Puisque c'est Noël, je ne résiste pas au plaisir de vous transférer cette petite plaisanterie qu'on vient de m'envoyer.
Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.
mardi 25 décembre 2007
Nano, accordéon chahuteur
J'ai enfin eu le temps d'écouter avec l'attention qu'il mérite le dernier album d'Arnaud Méthivier, L'écorce, découvert à la faveur d'une rencontre professionnelle.
Arnaud Méthivier nous donne à revisiter de manière inédite l'accordéon, son instrument d'attache, dans un style souvent onirique, invitant au rêve, au voyage étrange. La mélodie n'est pas abandonnée, mais fort chahutée, poussée jusqu'au bord du précipice... Pourtant elle s'en sort toujours.
La voix qui accompagne certains morceaux est masquée, triturée, électronisée, volontairement rendue incompréhensible. C'est elle l'intruse : l'accordéon est chez lui, il fait ce qu'il y veut. Peut-être quelques extraits pourront-ils bientôt s'entendre à partir de ce message, quand la matière musicale sera complètement explorée.
Arnaud Méthivier édite ses albums et compose sous le nom de Nano. Il est édité par Archimède productions.
Arnaud Méthivier nous donne à revisiter de manière inédite l'accordéon, son instrument d'attache, dans un style souvent onirique, invitant au rêve, au voyage étrange. La mélodie n'est pas abandonnée, mais fort chahutée, poussée jusqu'au bord du précipice... Pourtant elle s'en sort toujours.
La voix qui accompagne certains morceaux est masquée, triturée, électronisée, volontairement rendue incompréhensible. C'est elle l'intruse : l'accordéon est chez lui, il fait ce qu'il y veut. Peut-être quelques extraits pourront-ils bientôt s'entendre à partir de ce message, quand la matière musicale sera complètement explorée.
Arnaud Méthivier édite ses albums et compose sous le nom de Nano. Il est édité par Archimède productions.
dimanche 23 décembre 2007
Foxwoods : une fable ultracontemporaine
Une expérience inattendue attend le voyageur néophyte du nord-est des Etats-Unis, et plus particulièrement du Connecticut, cet Etat historique qu'on traverse pour aller de Boston (Massachussets) à New-York. Pas vraiment les immenses plaines du Far West. Et pourtant.
Revenant de la côte, au beau milieu de la grande forêt toute proche et miraculeusement préservée - on comprendra pourquoi après - il ne faut pas manquer Foxwoods, le lieu de tous les paradoxes.
Outre sa bizarre situation, Foxwoods étonne par son gigantisme et son luxe.
Mais où sommes nous donc ?
A l'évidence, dans un des plus grands casinos du monde - le plus grand disent des documents touristiques. La tatillonne vérification de la carte d'identité à l'entrée est de rigueur pour accéder à pas moins de 380 tables de jeu sur d'immenses plateaux et 7 000 machines à sous : du jamais vu dans nos casinos plan-plan européens. Des milliers de gens, de toutes origines sociales, tentant, tous ensemble, de forcer le destin.
Et puis on cherche à comprendre : que font ces immenses salles de jeu, ces boutiques, restaurants, hôtels de luxe au milieu de nulle part ?
Quelques indices : aucun drapeau américain. Curieux, il y en a partout ailleurs en quantité, nous sommes alors un an après le 11-09.
Et ensuite des motifs décoratifs et codes architecturaux particulièrement soignés et plutôt de bon goût, comme les Européens disent : arbres stylisés sobrement, statuaire de belle facture, totems de bois massif aux motifs traditionnels, couleur turquoise partout, motifs triangulaires abstraits formant frises et mosaïque... Le tout plutôt très très éloigné du rouge-bleu-étoilé-carré-criard que l'on trouve partout aux USA.
Et puis, presque par hasard, au fond d'un couloir, on trouve enfin une petite salle d'exposition, toute petite, qui présente des cartes et les portraits d'une dizaine de riches et plantureuses personnes au look latino, dont une seule femme.
Les premiers mots lus nous renseignent, nous sommes dans une réserve indienne, et plus exactement une réserve des indiens Pequots. Les explications suivent : les Péquots, originaires de cette partie des Etats Unis, peuplade au prestigieux passé, ont vu au fil du temps et des guerres de colonisation fondre leur territoire et leur population comme neige au soleil.
Si bien qu'en 1856, l'Etat du Connecticut ayant quasiment tout vendu, restaient aux Pequots 230 acres, soit moins d'un km². Dans les années trente, selon des chiffres officiels, il ne restait que quelques dizaines de familles de la tribu d'origine, vivotant sur leur territoire peau de chagrin.
Et puis, curieusement, les années 70 et 80 du XX° siècle ont marqué un nouvel essor des nations indiennes : de nouveaux droits sont accordés, et notamment en 1988 la reconnaissance par l'Etat Fédéral américain du statut fiscal spécial des réserves indiennes. Sans aucun doute un des effets du combat pour les droits civils et le respect des minorités de la période aux USA.
Il n'en fallait guère plus pour que les Pequots - et de nombreuses autres nations indiennes profitent de ce statut pour construire des casinos.
On compte actuellement aux Etats-Unis 400 établissements appartenant à 200 tribus amérindiennes reconnues. Foxwoods est le plus grand de ces établissements.
Les gains sont immenses s'agissant de Foxwoods. C'est bien plus qu'il n'en faut pour la subsistance des descendants de la tribu d'origine qui vivent à l'américaine tout près de là.
Dans les faits, sous la diligence du conseil tribal - les portraits présentés dans la petite expo - l'argent est largement réinvesti dans le rachat des terres autrefois occupées par la tribu. Les cartes indiquent à quel point les Péquots ont agrandi leur réserve au fil des dernières décennies : 5 600 km² maintenant, soit l'équivalent d'un département français. Devenue la tribu la plus riche des Etats Unis, les Pequots utilisent également leur argent à valoriser leur culture et à encourager la recherche à son propos. Un Musée notamment lui est consacré.
Drôle de fable moderne : après avoir été chassés par tromperie et par violence de leurs terres par les colons européens âpres au gain et peu regardant sur les moyens, les Péquots sont en train de prendre leur tranquille et capitalistique revanche. Reprendre de l'argent, beaucoup d'argent, pour retrouver enfin leurs terres. Voilà qui donne sens à l'expression "se battre avec les armes de l'adversaire".
Ah oui, une dernière chose : "Foxwoods" signifie en anglais "les bois du renard", animal totem de la tribu, particulièrement réputé pour sa ruse comme chacun sait ;-)
Revenant de la côte, au beau milieu de la grande forêt toute proche et miraculeusement préservée - on comprendra pourquoi après - il ne faut pas manquer Foxwoods, le lieu de tous les paradoxes.
Outre sa bizarre situation, Foxwoods étonne par son gigantisme et son luxe.
Mais où sommes nous donc ?
A l'évidence, dans un des plus grands casinos du monde - le plus grand disent des documents touristiques. La tatillonne vérification de la carte d'identité à l'entrée est de rigueur pour accéder à pas moins de 380 tables de jeu sur d'immenses plateaux et 7 000 machines à sous : du jamais vu dans nos casinos plan-plan européens. Des milliers de gens, de toutes origines sociales, tentant, tous ensemble, de forcer le destin.
Et puis on cherche à comprendre : que font ces immenses salles de jeu, ces boutiques, restaurants, hôtels de luxe au milieu de nulle part ?
Quelques indices : aucun drapeau américain. Curieux, il y en a partout ailleurs en quantité, nous sommes alors un an après le 11-09.
Et ensuite des motifs décoratifs et codes architecturaux particulièrement soignés et plutôt de bon goût, comme les Européens disent : arbres stylisés sobrement, statuaire de belle facture, totems de bois massif aux motifs traditionnels, couleur turquoise partout, motifs triangulaires abstraits formant frises et mosaïque... Le tout plutôt très très éloigné du rouge-bleu-étoilé-carré-criard que l'on trouve partout aux USA.
Et puis, presque par hasard, au fond d'un couloir, on trouve enfin une petite salle d'exposition, toute petite, qui présente des cartes et les portraits d'une dizaine de riches et plantureuses personnes au look latino, dont une seule femme.
Les premiers mots lus nous renseignent, nous sommes dans une réserve indienne, et plus exactement une réserve des indiens Pequots. Les explications suivent : les Péquots, originaires de cette partie des Etats Unis, peuplade au prestigieux passé, ont vu au fil du temps et des guerres de colonisation fondre leur territoire et leur population comme neige au soleil.
Si bien qu'en 1856, l'Etat du Connecticut ayant quasiment tout vendu, restaient aux Pequots 230 acres, soit moins d'un km². Dans les années trente, selon des chiffres officiels, il ne restait que quelques dizaines de familles de la tribu d'origine, vivotant sur leur territoire peau de chagrin.
Et puis, curieusement, les années 70 et 80 du XX° siècle ont marqué un nouvel essor des nations indiennes : de nouveaux droits sont accordés, et notamment en 1988 la reconnaissance par l'Etat Fédéral américain du statut fiscal spécial des réserves indiennes. Sans aucun doute un des effets du combat pour les droits civils et le respect des minorités de la période aux USA.
Il n'en fallait guère plus pour que les Pequots - et de nombreuses autres nations indiennes profitent de ce statut pour construire des casinos.
On compte actuellement aux Etats-Unis 400 établissements appartenant à 200 tribus amérindiennes reconnues. Foxwoods est le plus grand de ces établissements.
Les gains sont immenses s'agissant de Foxwoods. C'est bien plus qu'il n'en faut pour la subsistance des descendants de la tribu d'origine qui vivent à l'américaine tout près de là.
Dans les faits, sous la diligence du conseil tribal - les portraits présentés dans la petite expo - l'argent est largement réinvesti dans le rachat des terres autrefois occupées par la tribu. Les cartes indiquent à quel point les Péquots ont agrandi leur réserve au fil des dernières décennies : 5 600 km² maintenant, soit l'équivalent d'un département français. Devenue la tribu la plus riche des Etats Unis, les Pequots utilisent également leur argent à valoriser leur culture et à encourager la recherche à son propos. Un Musée notamment lui est consacré.
Drôle de fable moderne : après avoir été chassés par tromperie et par violence de leurs terres par les colons européens âpres au gain et peu regardant sur les moyens, les Péquots sont en train de prendre leur tranquille et capitalistique revanche. Reprendre de l'argent, beaucoup d'argent, pour retrouver enfin leurs terres. Voilà qui donne sens à l'expression "se battre avec les armes de l'adversaire".
Ah oui, une dernière chose : "Foxwoods" signifie en anglais "les bois du renard", animal totem de la tribu, particulièrement réputé pour sa ruse comme chacun sait ;-)
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