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mercredi 11 juin 2008

Hume : à consommer sur place ou à emporter ?


Petite expérience urbaine aujourd'hui : je remarque, allant acheter mon quotidien et mon hebdomadaire préférés, les œuvres de Hume bien en vue près de la caisse du kiosque à journaux. Qui l'eut cru, que Hume eut une actualité au XXI° siècle et qu'il fût l'objet d'une promotion spéciale ?

Certes, il s'agissait d'une promotion portée par un grand quotidien, certes, la ville était universitaire, mais quand même ! Que faut-il en penser ? Faut-il donc donner crédit à tous ces annonceurs d'un "retour de la philo" ? Ou s'agit-il d'un faux-semblant pour l'image de marque du journal en question... et de ses lecteurs ? J'avoue une perplexité...


Pêcheur de perles musicales (6) : Haendel, Ombra mai fu

"Ombra mai fu", le premier air de l'opéra de Haendel "Xerxès" désigné aussi comme "Serse" est un concentré de baroque absolu.

D'abord, le livret nous transporte, comme souvent chez Haendel - voir Tamerlano, par exemple - dans un monde mythique et révolu que la succession des temps historiques permet de travestir à l'aise. Pour Xerxès, nous sommes censés être au cinquième siècle avant JC dans ces pays à jamais disparus que sont Bactriane, Sogdiane et c°, gouvernés par la dynastie Achéménide défaite en son temps par Alexandre le Grand deux siècles plus tard. Hormis quelques poignées d'initiés, qui possédait quelques connaissances précises sur la chose au milieu du XVII° siècle en Europe occidentale ? Et au XXI° siècle, qui se souvient encore du nom de ces contrées, rediviséesau fil des siècles par les frontières iraniennes, afghanes, irakiennes, pakistanaises et causasiennes ?


Ensuite, ce beau morceau, un larghetto, est une déclaration d'amour... à un arbre, et plus précisément à un platane (platanus orientalis). Belle idée, non : la transfiguration de l'élément naturel après celle de la réalité historique. Nous baignons tout entiers dans l'univers baroque, artificiel, recréé entièrement à partir de matériaux lointains et prétextes, dont la seule utilité est de servir le plus humblement possible la musique du Maître.

Enfin, il s'agit d'un air d'alto, chanté donc soit par des hautes-contre, soit par des voix d'alto féminines. Encore une transfiguration : transfiguration de la voix s'il s'agit d'un rôle tenu par un homme, travestissement s'il s'agit d'un rôle tenu par une femme...

Quelques vidéos pour illustrer le tout, dans l'ordre : une version de David Daniels qui fait référence, une version d'Andréas Scholl que j'aime bien pour sa maîtrise technique et une version féminine que je trouve réussie, celle de Jennifer Larmore. Car l'air est impitoyable par sa lenteur même, qui oblige à tenir les notes, et ne souffre pas - à mon goût - les tremblotements qui émaillent certaines versions, y compris proposées par les plus grand(e)s : j'ai des exemples, je vous les épargne.

En prime et pour finir, une version de Gérard Lesne, que je ne peux me résoudre à écarter notamment à cause de son timbre (peut-être un peu grave...), de sa maturité vocale et de sa maîtrise du morceau.









dimanche 8 juin 2008

Balades de ci, de là

12 petits kilomètres ce jour par pâtures et par vaux, avec un temps enfin clément après les déluges de la semaine dernière.

Et puis ces images d'une autre balade - ou plus exactement d'une promenade théâtrale - de ces jours-ci que j'aurais bien aimé faire aussi, envoyées par un veinard d'ami sudiste, au pays de Pagnol, sur les hauteurs d'Aubagne. Grrr !