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lundi 10 octobre 2022

Sur la Playlist de l'automne : la passacaille


Cette fois, le blog ne parlera pas de compositeur ou d'oeuvre... mais de la Passacailleforme musicale spécifique, commune à de nombreuses pièces de musique mais issues de la période baroque, et utilisée par de nombreux compositeurs, y compris par les plus célèbres.

La Passacaille est donc un trait distinctif du baroque, même si elle a été utilisée par des compositeurs bien plus modernes, mais plutôt comme un hommage à l'histoire de la musique.

On trouve même une passacaille chez les Pink Floyd, c'est dire ! En effet, le quatrième mouvement de la composition A Saucerful of Secrets, issu de l'album de 1967-1968 et qui porte le même nom, est bien une passacaille (Celestial Voices).

Plus proche de la musique baroque, l'oreille du mélomane reconnaîtra à chaque fois la forme musicale passacaille : Bach, Purcell, Pachelbel, Buxtehude, Kerll, Lully...

Et l'histoire de la Passacaille est digne d'intérêt.

Elle s'appuie sur une forme à trois temps accompagnée par une basse obstinée, ou Ostinato, ce qui est caractéristique de musiques à danser.

A ce titre, elle a pénétré tous les milieux sociaux des siècles baroques (XVII° et XVIII° siècles). 

Dans les milieux plus populaires, la Passacaille, plus rapide, est devenue la Gavotte. Dans les milieux nobles, elle est restée plus lente, altière et apprêtée : pas facile en effet de danser avec de lourds habits empesés.

Et on pense aussi à l'histoire de la tarentelle, autre forme musicale et dansante qui a traversé les milieux sociaux et les lieux, et dont le blog a parlé il y a longtemps.

Dans la suite, plusieurs passacailles sont proposées, plus ou moins connues, mais qui permettront de se mettre à l'esprit et à l'oreille ce qu'est LA passacaille.

Une mention particulière pour les deux premières vidéos : il s'agit d'une part de la célébrissime passacaille de l'opéra Armide, de Lully, et d'autre part la passacaille de l'opéra Persée, toujours de Lully. Elles présentent toutes les deux de la danse baroque, discipline un peu oubliée et fort peu produite en public.

Il est étonnant que le renouveau de la musique baroque ne provoque pas encore un renouveau de la danse baroque, qui manie des formes chorégraphiques magnifiques et singulières, qui ont fondé la danse classique. 

De fait, on trouve très peu de spectacles de danse baroque. Mais on peut gager que ce renouveau viendra bientôt.

On trouvera aussi plus bas le célèbre Canon de Pachelbel, qui est aussi une passacaille.

Et à la fin, et pour les amateurs, on a trouvé d'abord cette émission de 17 minutes bien faite et instruite sur la Passacaille.

Lully, Passacaille de l'Opera Armide (1686)

Lully, Passacaille de l'Opéra Persée (1682)

Buxtehude, Passacaille 
pour orgue en ré mineur (1690)

Georg Friedrich Händel, Suite de piano en Sol mineur 
HWV 432 (1720)

Henry Du Bailly, Yo Soy La Locura (1614)

Anonyme, O come t'inganni (1657) 

Johann Pachelbel, Canon et Gigue en ré majeur 
pour trois violons, avec basse continue (1680)

Tarquinio Merula, Chaconne (env.1624)

Purcell, Passacaille de l'Opéra King Arthur (1691)

Yves Fournier, Ca passe ou ça caille... l'histoire de la passacaille !