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dimanche 6 janvier 2013

Art inconnu



Au fil des pérégrinations nord-américaines, on avait mis de côté quelques illustrations du même style qui avaient frappé l'oeil et l'esprit, sans avoir rien mémorisé de l'auteur. Elles évoquaient parfaitement le dépouillement des espaces du Grand Nord, dans le style de l'art des Inus, dont on a déjà parlé ici à plusieurs reprises. Il était temps de regarder de plus près.

En fait, ces oeuvres si reconnaissables émanaient tous du même auteur : Lawren Stewart Harris, canadien anglophone du début du XXème siècle et qui n'a rien d'un Inuit. Et pourtant, son art doit évidemment beaucoup à ce sens extrême du dépouillement, de l'économie d'effets et de moyens que les conditions de vie au delà d'une certaine latitude imposent.

Il est surprenant qu'un artiste qui ne quitta jamais vraiment la civilisation industrialisée et la société des hommes ait pu traduire si bien le dénuement, la rudesse mais aussi la grande beauté des paysages nordiques. Dont acte.

Pour plus d'éléments, on pourra visiter ce site très intéressant, Art Inconnu, qui, comme son nom l'indique, recense les artistes et les oeuvres méconnues, même si un des derniers tableaux de Harris mis en vente, semble-t-il, a été reconnu à une valeur inattendue. C'est Baffin Island, le dernier tableau reproduit ci-dessous.







mercredi 12 décembre 2012

Grands lacs 2012 : bouclage




Que de découvertes, d'observations, d'expériences et de contacts au cours de ces quatre semaines de vadrouille autour de l'immense zone des Grands Lacs, qui couvre une zone grande comme la distance de Bordeaux à Hanovre. On en aura côtoyé quatre sur les cinq, de ces Lacs, qui furent, avec tout le réseau hydrographique qui en est issu, le moyen de pénétration privilégié de ces vastes espaces naturels inconnus par l'homme européen.

Des similitudes : vastitude des espaces, larges ouvertures sur ces véritables mers intérieures dont on n'aperçoit pas le terme, circulation nautique intense de toute nature : loisirs, industrie, commerce... 

Des différences, et principalement celles qui tiennent à la frontière entre le Canada et les Etats Unis. Deux conceptions très différentes du "faire société", et comme le sentiment qu'un des côtés est comme plus humain et plus respectueux que l'autre, tant pour l'homme que pour son environnement naturel. Je vous laisse deviner lequel.

samedi 1 décembre 2012

Hopper : back to Paris


Formidable exposition enfin visitée, qui présente une partie très importante du travail de Hopper, dont il a été question à plusieurs reprises déjà sur le blog : ici et ici notamment.

 Et on comprend tout, ou au moins les ressorts essentiels de son oeuvre, si américaine, mais pourtant nourrie du contact de la peinture européenne, classique aussi bien qu'impressionniste. Comme il l'affirme lui même, il lui a fallu du temps pour se dépouiller de cette grande culture picturale européenne et française en particulier qu'il avait accumulée au cours d'une formation, puis d'une vie professionnelle et personnelle tout entières tournées vers la représentation graphique sous toutes ses formes, car c'était aussi un grand professionnel de son art.

L'oeuvre est au final bluffante. Hopper fonde un courant artistique à lui tout seul, immédiatement reconnaissable par son dépouillement, la qualité et les coloris de ses compositions.



L'exposition du Grand Palais nous met en présence pour la première fois avec tout cela : photos l'ayant inspiré, aquarelles et gravures de sa production, et un très grand nombre de ses belles toiles, que l'on peut enfin approcher en quantité. Aucune d'entre elles ne se trouve en France, quelques unes ont atterri à Madrid. Toutes les autres n'ont pas quitté les Etats-Unis, ce qui donne aussi du prix à cette production.

 Elle nous met en contact aussi avec un public qui n'a de cesse de projeter ses états d'âmes sur ces toiles, comme au cinéma. Cela parait toujours un peu dérisoire, car les personnages de gouache supports de cette projection n'en peuvent mais, et aucun des visiteurs ou des guides n'était avec Hopper quand il les a inventés.

Cela signifie pourtant une chose importante : Hopper, qui a fait ses armes au XIX° siècle et a traversé toute la moitié du XX° jusqu'à la fin des années soixante, parle désormais à tous et l'universel humain est en lui.

On retiendra quelques ressources intéressantes, en dehors du site de l'exposition elle-même. D'abord cette visite guidée bien faite et bien complète, qui en restitue bien le parcours et l'esprit. Ensuite, cette série de lectures de tableaux si on aime le genre. Enfin, cette banale recherche Google qui fait éclater au yeux toute sa production d'un seul coup à l'écran.

Le tableau au début de ce message est un de ses grands premiers (1914), et ceux figurant en bas sont deux de ses derniers (1963 et 1965) .



samedi 17 novembre 2012

Un tour du côté des Grands Lacs (6) : Pennsylvanie




Etat historique des Etats Unis reliant le lac Erie et la Côte Est tout près de New York City, plus grand qu'une région française, la Pennsylvanie est l'Etat de Philadelphie, un des berceaux de la démocratie américaine, et celui, à l'autre bout, de Pittsburgh, la ville du verre et de l'acier. 

C'est aussi l'Etat des communautés Amish qui surprennent l'automobiliste au coin des routes de campagne avec leurs petites charettes à cheval noires. Mais aussi l'Etat que les trappeurs venus de la nouvelle France ont parcouru en tout sens, laissant pas mal de dénominations topographiques et de pierres tombales aux noms bien français derrière eux.

C'est aussi l'Etat d'un certain Andy Wharhol, né à Pittburgh et qui lui est resté très attaché, la ville disposant maintenant d'un beau musée qui lui est dédié.

Mais on trouve aussi en Pennsylvanie ces petites villes de l'Amérique profonde, dont les habitations sont trop souvent vides d'habitants parce que saisies par les banques, pendant que des ribambelles de mobil-home et caravanes colonisent les abords des routes secondaires. Et puis ces forêts interminables et impénétables le long des autoroutes qui traversent les Appalaches et qui ont donné son nom à l'Etat.

Bref, un échantillonnage complet de l'est des Etats Unis.

Les images sont prises au Musée Andy Wharhol de Pittsburgh,  et à Meadville, qui est un petit peu de l'Amérique profonde et authentique dans laquelle on a plaisir à se fondre, comme si l'on était chez soi, et dont on ne se sent pas vraiment très éloigné





mardi 13 novembre 2012

Un tour du côté des Grands Lacs (5) : Toledo, Museum of Arts



Etape sur le long parcours entre Illinois et Pennsylvanie, Toledo, Ohio. Et visite avec un connaisseur de ce magnifique musée, dont la qualité des collections est étonnante. Toledo est une des capitales du travail du verre aux Etats Unis, dans ce secteur industriel du pays. Certes, cette industrie n'est plus ce qu'elle fut, mais les richesses accumulées ont au moins permis, au fil du temps, de constituer une formidable collection d'art européen formidablement conservée. 

Mais cette collection continue de s'agrandir puisque le musée venait d'acquérir les deux petits Chardin du 8° rang de photos ci-dessous. OOups, un musée capable d'acheter deux Chardin !!? Et bien oui, c'est bien à Toledo, Ohio...





samedi 10 novembre 2012

Un tour du côté des Grands Lacs (4) : l'Art Institute of Chicago




C'était une des raisons majeures de visiter Chicago : le célébrissime et cultissime Art Institute y regorge de richesses picturales. On y trouve notamment une collection d'impressionnistes qui n'a d'égale que celle du Musée d'Orsay. D'ailleurs, si on fréquente un peu les nombreux musées du nouveau monde, on ne peut qu'être frappé par la quantité e tableaux impressionnistes qu'on y trouve, même dans les plus petits établissements.

C'est qu'à l'époque où les peintres impressionnistes peignaient et peinaient tant à vendre leurs tableaux aux Européens, alors bien plus portés sur les peintres pompiers ou néo-classiques, les riches américains visitant l'Europe leur achetaient des toiles à tour de bras et sans compter. Ce n'était pas si cher.

Plus grande ouverture à la nouveauté ? Moindre sensibilité au poids des traditions picturales ? Sans doute. Toujours est-il que le résultat est là : aux USA on croise partout Van Gogh, Renoir, Monet, et tant d'autres. 

Alors pour Chicago, évidemment, on imagine sans peine ce que les magnats de l'industrie en goguette à Paris ont pu rafler à l'époque. 

Mais on trouve aussi à l'Art Institute une grande collection d'oeuvres américaines contemporaines : Hopper, O'Keefe, Wharhol... et un magnifique ensemble surréaliste et cubiste, sans même parler des tableaux européens anciens et de la collection d'art amérindien. Vermeer, Chardin, De Witt sont aussi présents, et très bien représentés.

Petit mot supplémentaire : toutes les toiles sont  impeccables, comme neuves, magnifiquement conservées et restaurées, à l'évidence.

Bref, l'Art Institute est un univers complet à soi tout seul, but de voyage majeur qu'il faut prendre le temps de parcourir et déguster, comme la disposition des espaces, les services offerts, la qualité des lieux, l'ambiance détendue et aimable qui y règne (par contraste avec la Ville environnante) y invitent très volontiers. Un Must.






lundi 5 novembre 2012

Un tour du côté des Grands Lacs (2) : Toronto




Toronto agglomère autour d'elle 5.5 Millions d'habitants, soit  un peu plus de 16% de la population canadienne. C'est à l'évidence la rivale anglophone de Montréal, dont l'agglomération compte quand même près de deux millions d'habitants en moins.

En bon francophone, on s'attendait donc à touver à Toronto une ville Nord-américaine de type US, sans plus. Et bien, ce n'est pas tout à fait cela. Certes, Toronto est une grande capitale économique, au coeur du système d'échange des Grands Lacs et dans l'orbite directe des géantes US que sont Chicago et Detroit. Business is Business. 

Cependant, était-ce l'effet de la saison estivale et de la belle chaleur qu'on y a trouvé, l'ambiance de cette ville paraît totalement en décalage. En quelques mots, Toronto est une ville tolérante, ouverte, facile à vivre, et dont la convivialité - version anglaise - n'est pas sans rappeler celle éprouvée à Montréal, le même côté écolo en prime.

Nous sommes donc peut-être là sur une caractéristique bien canadienne, dont on  a pu mesurer l'originalité quelques jours après par contraste, en arrivant à Chicago.

Evidemment le poids de l'immigration, comme a peu près partout au Canada, force les mentalités : comment être raciste ici ? C'est juste impossible, compte tenu de la diversité des origines de la population, qui se marque, comme on verra dans les photos, par certains quartiers bien identifiés. Mais après tout, comme dans le grand voisin américain, cette "mosaïque multiethnique" pourrait être animée par une grande violence entre communautés, et une répartition des fonctions sociales confinant à la ségrégation. Pourquoi n'est-ce pas le cas ?

Faut-il valider l'hypothèse que le puissant système social d'intégration canadien, fondé sur l'éducation des populations et leur prise en charge sanitaire et sociale (Toutes les Provinces du Canada disposent d'un système d'assurance santé universel) a une telle efficacité ? Si c'était le cas, on pourrait peut-être même en conclure que l'action politique est elle-même efficace, pourvu d'énoncer et de défendre clairement ses objectifs, y inclus dans un pays qui se trouve au coeur du grand chaudron capitalistique... Tiens tiens, si on avait cru qu'une étape à Toronto aurait pu nous ramener à ces fondamentaux !

Les images sont prises au centre ville, à partir de la tour CN et ses abords, dans les quartiers de Chinatown et "Greektown" et dans le "Village",  dont la gaypride de 3 jours est mondialement connue.




dimanche 30 septembre 2012

Premières Nations, art amérindien



Norval Morrisseau a beau avoir un nom à consonance francophone, il est ontarien et surtout anishinaabe, c'est à dire originaire des "Premières Nations" comme on dit en bon français très politiquement correct au Canada. 

Et c'est un grand artiste.

Son art n'est pas celui du Grand Nord canadien, dont on a déjà parlé ici, si fascinant de dépouillement, de pastels à peine nuancés, de justesse d'observation. Mais on en sent très nettement l'inspiration... à la couleur près. La plupart des toiles de Norval Morrisseau sont bigarrées, les couleurs y explosent, mais elles s'appuient sur une esthétique très proche de l'art inu : thèmes animaux, récits mythiques et naturels.

Du coup, cette abondance et intensité de couleur n'est pas sans rappeler l'art précolombien, évoqué sur le blog également

Entre le pays des Inus, dont Morisseau utilise l'alphabet pour signer ses tableaux et celui des Incas, l'Ontario.



 



 

samedi 15 septembre 2012

Les couleurs d'Andy



Capitale américaine de l'acier et du verre, Cité capitaliste en diable, Pittsburgh a vu naître Andrew Warhola, devenu Andy Warhol, issu d'une famille ouvrière ruthène venue d'un territoire se situant actuellement en Slovaquie... Ouf, quel raccourci de l'histoire du début du XX° siècle !

Le monde entier voulait Andy Warhol, mais ses racines étaient pour lui essentielles. Sa ville natale est donc tout naturellement le siège de la plus grande collection de ses oeuvres, dont la visite permet très vite et très largement de s'éloigner des clichés habituels sur l'artiste, à l'image un peu dilettante, futile, voire dérisoire.

Andy Warhol n'a pas que peint des Maryline, Liz Taylor, Jackie Kennedy ou des boites de conserve. Il fut aussi éditeur, journaliste, vidéaste expérimental, auteur de magazines télévisés et de reportages, grand photographe de célébrités... Ses portraits de stars sont nombreux et talentueux, bien avant qu'il ne les duplique en grands formats bigarrés.  

Les amateurs d'histoire immédiate pourront aussi explorer ses Time capsules, dans lesquels il capturait les objets du quotidien pour les livrer au souvenir futur.

Il fut aussi mystique chrétien et victime d'une grave tentative d'assassinat, qui n'a pas manqué de lui inspirer de grandes variations sur l'image des armes ou des têtes de mort, assurément moins connues que ses célébrités sérigraphiées.




Mais il fut d'abord un immense coloriste, sans doute un des plus grands de l'histoire esthétique.

Alors, regardons ses couleurs, et si possible en version originale. Car les affichages informatiques forcément les distordent en leur faisant perdre les précieuses nuances dont la recherche était à l'évidence une partie si importante de son travail...

Toutes les oeuvres pauvrement reproduites dans ce message se trouvent à Pittsburgh, sauf le Mao, qui est à Chicago.

Enfin, les amis du Grand Est retiendront qu'une grande Marylin et une Campbell Soup, à ne pas manquer, sont visibles à Epinal (Musée départemental d'Art ancien et contemporain). Qui l'eut cru ? 






lundi 3 septembre 2012

Sélection 2012



La sélection 2012 est enfin en ligne... 272 images d'un coup, qui nous mènent, au fil de la Meuse, de l'Ill, du Saint Laurent, ou des Grands Lacs américains, vers notre lot d'endroits mémorables, privilégiés, exceptionnels ou tout simplement conviviaux et accueillants...

Bonnes visites.
et ne manquez pas les panoramas ici




lundi 30 juillet 2012

Roy Lichtenstein, inconnu et célèbre


Qui en France serait capable de citer le nom de Roy Lichtenstein

Peu de monde, probablement. Infiniment plus nombreux pourtant sont ceux qui ont vu une des ses oeuvres, sur quelque support que ce soit, la plupart du temps en dehors d'un musée, car aucune de ses toiles ne se trouve officiellement dans un musée français.

Trait significatif du pop-art, les thèmes illustrés par Lichtenstein paraissent accessibles à tous, simplissimes voire simplets. Si on y regarde de plus près, c'est un peu plus compliqué. Car comment interroger exactement un tableau parodiant évidemment la bande-dessinée ou la présentation publicitaire d'un objet, mais de manière non linéaire, en grand format et, littéralement, sans queue ni tête ?

Lichtenstein est une espèce de sauveteur : comment, dans une société d'hyperconsommation d'où la dimension esthétique n'est envisagée qu'en relation à des objets qu'ils s'agit de vendre, et c'est tout, en extraire une substance artistique qui puisse être mise à la disposition de tous ?

Un de ses dernières réalisations fut un logo pour le mouvement "Pro-choice", mouvement US pour la liberté de l'avortement. Mais c'est une autre histoire.

Bizarrement, alors que Lichtenstein a fait plusieurs séjour en France et qu'il avait appris le Français, il semble que ce soient les musées de langue allemande qui ont particulièrement choisi d'exposer l'artiste. 


On trouve de ses oeuvres à Cologne, Aix la Chapelle, Bâle et Vienne. Pour la France, il faudra attendre. En attendant, le Chicago Art Institute présente une rétrospective d'où sont extraites les toiles illustrant ce message.