20 petits km ce jour, exclusivement au bord du canal, et le printemps dès février, aujourd'hui encore. On remarquera la diagonale franche bien rectiligne qui traverse la carte et croise le trajet à mi-parcours : rien n'arrête le TGV !
La Charité sur Loire vaut le détour, car elle offre un spectacle pas si fréquent : celui d'une ville littéralement reconstruite sur elle-même voire en elle-même au fil des siècles.
Des croisées d'ogives recyclées en passage urbain, des morceaux entiers du vaste ensemble clunisien qui occupe le centre ville transformés en habitation, des bouts de remparts servant de façades aux maisons...
Bref, tout un ensemble de réutilisations possibles du bâti historique dont la ville est riche... Bizarre, à notre époque, où les bâtiments historiques sont sacrés, réhabilités, bichonnés, vénérés. Trace incontestable du changement des mentalités par rapport au passé : il fut un temps où récupérer un bout de chapelle romane pour y faire sa demeure ne posait pas vraiment de problème !
Ralph Heimans est proche de l'hyperréalisme, et ses tableaux pourraient paraître bien sages et classiques au premier abord. En y regardant de plus près, on s'aperçoit cependant vite que dans la mise en scène, les éclairages, le jeu d'ombre et de lumières, la perspective, quelque chose nous éloigne de la réalité photographique et nous projette de l'autre côté du miroir, dans une réalité jumelle en trompe l'oeil...
Ralph Heimans est australien, trentenaire, déjà très célèbre tant en Australie qu'en Europe comme portraitiste et il revendique de travailler sur commande. Il a étudié les mathématiques en même temps que les beaux arts à l'université de Sydney. Il est aussi par ailleurs auteur de belles natures mortes hyperréalistes et des nus académiques. Sur le tableau juste au dessus, il s'est représenté sur l'escalator : c'est le personnage qui se retourne vers le spectateur en montant.