Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


mercredi 29 novembre 2023

Sur la Playlist de la fin de l'automne : Jan Dismas Zelenka, le bohémien malheureux

 

Peu de monde connait Zelenka ici et c'est dommage. Né en 1679, mort en 1745, C'est un contemporain de Jean-Sébastien Bach : ils se sont rencontrés d'ailleurs. Et on sait de Bach appréciait sa musique, ce qui est un bon présage.

Originaire d'une petite bourgade proche de Prague, Zelenka est arrivé dans la trentaine à la Cour de Dresde, dont on a vu récemment l'importance politique et culturelle à l'époque et il n'en pas parti beaucoup, hormis quelques excursions vers les capitales proches : Vienne, Venise et Varsovie, Prague. Il n'a jamais été jusque Versailles, même si le souverain de Saxe à l'époque était un des rares alliés du Grand Roy en Europe.

Malgré sa longue résidence en Saxe, il semble n'avoir pas été reconnu à la hauteur de son talent : les postes les plus prestigieux lui ont échappé tout au long de sa carrière.



Son malheur se poursuit jusqu'au XX° siècle puisque les originaux de ses partitions ont été brulées dans le bombardement de Dresde à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mais on connait sa musique grâce à des copies, diffusées au fil des siècles car celle-ci a été progressivement reconnue et appréciée.

Le catalogue de ses œuvres compte 250 œuvres, majoritairement religieuses car il a été affecté aux églises de la capitale saxonne.

Toutefois, sa musique de chambre arrête l'oreille : il fait partie de ses compositeurs dont on reconnait les œuvres à l'écoute, même par un non-spécialiste. C'est une musique vive, joyeuse, colorée. Le contraire du penchant naturel de son compositeur.

L'enregistrement de la musique de Zelenka  a trouvé tout naturellement dans le grand torrent des découvertes de la musique baroque, notamment tchèque, depuis une cinquantaine d'années.

L'ensemble de ses œuvres sont disponibles de manière ordonnée sur YouTube, ce qui est un fait remarquable sur ce lien.

Voici quelques œuvres en musique de chambre.



Et en matière de musique vocale, voici trois arias qui valent l'écoute, toutes les trois interprétées par Jakub Józef Orliński, le contreténor qui monte, monte, monte. On passera sur les facéties médiatiques d'un des clips (il est produit pour Warner...) : sa magnifique voix et sa maîtrise vocale rachètent largement ses penchants médiatiques.