Quelle découverte, il y a une dizaine d'années, que ces musiques sacrées missionnaires, entendues par hasard en diffusion dans le grand magasin de musique où j'avais mes habitudes à l'époque ! un grand collier de perles du nouveau monde...
Découverte musicale d'abord, que ce vrai baroque du XVIII° présentant de curieux et joyeux accents andins, qui en réhaussent incontestablement l'éclat. Le compositeur le plus éminent en est Domenico Zipoli, élève de Scarlatti, musicien jésuite missionnaire de son état qui importa la musique européenne en Amérique du Sud tout en l'adaptant au contexte local.
Découverte historique ensuite, que cette histoire des "Réductions", ou missions jésuites du Paraguay, cités utopies en acte, colonisatrices et évangélisatrices des peuples guaranis, sur lesquelles il faudra revenir.
Découverte musicologique enfin : l'édition récente des musiques sacrées missionnaires est principalement l'oeuvre d'un modeste label musical, K 617, issue d'une association de promotion du baroque dont le siège est en Lorraine. Cette région a par ailleurs a de profondes attaches baroques liées au mécénat de Stanislas, qui fit venir les meilleurs à Lunéville, siège de la cour de Lorraine à l'époque où ce "Roi de Pologne" était surtout le beau-père de Louis XV .
Après l'édition des musiques, le réseau créé autour de ce label, avec le soutien du conseil régional de Lorraine notamment, a entrepris plusieurs projets de restauration des orgues du nouveau monde, dont celui de Cusco , ainsi que de nombreux projets de coopération musicale avec l'Amérique du Sud. A suivre.
Ci-dessous, quelques morceaux des deux premiers coffrets des musiques sacrées missionnaires, encore en vente au rayon classique (ou ce qu'il en reste) chez les vendeurs de musique ou chez les majors de la vente de musique par internet. On signalera aussi que la musique est interprétée par l'ensemble de référence en la matière, Elyma.