Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
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mercredi 12 décembre 2012

Grands lacs 2012 : bouclage




Que de découvertes, d'observations, d'expériences et de contacts au cours de ces quatre semaines de vadrouille autour de l'immense zone des Grands Lacs, qui couvre une zone grande comme la distance de Bordeaux à Hanovre. On en aura côtoyé quatre sur les cinq, de ces Lacs, qui furent, avec tout le réseau hydrographique qui en est issu, le moyen de pénétration privilégié de ces vastes espaces naturels inconnus par l'homme européen.

Des similitudes : vastitude des espaces, larges ouvertures sur ces véritables mers intérieures dont on n'aperçoit pas le terme, circulation nautique intense de toute nature : loisirs, industrie, commerce... 

Des différences, et principalement celles qui tiennent à la frontière entre le Canada et les Etats Unis. Deux conceptions très différentes du "faire société", et comme le sentiment qu'un des côtés est comme plus humain et plus respectueux que l'autre, tant pour l'homme que pour son environnement naturel. Je vous laisse deviner lequel.

lundi 19 novembre 2012

Un tour du côté des Grands Lacs (7) : Lac Ontario et Pays des 1000 îles



 Itinéraire de liaison entre Pennsylvanie et Québec via l'Etat de New York et l'Ontario, nous suivons le lac Ontario dont on peut mesurer pleinement l'étendue : ses rives sont en tout point comparables à celles d'une belle mer, la marée et le sel en moins quand même.

Et puis, juste à la frontière entre les deux pays, cette merveilleuse découverte : un pays sur-réel, immense, tout entier composé d'eau, d'îles et d'arbres. Une espèce d'Amazonie d'Amérique du Nord inattendue, sauvage, complexe, qu'on du affronter les premiers colons, on se demande bien comment, dans leurs petits canoës .. Bienvenue au Pays des 1 000 îles, mais les guides touristiques disent qu'il y en a plus !

De ce galimatias humide et inhospitalier sort le grand St Laurent. Nous sommes à 1 000 km de l'Atlantique Nord. 

Les images sont prises à Sodus Point et Watertown - la Ville de l'eau, dans l'Etat de New York, puis à partir de la Tour panoramique déserte, en plein juillet, qui se trouve juste après la frontière côté Canada.





dimanche 7 octobre 2012

Strasbourg, sérieuse, intelligente et humaine




Ce beau week-end du début de printemps fut l'occasion rêvée, pas vraiment préméditée, d'une redécouverte complète de la ville. Redécouverte souhaitée et salutaire de cette cité multiculturelle qu'on a connu depuis si longtemps, et qui a su, avec constance, sérénité et solidité, se perpétuer tout en se rénovant de manière considérable. Rénovation à l'évidence fondée sur une vision moderne, écologique, respectueuse et humaine dont on peut expérimenter à chaque instant les résultats concrets, pourvu de renoncer à tout déplacement en automobile pour préférer, au choix, la promenade à pied, les longs parcours à vélo ou les raccourcis tout en confort et silence offerts par le magnifique tramway.

Fondée aussi sur pas mal d'argent public... mais quand il est aussi intelligemment utilisé, où est le problème ?





jeudi 20 octobre 2011

Le pays de Jeanne



Le cas Jeanne d'Arc est un des mieux documenté de l'histoire de France, grâce notamment aux minutes minutieuses de son procès, qui citent abondamment ses propres paroles quasiment mot à mot. Et l'on sait beaucoup de choses sur la jeune fille et sa famille. Elle n'était pas bergère, sa famille n'était pas tout à fait pauvre, mais certainement elle habitait Domrémy, zone frontière de l'époque entre la Bourgogne pro-anglaise, la Lorraine, qui ne sera pas française avant longtemps, et les territoires acquis au Roi de France. 


Malgré cela, personne n'est capable d'expliquer exactement comment les notables de Vaucouleurs, la ville voisine, l'ont trouvée assez crédible - à 16 ans, au début du XV° siècle ! - pour l'armer et lui permettre de rejoindre la cour et se faire connaître de Charles VII. Pas plus qu'on ne sait pourquoi le Roi de France - paut-on imaginer vraiment, de nos jours, ce qu'il représentait pour le simple sujet - lui accorda sa confiance, à elle qui n'était rien.

Le paysage de Domrémy comtemplé à partir de la basilique et les hauteurs de Vaucouleurs ont gardé quelque chose de ce mystère de l'inspiration johannique. Lieux mythiques, inspirés, un peu surnaturels. Dans un monde totalement démythifié, cette respiration compte. Merci, Jeanne.

On mentionnera, parce qu'il en vaut la peine, le centre johannique au centre du Village, tout près de la maison familiale, excellement bien fait dans sa mise en scène des acteurs et de la culture de l'époque. Car expliquer la guerre de Cent ans à tout un chacun, de manière claire et accessible à tous, est un sacré défi ! 

jeudi 2 juin 2011

Frontière




Le blog a déjà fait état d'un goût immodéré pour les zones frontières, les marges et les marches.

A l'approche d'un nouveau voyage transatlantique, une expérience toute particulière de 2003 mérite sans doute quelques mots ici.

Voiture immatriculée dans la Belle Province Je me souviens - Québec, direction les Etats Unis entre lac Erié et Ontario. L'ambiance entre les Etats Unis et la France n'est pas bonne. Le Président Bush incrimine le gouvernement français pour son non engagement en Irak à longueur de médias. Des chicayas de la part des autorités d'immigration à la frontière US sont à craindre : ce n'était pas rare dans l'ambiance de l'époque, plusieurs incidents avaient été rapportés.



La voiture s'arrête à la grande barrière autoroutière qui filtre le trafic entre les deux pays, mais hélas, en mordant largement sur la bande blanche. Un agent d'immigration sort de sa boite : Monsieur, aux Etats-Unis, nous avons l'habitude de nous arrêter au STOP, en américain évidemment. Bingo, ça commence bien. Arrêtez vous un peu plus loin à droite, entrez dans les locaux et attendez, on vous appellera. Mais donnez-moi votre passeport en attendant.

OOups ! Privé de passeport à la frontière d'un pays qui se considère en état de siège, c'est comme être tout nu dans un immense terrain vague sans pouvoir en sortir.

On gare, on entre, on attend dans une petite pièce glauque au mobilier rare et avachi, par ailleurs mobilisé par  toute l'Afrique : Mozambicains, Marocains, Guinéens... et même Allemands en vadrouille.



Une porte vitrée vers l'intérieur laisse voir trois officiers d'immigration en grand uniforme assis à leur bureau, occupés à consulter de volumineux listings informatiques, à pianoter sur leurs ordinateurs, sans aucun contact visuel avec les pauvres humains non-US coincés dans le sas d'accès. Une grande mention sérigraphiée sur la porte prévient : Attendez qu'on vous appelle pour entrer. OK, on va attendre qu'on appelle.

L'Allemagne est délivrée, puis le Maroc - un gars sympa, francophone évidemment, avec lequel on a pu tuer quelques minutes en échangeant ses impressions : compte tenu de son origine, il craignait d'être refoulé, tout simplement - puis la Guinée, et pour finir même le Mozambique, remplacés bien sûr au fur et à mesure par des homologues tout aussi lointains. Quelques quarts d'heures s'empilent. Inquiétude pour la France, que j'avais l'honneur de représenter dans ce cagibi ce jour-là.

Tendant le cou pour observer l'intérieur au delà de la porte vitrée, on observe un passeport européen stagnant au coin du bureau de l'officier manifestement le plus gradé, donc le chef, tronant au milieu des autres.

Re-OOuppps Que se passe-t-il ? Est-ce au discours de M de Villepin à l'ONU contre la guerre d'Irak que je vais devoir de honteusement faire demi-tour vers mes pénates provisoires des Laurentides, après tout bien plus hospitalières pour les Frenchies dans la période.

Toujours aucun contact visuel possible avec le patron de l'immigration locale. Prenant mon courage à deux mains, je passe la porte lentement, m'approche de son bureau à pas comptés en me courbant au moins autant que devant l'Empereur de Chine, balbutiant, tremblant, Excusez moi de m'excuser, j'ai peut être été appelé, mais peut-être je ne l'ai pas entendu. Gasp.


Pas de réaction immédiate du colosse. C'est costaud, un américain en grand uniforme. Après trois secondes d'éternité, toujours sans aucun contact visuel, il attrape ce qui était bien mon passeport au coin de son bureau, l'ouvre lentement, et commence à pianoter sur son ordinateur pour y entrer je suppose mes humbles coordonnées françaises.

Enfin une question sort de sa bouche, et enfin ses yeux - par définition suspicieux - se fixent dans les miens. En américain :
Monsieur, vous êtes bien né à Vitry-le-François, France ? 
- Oui, Monsieur, je suis bien né à Vitry le François, France.
- (Toujours en américain) Monsieur, me croiriez vous si je vous dis que moi-aussi, je suis né à Vitry-le-François ?
- (En pauvre américain pour moi) Non, Monsieur, je ne vous croirais pas, personne ici ne connaît Vitry-le-François, c'est une petite ville de 18 000 habitants dans l'est de la France.



Et notre chef  local de l'immigration de passer alors dans un français parfait : Monsieur, je suis né à Vitry-le-François dix-huit mois après vous !

 Éclat de rire général, Bienvenue aux Etats Unis d'Amérique, je vous présente à mes collègues, je vous offre le café... Ouf !

Mon interlocuteur était bien né dans la même ville que moi, à 6 182 km de là, d'un père GI et d'une mère française, parlant parfaitement le français, jusque dans les noms de tous les patelins alentours de mon petit coin de Champagne, donc certains ont des prononciations fort différentes de leur graphie. Nous avons causé du pays, échangé les adresses, et voilà.

Bien sûr tout ce qui précède est authentique. Comprenne qui pourra, mais hasard et raison ne jouent pas dans la même cour.

lundi 14 février 2011

Florilège identitaire (1) : les cartes


On a déjà fait savoir ici à quel point la Belgique et ses habitants nous étaient chers au coeur. La crise politique sans fin ni issue prévisible qui agite le pays, depuis 246 jours sans gouvernement aujourd'hui, est l'occasion de présenter un petit florilège identitaire... Courage, courage, l'oignon fait la soupe !

Tout d'abord, la Belgique n'est pas seule à avoir ses problèmes identitaires... 

La Belgique version "Israël"

La Belgique version "Bosnie"

Ensuite, qui dit que la France est LA solution pour la Wallonie ?

La preuve, voici une carte présentée récemment à l'écran par TF1... 
OOOuuups, Y a pas un problème ?!

Et souvenez vous, LA chance de la Belgique, c'est l'Europe

Une proposition de carte belge, où le territoire de Bruxelles est étendu à tout le pays

La place de la Belgique en Europe...

Et tant qu'il y aura une famille royale pour défendre l'unité du pays, la Belgique restera la Belgique, non ?

Sac à main REELLEMENT porté un jour par une altesse royale belge

Ah oui, j'ai aussi quelques clips typico-belges sous le coude... ce sera pour un prochain message...

samedi 12 juin 2010

Le meilleur du meilleur de la Télé : BBC, Tropic of Cancer

Le blog avait déjà fait écho à la fantastique série de reportages sur l'océan Pacifique produite par la BBC en 2008. Mais il faut y revenir avec une autre mention remarquable pour une autre série de reportages, toujours produite par la télévision publique britannique et présentée par un globe trotter vedette, Simon Reeve.



Son look d'ado à peine vieilli ne doit pas faire illusion : Simon Reeve a déjà à son actif pas mal de reportages et de vécu journalistique, et tout particulièrement une enquête publiée à la fin des années 90 sur le premier attentat contre le World Trade Center, en 1993 et dans laquelle il mettait en évidence la personnalité d'un certain... Ousama Ben Laden. Pas mal vu.

...publié en 1998...

Revenons à la série Tropic of Cancer, puisque c'est son nom. Le principe est simple : voyager le long du tropique du cancer, d'est en ouest, en commençant par le Mexique et en finissant par Hawaï. La réalisation en revanche est beaucoup plus compliquée : Simon Reeve et son équipe doivent jongler avec les visas, les interdictions, les frontières closes, qu'il faut contourner longuement - comme pour arriver au Sahara occidental dans la partie habitée par les Saharaouis, de l'autre côté du mur construit par le Maroc en plein désert - ou qu'il faut carrément transgresser en toute illégalité, quand il passe en Birmanie, ou encore carrément impossible à franchir sans gros ennuis, comme la frontière chinoise, qui lui fut fermée sans espoir de recours.

C'est que Simon Reeve dispose de qualités tout à fait particulières qui le rendent assez vite persona non grata pour les officiels : un sens aigu de l'injustice et une capacité de réaction à la destruction de la planète.

Au Mexique, il montre une mine géante à ciel ouvert creusée par une société canadienne... juste à côté d'un village ancien, au risque de l'engloutir pour de vrai. Au paradis pour touristes que sont les Bahamas, il trouve le moyen d'approcher les immigrés haïtiens qui en sont les véritables parias et y vivent, eux, dans des conditions épouvantables... 

Au Maroc, il n'a de cesse de nouer le contact avec les représentants des institutions saharaouies pour illustrer ce qu'est, concrètement; la domination et la séparation d'un pays et d'un peuple en deux. Tout y passe, tout au long du voyage : la perte de la culture nubienne en haute Egypte, noyée sous la modernité du barrage d'Assouan, les conditions de vie esclavagistes faites aux travailleurs immigrés du sous continent indien et qui construisent Dubaï dans l'ignorance de tout droit social, les ravages de la mousson en Inde, compte tenu du réchauffement climatique...


Au Bangladesh, il filme, concrètement, ce qu'est la vie d'un enfant de 5 ans, employé d'une verrerie, mort de fatigue, exposé à tous les dangers du feu, des brulures, de la chaleur intense... Ouf, on ne sort pas indemne de ces reportages, traités pourtant avec un allant et une pêche d'enfer dont on sent que la motivation fondamentale est une formidable volonté de faire exploser au grand jour les injustices, les hypocrisies, le cynisme des Etats et des acteurs économiques mondiaux. Bref, les aspects les moins reluisants de notre monde. L'empathie en plus; ou, comme on disait autrefois, la sympathie humaine, manifestement non feinte.

Toujours accompagné d'un habitant du pays visité - mais sans mandat officiel, Simon Reeve expose la réalité, ses causes, et la perception qu'il en constate localement. Un espèce de jeune Michael Moore dont le pays serait le monde entier.

Simon Reeve avait déjà proposé sur la BBC une série de reportages sur le même principe en 2006, en suivant l'équateur, puis en  2008, en suivant le tropique du Capricorne.En 2003 déjà, il avait aussi mis en oeuvre une série de reportages sur les pays d'Asie centrale drôlement intitulée Meet the stans (rencontre avec les -stans) et en 2005, une série sur les pays qui n'existent pas (Places That don't exist), du genre Transnistrie, Ossétie du sud, Nagorny Karabach. Un gars plutôt intéressant, non ?

Le meilleur du meilleur de la télé, à visionner à partir d'internet bien sûr en attendant... A quand sur une chaîne française ?

Voir ci dessous quelques extraits.

dimanche 15 novembre 2009

Frontières


Et puisque nous parlons de frontières ces temps-ci, voici quelques images du photographe Nicolas Fussler, remarquée récemment dans une exposition. J'ai en effet exactement le même goût pour les lieux indéfinis, comme entre deux, pour les marches, comme on a déjà vu sur le blog. Lui photographie les postes frontières, et pourquoi pas ?

On se reportera à son site internet pour pouvoir regarder l'ensemble et identifier les lieux. Le blog reviendra sur les frontières bientôt, car son auteur dispose d'un stock d'images sur le même thème.