Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu, écrit Cioran dans son petit opuscule Syllogismes de l'amertume (1952). Voilà qui nous ramène, après les cantates - voir la perle musicale numéro 15 d'il y a presque un an - à une autre partie de sa musique sacrée, les messes.
Et tout particulièrement ses messes brèves, découvertes très tôt après mon atterrissage sur la planète "classique", et qui furent en bonne part responsables de mon engouement pour cette musique exceptionnelle, écrite un peu comme le cerveau pense - ou plutôt comme il devrait penser : de manière mesurée, ordonnée, harmonieuse, une idée répondant à l'autre pour la prolonger et l'enrichir tout comme les phrases musicales se déroulent parallèlement les unes aux autres...
Alors, puisqu'il faut choisir, voici rien moins que les quatre glorias des quatres messes brèves. Il semble que cette partie de la liturgie, "à la Gloire de Dieu" ait particulièrement inspiré Bach. Rappelons qu'il s'agit de messes luthériennes, mais très proches de la liturgie catholique. Bach n'était pas à ça près, l'œcuménisme lui allait bien pourvu que la musique s'y retrouve.
D'une part mon interprétation préférée, celle de Philippe Herreweghe, enregistrée en France en juillet 1989 par le label Virgin Classics.
Et pour comparer, d'autre part, les mêmes enregistrés sous la direction de Martin Fläming en 1972, repris dans l'intégrale des oeuvres de Bach publiée par Brilliant Classics.
Le vrai visage de Bach reconstitué par les scientifiques,
Les quatre gloria par Herreweghe
Les quatre gloria par Fläming