Le blog a déjà fait état de la musique baroque des Andes, produite par les jésuites dans les colonies guaranis comme par un repli étonnant de l'espace et du temps.
C'est ainsi qu'on trouve des formations musicales baroques en Bolivie, au Paraguay et en Argentine, perpétuant cette histoire jusqu'à nos jours.
Et les musiques jésuites missionnaires ne finissent pas d'étonner par leurs couleurs, leurs sonorités, leur singularité : il se passe rarement une saison sans avoir écouté ou réécouté les productions existantes, et il reste encore beaucoup à explorer en la matière.
On peut se mettre dans l'oreille un extrait de la Messe San Ignacio de Domenico Zipoli avec la première vidéo. Ce jésuite toscan, né en 1688, est mort de tuberculose à 37 ans près de Cordoba, dans l'actuelle Argentine, par les hasards de sa mission.
Certains de ses manuscrits ont été retrouvés à Chiquitos en Bolivie actuelle en 1957.
Il est assez stupéfiant que la musique de ce jeune homme ait pu être diffusée si largement au cœur de l'Amérique de sud, bien après sa disparition.
La deuxième vidéo live et brute perpétue le souvenir de la musique baroque du XVIII° siècle en Amérique du Sud, avec ce commentaire de l'éditeur de la vidéo :
L'Ensemble Moxos est issu de l'école de musique du village de San Ignacio de Moxos, une ancienne mission jésuite de l'Amazonie bolivienne qui a gardé jusqu'à aujourd'hui la tradition culturelle et religieuse léguée par les jésuites depuis sa fondation en 1689. Les flûtes de Pan géantes typiques de la région sont appelées bajones en espagnol.
Après leur expulsion en 1767, les jésuites sont revenus à San Ignacio de Moxos en 1984, l'ancienne église missionnaire a été restaurée et un Musée Archéologique et Religieux conservant plus de 5 000 partitions d'époque a été construit
La grande fête annuelle du village, la Ichapekene Piesta, a été inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité en 2012.
L'Ensemble Moxos a été créé en 2005.
Direction musicale: Raquel Maldonado Villafuerte
Concert donné à l'UNESCO Paris le 23 octobre 2013 et retransmis en direct sur Bolivia TV.
Enfin, la troisième video reprend le morceau Hanacpachap cussicuinin, issu du rituel catholique péruvien du XVII° siècle. Il constitue la première polyphonie publiée en langue quechua, date attestée de 1631...
Quel mix musical, à peine sorti de la Renaissance européenne et mâtiné de musique andine !