Héritages toponymiques

Villers-en-Prayères, Presles et Boves, Chery-Chartreuve, Bourg et Comin, Cuiry les Chaudardes : je redécouvre en ce moment toute une onomastique qui sent sa France profonde. Sur d'autres territoires bien connus, je pense à Heiltz l'Evêque [prononcer El'léveq], Heiltz le Hutier [El'lutié], Châtelraoult [Chatrou], Maurupt le Montois [Moru'l'montois], Moncetz [Moncé] et même Sainte Ménehould [Sainte Menou].

Cela vaut bien ailleurs Druyes les Belles Fontaines, Quarré les Tombes, Noyers sur Serein [Noyères sur s'rin], Etais la Sauvin ou Saint Bris [Bri] le Vineux ; et ailleurs encore Saint Laurent d'Aigouze, Montcalm, Aimargues, Aigues vives et Gallician !



Il faut apprécier à leur juste valeur ces noms exotiques venus du fond des âges, alors qu'on doit compter en Amérique du Nord des milliers de "New Harbour", de "New London" et même de "Montpellier"...

Cela faisait longtemps

13 petits kilomètres et des poussières ce jour. Rien d'exceptionnel ni dans la distance ni dans la destination : j'ai fait le tour du propriétaire, si on peut dire, et la ville est petite. Le temps quand même d'entendre le chant du coucou pour la première fois de la saison, hélas, sans même un centime en poche ! Comme le veut la superstition populaire, c'est mauvais signe pour les finances de l'année.

Cela faisait longtemps. C'est un signe : me voici donc à peu près installé après toutes ces semaines d'entre deux où la tête était ailleurs.

Série "Trompe l'oeil" (1) : murs extérieurs

Bâche peinte pour protéger un immeuble 38, avenue Georges V à Paris, en 2007

Il y a quelque chose de philosophique dans le trompe l'œil : sans doute transpose-t-il dans la représentation picturale l'héritage platonicien fondateur de la philosophie occidentale, tout entier arcbouté contre les sophistes qui proposaient à l'esprit de beaux raisonnements séduisants mais totalement bidonnés, dirait-on maintenant. J'adore le genre. C'est un bon motif pour une petite série de messages sur le blog et partager cet intérêt qui s'enracine assez loin.

Premier élément de la série : un petit assortiment de murs et bâches peints. Que le lecteur de ce message n'hésite pas à m'envoyer ses découvertes : je veux bien commencer une collection à l'occasion.

Phénomène intéressant : Trompe l'œil est aussi un mot anglais, allemand, finnois, italien, néerlandais, suédois, catalan puisque c'est la même expression qui est utilisée dans ces langues (et sans doute dans beaucoup d'autres), malgré son caractère bizarre de mot composé avec E dans l'O et L apostrophe. Seuls les Espagnols semblent avoir forgé leur propre mot. Vieille trace du grand siècle, quand la France commandait aux beaux arts du monde entier... ou perfide renvoi à la fausseté des apparences données par notre beau pays au reste du monde ?

Ne pas manquer d'aller faire un tour sur ce site de fou répertoriant tous les murs peints en France (et ailleurs, voir liens proposés par le Site)

Photos personnelles prises ces dernières années.
Dans l'ordre : Ville de Québec, Munich, Montpellier, le Tréport, Clamecy

Réalisation de John Pugh, spécialiste du genre, pour l'université de Californie à Chico