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jeudi 3 mars 2022

Sur la Playlist de la fin de l'hiver : Les Messes brèves de Jean-Sébastien Bach

L'Eglise Saint Thomas de Leipzig. 
J.S. Bach est resté dans cette ville de 1728 jusqu'à sa mort en 1750.
 

Les Messes brèves ou Messes luthériennes font partie de ces oeuvres qui vous accompagnent toute votre vie, et on y revient régulièrement, tant la musique qu'elle propose à l'oreille et au cerveau est riche et complexe.

Il s'agit de quatre pièces d'environ une demi-heure - donc brèves - et elles se distinguent de la Messe en si, oeuvre majeure de Bach qu'il a retouchée presque toute sa vie, et qui, elle, dure deux heures. Tout de même.

Par ailleurs, les quatre Messes brèves correspondent au rite luthérien, religion de Bach et de sa famille, alors que la grande Messe en si correspond plutôt au rite catholique, même si Bach l'a écrite aussi pour le luthéranisme. Mais la relative austérité des offices protestants devaient sans doute pas trop s'en accommoder.

Dans tous les cas, ces messes sont en latin et correspondent aux différentes prières de la liturgie chrétienne, partagée entre grande partie entre protestants et catholiques. Ces textes ont perduré jusqu'en 1965, année de la décision d'utiliser les langues usuelles pour dire la messe, au moins chez les catholiques.

Comme on voit, Bach, quoique pieux, n'était pas fanatique en matière de religion, pourvu qu'il puisse produire ses oeuvres et qu'elles soient entendues, que ce soit par des protestants ou par des catholiques.

De fait, l'Allemagne du XVIII° siècle était une vrai mosaïque de petits royaumes, principautés, duchés, certains catholiques et d'autres protestants, selon la tradition des familles régnantes d'ici ou là. Il fallait bien trouver du travail pour les musiciens de l'époque.

Ces Messes brèves sont souvent dédaignées par les musicologues car elles sont une espèce de pot-pourri d'airs repris un peu partout dans l'immense corpus des Cantates, qui ont tant occupé Bach une grande partie de sa vie, car il en fallait une par dimanche, comme responsable musical des offices dans les églises où il était employé. A ce titre, il a composé au total 200 cantates sacrées - destinées à la liturgie et écrites en allemand.

Mais on pourrait tout aussi bien dire que ces Messes brèves sont un vrai Best-of des cantates. Ces messes sont donc en principe le meilleur du meilleur de la musique sacrée de Bach.

Et en les réentendant, on pense forcément à ces dernières paroles prononcées par Jean-Sébastien Bach sur son lit de mort selon la tradition : Ne pleurez pas pour moi : je vais là où la musique est née. Pas mal.

Voici une seule interprétation, celle qui est préférée. Il en existe quelques autres sur internet - mais beaucoup moins que des enregistrements de la grande Messe en si.

Les Messes brèves ont les numéros 233 à 236 dans le catalogue des oeuvres de Jean-Sébastien Bach établi dans les années 1950 et devenu quasi-officiel  (BWV = Bach-Werke-Verzeichnis).

BWV 233

BWV 234

BWV 235

BWV 236