont avec grand plaisir le The Fall, qui revisite les relations du policier et du meurtrier en série, les deux personnages concernés étaient portés par des acteurs hors pairs : Gillian Anderson (la légendaire Scully des X-Files) et Jamie Dornan, acteur d'Irlande de Nord, vu un peut plus tard dans une série australienne The Tourist. La série est relativement ancienne (2013-2016) et on y retrouve la belle touche qualitative de la BBC. Les trois saisons et les 17 épisodes traitent du même cas :de quoi approfondir les personnages et le récit !


Shantaram, série haute en couleur, est censée tournée à Bombay. On imagine facilement les décors à mettre en œuvre à l'époque du COVID-19 ! Un cauchemar par la production car il a fallu arrêter le tournage plusieurs fois et même le déménager en Australie et en Thaïlande. Pas de deuxième saison, les producteurs d'Apple TV+  jetant l'éponge compte tenu d'un score d'audience limité et sans doute aussi de coûts énormes, parfaitement visibles à l'œil.  Dommage, car la première saison donnait assez d'éléments pour en faire une série au long cours


Losing Alice est une série israélienne, mais elle ne porte pas du tout sur la situation géopolitique du pays. Il s'agit de cinéma, dans un petit univers qu'est celui du ciné israélien. Bons acteurs, bonnes descriptions des personnages, récit très bien maîtrisé... le tout en hébreu. On voit donc que les professionnels de la série en Israël savent faire aussi cela.

Je m'aperçois que trois séries mentionnées dans cette publication ont été produites par Apple TV+

Coïncidence à l'évidence, mais on remarque au passage, comme on l'avait déjà noté, qu'Apple a mis beaucoup de moyens ces derniers temps dans la création de contenus. Il est rassurant, au final, que ces moyens ont eu une efficacité, non ?    

dimanche 5 juin 2022

Les séries de la fin du printemps : Firefly, Continuum, L'Echappée

 Sélection inhabituelle pour cette fin de printemps : deux séries de science fiction déjà anciennes, mais qui valent le détour et une saga québécoise longue comme le Saint Laurent.


Firefly a été diffusée par le réseau Fox en 2002 pour une seule série de 14 épisodes de 45 minutes... Pourtant, vingt ans après, le monde des séries s'en souvient encore : signe que la série est représentative de quelque chose.

Firefly (La luciole) désigne le modèle du vaisseau spatial, Serenity, vedette de la série.

On y retrouve tous les ingrédients à la fois du Space Opera et du Western. Les amateurs se réjouiront des balades de planète en planète, des bidouillages sur les vaisseaux spatiaux et des stratagèmes pour échapper aux représentants de la loi du moment.

Pour autant, nous sommes très très loin de l'univers de Starwars. C'est que les passagers du Serenity ne sont pas des Chevaliers Jedi en puissance, ni des Princesses dont le trône a été usurpé : ce sont des êtres humains, tels qu'on les connait ici et aujourd'hui, avec beaucoup de qualités, mais aussi au moins autant de défauts.

Du coup, on se projette beaucoup mieux en l'année de 2517. Mais il est vrai que la saga Starwars se situe est dans une époque bien plus éloignée, si l'on en croit les vrais scientifiques qui ont essayé de la dater. 

En clair, Firefly est une série spatiale de proximité. et elle tente de répondre à cette question : que sera l'être humain du XXVI° siècle ? Il n'est pas sûr que les réponses soient toutes crédibles, mais au moins sont-elles accessibles et abordables.


Plus récente (2012-2015),  comptant 42 épisodes, répartis sur 4 saisons, Continuum est pourtant déjà ancienne dans cet univers des fictions télévisuelles, où une nouveauté recouvre toutes les autres à toute vitesse. Série canadienne anglophone - la narration et le tournage se passent à Vancouver - elle n'a jamais été diffusée en France, sauf en DVD.

Etonnant, car cette série addictive pouvait sans doute intéresser au moins les geeks du voyage dans le temps et ses paradoxes. 

C'est d'ailleurs son intérêt principal : un agent de police de l'année 2077 se retrouve projeté contre son gré dans l'année 2012. Et la cinquantaine d'années séparant les deux périodes concernées permet de se faire rencontrer les personnages avec eux-mêmes au début et à la fin de leur vie, d'où une infinité de situations plutôt étranges.

Un autre intérêt est de comparer les techniques et procédures entre les deux périodes, qui sont forcément très différentes, partant du principe que le progrès scientifique s'est considérablement accéléré en cinquante ans. 

Les spectateurs apprécieront, surtout pour ceux qui ont commencé leur vie professionnelle sans informatique et sans internet ! Mais comment faisions nous donc avant ?


Quand on aime, on ne compte pas : 6 saisons chacune de 24 épisodes de 43 minutes. Et une septième saisons est en commande. 

Nous sommes toujours au Canada, mais à notre époque et dans la belle Province : l'ensemble est tourné en français. Mais avec ce parler et ce vocabulaire particuliers hérités de notre histoire commune. 

Ainsi, à longueur d'épisode, on fréquente des Chums (copains) et des Blondes (petites amies), on paye avec des Piastres (argent), on fait des Niaiseries et on balance des Menteries. Et on chauffe le Char (on conduit la voiture). Ainsi de suite.

Après un petit temps, on finit par s'y habituer. Et cela nous décale : la langue française n'est vraiment pas qu'une affaire française. En revanche, on ne peut pas s'empêcher de sourire tout au long des saisons. Il faudrait savoir exactement pourquoi.

La série se passe à Ste Alice de Rimouski, sur la rive droite du St Laurent, et le fleuve est omniprésent dans les prises de vue. Si le Saint Laurent est bien réel, Sainte Alice de Rimouski n'existe pas. Mais peu importe. 

Nous sommes de toute façon quelque part entre la ville de Québec et Gaspé - 4 heures de route de chaque côté, donc loin de tout. Et tout demande du temps à cet endroit : notamment les décisions de la Province et la mise en place des moyens attribué au territoire.

C'est que les intrigues se nouent autour d'un foyer d'accueil public (L'Echappée) pour les mineurs, d'une auberge - centre de la vie sociale - et le bureau de la police provinciale. On ne voit pratiquement rien d'autre, sauf bien sûr les abords du fleuve et les intérieurs, et pour l'essentiel les cuisines.

Mais ce foyer d'accueil nous place au centre des dysfonctionnements de la société  - au Québec comme ailleurs. Tout y passe : violence intrafamiliale, addictions de toute nature, inceste etc. Mais ce foyer nous place aussi au cœur des solutions possibles, toujours insuffisantes évidemment, mais pas toujours inopérantes. 

A cet égard, la série montre une facette du travail social plutôt positive : c'est déjà quelque chose, car on connaît peu de fictions approchant ainsi de manière approfondie le secteur de la prévention et de la probation.

Mais la partie la plus intéressante est le traitement humain des récits proposés. On y retrouve cette proximité interhumaine que l'on constate au Québec, à commencer le tutoiement facile. Peut-être un héritage des premiers pionniers, qui devaient se serrer les coudes dans l'immensité naturelle souvent hostile.

Par ailleurs, le nombre de personnages - autant d'acteurs - est important : une bonne partie du gotha artistique québécois est convoqué. Et c'est tant mieux, car on voit que trop rarement ici les acteurs de là-bas.

Il n'est bien sûr pas possible d'entrer dans le détail des récits intriqués qui émaillent les 144 épisodes - quand même - et cela n'est pas souhaitable car les rebondissements sont nombreux et quelquefois bien acrobatiques. Passons. On attendra sans problème la septième saison.

mardi 16 mai 2017

Voltaire, Diderot, Emilie, Marie






Belle promenade au pays des Lumières : Langres et Cirey, chacun son grand homme. C'était sans compter Emilie du Châtelet et Jeanne Mance.

 Que l'histoire des hommes est misogyne ! Emilie du Châtelet est la châtelaine de Cirey sur Blaise où elle a hébergé Voltaire pendant 15 ans quand même. Mais elle est surtout une grande scientifique. On lui doit la première traduction des Principes de Newton, mais aussi une analyse de la philosophie de Leibniz. On avait même parlé du Panthéon pour elle il y a quelques années.

Quant à Jeanne Mance, née à Langres plus de cent ans avant Diderot, elle est tout de même cofondatrice de Montréal. Classe ! 

Car aller en Amérique au début du XVII° siècle, c'est comme aller sur Mars aujourd'hui.

L'histoire est partout à Langres : dans les noms des rues, des boutiques, d'une grande partie des bâtiments du centre ville, dans les 8 km de remparts intacts. Et nous y avons retrouvé Emilie dans une belle exposition du musée historique de Langres.

Formidable week-end.







dimanche 17 janvier 2016

Sélection des images 2015 : bouclage





La sélection d'images pour l'année 2015 présente un programme réfléchi et moins spontané que les autres années. Les lieux, pour la plupart d'entre eux, étaient en effet prémédités, pour une raison ou pour autre. 

Mais il faut s'inventer de temps en temps un programme de visites à partir de ses curiosités et intérêts : à défaut, la frustration viendrait trop forte... comme un engagement pris avec soi-même, mais qu'on ne suivrait jamais.

Ainsi, 2015 a permis de visiter Bergues et Dunkerque, totalement inconnus mais pourtant proches, le vieux Bordeaux, jusqu'ici ignoré, la corderie de Rochefort, ce morceau du XVII° siècle tombé au milieu du XXI°,  les Ardennes méconnues, richissimes d'histoire,  l'Abbaye d'Ourscamp, lieu cistercien très important, très proche, mais jamais vu, le tout nouvel auditorium de la Maison de la Radio si attendu...

Malgré le peu d'attrait pour le tourisme guerrier, le centenaire de la première guerre mondiale ne peut ignorer le regard porté sur ses innombrables traces, de plus près et en proximité, comme par devoir du citoyen habitant de ces régions ravagées.

Ajoutons quelques images d'opportunité ainsi que quelques étapes rémoises stockées sur la liste personnelle imaginaire : la synagogue et la villa Demoiselle.

Enfin les étapes plus lointaines : un séjour à Stockholm, remarquable à tout point, et les empreintes canadiennes déjà connues et amies et désormais plus sélectives.





   

dimanche 11 octobre 2015

Sélection 2015







Voici la première sélection 2015, qui comprend la sélection de la quasi-totalité des images de l'année, à l'exception tout de fois d'un reportage en juin sur les Ardennes, sur les traces de l'abbé athée Meslier (et oui !), la bataille de Rocroi et celles de la principauté protestante de Sedan et de Bouillon... Mais ce sera pour la prochaine. Qui aura su tant d'histoire s'y trouve. 

Pour le reste, on retrouve des images de Stockholm et du Canada, mais beaucoup des monuments et mémoriaux de la première guerre mondiale, si nombreux dans notre territoire. Centenaire obligé.






dimanche 19 juillet 2015

Canada 2015





Les images ont été prises en juin et juillet 2015 aux endroits suivants : Montréal, Montebello, Beauharnois, Coteaux du Lac, Gatineau, Ottawa, Rivière du Chateaugay, Quebec, Trois Rivières, Niagara Falls, Niagaria on the Lake, Toronto, Notre Dame de l'Ile Perrot.




lundi 28 avril 2014

Vimy, lieu historique du Canada



Ouf, quel monument. Peut-être le plus beau, le plus expressif jamais vu, pour autant qu'on puisse juger. C'était le 2 novembre 2013 : parfaite saison pour la visite de ce "Lieu national du Canada" en plein territoire français. 

En face : la stèle aux Morts de la Division marocaine, dont l'état de mauvais entretien laisse tant à penser sur les ingratitudes françaises et les égoïsmes nationaux. Scandaleux.