Dans la série "J'aime les cartes", le blog ne peut manquer de mentionner cette stupéfiante découverte : 16 000 cartes historiques, pas moins, à portée de clic, tout gratuitement... et en plus avec des outils pour zoomer, déplacer, éditer... et même pour commander des reproductions. Vive internet ! Et en prime, des plans et des gravures anciennes.
C'est la réalisation - en allemand ou en anglais, il faudra s'en contenter - de l'université de Bern : avoir mis en ligne la collection complète du géographe né dans la même ville, Johann Friedrich Ryhiner. Sans doute la collection la plus complète du monde.
Le meilleur du meilleur de ce que la BBC sait faire en matière de documentaire, et elle seule : images magnifiques et rares, immense variété des lieux de tournage, recherche fine des milieux à illustrer, des êtres vivants à décrire...
Un véritable monument télévisuel, dont voici un extrait ci-dessous. Les plus aficionados de l'internet pourront télécharger sans problème la série complète avec leur méthode favorite. L'auteur du message pourra donner au besoin quelques conseils. Tous les autres pourront, sans problème également, trouver ici de vastes extraits.
Sur le fond, cette série illustre parfaitement cette impression que donnent ces espaces hors normes pour l'européen quand celui-ci s'y retrouve : la nature y domine tout, y inclus l'être humain. Et elle est prête à n'en faire qu'une bouchée de pain s'il ne s'entoure pas de l'expérience de ses semblables pour faire face à nombre de dangers inconnus dans notre vieille Europe : soleil brulant la peau laissée sans protection en quelques minutes, animaux marins fort peu fréquentables dans les lagons, absence de repères - chemins, traces humaines - qui conduisent assez souvent à se perdre dans les espaces naturels, végétaux piquants, toxiques, urticants et j'en passe... Pas exactement le paradis de carte postale qu'on s'imagine, même si plages et cocotiers existent bel et bien quand même.
Et encore ne parlera-t-on pas du sort réservé aux populations autochtones et de la violence faite à leurs cultures, de l'isolement extrême de certaines îles, des difficultés d'approvisionnement, de communication et des distances immenses à franchir pour se soigner, ou tout simplement se former ou se cultiver...
Comme le dit au début de la série le commentaire : entre le Pacifique et l'homme, ce sont à peine deux milliers d'années d'histoire commune, contre plusieurs dizaines de milliers partout ailleurs sur terre. Cela fait une différence. Le Pacifique est donc une leçon d'humilité. Il nous ramène à notre juste place, celle que l'homme n'aurait jamais du quitter : minuscule, précaire, contingente, fragile, et bien forcée de respecter son environnement, sauf à être écrasée par lui en moins de deux !
Nous vivons dans un monde curieux, où la perte des repères, tarte à la crème de la sociologie mondaine, fait des ravages, en plus du juridisme échevelé qui oblige maintenant à s'entourer de toute précaution possible et imaginable dans toute activité publique ou commerciale, jusqu'au ridicule.
Ainsi, voici l'étiquette trouvée ce jour dans une plante d'intérieur achetée dans le commerce :
Et encore n'est-il pas précisé que cette plante NE SE FUME PAS !