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samedi 2 mai 2009

Malaise dans la civilisation : l'exposition "Our Body"


Cette couverture de l'Officiel des Spectacles, redoublée par l'intense campagne d'affichage faite à Paris en février dernier, m'a fait frémir, sachant que l'exposition en question mettait en scène macabre de vrais cadavres humains en affirmant bien haut un alibi scientifico-éducatif.

Mais l'éducation a-t-elle besoin de cadavres humains pour se faire ? Et pourquoi tous les lieux d'exposition à vocation scientifique ont-ils refusé d'accueillir l'exposition ? Qu'est-ce que cette exposition apprend donc qu'on ne pourrait voir sur des modèles anatomiques que l'on sait depuis longtemps parfaitement reproduire ?

Cette exposition crée le malaise à n'en pas douter : malaise moral, malaise anthropologique... Qu'elle soit initiée par la Chine laisse à penser : et s'il s'agissait d'envoyer un signal à l'occident ? Voyez, la vie humaine n'est pas si précieuse, pour qu'on puisse ainsi exhiber la mort de l'être humain.

L'insistance des organisateurs sur le fait qu'il s'agit de vrais corps est d'ailleurs fort suspecte de tendre à éveiller une curiosité malsaine qui coute d'ailleurs assez cher : 15,50 €, qui dit mieux !

Et, pour finir, accepterions nous que le corps de nos parents, nos grand-parents, nos proches, soient ainsi exhibés ? Et pourquoi exposer des êtres chinois mais néanmoins humains serait-il moins problématique ? N'y-aurait-il pas un peu de racisme à le penser ?

A défaut d'avoir pu justifier la provenance des corps, les organisateurs ont du fermer l'exposition. Tant mieux.

dimanche 19 avril 2009

Un image inversée du pouvoir

Image tirée de l'actualité de ce mois d'avril : le samedi 4, pendant que les grands de ce monde conversaient à Strasbourg au sommet de l'OTAN, que faisaient leur épouses ?

Voici la réponse en image...


... elles visitaient donc la cathédrale en compagnie des ambassadeurs du Tout Puissant sur terre.

Cherchez l'erreur : le monsieur à cravate en quatrième position à partir de la gauche est Monsieur Joachim Sauer, universitaire allemand de renom et grand chimiste de son état. Mais que fait donc Monsieur Sauer sur cette photo ?

Et oui, il est aussi accessoirement le deuxième époux d'Angela Kasner, qui épousa en premières noces Monsieur Ulrich Merkel dont elle garda le nom de famille après son divorce.

Ce qui n'empêcha pas notre Président - heureusement absent de la photo, compte tenu de la taille des sujets photographiés - d'appeler Joachim Sauer "Monsieur Merkel" lors d'une manifestation tout ce qu'il y a de plus officiel :


Passons, il n'est plus à une gaffe près, qui dénote quand même une méconnaissance grave de ses interlocuteurs - mais au moins il pourrait les réserver aux Français sans en incommoder les Allemands, qui n'ont rien fait pour cela, eux.

Nous voici en tout cas en présence d'une espèce d'image inversée du pouvoir, certes impossible il y a un siècle, mais les progrès de la parité paraissent si lents, quand on sait que la première femme premier ministre de l'ère contemporaine est arrivée au pouvoir le 20 juillet 1960.

Revenons au 4 avril à Strasbourg. Et que faisaient les journalistes ? Dans l'impossibilité d'entrer dans le périmètre sacré des excellences, ils prenaient quelques clichés dans les rues avoisinantes... Une autre image inversée du pouvoir, en somme.


Et sinon, quelques autres aperçus de l'actualité de la semaine suivante, respectivement de Thaïlande, Moldavie, Grande-Bretagne et Madagascar (toutes photos AFP) ...


Une semaine ordinaire dans le monde, somme toute...

dimanche 15 février 2009

Les Suisses ne sont pas des marrants...

...et surtout la police suisse, qui ne plaisante pas avec les substances illicites et ne recule devant rien pour accomplir sa mission.

Les familiers de Google Earth peuvent télécharger
le repère correspondant (fichier .kmz) en cliquant ici

Cette petite photo aérienne repiquée sur Google Earth, qui représente un champ de cannabis dissimulé au milieu d'un champ de maïs près du lac de Constance en témoigne. Agriculteurs, couvrez vous !

mardi 3 février 2009

Puits de science...

Nous vivons quand même une époque formidable à certains égards.

Question pour les nostalgiques de leur vie étudiante, pour les érudits passionnés de tout et quelques autres : où peut-on gratuitement mettre à jour ses connaissances sur les hominidés anciens, la question de la Palestine à partir de 1967 ou encore le culte des sources et des eaux dans le monde romain ?

Où peut-on trouver des portraits d'Isabelle la Catholique, de Montezuma ou de Cortès, juste pour actualiser ses idées sur la conquête du nouveau monde ?


Réponse : sur les podcasts du Collège de France d'une part, sur les émissions de Canal Académie d'autre part. Tout s'enregistre dans l'ordinateur, un baladeur numérique ou une clef USB, et tout peut s'écouter ici ou là. Magique.

Les grandes leçons du collège de France, d'une heure à chaque fois, chaque cycle en proposant une ou deux dizaines, sont plutôt exigeantes, mais elles en valent évidemment la peine, car elles proposent comme toujours le meilleur des connaissances dans chaque thème étudié.

Comparativement, les émissions de Canal Académie sont plus légères - en durée et en densité - mais elles remplissent bien leur rôle : faire un point synthétique, actuel, clair d'un personnage, d'un livre, d'une thématique. Un petit reproche : quelques intervenants développent leurs thèmes et leurs analyses d'une manière un peu droitière : il est difficile d'éviter le parti-pris, même subtil, en histoire. Le partenariat avec le Figaro Magazine explique peut-être cela...

Alors bien sûr le temps ne se multiplie pas. Alors bien sûr il faut faire des choix. Mais curieusement, TF1 ne me manque pas et les autres chaines de télévision, à quelques exceptions près, ne m'attirent plus. Je suis maintenant habitué à gérer mon programme télévisuel et radiophonique en quasi totalité, et à écouter ou regarder ce que je choisis, et non plus ce que l'on me propose, et qui souvent est décevant voire carrément débile, excusez du peu. Comme on dit, l'intelligence a des limites, mais la bêtise, la vulgarité, l'abrutissement, hélas non.

vendredi 30 janvier 2009

Cartes de voeux 2009 : année tristounette


On avait remarqué l'an dernier que les cartes de vœux institutionnelles avaient un air de famille. Même chose pour la livraison 2009, qui donne dans le minimalisme et la concision tout en mettant en valeur, souvent, le "9", comme si celui-ci marquait la fin d'un cycle, avec peu de mots voire aucun.

Voici quelques échantillons. La grande crise, les incertitudes du lendemain auraient-elles dissuadé de se souhaiter de bonnes choses, avec des vraies paroles, même pour un exercice convenu ?

mardi 13 janvier 2009

Pour une guerre é-co-no-mi-que


On a pas idée de quoi étaient capables ces généraux de la première guerre mondiale. De quoi alimenter des montagnes et des siècles d'antimilitarisme !

Non contents d'avoir envoyé en 1914 au front des centaines de milliers de jeunes gens en pantalon rouge sans même un casque se faire tirer comme des lapins, ils exigeaient en plus que la guerre soit économique.

En témoigne cette affiche incroyable retrouvée au hasard de quelques recherches conduites à l'occasion du 90° anniversaire de la "Der des der".



dimanche 14 décembre 2008

Folie des intégrales, la suite

Comme la sélection de lecture de la rentrée scolaire, la revue des propositions des éditeurs de musique pour la fin de l'année fait partie des rites culturels de notre société de surabondance pourtant en crise.

Que découvrons nous cette année ? Il fallait s'y attendre : une intégrale Haydn en rien moins que 150 CD et à "prix accessible" comme on dit, et par le même éditeur (néerlandais) que les autres intégrales à bas prix mais très crédibles (Mozart, Bach, Beethoven, mais aussi Brahms et Chopin), Brilliant Classics. C'est en effet le deuxième centenaire de la mort du compositeur en 2009.


Diablement tentant. Mais on l'avait déjà vu sur le blog, où trouver le temps de tout écouter ? Et encore ne s'agit-il que d'une première partie, il en reste autant à venir en 2010 et 2011, Haydn a été un musicien particulièrement prolifique.

En tout cas, il faudra expliquer le phénomène suivant : le rayon "classique" des grandes surfaces du disque fond à vue d'oeil, sans doute par défaut de clientèle. A ce rythme, sauf exception , ces rayons se résumeront à une simple étagère dans un couloir - c'est déjà le cas à certains endroits.

Pour autant, les éditeurs semblent éditer toujours plus, et notamment des intégrales complètes qui auraient couté des fortunes il y a une dizaine d'années et qui maintenant s'offrent entre 100 et 200 Euros... Quid ?

Indice d'une modification considérable de l'économie de ce secteur, le paradoxe s'explique aussi sans doute par l'irruption du classique sur internet, tant en ventes qu'en offre gratuite.

Un petit tour sur n'importe quel site de vidéo en ligne ou sur un des réseaux Peer to peer suffit à se rendre compte que les amateurs s'offrent maintenant les uns aux autres ce qu'ils ne trouvent plus ailleurs, ou ne peuvent plus s'offrir : de grandes interprétations, à comparer les unes aux autres - puisque gratuitement disponibles sans limites, de vastes intégrales, dans des formats sonores impeccables.

Mais qui nourrit encore cette poule aux oeufs d'or ??

dimanche 7 décembre 2008

Père Noël et Saint Nicolas


Père Noël et Saint Nicolas, c'est quasiment la même chose, non ? En tout cas, tout est bon, en ce début décembre, pour se faire des cadeaux merveilleux (Chacun ses sales goûts !). Et, au lieu d'œuvrer à ce blog, me voici plongé dans les délires baroques du grand siècle, dont voici juste un petit extrait.

Bon, j'y retourne maintenant : Le Grand Roy (prononcer "Roué" svp) n'attend pas !. Les esprits malicieux noteront au passage le bel exemple de flagornerie abyssale dont l'artiste était capable. Toute ressemblance avec des évènements contemporains serait purement fortuite car le pouvoir rend fou à toute époque, je le crains.


LA RENOMMÉE, SA SUITE,
LES RUMEURS ET LES BRUITS
Publions en tous lieux,
Du plus grand des Heros
La valeur triomphante.
Que la Terre et les Cieux
Retentissent du bruit
De sa gloire éclatante.
LA RENOMMÉE
C’est luy dont les Dieux ont fait choix
Pour combler le bonheur de l’Empire
François ;
En vain pour le troubler, tout s’unit,
tout conspire ;
C’est en vain que l’Envie a ligué tant de
Rois.
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
CHŒUR
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
LA RENOMMÉE
Il faut que partout on l’admire,
Parlons de ses vertus, racontons ses
exploits,
A peine y pourrons-nous suffi re,
Avec toutes nos voix.
CHŒUR
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
2
LA RENOMMÉE
Il faut le dire
Cent et cent fois.
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
3.
CHŒUR DES PEUPLES DES
CLIMATS GLACEZ
L’hyver qui nous tourmente
S’obstine à nous geler :
Nous ne sçaurions parler
Qu’avec une voix tremblante.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons.
Les frimats se répandent
Sur nos corps languissants ;
Le froid transit nos sens
Les plus durs rochers se fendent.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons.


Lully, Isis, extraits
Centre de musique baroque de Versailles



mardi 25 novembre 2008

Europe de la culture : Crack, Boum, Hue !


Le site Europeana, oeuvre de la Commission européenne largement initiée et poussée par les Française s'annonçait comme le challenger de Google en proposant à ses visiteurs un accès à les millions de documents issus de la culture européenne et dans toutes les langues : textes, objets, tableaux etc.

Mais voici ce qui était visible le jour même de son lancement, le 20 novembre.

Ya comme un problème : un site de taille européenne, donc mondiale, qui ne résiste pas à 10 millions de connections par heure soit moins de 3 000 par seconde)... et qui le fait savoir... in english only... Un peu de modestie ne ferait pas de mal au vieux continent, non ?

mardi 21 octobre 2008

Divertissement post-moderne

Dites le avec des Post-it ! Petit divertissement entièrement visuel et sans prétention aucune... et je vous jure qu'il ne s'agit pas de la dernière pub pour Sony...

dimanche 12 octobre 2008

Balade d'automne





Aujourd'hui, balade d'automne dans la grande forêt gauloise du pays de mes ancêtres dans une douceur d'octobre exceptionnelle : cela faisait longtemps ! Affinité évidente - comme héritée du fond des âges - avec ces futaies, ces odeurs, ces couleurs, ces sons.

A propos, pourquoi ne trouve-t-on pas le bruit des vagues ou le chant des oiseaux assourdissant ? Sans doute parce que notre espèce les a toujours entendus et que nous avons dans l'oreille les sons millénaires dont homo sapiens savait qu'ils n'étaient pas menaçants pour lui.





(photos prises aujourd'hui)

mercredi 8 octobre 2008

Grande crise : le dessin du jour

"Jamais je n'aurais du laisser le papillon de nuit essayer de prendre la barre"
(dessin de Will Dawbarn)

vendredi 26 septembre 2008

Mais où sont les bombes ?


Les ressources de Google Earth sont infinies, décidément, et on trouve des choses fort intéressantes pour la compréhension de notre histoire humaine quand on observe notre petite planète assez attentivement avec un outil aussi puissant. Il parait que Napoléon disait "la géographie, c'est la guerre". Google Earth lui donner parfaitement raison.

Ainsi des bombes nucléaires. On pourrait les croire disparues, à la casse, ou en voie de destruction. Et bien pas du tout : des petits malins patients et informés se sont d'abord mis à répertorier tous les endroits où des bombes nucléaires existent actuellement en Europe et aux USA pour en faire un calque "Google Earth" (fichier avec une extension .kmz) qu'on trouvera en téléchargement ici pour ceux qui se servent de Google Earth. Pour les autres, on ne peut que leur conseiller de s'y mettre, pourvu bien sûr d'avoir une connexion rapide.

Malheureusement, ni la France ni la Russie ne figurent sur ce calque, mais il fait déjà assez peur comme cela déjà.

Voici un petit aperçu


Quand aux explosions nucléaires, on imagine qu'en dehors de quelques essais dans les déserts des uns et des autres ou dans certains atolls paradisiaques, elles furent peu nombreuses, compte tenu des deux tests grandeur nature au Japon en 1945.

Que nenni : un autre calque Google Earth les répertorie par le menu. Impressionnant. Un petit échantillon ci-dessous respectivement en Sibérie, aux USA et dans certain atoll sous souveraineté de notre beau pays :


Et pour finir ce message un peu décalé, une grande scène d'anthologie qui fait toujours rire... mais un peu jaune.


samedi 30 août 2008

Rentrée littéraire : demandez le programme


On garde sans doute de son enfance le goût d'associer la rentrée aux livres : livres scolaires obligés, puis livres choisis pour le programme de lectures de l'année, que l'on suivra ou non du reste. Cette année, la coutume est respectée. Voici donc le programme de la rentrée 2008, fort éclectique, comme vous voyez, mais il en faut pour tous ses goûts, n'est-ce pas ?


dimanche 24 août 2008

Courage les filles, on va y arriver quand même !

Feuilletant l'internet de retour de vacances, je tombe sur ça :


Au secours : presque 90 ans après la mort de Rosa Luxembourg, plus d'un siècle après celle de Louise Michel (et encore, je n'invoque pas Louise Labbé, Marie Rabutin dite de Sévigné ou Olympe de Gouges), on croit rêver ou plutôt cauchemarder.

Je me méfie de la dramatisation du temps présent, mais quelquefois le sentiment diffus s'installe que la société régresse. Peut-être ou même sûrement un effet de l'âge...

dimanche 3 août 2008

Le Choc des générations

Petit point de situation sur les élections américaines en forme de clin d'œil tout droit sorti de l'International Herald Tribune.


Comme à l'habitude dans ce type de cartoon, on notera la finesse des détails : les chaussures impeccablement cirées du jeune Mac Cain, l'élégance d'Obama... Encore une fois, merci John, merci Nancy, de ces morceaux d'anthologie politique.

jeudi 24 juillet 2008

In-cor-ri-gi-bles !

Petit clin d'oeil aux amis belges. On pense bien à vous !!

Le pays où on arrive jamais ?

dimanche 6 juillet 2008

Pourquoi il devient urgent que je me désabonne du Nouvel Observateur

Profitant d'une offre avantageuse, j'avais cru bon souscrire un abonnement au Nouvel Observateur, espérant y trouver les clefs nécessaires à une meilleure compréhension de l'actualité, la plupart du temps survolées par les gazettes télévisées et autres.

Outre le fait que l'objectif n'est globalement pas au rendez-vous, voici la couverture que nous propose l'hebdomadaire dans sa livraison du 18 juin :

Ouvrons le magazine et que trouvons nous ensuite ?

Page 2 - Pub pour ROLEX = 5 050 € la montre présentée, en version de base
Page 5 - Pub pour CARTIER = 62.95 € les 100 ml pour l'eau de toilette présentée
Page 7 - Pub pour IWG SCHAFFHAUSEN (montre de luxe) = plus de 5 000 € pour la montre présentée en version de base, 78 400 € la version limitée à 50 exemplaires...
Pages 8 & 9 - Pub pour l'AUDI Quattro, à partir de 30 670 €
page 13 - Pub pour PEUGEOT (bon, ça, ça va !, mais 16 950 € quand même pour la version basique de la 308 SW présentée)
Page 14 - Pub pour DOLCE & GABANNA
Page 17 - Pub pour la nouvelle JAGUAR = à partir de 48 900 €
Page 19 - Pub pour ELECTROLUX, (bon, ça, ça va aussi ! = 184 € l'aspirateur présenté)
Page 23 - Pub pour le dernier 4X4 NISSAN = 29 710 €

et ainsi de suite. Trouvez l'erreur. Faut-il que les bobos friqués lisent "le nouvel Obs" pour apprendre quelles difficultés la plupart des foyers rencontrent en ce moment pour vivre décemment ?

Obscène ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec ce journal, décidémment.

vendredi 20 juin 2008

Jeux olympiques : attention aux Grecs qui manifestent !


John et Nancy m'envoient cet article du New York Times du 12 avril dernier à propos des jeux olympiques. Il mérite une traduction, que voici.

Attention aux Grecs quand ils manifestent !

Tony Perrottet
New York Times
12 avril 2008

S'agissant de protestations à propos des jeux olympiques, les manifestants de Londres, Paris ou San Francisco sont plutôt un peu fleur bleue si on les compare aux anciens grecs. A l'époque classique en effet, les protestataires savaient vraiment comment désorganiser une cérémonie olympique.

En 364 avant J.C., des soldats ont envahi le stade d'Olympie et une belle bagarre eut lieu. Il s'est agi de la collision la plus dramatique de l'histoire entre la politique et le sport. L'organisation des jeux, selon Xénophon, avait été enlevée des Elians, ceux qui habituellement invitaient, et remise aux Pisans, une peuplade voisine – et les Elians n'étaient pas contents. Ils ont décidé d'envahir la fête pendant son point d'orgue, quand des milliers de spectateurs venus de toute la Grèce assistaient joyeusement à une compétition de lutte.

Les Pisans et leurs alliés les Arcadiens firent retraite dans le sanctuaire sacré d'Olympie, disposant leurs archers sur son toit, mais les Elians prirent l'avantage et des combats au corps à corps s'ensuivirent dans l'enceinte sacrée dédiée à Zeus elle-même.


Les amateurs de sport n'en ont pas été émus. Selon Diodore, la foule « portant encore ses habits de fête et des guirlandes de fleurs dans les cheveux » ont observèrent les combats de leur place, « en applaudissant impartialement les performances de chaque côté »

Cette violente manifestation eut des suites notables. Les Elians ont été contraints de se retirer, mais les jeux suivants se sont déroulés à nouveau sous leur contrôle.

Aujourd'hui, nous admirons l'ancien idéal olympique, placé au dessus des rivalités. Les grecs avaient institué en effet une « trêve sacrée » pour permettre aux athlètes et aux spectateurs de se déplacer pour les jeux, ce qui était quelque chose, dans un pays constamment agité par les guerres intestines. Cela dit, ils ne respectaient pas toujours cet idéal.

Il y eut des embargos et boycottages. Les Spartiates ont été interdits de jeux olympiques en 420 avant JC, pendant la guerre du Péloponnèse (un spartiate qui s'était clandestinement invité aux jeux fut fouetté pour cela). Vingt ans après, Sparte a créé à nouveau d'autres troubles en organisant une campagne guerrière en pleine trêve sacrée. Elle en fut taxée d'une « mine » par soldat impliqué dans la campagne, l'équivalent aujourd'hui peut-être de 5 millions de dollars. Et en 380 avant JC, les athéniens boycottèrent les jeux quand un de leur athlètes fut scandaleusement convaincu de corruption – ce qui n'est vraiment pas la cause la plus noble.

Même durant des temps plus pacifiques, la politique était toujours là, avec des orateurs qui haranguaient les immenses foules pour l'occasion. En 388 avant JC, un orateur du nom de Lysias parla contre le tyran Denys de Syracuse, arrivé sur place avec un équipage plutôt tapageur, ce qui provoqua la mise à sac du luxueux campement royal par les amateurs de sport déchaînés.

Cependant, ces mouvements de protestation étaient des exceptions à la règle. Aujourd'hui, nous sommes toujours en admiration pour les anciens jeux qui se sont tenus régulièrement tous les quatre ans pendant plus de dix siècles. Par comparaison, nos jeux olympiques modernes ont été annulés trois fois au cours de leur courte histoire pour cause de guerre : en 1916, 1940 et 1944.


Qu'est-ce qui pose problème de nos jours ? Peut-être déjà cette idée moderne de localiser les jeux dans un pays différent à chaque fois. Dans l'antiquité, ils se tenaient toujours au même endroit : en ce lieu sacré qu'était Olympie, dans un coin reculé du Péloponnèse – et ils étaient organisés toujours par les mêmes hôtes, à l'exception du pépin notable de l'année 364 avant JC. Ce système avait un avantage remarquable : les Elians étaient une peuplade sans importance politique et ils se tenaient la plupart du temps à l'écart des grands conflits qui divisaient la Grèce à l'époque.

Peut-être pourrions nous court-circuiter les sempiternelles protestations concernant nos jeux olympiques en leur choisissant un lieu d'accueil permanent, chez une nation que personne ne pourrait sérieusement contester comme le Liechtenstein, la Nouvelle Zélande ou l'Etat indépendant des Samoa. Avec un hôte permanent identique, les cérémonies d'ouverture des jeux ne pourraient plus être utilisées comme démonstration de fierté nationaliste.

Une fois l'hôte permanent sélectionné, il s'agirait de n'en jamais choisir un autre pour éviter ce qui s'est passé avec les Elians. Le spectacle des jeux pris d'assaut par des Liechtensteinois enragés serait trop difficile à supporter.

Tony Perrottet est l'auteur de « Les jeux olympiques dévoilés » et prochainement de « Napoléon en privé »