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jeudi 23 juillet 2020

Les séries du moment : Fauda et Criminal France, Allemagne, UK, Espagne


Fauda frappe fort. D'abord le spectateur, qui se trouve plongé immédiatement dans l'explosif chaudron des territoires administrés par l'autorité palestinienne : Cisjordanie et Gaza. 

La série, qui compte 3 saisons, est israélienne. Pas très étonnant qu'elle prenne le point de vue d'Israël et de sa sécurité, comme certaines critiques le soulignent. Mais elle n'est pas tendre malgré tout pour les protagonistes principaux, citoyens d'Israël chargés d'infiltrer la société des territoires occupés, ou, si on préfère les territoires de la rive droite du Jourdain. 

Dans les vrais médias israéliens, on parle de la Judée et de la Samarie... On se croit dans l’Évangile. Bref, on désigne là les territoires sous administration palestinienne mais sous contrôle israélien.

Dès la première saison, les trois opérations de maintien de l'ordre - si on ose dire - se terminent en sanglants fiascos. 

La haine au quotidien est frappante, ne laissant pas de place aux bons sentiments : les affinités interpersonnelles - au delà des origines - sont vite balayées par la guerre millénaire, les iniquités, la violence, le fanatisme et le meurtre.

Bref, Fauda n'est pas une promenade de santé, mais elle est utile : ne pas oublier, si proches de l'Europe géographiquement et culturellement, des populations continuent de s’entre-déchirent sans que l'on en voie l'issue. 

Cela pourrait être la limite de la série, le simple constat étant tellement frustrant pour un Européen qui a grandi en même temps que l'Europe, et qui a quand même connu les avancées positives du dialogue israélien-palestinien pendant un temps. 

Les acteurs sont israéliens et palestiniens, tous excellents.




Les douze épisodes de Criminal France, Allemagne, UK et Espagne (3 épisodes par pays) représentent un exercice de style formidablement intéressant, visionnés d'un seul coup et avec passion.

Dans tous les cas, nous sommes en huis-clos, dans la même unité de temps et d'espace et dans le même dispositif : l'interrogatoire d'un suspect par un ou deux policiers en face à face, interrogatoire suivi aussi par d'autres policiers derrière une vitre sans tain, prêts à vérifier les informations et suggérer des questions ou des réactions à leurs collègues.

L'ensemble des contraintes en place obligent à se concentrer sur les contenus des échanges verbaux jusque dans leurs infimes détails, essentiels pour approcher la vérité des faits. Elles mettent en lumière aussi le jeu d'acteurs entre les policiers : relations hiérarchiques, respect des rôles et fonctions, attitude vis à vis de leur métier, attitude vis à vis des suspects...

Pour le reste, il faut aimer les thrillers. Les cas disséqués sont au cœur de l'actualité de leur société : les réfugiés, les attentats, l'homophobie, la pédophilie, les conséquences de la chute du mur de Berlin...