Voici les vœux personnels officiels pour l'année 2022
Official personal greetings for the year 2022
Voici les vœux personnels officiels pour l'année 2022
Official personal greetings for the year 2022
Nous sommes en Allemagne. Ou au moins cette terre était-elle allemande entre 1871 et 1918. A l'instar de Metz, le tout nouvel Empire allemand multipliait les réalisations architectures car cette partie de la Lorraine était sa vitrine.
Gravelotte, devenue allemande, riveraine de la nouvelle frontière entre les deux belligérants, devait accueillir cette Halle du Souvenir en 1905. Elle est dédiée à tous les combattants allemands qui ont défait l'armée française précisément à cet endroit, marquant la fin de notre III° Empire.
La bataille de Gravelotte a frappé les esprits par le déchaînement et la densité des combats : sur une seule journée - le 16 août 1871 - 301 132 hommes des deux côtés se sont affrontés dans ce mouchoir de poche. 32 435 hommes y sont disparus ou blessés.
Totalement allemande, revenue en sol français en 1918 sans avoir bougé évidemment, la Halle du Souvenir est bien singulière.
Elle est maintenant intégrée au parcours de visite du beau Musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion, propriété maintenant du Département de la Moselle. C'est le seul Musée dédié uniquement à la guerre de 1870.
Pourtant, c'est ce conflit qui a créé les conditions des deux guerres mondiales qui suivront.
Mais Charleville-Mézières devient un vrai lieu singulier lors du Festival mondial des Théâtres de Marionnettes.
Les magnifiques pierres blondes du centre-ville y forment une espèce de fond de scène pour tous les spectacles et animations qui prennent place sur l'espace public, devenu piéton en grande partie. Tous les publics et toutes les compagnies du monde entier sont là, dans une convivialité incroyable : les marionnettes rapprochent manifestement les êtres humains, quels que soient leurs âges.
Le festival a lieu tous les deux ans en septembre. Le prochain aura lieu en 2023. Ce sera la 22° édition.
Inauguré quasi en même temps que le vingtième siècle - 29 juillet 1900 - le pont transporteur qui relie Rochefort et Echillais au dessus de la Charente est un rescapé car il n'en reste que 8 dans le monde, ils ne sont pas tous en bon état : trois en Grande-Bretagne, deux en Allemagne, un en Espagne et un en Argentine.
Celui-ci est magnifiquement restauré et parfaitement opérationnel grâce à la Communauté d'agglomération Rochefort Océan ainsi qu'à tous ses partenaires qui se sont penchés sur l'avenir de ce monument historique, témoin d'une époque totalement révolue.
Ainsi vont les progrès techniques : certains sont promis à un grand avenir alors que d'autres, bien nombreux, finissent au mieux dans les catalogues des monuments historiques, au pire totalement engloutis dans les oubliettes.
Au final, il n'y a eu qu'une vingtaine de réalisations de ce type de pont dans le monde.
Ici, l'embouchure de la Charente qu'il enjambe est idyllique : jamais canalisée, jamais bétonnée, jamais harnachée - comme on dit au Québec, c'est à dire jamais aménagée.
Le Pont transporteur respecte ainsi parfaitement le cours d'eau et ses abords, comme sorti d'un univers parallèle utopique dans lequel les actions des êtres humains pèsent si peu sur l'environnement...
Traversant ainsi lentement la Charente, on peut rêver.
Classé monument historique en 1994, le Relais de poste de Launois sur Vence est une cathédrale horizontale et séculière.
Son principal bâtiment accueillant les convois, leur dételage et le changement de chevaux, compte une longueur totale de bons 60 mètres, et il est organisé de telle façon que les attelages progressent toujours en avant, aucune marche en arrière ou demi-tour étant bien sûr quasi-impossible.
Situé sur les grands axes de circulation de l'ancien temps - Paris-Sedan et Marseille-Amsterdam - il est analogue à un aéroport international du XVIII° siècle, date de sa construction principale.
On y changeait les chevaux - étape technique indispensable avant de repartir - mais aussi on y mangeait, on y passait la nuit - pas possible de cheminer sans l'obscurité - ou tout simplement on s'y reposait entre deux étapes, compte tenu des fatigues et de l'inconfort du voyage : jusqu'au début du XIX° siècle, il faut trois à six jours selon le type de voiture, d'époque et de saison pour rallier Paris à Sedan.
On y récupérait aussi ses colis, son courrier et en prenant des nouvelles du monde auprès des postillons ou des voyageurs, au temps où seule une petite minorité pouvait voyager. Le relais était donc un véritable centre de service essentiel pour l'époque, une brèche ouverte sur l'ailleurs...
Visitant le lieu vide, il reste à imaginer son animation débordante d'antan et la quantité de rencontres humaines - amicales ou inamicales, ou simplement purement techniques - qu'il a pu abriter, à la mémoire de cette période si longue où les hommes dépendaient des chevaux pour se déplacer.
Rien de droit, dans l'église d'Asfeld, et rien de comparable avec un autre lieu.
Edifiée par Jean-Jacques Mesmes, Comte d'Avaux - une localité proche - à la fin du XVII° siècle, en pleine période baroque, son architecte s'inspire du plan d'un instrument de musique, et particulièrement d'une viole de gambe.
Ce petit bijou, superbement conservé, posé au beau milieu d'un coin de campagne au sud du département des Ardennes, à un jet de pierre de la frontière avec l'Aisne. Presque un no man's land, mais on est presque toujours au sud de quelque part, non ?
C'est la deuxième tournée sudiste de l'année, notamment pour revoir de beaux endroits mais enrichis d'autres, et d'abord Nîmes et les Cévennes puis Collobrières et le massif des Maures, qui formaient les principaux objectifs de cette visite encore estivale.
Beaucoup d'endroits encore inconnus sont présentés : Marvejols - qui est en Lozère et non dans le Gard - mais il faut bien titrer le séjour ; le Musée du Désert, au cœur des Cévennes ; la Maison rouge - friche industrielle magnifiquement réhabilitée et dédiée aux vallées cévenoles ; le Musée des Beaux Arts de Nîmes, qui abritait une belle exposition du peintre Seyssaud - un des provençaux qui ont su capter et mettre en images l'esprit de la Provence, et, nec plus ultra, le nouveau Musée de la Romanité à Nîmes, qui était un Must du voyage.
Pour finir, et parfaitement imprévues, les grandes fresques murales du secteur Gambetta à Nîmes ont alimenté considérablement l'appareil photo. Et cela valait la peine, surtout après toutes ces visites d'institutions culturelles, patrimoniales et très légitimes, un vent d'art underground était bienvenu, autour du Spot, tiers-lieu hybride et dynamique, comme il s'appelle lui-même.
Côté Var, Collobrières, au cœur du Massif des Maures était le pied-à-terre choisi tant cet endroit est attachant, et à ce titre déjà connu. De là, Hyères et la villa Noailles, et Toulon et son Musée national de la Marine étaient faciles à rejoindre.