Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


dimanche 11 août 2013

Kal Gajoum ou le reflet synthétique







Kal Gajoum est libanais. Il date sa première exposition de 1983, même s'il n'était pas bien vieux à l'époque : 15 ans.

Son parcours international commence une dizaine d'années plus tard, au Canada, à Hawaï, à Malte. Il y a sans doute des raisons ou des rencontres qui expliquent ces lieux. Mais rien en France, jamais, alors qu'il a fait une partie de sa formation à Paris semble-t-il, et qu'il a fait de l'espace parisien un sujet de prédilection. Comprenne qui pourra. 

Il faudra donc surveiller le beau jour où la France saura l'accueillir.

Evidemment, sa peinture n'est pas du gout des galeristes ou de l'Establishement de l'art moderne français, pétri de snobisme, qui doit trouver sa peinture trop "décorative", trop "facile" et pas assez provoquante, un peu à l'image de ce que l'on avait suggéré un jour pour Vettriano.

N'importe, on aime ce travail au couteau dans l'épaisseur, les perspectives habillées de couleurs collées ensemble, les cieux habitées et ces reflets synthétiques improbables qui fondent à eux seuls chacune des toiles. 

Kal Gajoum : à surveiller. Ne pas manquer son site internet très complet.









mercredi 31 juillet 2013

Escale au Pays des Dieux (1) : le bleu, le blanc



Du bleu, du bleu, du bleu et du blanc. Le pays des Dieux est photogénique. Mais il a bien fallu en revenir







lundi 29 juillet 2013

Marle : Musée des Temps barbares





On aime le nom choisi pour ce petit musée précieux, sans doute avec un peu de provocation, car la période qu'il illustre n'a rien de barbare. Il présente à la fois l'ensemble des objets retrouvés non loin dans une nécropole mérovingienne d'importance, et, dans le parc archéologique adjacent, une impeccable reconstitution - avec la caution du Musée National d'Archéologie de St Germain en Laye - d'un village de l'époque mérovingienne.

Ce musée est important, car il est rare de disposer d'autant d'informations et de données sur les premiers temps du moyen age, bien souvent complètement ignorés des programmes scolaires d'histoire et du grand public.

Nous approchons à Marle une population peu connue, mais aux techniques perfectionnées, au gout esthétique très proche du notres et aux connaissances étendues. Mais il reste tant à apprendre sur ces ancêtres celtes dont les envahisseurs successifs n'ont pas réussi à faire disparaître la culture.

Ainsi, on ne sait pas identifier les deux composantes très différentes de cette population, reflétée par la division en deux cimetières : une population, la plus nombreuse, d'individus de plus petite taille, et une population, minoritaire en nombre, d'un statut social plus élevé compte tenu des objets retrouvés dans les sépultures, et de plus grande taille.

Quelles étaient les relations entre ces deux populations qui partageaient la même vie quotidienne ? Quelle était leur origine respective ? Autant de questions restées posées.

Outre l'intérêt muséographique et archéologique du lieu, il reste une belle promenade, dans un bel endroit...d'il y a quinze ou seize siècles... Quand même.




dimanche 28 juillet 2013

Remonter la Marne : bien vu, Monsieur Kauffmann.


Mais quelle mouche a piqué Jean-Paul Kauffmann - le même qui fut otage au Liban avec Jean-Louis Normandin ? Remonter la Marne à pied, de Charenton au plateau de Langres, au gré des villes et villages de ce proche orient français, de ses habitants, de ses paysages. Y auriez vous pensé ? 

Il s'en explique longuement dans le livre, alors que la Marne n'est même pas un fleuve, et que l'intéressé n'est pas du tout Champenois d'origine, ni Francilien, à la rigueur, 

Alors pour une fois qu'il est question de ces régions si floues pour la mémoire collective nationale, mais qui sont les nôtres, on se régale.

Et surtout, on s'y retrouve : dans la description des lieux et des gens, cachés dans l'épaisseur des marges de ce "Désert entre la Lorraine et la Région parisienne", comme un jour un géographe a qualifié la Champagne-Ardenne.

Bien vu, tout cela, Monsieur Kauffmann. 

Jusque dans la manière dont il qualifie nombre de personnages rencontrées, les "Conjurateurs". Des Conjurateurs, j'en connais mille ici. 

Insensibles aux modes, vivant de peu, ils tournent le dos à la société telle qu'elle nous est présentée par les grands médias, telle qu'elle est fantasmée par les marchés. Planqués dans l'angle mort du modernisme et de la société de consommation à outrance, totalement ignorés des décideurs et gens d'influence, ils vivent pourtant ici, au bord de la Marne comme partout ailleurs, et ont surtout la sagesse de vivre selon leurs prescriptions, d'ignorer la pression de conformité de la machine consumériste et politico-médiatique. 

Les Conjurateurs témoignent de réalités sociales et politiques très profondes qu'il faudra un jour penser : la déconnexion totale des élites, le rejet d'un modèle de société technocratisant et déshumanisant, la conjuration de toutes les modes, le rejet de toute pensée unique.

Vivent les conjurateurs.

jeudi 30 mai 2013

Premières images 2013




Plutôt froides, austères et très patrimoniales, ces premières images 2013, voire un peu glaciales. Mais on assumera, car elles sont le reflet de l'époque.

Heureusement, les couleurs de Séraphine de Senlis, l'éclat des reflets du port de Honfleur et quelques miraculeux rayons de soleil sur la Cathédrale des Cathédrales éclairent un peu l'ensemble. En attendant, bientôt, la suite.

dimanche 14 avril 2013

Cathédrale : premier soleil




Evidemment une cathédrale est photogénique : elle a été construite pour le regard de l'homme. Et quand le soleil s'y met, c'est une vraie fête !

Pour ceux qui hésiteraient, il s'agit de Notre Dame de Reims




dimanche 24 mars 2013

Normandie 2013





Que l'on ne s'y trompe pas : le ciel bleu des images succédait en Normandie à un épisode neigeux comme elle en a rarement connu à pareille époque. Les stigmates de cette neige abondante étaient partout. Est-ce à cause de cela que l'on s'y est trouvé si bien  ? Peut-être.

Les grands classiques d'abord, visités il y a si longtemps : le centre ville de Rouen, dont les inspirations urbanistiques de l'ère Lecanuet vieillissent malheureusement très mal, Honfleur la charmante, quasiment vide de visiteurs et d'autant plus hospitalière, Deauville et Trouville, juste pour se promener et profiter de leur douce ambiance un peu oisive.

Et puis de très belles découvertes : la superbe église, toute en bois et à double nef de Honfleur en haut de la ville, qui vaut une bonne visite, Pont-Audemer le jour du marché, petite ville préservée à taille humaine où ruissellent les relations sociales d'une population attachante et polie. Et puis le Musée des Beaux Arts de Rouen, un des buts du voyage, à juste titre : il aurait valu le voyage à lui tout seul.

Les peintres et la Normandie, c'est une longue histoire, et la richesse de ce musée en témoigne abondamment. Un must, à qui il faudrait consacrer un peu plus de temps. On y reviendra donc, pour sûr, car l'abondance des tableaux du XIX° siècle, et souvent de première ordre,  a éclipsé les collections plus anciennes, de qualité tout aussi remarquable, à la surprise du visiteur, qui rencontre rarement autant de chefs d'oeuvre dans un musée dit "de province".




dimanche 10 mars 2013

Etangs





Première sortie de l'année, toute proche, aux étangs de Courvillle a peine réveillés de l'hiver et comme surpris de ce temps clair et enfin calme, au moins pour un instant. Cette magnifique zone humide artificielle est héritée des moines du XII° siècle - à l'époque, il en fallait du poisson pour les grandes Abbayes, dont celle d'Igny, toute proche.

Et l'on se prend à divaguer et à penser utilitaire : avec toute cette eau de surface, pourquoi faut-il donc aller chercher notre eau de consommation à 70 mètres de mètres de profondeur, à grand frais bien sûr. Gaspillage de ressources financières, gaspillage de matière grise, gaspillage de tout : pourquoi nos si savants ingénieurs sont-ils utilisés à forer plutôt qu'à rendre potable de l'eau qui est à portée de main ? C'est une autre histoire, évidemment. Celle des temps modernes.




dimanche 10 février 2013

Bouclage de la sélection 2012







Volumineuse sélection cette année : 374 instants capturés pour garder le meilleur de cette année 2012 désormais révolue, organisés cette fois par ordre chronologique.

Bonne consultation.





vendredi 1 février 2013

Mémoires d'Europe (4) : lettre à mes amis hongrois/levél magyar barátaimmal


Chers Amis hongrois,

Au temps du Mur, vous étiez exceptionnels. Vos dirigeants avaient su, par petits pas, à partir de la féroce répression de 1956, vous donner une place à part dans le glacis soviétique et même une dose de petite entreprise privée était possible chez vous.

Vous étiez parvenus à la pointe de ce que l'ours russe pouvait tolérer. Et pour le basculement dans l'Europe moderne post-soviétique, vous étiez en toute première ligne. Vous paraissiez prêts, vous n'attendiez que cela à l'évidence.

Vous avez donc été, tout naturellement, les premiers "de l'Est" rencontrés quand il s'est agi de construire la nouvelle Europe.

Mais avant cela même, nous avons pu avec vous et les Allemands, vos chers alliés, aller très loin dans l'échange et les contacts. Beaucoup plus loin qu'avec tous les autres pays du "bloc socialiste", puisqu'on l'appelait comme ça. 

Et l'on craignait d'ailleurs toujours les défections quand un groupe était accueilli, car les gardiens du semblant d'orthodoxie qu'il fallait afficher pour contenter Moscou n'auraient pas pu fermer les yeux et auraient forcément dû "marquer le coup" en stoppant pour un moment nos rencontres, à leur corps défendant probablement d'ailleurs.

Et on peut même le dire : on a offert gîte et couvert à certains d'entre vous qui, en arrivant en France, avaient fait voeu de ne pas revenir en Hongrie.

Il vous faut maintenant chasser les fantômes laissés par trois Empires au moins, auxquels vous avez appartenu successivement : l'Ottoman, l'Austro-hongrois et le Soviétique


Et cela ne se fait pas tout seul, car votre identité nationale maintenant se reconstitue sur le dos des minorités nationales qui, les pauvres, n'y peuvent rien, et à la faveur d'un régime durci, populiste, simpliste et xénophobe, disons-le tout net.

Votre particularisme peut pourtant s'illustrer facilement de manière beaucoup plus noble, par exemple par la place immense qu'occupe la musique pour vous - la cithare et le cimbalon en tête - et par votre langue toute en voyelles et parfaitement incompréhensible des autres peuples, dite finno-ougrienne, groupe de langues dont on avait déjà parlé dans notre lettre aux amis finlandais.


Je pense à vous, toujours. Dans quel camp êtes vous maintenant ? Que faites vous dans ou pour votre pays après les bouleversements du XX° siècle ? Nous nous sommes perdus de vu et je ne sais pas vraiment.  Mais quelque chose me dit que le quotidien ne doit pas être très facile pour vous en ce moment.

En attendant des jours meilleurs, on ne manque jamais, passant au Cimetière du Père Lachaise, de s'arrêter sur le Monument à la mémoire d'Imre Nagy, cet immense hongrois assassiné par les Soviétiques alors qu'il ne faisait que protéger son peuple contre l'arbitraire, l'oppression et la répression.



dimanche 6 janvier 2013

Art inconnu



Au fil des pérégrinations nord-américaines, on avait mis de côté quelques illustrations du même style qui avaient frappé l'oeil et l'esprit, sans avoir rien mémorisé de l'auteur. Elles évoquaient parfaitement le dépouillement des espaces du Grand Nord, dans le style de l'art des Inus, dont on a déjà parlé ici à plusieurs reprises. Il était temps de regarder de plus près.

En fait, ces oeuvres si reconnaissables émanaient tous du même auteur : Lawren Stewart Harris, canadien anglophone du début du XXème siècle et qui n'a rien d'un Inuit. Et pourtant, son art doit évidemment beaucoup à ce sens extrême du dépouillement, de l'économie d'effets et de moyens que les conditions de vie au delà d'une certaine latitude imposent.

Il est surprenant qu'un artiste qui ne quitta jamais vraiment la civilisation industrialisée et la société des hommes ait pu traduire si bien le dénuement, la rudesse mais aussi la grande beauté des paysages nordiques. Dont acte.

Pour plus d'éléments, on pourra visiter ce site très intéressant, Art Inconnu, qui, comme son nom l'indique, recense les artistes et les oeuvres méconnues, même si un des derniers tableaux de Harris mis en vente, semble-t-il, a été reconnu à une valeur inattendue. C'est Baffin Island, le dernier tableau reproduit ci-dessous.







mardi 1 janvier 2013