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dimanche 13 avril 2008

Opéra de Bavière : Tamerlano, de Haendel



Revenons sur Tamerlano de Haendel, vu à l'opéra de Bavière le 19 mars dernier.

Presque trois heures d'opéra baroque dans une mise en scène sobre, très sobre, très très sobre. Jamais sans doute opéra baroque n'a été monté de manière aussi dépouillée, surtout à l'époque même du baroque, où on aimait la couleur, les machines de scène, le mouvement. Aucune invention scénique, aucune fantaisie dans ce décor gris sombre dénudé au possible.

Certes on n'était pas venu pour ça, mais la partie carrée toute horizontale que jouent les personnages continuellement tout au long du spectacle sur cette grande scène vide, évoquant évidemment un échiquier, en utilisant toutes les combinatoires possibles parallèlement à la combinatoire des arias (un étudiant en musicologie pourrait nous décortiquer tout cela), fatiguent la vue et l'esprit à la longue. Les scènes au sol, assez nombreuses, dans toutes les positions : à genoux, assis, allongé, tout seul, avec les autres, ne changent rien à cette impression à ce manque de relief. Mais la musique est là !


L'opéra ne comporte pas de chœurs ni de parties dansées, mais une enfilade alternant récitatifs et arias qui détaillent à n'en plus finir l'argument fort mince comme presque toujours et dépouillé de toute allusion historique, mais peu importe : il est déjà difficile de voir le farouche guerrier des steppes du XV° siècle en bas de soie et précieux costume de velours. Qu'il suffise ici de dire qu'il s'agit d'amour et de pouvoir, chaque air proposant la mise en scène d'un sentiment dominant : colère, envie, regret, espoir, remors, résignation, plainte, pitié, chagrin... Tout y passe, en trois heures, on a le temps ! le même étudiant pourrait s'y coller aussi un jour ;-)

Les arias écrites par Haendel, mais souvent inspirées par tous les compositeurs du temps, sont presque toutes des morceaux de bravoure exigeant des chanteurs une grande virtuosité. Autant dire que l'a peu près serait catastrophique. Il faut donc les meilleurs sur scène.

La magie de la musique de Haendel opère donc très vite et les trois heures contentent l'oreille pratiquement à chaque seconde. Une mention particulière pour le contre-ténor mondialement connu David Daniels dans le rôle de Tamerlan : le top du top du chanteur baroque, ainsi qu'à l'orchestre de l'Etat de Bavière, absolument impeccable sur une partition exigeante, complexe... très... baroque !

Deux ombres au tableau, en plus de la mise en scène un peu aride, comme on l'a déjà dit : d'une part un Bajazet-ténor (le britannique John Mark Ainsley) que j'ai trouvé un peu court en voix pour cette grande salle à l'ancienne ; Or, c'est le deuxième personnage de l'opéra. D'autre part, le fait que le troisième personnage masculin, Andronico, soit interprété par une chanteuse (la grecque Mary-Ellen Nesi) costumée en homme. Il est somme doute dans la logique baroque que les voix d'alto soient interprétées par des hommes, comme c'était le cas au temps de Haendel, et pour ma part, je préfère de beaucoup pour le baroque le timbre des altos masculins.

La distribution complète :

Chef d'Orchestre Ivor Bolton
Mise en scène Pierre Audi
Scène et costumes Patrick Kinmonth
Lichtkonzept Matthew Richardson
Lumière Cor van den Brink

Tamerlano David Daniels
Bajazet John Mark Ainsley
Asteria Sarah Fox
Andronico Mary-Ellen Nesi
Irene Maite Beaumont
Leone Vito Priante

Orchestre de l'Etat de Bavière

Voici un petit extrait du spectacle, en fait l'air le plus connu (A dispetto), interprété par David Daniels

David Daniels dans Tamerlano


On trouvera un reportage complet sur le montage de ce Tamerlan ici :



Le Blog parlera de la Traviata, spectacle du 22 mars, toujours à l'Opéra de Bavière, dans un autre message.


samedi 12 avril 2008

De l'autre côté : Le merveilleux à la manière de Boris (2)



Revenons à Boris comme convenu : il nous transporte cette fois dans un univers parallèle tout en aquarelle, en sourire entendu et clin d'oeil complice. Je trouve le remake du joueur de flute de Hamelin très réussi : l'ombre portée des maisons moyenâgeuses sur le troupeau électronique n'annonce en effet rien de trop bon pour elles.

mercredi 9 avril 2008

On ne se méfie jamais assez des dindes

J'avais promis de ne plus y revenir. Juré. Et puis ce petit clip marrant m'y ramène. Qu'y puis-je ? Enigmatique me direz vous, et quel est le rapport avec la choucroute ? En bien voyez donc qui nous propose ce clip et où nous amène l'adresse internet qui se trouve à la fin.