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dimanche 4 juin 2023

Les séries du printemps : Billy The Kid, The Old Man, Extrapolations, Machos Alpha, Hello Tomorrow

La sélection du printemps est d'abord américaine, sans qu'aucune série ne se détache nettement : pas de coup de cœur, pas trop d'enthousiasme, de conseil assuré, mais quand même quelques moments intéressants.

Billy The Kid ouvre la sélection, car c'est une bonne série : le personnage titre est attachant et moralement complexe. Son aspiration foncière au bien, à l'honnêteté, à la droiture finit au fossé de manière implacable. Mais on savait que le personnage de Billy The Kid n'était pas une référence en matière de comportement.

C'est un western, ce qui est exceptionnel car on ne connait peu de série dans le genre. On oubliera à cet égard Westworld, puisqu'il y s'agit d'un Far West reconstitué.  Mais cette page internet permet de se mettre à jour sur la question du Far West dans les séries.

Billy The Kid n'a qu'une seule saison, mais on attendrait une deuxième, car c'est une réussite (encore une) pour Apple TV, qui (encore une fois) a mis des moyens importants pour reconstituer de manière crédible le Far West, et non seulement en matière de décors, mais aussi en matière de références historiques et de mentalité de l'époque.

The Old Man est une série d'espionnage très classique, mais version troisième âge : les personnages reprennent du service contre leur gré après tant de temps. Et on se laisse embarquer dans une intrigue complexe, comme les scénaristes américains savent en concocter.

Le décalage d'âge avec les personnages habituels des séries d'espionnage est parfaitement et totalement exploité par la série. On a même droit à une bagarre assez pesante et pas mal de réflexions sur la vivacité du passé et sur l'âge comme facteur de lucidité.

La série ne compte pour l'heure que d'une seule saison. Elle a été produite par Disney via sa plate-forme adulte Hulu, qui se distingue assez souvent par l'originalité des thèmes traités par ses séries produites.

Extrapolations est une série formidablement attractive : elle est au cœur de l'actualité du climat. Pas de fil narratif direct entre les huit épisodes, chacun d'entre eux porte sa propre histoire, ses propres personnages et sa propre problématique liée au réchauffement.

L'ensemble, assez crédible, hélas, est situé dans un prochain avenir, et que beaucoup d'entre nous connaitrons.

Encore plus malin, outre une bonne réalisation, la production convoque de nombreuses têtes d'affiche au fil des huit longs épisodes, d'où une forte identification recherchée du spectateur. 

Et encore une fois, Apple TV donne des moyens importants pour cette production, mais nous ne sommes pas tout à fait au niveau d'un Back Mirror écolo. Dommage. On aimerait une deuxième saison pour voir mieux.

Il reste qu'Apple TV veut marquer manifestement l'univers des séries, ce qui n'est plus toujours le cas pour les autres plateformes, et notamment de Netflix, dont la qualité des productions semble baisser considérablement.


Parlons de Netflix, justement. A côté de la relative médiocrité des nouvelles propositions, on a quand même trouvé cette petite pépite drôle et roborative. 

Tous les comportements masculins misogynes ou machistes y sont radiographiés sans pitié et sans trop de complaisance en dix épisodes courts de 30 minutes. C'est assez bien vu, c'est espagnol, c'est latin.


Hello Tomorrow : encore Apple TV, une petite série décalée qui reconstitue une uchronie qui mélange l'ambiance des années 50 et la science fiction telle qu'on la voyait à cette époque.

Bien faits, les décors et accessoires sont magnifiques, ingénieux et surprenants.

Hélas, l'histoire est rapidement épuisée, donc redondante. Dommage : les scénaristes ne sont pas à la hauteur des accessoiristes. Cette première saison de dix petits épisodes (30 mn) n'en appelle pas une autre. Mais qui sait, si les scénaristes étoffent un peu le propos.

dimanche 7 mai 2023

Lieux singuliers (14) : les Eglises fortifiées de Thiérache



 A quoi sert une église ? 

En Thiérache, l'église sert à se protéger. C'est d'ailleurs pour cela qu'on les a fortifiées pendant les périodes agitées.

Entre 1530 et 1700 environ, la Thiérache est traversée par les conflits incessants de trois puissances ennemies européennes : le Royaume de France au sud, le Saint Empire romain germanique des Habsbourg et l'Espagne, qui occupe tout le sud des Pays-Bas. Et la Belgique comme Etat tampon n'a été créée à cette fin qu'en 1830. 

Toutes ces armées, piétinant le pays dans tous les sens, vivaient bien sûr sur la population en pillant allégrement tout ce qu'ils pouvaient trouver. Autant dire que la population n'était pas en sécurité.

Partout ailleurs dans les autres provinces, on se réfugiait au château. C'était quand même le devoir de la noblesse, de protéger la population. Ne pas payer d'impôts n'avait pas que des avantages.

Mais la Thiérache est très éloignée des centres de pouvoir de l'époque : la petite noblesse du pays a fui ou ne peut pas faire face. 

Alors la population et son clergé rajoutent des fortifications à leur églises paroissiales, qui existent depuis le moyen-âge : tourelles, portails, échauguettes, escaliers étroits et dérobés, salles de refuge en hauteur dans les clochers... 

Ces éléments ajoutés sont en brique et en bois, car il fallait faire vite et pas cher. Impossible donc d'aller chercher des vraies pierres onéreuses loin de là : la Thiérache est un pays d'argile donc humide et sylvestre, pas un pays de carrières.

Entre Aisne, Ardennes et Belgique actuelle, une soixante d'édifices répondent à ces nouvelles fonctions. Ils sont très différents l'un de l'autre, mais ils répondent tous à ce besoin séculaire et essentiel des populations : la sécurité.

Les églises représentées dans l'album sont celles d'Autreppes, Burelles, Chaourse, Englancourt, Gronard, Lerzy, Marly Gomont, Montcornet, Noircourt, Parfondeval, Plomion et Saint Algis, toutes situées dans le département de l'Aisne.

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mercredi 12 avril 2023

Sur la Playlist du Printemps : les Folies d'Espagne

 Quel succès que cet air, composé et recomposé des centaines de fois depuis le XVI° siècle, dans de tant de variations et d'instrumentation ! 

Les Folies d'Espagne sont apparues sur le papier apparemment en Espagne en 1577, mais des transcriptions de chansons et de danses plus anciennes ont laissé des traces dans l'histoire de la musique du côté du Portugal.

Connue aussi sous son nom espagnol et sans sa forme courte - La Folia - est un vrai grand Tube que tout amateur de baroque a entendu des milliers de fois, sous une forme ou sous une autre, sous la plume des plus grands compositeurs : Vivaldi, Corelli, Scarlatti, Lully, Marais, Bach, Purcell...

Un amateur s'est même amusé à rechercher quarante versions enregistrées des Folies d'Espagne sur son blog.

On peut aussi retrouver des traces de la Folia chez des compositeurs bien plus proches dans le temps comme Liszt ou Rachmaninov.

Et pour faire bonne mesure, les grands succès cinématographiques sur la musique baroque ont bien évidemment annexé la mélodie à leur BO, notamment Le Roi danse ou Tous les matins du monde.

Et comment peut-on expliquer cet engouement ? Facilité de mémorisation ? Prétexte facile à virtuosité instrumentale ? Air appropriable facilement par tous les instruments de l'époque ? Reprises innombrables et rediffusées dans toute l'Europe ? Allez savoir !

Bref, les Folies d'Espagne, sont une vraie folie et faites attention : l'air ne quittera pas vos oreilles de la journée...

Quelques vidéos parmi des centaines, pour se limiter à Marais, Lully et Corelli, qui sont les variations les plus abouties après plus de deux siècles de rengaine. Et pour finir, une version chantée plus ancienne de Henry Le Bailly.