Patrick Dougherty, artiste américain qui doit assez bien vivre, compte tenu des nombreuses installations portées à son crédit ces dernières années, se rattache à l'évidence au Landart. J'adore ce type de performance, qui marie deux contraires : d'une part le caractère brut des matériaux et de l'environnement de l'oeuvre, d'autre part la performance esthétique, souvent sophistiquée, qui donne corps à la réalisation, souvent ephémère.
Autre caractère du Landart : il s'offre à tous, de manière inattendue. En cela, le Landart est un art démocratique, accessible, communicable au plus grand nombre.
Les installations de Patrick Dougherty sont inspirées de son environnement agricole natal, en Caroline du Nord. J'aime particulièrement quand les éléments naturels prennent d'assaut les bâtiments, comme pour rappeler que la nature reprendra toujours, un jour, ses droits. Et également quand les vagues et rouleaux de jonc, dans la dernière image, s'appuient sur la haie de peuplier pour renvoyer au spectateur cette question essentielle : nature ou... culture ?