La mauvaise saison a au moins un avantage : celui de laisser un peu de temps pour classer, ranger, identifier et publier les cohortes d'images rapportées de vacances.
Pour les amateurs, les photos du petit tour des villes hanséatiques entrepris en août dernier sont toutes disponibles : Brême, Lübeck, Hambourg, Wismar, Rostock, Kiel, Schwerin... et quelques détours bienvenus et bonnes surprises de plus. Des vacances décalées - c'était voulu- mais au final somptueuses. Bonne visite !
Comme la sélection de lecture de la rentrée scolaire, la revue des propositions des éditeurs de musique pour la fin de l'année fait partie des rites culturels de notre société de surabondance pourtant en crise.
Que découvrons nous cette année ? Il fallait s'y attendre : une intégrale Haydn en rien moins que 150 CD et à "prix accessible" comme on dit, et par le même éditeur (néerlandais) que les autres intégrales à bas prix mais très crédibles (Mozart, Bach, Beethoven, mais aussi Brahms et Chopin), Brilliant Classics. C'est en effet le deuxième centenaire de la mort du compositeur en 2009.
En tout cas, il faudra expliquer le phénomène suivant : le rayon "classique" des grandes surfaces du disque fond à vue d'oeil, sans doute par défaut de clientèle. A ce rythme, sauf exception , ces rayons se résumeront à une simple étagère dans un couloir - c'est déjà le cas à certains endroits.
Pour autant, les éditeurs semblent éditer toujours plus, et notamment des intégrales complètes qui auraient couté des fortunes il y a une dizaine d'années et qui maintenant s'offrent entre 100 et 200 Euros... Quid ?
Indice d'une modification considérable de l'économie de ce secteur, le paradoxe s'explique aussi sans doute par l'irruption du classique sur internet, tant en ventes qu'en offre gratuite.
Un petit tour sur n'importe quel site de vidéo en ligne ou sur un des réseaux Peer to peer suffit à se rendre compte que les amateurs s'offrent maintenant les uns aux autres ce qu'ils ne trouvent plus ailleurs, ou ne peuvent plus s'offrir : de grandes interprétations, à comparer les unes aux autres - puisque gratuitement disponibles sans limites, de vastes intégrales, dans des formats sonores impeccables.
Mais qui nourrit encore cette poule aux oeufs d'or ??
Père Noël et Saint Nicolas, c'est quasiment la même chose, non ? En tout cas, tout est bon, en ce début décembre, pour se faire des cadeaux merveilleux (Chacun ses sales goûts !). Et, au lieu d'œuvrer à ce blog, me voici plongé dans les délires baroques du grand siècle, dont voici juste un petit extrait.
Bon, j'y retourne maintenant : Le Grand Roy (prononcer "Roué" svp) n'attend pas !. Les esprits malicieux noteront au passage le bel exemple de flagornerie abyssale dont l'artiste était capable. Toute ressemblance avec des évènements contemporains serait purement fortuite car le pouvoir rend fou à toute époque, je le crains.
LA RENOMMÉE, SA SUITE, LES RUMEURS ET LES BRUITS Publions en tous lieux, Du plus grand des Heros La valeur triomphante. Que la Terre et les Cieux Retentissent du bruit De sa gloire éclatante. LA RENOMMÉE C’est luy dont les Dieux ont fait choix Pour combler le bonheur de l’Empire François ; En vain pour le troubler, tout s’unit, tout conspire ; C’est en vain que l’Envie a ligué tant de Rois. Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! CHŒUR Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! LA RENOMMÉE Il faut que partout on l’admire, Parlons de ses vertus, racontons ses exploits, A peine y pourrons-nous suffi re, Avec toutes nos voix. CHŒUR Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! 2 LA RENOMMÉE Il faut le dire Cent et cent fois. Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! 3. CHŒUR DES PEUPLES DES CLIMATS GLACEZ L’hyver qui nous tourmente S’obstine à nous geler : Nous ne sçaurions parler Qu’avec une voix tremblante. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons. Les frimats se répandent Sur nos corps languissants ; Le froid transit nos sens Les plus durs rochers se fendent. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons.
Lully, Isis, extraits Centre de musique baroque de Versailles