Pour un troisième séjour dans cette ville appréciée, pourvu de ne pas vouloir l'approcher en automobile, il ne fallait pas en rester aux hauts lieux touristiques et fureter un peu ici et là. Quel plaisir ce fut ! Que de découvertes dans cette ambiance aimable, conviviale, détendue et majoritairement francophone.
Les marchés, d'abord : Jean Talon et Atwater. Si rares en Amérique du Nord partout ailleurs, le Québec a gardé cela de la France ancienne, sans aucun doute.
Les quartiers et sous-quartiers, où vivent vraiment les gens, ensuite : tissu urbain lâche, intersticiel, où l'on peine à faire la part de la propriété privée et du domaine public tant sont nombreux les espaces intermédiaires ouverts au passage : escaliers extérieurs de toutes formes, petits espaces verts devant les immeubles, espaces traversant, d'une rue à l'autre, entre les bâtiments, formant souvent cours communes, allées pleines de verdure et ouvertes à tous entre les rangées d'immeubles, terrains communs semi-publics, semi-privés, souvent transformés en véritables jardins de fleurs ou potagers, les fameux "jardins communautaires", terrains vagues envahis par la végétation, même tout près du centre ville...
L'européen est un peu dérouté par ce brouillage des repères spatiaux, puis se rend vite compte de l'intérêt de cet urbanisme de "l'entre-deux", qui facilite la vie du quotidien, permet la rencontre et autant d'installations provisoires à la lisière de la voie publique, sans doute d'ailleurs fort différentes entre l'été et l'hiver : garages à vélo, terrasses improvisées, mini-serres, salles de jeux à ciel ouvert... Impensable chez nous, avec nos façades ou nos propriétés si closes, au nom du "chacun chez soi".
Et partout, le souci écologique : plantations de toutes sortes, boutiques de développement personnel, invitations au recyclage omniprésentes, vélos... Montréal, Ville écolo au milieu d'une des plus grandes zones industrielles du monde, les Grands Lacs américains, qui consomme pourtant sans compter une énergie électrique abondante et peu couteuse, produite par les grandes installations hydro-énergétique de la Baie James et au delà, vers le Grand Nord. Et qui gaspille aussi un carburant vendu à un cout bien inférieur à l'Europe dans des embouteillages monstres, provoqués notamment par un réseau autoroutier hors d'âge et un réseau de chemin de fer quasi-inexistant. Pour autant, le vélo est partout dans la ville, et c'est bien. Mais c'était l'été...
Les photos sont prises Rue Ste Catherine, dans le vieux Montréal, à Chinatown, sur le vieux port, dans le parc des Rapides, au bord du Canal de Lachine, aux marchés Atwater et Jean-Talon, dans le musée de l'histoire de Montréal, près du Musée des Beaux Arts, au festival de Jazz dans le quartier des spectacles et dans le quartier du Mile End. Bonne visite.