C'est une oeuvre tardive de Bach, au moment où ses mécènes lui laissaient un plus de temps que préparer la messe du dimanche suivant, les cantates dominicales étant son fardeau, malheureusement pour lui, heureusement pour nous. On en a retrouvé pas moins de 230, mais c'est une autre histoire.
Goldberg est un élève de Bach, musicien de l'entourage du Comte Herman Karl von Keyserling, ambassadeur russe auprès de la Cour de Saxe, à Dresde, un des si nombreux Etats allemands de l'époque. C'est lui qui a donné son nom à l'oeuvre, dont elle fut sans doute le premier interprète.
Les Variations Goldberg sont inséparables du sommeil : on raconte qu'elles ont servi à endormir le Comte Keyserling, son commanditaire insomniaque. Et à les écouter, on veut bien y croire.
Oui, on a le droit de s'endormir en écouter les Variations Goldberg : toutes en douceur, en finesse et en harmonie, elles donnent l'impression que les idées et les émotions de la journée passée se rangent dans l'esprit d'elles-mêmes, à leur juste place et proportion.
C'est la récente interprétation du pianiste chinois Lang Lang, qui ne les avait jamais enregistrées, qui nous vaut cette publication de ce jour.
En voici cinq minutes. Cette interprétation est lente et subtile, et on aime, plutôt que certaines versions qui transforment l'oeuvre en choisissant un tempo bien trop rapide, du coup très éloigné du rythme d'une berceuse et qui, hélas, fracasse la légende. Car on y croit : les Variations sont bien le somnifère le plus chic qui soit - et le plus inoffensif.
Une quarantaine de minutes de l'interprétation de 1955 du grand Glenn Gould suivent, très lente aussi.
Enfin, pour hiérarchiser les très nombreuses versions et si on veut creuser, on peut se référer à cette page.
C'est la version de Zhu Xiao-Mei, d'origine chinoise mais maintenant française, qui est la meilleure selon ce jury. Intéressant : une de ses interprétation intégrale est disponible gratuitement sur internet. Du coup, on l'a ajouté.