Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


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vendredi 27 novembre 2009

Restes de Bruxelles

D'un voyage à Bruxelles, il reste toujours quelque chose d'intéressant, de décalé, comme si le même esprit un peu fou qui inspirait Magritte continuait de souffler ici et là chez nos amis belges. La dernière fois ne fait pas exception. Voici quelques illustrations vues dans la boutique Dotspot du 53, rue des éperonniers, tout près de la Grand place, et qui ont arrêté l'oeil et l'esprit.


vendredi 23 octobre 2009

Les photos de l'automne



Les promenades de l'automne méritaient bien une mise à jour de la sélection 2009. Un petit tour à Pierrefonds, le festival de la marionnette à Charleville-Mézières et un beau week-end à Bruxelles ont permis de tester, non sans mal, un tout nouvel appareil dont les subtilités échappent encore en grande partie...


mardi 6 octobre 2009

Magritte, enfin




Ce n'est pas tous les jours qu'un musée majeur ouvre ses portes. Le blog s'était fait la promesse d'une visite à Bruxelles pour visiter le nouveau musée Magritte, ouvert en juin dernier. Voilà qui est fait, et bien fait.

Passons rapidement sur les quelques inconvénients : prendre son billet à l'avance pour un créneau horaire déterminé (sinon, gros risque de trouver le musée tout simplement fermé compte tenu de l'affluence), des salles toutes noires qui fatiguent l'oeil à la longue, d'autant que l'organe en question est fortement sollicité, comme on l'imagine.


Pour le reste, ce musée - pas trop grand - est fort bien fait : un parcours muséographique tout à fait transparent et bien organisé, beaucoup de toiles majeures, mais aussi des dessins, des textes, des lettres et toutes sortes de documents graphiques. Le tout ponctué par des citations de l'artiste assez bien choisies, reproduites sur les murs.

L'affinité esthétique et intellectuelle tout à fait particulière avec Magritte fait le reste. Sa rencontre, à tant de reprises au fil de la vie intellectuelle personnelle, fait que chacun de ses tableaux apparaît comme évident, limpide, parfaitement intelligible, malgré les loufoqueries et les paradoxes mis en scène.

Ne pas manquer le très éclairant film coproduit par Arte qui évoque la vie de Magritte, dans son étonnant mélange de folie et de conformité quotidienne et montre notamment ses propres mises en scènes filmées avec ses amis (d'où nombre de ses tableaux étaient issus), ses autoportraits avec grimaces (dont une imitation étonnifiante d'Hitler)

Et pour finir, une boutique où l'on trouve notamment des livres très accessibles financièrement. De surcroît, le Musée Magritte fait partie du même ensemble que le Musée royal des beaux arts, avec lequel il partage donc tous les autres services : café, brasserie, librairie... En somme, de quoi passer une bonne journée capable de nourrir esthétiquement toutes les suivantes pour assez longtemps.




jeudi 23 juillet 2009

Ceci n'est pas un musée


Actualité du tout début de l'été, mise de côté, un peu décalée mais essentielle : l'ouverture du Musée Magritte le 2 juin dernier à Bruxelles, à un jet de pinceau du Palais royal. Un peu tard pour programmer une visite lors de cette pause estivale... mais ce sera pour bientôt évidemment. La photo représente la grande bâche peinte qui servit à masquer les travaux intelligemment.

jeudi 24 juillet 2008

In-cor-ri-gi-bles !

Petit clin d'oeil aux amis belges. On pense bien à vous !!

Le pays où on arrive jamais ?

mardi 15 janvier 2008

Cycle réalisme magique (2) : les ultra-fondamentaux


Pour poursuivre en deuxième étape notre cycle "réalisme magique", posons deux fondamentaux : Magritte et Cortazar.

Un peu de bonne lecture ne peut pas faire de mal. Voici donc, dans son intégralité, Continuité des parcs, texte fondateur du réalisme magique, issu des Armes secrètes, le recueil de nouvelles de Julio Cortazar. Ne manquez pas d'autres textes à l'occasion comme Axolotl, dont le frisson me poursuit depuis trente années maintenant, chaque fois que je passe vers le jardin des plantes à Paris.

Quant à Magritte, on ne présente plus. Les quelques reproductions de ses œuvres ici choisies se suffisent amplement à elles-mêmes pour évoquer le genre.


Continuité des parcs

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoirs et discuté avec l'intendant une question de métayage, il reprit sa lecture dans la tranquillité du studio, d'où la vue s'étendait sur le parc planté de chênes. Installé dans son fauteuil favori, le dos à la porte pour ne pas être gêné par une irritante possibilité de dérangements divers, il laissait sa main gauche caresser de temps en temps le velours vert. Il se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et l'apparence des héros. L'illusion romanesque le prit presque aussitôt. Il jouissait du plaisir presque pervers de s'éloigner petit à petit, ligne après ligne, de ce qui l'entourait, tout en demeurant conscient que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier élevé, que les cigarettes restaient à portée de sa main et qu'au-delà des grandes fenêtres le souffle du crépuscule semblait danser sous les chênes.


Phrase après phrase, absorbé par la sordide alternative où se débattaient les protagonistes, il se laissait prendre aux images qui s'organisaient et acquéraient progressivement couleur et vie. Il fut ainsi témoin de la dernière rencontre dans la cabane parmi la broussaille. La femme entra la première, méfiante. Puis vint l'homme, le visage griffé par les épines d'une branche. Admirablement, elle étanchait de ses baisers le sang des égratignures. Lui, se dérobait aux caresses. Il n'était pas venu pour répéter le cérémonial d'une passion clandestine protégée par un monde de feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard devenait tiède au contact de sa poitrine. Dessous, au rythme du cœur, battait la liberté convoitée. Un dialogue haletant se déroulait au long des pages comme un fleuve de reptiles, et l'on sentait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu'à ces caresses qui enveloppaient le corps de l'amant comme pour le retenir et le dissuader, dessinaient abominablement les contours de l'autre corps, qu'il était nécessaire d'abattre. Rien n'avait été oublié: alibis, hasards, erreurs possibles. A partir de cette heure, chaque instant avait son usage minutieusement calculé. La double et implacable répétition était à peine interrompue le temps qu'une main frôle une joue. Il commençait à faire nuit.


Sans se regarder, étroitement liés à la tâche qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait suivre le sentier qui allait vers le nord. Sur le sentier opposé, il se retourna un instant pour la voir courir, les cheveux dénoués. A son tour, il se mit à courir, se courbant sous les arbres et les haies. A la fin, il distingua dans la brume mauve du crépuscule l'allée qui conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer et ils n'aboyèrent pas. A cette heure, l'intendant ne devait pas être là et il n'était pas là. Il monta les trois marches du perron et entra. A travers le sang qui bourdonnait dans ses oreilles, lui parvenaient encore les paroles de la femme. D'abord une salle bleue, puis un corridor, puis un escalier avec un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première pièce, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors, le poignard en main, les lumières des grandes baies, le dossier élevé du fauteuil de velours vert et, dépassant le fauteuil, la tête de l'homme en train de lire un roman.

Julio CORTAZAR, Les armes secrètes (coll. Folio, éd. Gallimard)

lundi 3 décembre 2007

L'oignon fait la soupe : Belgique, quand tu nous tiens !


Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIX° siècle

Stéphane m'envoie cette vidéo et il a bien fait. Après les délirants pompiers de Genève, après la lettre aux amis belges, voici ce demi-délire belgo-belge, histoire de se rappeler que nos amis d'outre quiévrain, comme on dit dans les gazettes, sont toujours en train de se chercher un gouvernement. Courage.




mardi 23 octobre 2007

Lettre à mes amis belges


Mes bien chers amis,

Vous êtes tous francophones, presqu'évidemment : je ne crois pas avoir sympathisé beaucoup avec vos concitoyens néerlandophones - même si j'en ai connus quelques uns quand même, et je ne crois pas avoir rencontré un jour un des 73 119 germanophones ayant la même nationalité que vous.

Sachez tout d'abord que je ne suis pas n'importe quel Français, si, si.

Je fais la différence entre la communauté française de Belgique et la région Wallonne. Je sais ce qui est arrivé aux Fourons et je n'ai jamais, jamais, jamais cru qu'Annie Cordy ou Magritte étaient français. Et même plus, sans avoir votre expertise constitutionnelle, je sais même ce qu'est une commune à facilités. C'est précisément une commune ou tout est moins facile que partout ailleurs. Ouf !

Sans doute mon origine et mes activités champardennaises m'ont-elles mis en contact depuis si longtemps avec les Ardennais (français, ou à moitié) et m'ont-elles prémuni contre les clichés faciles et les blagues idiotes. Pour autant, au fil du temps et des mes contacts avec les uns et les autres, j'ai développé une admiration sans borne pour votre humour, alimenté par cette immense capacité d'auto dérision que vous cachez aux Français quand vous ne les connaissez pas trop, justement pour ne pas alimenter les clichés culturels dont vous savez qu'ils sont repus.

Certainement dans les sphères internationales un temps fréquentées, vous aviez cette aptitude au compromis et cette imagination institutionnelle assez folle qui nous permettait de sortir - au moins provisoirement - des mauvais pas diplomatiques à peu près honorablement.

La francophonie et la bière nous rapprochaient ensuite le soir, pour préparer les meilleures décisions du lendemain que nous, Français, allions vendre la nuit aux Allemands puis aux méditerranéens, et vous, Belges francophones, à tous les nordiques, le "Nord" commençant au nord de Bruxelles pour tout dire.



Alors pour tout cela et tant d'autres choses, permettez moi de vous aimer, vraiment.

Vous êtes des anti-nous (nous, français) : c'est tellement sain de se rappeler grâce à vous que nous ne sommes pas propriétaires de notre langue, que le monolinguisme est une exception plus qu'une règle dans le Monde, que "La" République est bien plus une monarchie que la vôtre, que le pouvoir politique s'analyse par champ de compétence et non pas de manière absolue, que les institutions ne sont jamais intangibles etc. etc.

Il me reste cependant une petite question à l'attention des amis liégeois en particulier : étiez vous, vraiment, vraiment, vraiment, quand même et cependant, obligés de choisir ce logo pour votre Ville ?



Enfin, je vous souhaite le meilleur pour l'avenir qui est encore en train de se chercher. Vous êtes le cœur de l'Europe, il ne doit pas cesser de battre !

Bien à vous,