Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
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mardi 9 novembre 2010

Les photos qu'on aurait aimé prendre...

Voici deux photos remarquées, mises de côté en attendant leur exploitation. Deux photos que l'on aurait aimé prendre.


Celle-ci, prise au Château du champ de bataille dans l'Eure, est d'Eric Sander, un photographe professionnel dont le travail vaut un large coup d'oeil, notamment ses photographies de jardin, qui me rendent gagas tellement elles ressemblent à celles que j'aurais aimé pouvoir prendre un jour. Ne désespérons pas.

Surtout, ne pas quitter le site d'Eric Sander sans avoir regardé la partie consacrée au jardin Majorelle de Marrakech qui vaudra un jour prochain un beau voyage.


La deuxième photo a été aperçue en très grand format à la boutique Yellowkorner de la rue de Buci à Paris, qui vaut aussi quelques minutes de temps. Il s'agit du Temple de Songgwansa, un des plus importants site bouddhiste de Corée du Sud, photographié en mode panoramique par Léonard de Selva.

Mais peut être sont-ce mes récents tâtonnement en matière de photo panoramique qui ont aussi arrêté le regard.

Et quid des photos qui suivent ?  Et bien celles-là, ce n'est pas celles qu'on aurait aimé prendre. C'est celles qu'on a prises.



Photos prises cette année respectivement à La Flotte en Ré, Porquerolles, Rogalin (Pologne)

vendredi 12 février 2010

Cycle Utopies réelles (7) : le Birobidjan, ou l'autre Israël


Décidemment, les utopies réelles ont du mal à survivre en ce monde : ainsi du Birobidjan, naguère Région autonome juive créée par Staline au bout du monde en 1934, fusionnée en 2008 avec la grande région russe voisine du Kraï de Khabarovsk, tout en bas à droite sur la carte de la grande Russie, partageant une large frontière avec la Chine.


J'ai du goût pour ces zones frontières quasi oubliées, nichées dans les replis de la géographie politique. Et là, on est servi en matière d'isolement : nous sommes littéralement au bout du monde. A vol d'oiseau, 6 000 km de Moscou, 8 000 km d'Israël mais à peine plus de 1 500 km de Tokyo et de Pékin. Bref, l'extrême orient russe, terre asiatique peuplée d'européens, zone parfaitement inconnue de nous autres, occidentaux.

C'est pourtant là que Staline avait décidé d'offrir une patrie aux juifs, alors qu'Israël n'existait bien sûr pas encore, et que ceux-ci étaient devenus persona non grata un peu partout en Europe. Les arrières pensées du petit père des peuples étaient manifestement aussi vastes que la distance à parcourir - 7 jours complets de transibérien - pour arriver là bas.

Pourtant, le Birobidjan fut bien terre juive, par l'accueil d'environ 30 000 juifs. Désormais, sur un peu moins de 200 000 habitants, la population se réclamant de la religion juive n'est plus que de 1% et quelques...


C'est que la chute de l'URSS et l'ouverture des frontières a permis aux juifs du Birobidjan de partir pour Israël. Début 1991, 2 000 juifs russes arrivaient par jour à l'aéroport Ben Gourion, en Israël, en manteau de fourrure, chapska, bottes... pour une température extérieure de 10 à 15°. Et on les logeait dans des villages entier de mobil-home, dans les territoires occupés ou dans le Neguev, où il faisait encore plus chaud, car Israël n'avait ni le temps ni le droit de construire en dur dans des zones qui officiellement ne lui appartenaient pas.

La région juive autonome du Birobidjan, utopie réelle qui n'aura pas dépassé ses 75 ans, s'est vidée de ses habitants, qui l'ont fuit alors qu'elle avait été créée spécialement pour eux.



(diffusé en février 2008)


mardi 26 janvier 2010

L'homme invisible, le vrai


Découverte marrante que cet artiste chinois, Liu Bolin. Exactement ce qu'on aime : humour, astuce, trompe l'oeil et magie toute réaliste.

Pas de site web en activité pour l'artiste, mais beaucoup de pages sur internet, dont celle-ci, assez complète, et un bon relais sur le site de l'agence Chine nouvelle. Ce site d'ailleurs, tout officiel qu'il soit, vaut une visite, car il propose des contenus assez éloignés des stéréotypes sur la République populaire de Chine, notamment en matière artistique. Mais au fait, les Chinois eux-même peuvent-ils le consulter ?



jeudi 23 avril 2009

Buzz asiatique

Figure de Guan Yin, Jiuhuashan, Chine, Province de Anhui

Guan Yin est une figure prépondérante du panthéon bouddhique représentée dans son avatar chinois par une femme aux bras multiples, comme on l'avait présenté sur le blog suite à la visite du Musée Guimet, mais dans une version coréenne. Le Guan Yin, ou Avalokitesvara en sanskrit, est la figure d'une des deux qualités majeures du Bouddha : la compassion - l'autre étant l'Amour.

Le clip ci-dessous, qui fait un buzz, comme on dit, sur l'internet anglophone est d'origine chinoise et reprend cette figure dans une composition ahurissante que je vous laisse apprécier.

On notera qu'un extrait de ce spectacle fut présenté à la cérémonie de cloture des jeux paralympiques en 2004 à Athènes pour annoncer les jeux de 2008 à Pékin. Dans l'indifférence générale.

Cette performance n'a pas été présentée là par hasard : les 21 danseuses forment un groupe animé par l'association des artistes handicapés de Chine. Elles sont en effet toutes sourdes, et ne peuvent même pas entendre la musique sur laquelle elles se produisent.

Le chorégraphe résume l'esprit de la performance en ces quelques mots, qui traduisent sa forte inspiration religieuse bouddhique :

Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Un millier de mains te viendront en aide
Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Tu tendras un millier de mains pour aider les autres



vendredi 20 février 2009

Orientalités

Thaïlande, VIII° - IX° siècle

Corée, X°-XI° siècle

Tibet, XVI° siècle


Samedi dernier, visite du musée Guimet à Paris, enfin !

Depuis mes années étudiantes ce musée figurait au programme de ce-que-l-on-veut-faire-un-jour-dans-sa-vie-sans-y-arriver. Et cela valait la peine : des espaces comme neufs, clairs, lumineux, agréables ; des parcours bien organisés, très lisibles, bien repérés... et surtout, une collection d'objets très choisis, absolument étonnants de qualité, finesse, beauté. Bref, une visite incroyablement intéressante malgré ma faible culture orientale. Une mention toute particulière pour les espaces dédiés à la Corée, dont je ne soupçonnais pas le raffinement de la culture.

Enfin, il faudrait expliquer pourquoi, au delà de tous ces kilomètres, de tous ces siècles, de toutes ces différences culturelles, ces objets nous parlent. Ce fut en tout cas l'occasion de repasser et de renforcer les quelques connaissances bouddhiques et hindouistes glanées ça et là au fil des lectures philosophiques d'antan : attention, décalage garanti !



Pakistan, I°-III° siècle

Chine, XVIII°-XI° siècle avant notre ère

Japon, XII° siècle

dimanche 11 janvier 2009

Mekong


Ce beau fleuve est le fleuve Mékong, qui serpente ici entre Cambodge et Laos, d'où reviennent les amis Claudine et Jean-Paul. Une autre planète, qu'il faudra explorer en son temps.

Pour l'heure, il évoque surtout ce récit incroyable d'un ex-collaborateur d'origine asiatique qui, adolescent, l'avait traversé sous les balles pour échapper aux assassins qui régnaient alors sur le Laos et le Cambodge. Une autre planète, décidément.


mardi 27 mai 2008

Que serait la Turquie sans l'Europe...


... et que serait l'Europe sans la Turquie ?

Bernard Guetta, dans sa chronique de ce matin sur France Inter, a raison de dénoncer l'incroyable démagogie et légèreté dont font preuve les dirigeants actuels de notre République à l'égard de la candidature de la Turquie à l'entrée dans l'Union européenne.

Qu'un certain nombre de conditions ne soient pas remplies encore pour l'accepter, cela crève les yeux et personne ne songe à le contester. Mais pour autant, il suffit de quelques secondes bien pensées pour imaginer les dégâts qu'un refus définitif de l'entrée de la Turquie provoqueraient.

Outre le fait qu'une grande partie des racines de ce pays se trouvent de ce côté ci du Bosphore, que la Turquie, comme grande puissance sous-régionale, doive être considérée avec une attention particulière, qu'une grande partie de sa population se reconnaisse dans les valeurs de l'union européenne, quelle solution laisserait-on aux Turcs ? Créer une vaste zone mafieuse avec toutes les républiques turcophones d'Asie centrale pour inonder le reste du monde de drogue et corruption ? Copiner avec l'Irak sur le dos des Kurdes ? Encourager à l'intérieur et sur ses limites sud les fanatismes qui n'attendent que cela ? Désespérer définitivement tous les amis de la démocratie en Turquie ? Renoncer définitivement à régler le problème Chypriote, où court encore l'autre mur qui coupe un pays européen en deux ? Cochez la bonne case, et enfermez vous chez vous vite !

Et si les Grecs, leurs ennemis-voisins de toujours, militent pour cette intégration de la Turquie dans l'Europe des institutions, c'est qu'il doit y avoir de sacrées bonnes raisons à cela, ne croyez vous pas ?

Le plus rageant est que de petits calculs politiciens franchouillards de la plus basse espèce inspirent les positions actuelles de la diplomatie française : Turcs - Arabes, c'est quasiment la même chose, non ? Honteux !



Voici la chronique de Bernard Guetta :

Bernard Guetta

mardi 20 mai 2008

Pêcheur de perles musicales (5), Lakmé, le Duo des Fleurs

Quel dommage que British Airways ait piqué cet air de Delibes pour en faire sa pub en 1989, mais aussi quelle efficacité : on s'en souvient encore vingt ans après. Mais avant d'être publicitaire, le duo des fleurs de Lakmé était un des airs les plus connus de cet opéra : les deux voix ne finissent plus par n'en faire qu'une seule, irréelle, magique, planant largement au dessus de la partition...

Trois vidéos pour présenter cette perle musicale de la meilleure eau : le clip correspondant de l'opéra imaginaire, chanté par Mady Mesplé et Danielle Millet, puis une version concert de deux monstres sacrés Joan Sutherland et Marylin Horne, et puis le célébrissime spot de pub de British Airways, devenu un grand classique dans son genre et qui vaut tant la vue que l'oreille.

Mais d'abord, avant toute chose, l'interprétation des interprétations, parfaite : celle de l'exceptionnelle Nathalie Dessay, qui chante avec Delphine Haidan accompagnée par l'orchestre du Capitole de Toulouse dans une version de 1998.


Nathalie Dessay




LAKMÉ

(gaiement)

Viens, Malika, les lianes en fleurs
Jettent déjà leur ombre
Sur le ruisseau sacré qui coule, calme et sombre,
Eveillé par le chant des oiseaux tapageurs!

MALIKA

Oh! maîtresse,
C'est l'heure ou je te vois sourire,
L'heure bénie où je puis lire dans le cœur toujours fermé de Lakmé!

LAKMÉ

Dôme épais le jasmin,
A la rose s'assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l'oiseau chante, l'oiseau, l'oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

MALIKA

Sous le dôme épais, où le blanc jasmin
A la rose s'assemble,
Sur la rive en fleurs riant au matin,
Viens, descendons ensemble.
Doucement glissons
De son flot charmant
Suivons le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Viens, gagnons le bord,
Où la source dort
Et l'oiseau, l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
Sous le blanc jasmin,
Ah! descendons ensemble!

LAKMÉ

Mais, je ne sais quelle crainte subite,
S'empare de moi,
Quand mon père va seul à leur ville maudite;
Je tremble, je tremble d'effroi!

MALIKA

Pourquoi le Dieu Ganeça le protège,
Jusqu'à l'étang où s'ébattent joyeux
Les cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.

LAKMÉ

Oui, près des cygnes aux ailes de neige,
Allons cueillir les lotus bleus.

(ENSEMBLE)

LAKME

Dôme épais le jasmin,
A la rose s'assemble,
Rive en fleurs frais matin,
Nous appellent ensemble.
Ah! glissons en suivant
Le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Gagnons le bord,
Où l'oiseau chante, l'oiseau, l'oiseau chante.
Dôme épais, blanc jasmin,
Nous appellent ensemble!

MALIKA

Sous le dôme épais, où le blanc jasmin
A la rose s'assemble,
Sur la rive en fleurs riant au matin,
Viens, descendons ensemble.
Doucement glissons
De son flot charmant
Suivons le courant fuyant:
Dans l'on de frémissante,
D'une main nonchalante,
Viens, gagnons le bord,
Où la source dort
Et l'oiseau, l'oiseau chante.
Sous le dôme épais,
Sous le blanc jasmin,
Ah! descendons ensemble!











dimanche 13 avril 2008

Opéra de Bavière : Tamerlano, de Haendel



Revenons sur Tamerlano de Haendel, vu à l'opéra de Bavière le 19 mars dernier.

Presque trois heures d'opéra baroque dans une mise en scène sobre, très sobre, très très sobre. Jamais sans doute opéra baroque n'a été monté de manière aussi dépouillée, surtout à l'époque même du baroque, où on aimait la couleur, les machines de scène, le mouvement. Aucune invention scénique, aucune fantaisie dans ce décor gris sombre dénudé au possible.

Certes on n'était pas venu pour ça, mais la partie carrée toute horizontale que jouent les personnages continuellement tout au long du spectacle sur cette grande scène vide, évoquant évidemment un échiquier, en utilisant toutes les combinatoires possibles parallèlement à la combinatoire des arias (un étudiant en musicologie pourrait nous décortiquer tout cela), fatiguent la vue et l'esprit à la longue. Les scènes au sol, assez nombreuses, dans toutes les positions : à genoux, assis, allongé, tout seul, avec les autres, ne changent rien à cette impression à ce manque de relief. Mais la musique est là !


L'opéra ne comporte pas de chœurs ni de parties dansées, mais une enfilade alternant récitatifs et arias qui détaillent à n'en plus finir l'argument fort mince comme presque toujours et dépouillé de toute allusion historique, mais peu importe : il est déjà difficile de voir le farouche guerrier des steppes du XV° siècle en bas de soie et précieux costume de velours. Qu'il suffise ici de dire qu'il s'agit d'amour et de pouvoir, chaque air proposant la mise en scène d'un sentiment dominant : colère, envie, regret, espoir, remors, résignation, plainte, pitié, chagrin... Tout y passe, en trois heures, on a le temps ! le même étudiant pourrait s'y coller aussi un jour ;-)

Les arias écrites par Haendel, mais souvent inspirées par tous les compositeurs du temps, sont presque toutes des morceaux de bravoure exigeant des chanteurs une grande virtuosité. Autant dire que l'a peu près serait catastrophique. Il faut donc les meilleurs sur scène.

La magie de la musique de Haendel opère donc très vite et les trois heures contentent l'oreille pratiquement à chaque seconde. Une mention particulière pour le contre-ténor mondialement connu David Daniels dans le rôle de Tamerlan : le top du top du chanteur baroque, ainsi qu'à l'orchestre de l'Etat de Bavière, absolument impeccable sur une partition exigeante, complexe... très... baroque !

Deux ombres au tableau, en plus de la mise en scène un peu aride, comme on l'a déjà dit : d'une part un Bajazet-ténor (le britannique John Mark Ainsley) que j'ai trouvé un peu court en voix pour cette grande salle à l'ancienne ; Or, c'est le deuxième personnage de l'opéra. D'autre part, le fait que le troisième personnage masculin, Andronico, soit interprété par une chanteuse (la grecque Mary-Ellen Nesi) costumée en homme. Il est somme doute dans la logique baroque que les voix d'alto soient interprétées par des hommes, comme c'était le cas au temps de Haendel, et pour ma part, je préfère de beaucoup pour le baroque le timbre des altos masculins.

La distribution complète :

Chef d'Orchestre Ivor Bolton
Mise en scène Pierre Audi
Scène et costumes Patrick Kinmonth
Lichtkonzept Matthew Richardson
Lumière Cor van den Brink

Tamerlano David Daniels
Bajazet John Mark Ainsley
Asteria Sarah Fox
Andronico Mary-Ellen Nesi
Irene Maite Beaumont
Leone Vito Priante

Orchestre de l'Etat de Bavière

Voici un petit extrait du spectacle, en fait l'air le plus connu (A dispetto), interprété par David Daniels

David Daniels dans Tamerlano


On trouvera un reportage complet sur le montage de ce Tamerlan ici :



Le Blog parlera de la Traviata, spectacle du 22 mars, toujours à l'Opéra de Bavière, dans un autre message.