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mercredi 3 décembre 2014

Sur la Route du Roi : Longpont et Vauciennes





Il est difficile de se représenter exactement ce qu'était un déplacement royal du temps de la monarchie absolue. Trait hérité des mérovingiens, les Bourbons se déplaçaient volontiers. Une vraie dynastie nomade. Mais attention : on emportait tout avec soi. La cour bien sûr, mais aussi ses meubles, sa vaisselle, son linge... Et tous ceux qui s'en occupaient. Soit plusieurs milliers d'individus.

Itinéraire de prestige : celui du Sacre, qui, en cinq jours, relayait Paris à Reims. Longpont et Vauciennes sont tous les deux sur cet itinéraire, parmi tant d'autres sites royaux. Plus prosaïquement, l'époque moderne parle maintenant de "Nationale 2".

Petite-Fille de Citeaux, fille de Clairvaux, soeur proche d'Igny, d'Ourscamp et Vauclair, Longpont est un des grands sites cisterciens planté à quelques kilomètres de la Grande Abbaye de Soissons, comme une austère concurrente de la richissime St Jean des Vignes, fondée à peine avant elle.

Quelle que soit leur fortune, la Révolution a stoppé net l'activité de l'une et l'autre pour progressivement et après les vicissitudes des siècles modernes, les transformer toutes deux et définitivement en "Monument historique".

Longpont est méconnue. Pourtant, il y reste bien assez pour imaginer facilement le prestige qu'elle su cultiver, à commencer par les immenses dimensions de l'Eglise abbatiale

Un peu plus au sud, le Département de l'Oise a su transformer le Manoir du Plessis aux Bois, à Vauciennes pour le dédier aux expressions modernes et à l'accueil du public. Que les Conseils généraux en France sont riches encore pour réhabiliter et valoriser à l'excellence ce patrimoine. Pas de débat ici sur la "Clause de compétence générale", ce n'est pas le lieu... et profitons en, sans arrière pensée aucune !






dimanche 16 novembre 2014

Vienne, visite impériale





Mais que cette ville est photogénique ! C'est qu'elle a été entièrement conçue pour la mise en scène de l'Empire austro-hongrois et des souverains qui l'ont successivement dirigés. L'Empire n'a pas résisté à la première guerre mondiale, mais tant de traces a-t-il laissé...

Et même, la fin du rideau de fer en a revitalisé les racines : c'est qu'à Vienne, on trouve d'abord en quantité toutes les populations de l'ancien Empire et on y entend toutes les langues qui le peuplaient : hongrois, slovène, italien, serbo-croate, roumain, bulgare... en plus bien sûr de l'allemand.

Fins mécènes, artistes accomplis, les souverains ont aussi fait venir à Vienne des richesses incroyables : Brueghel, Rembrand, Goya et tant et tant. Pas étonnant que ce sens de l'esthétique apparaisse partout : architecture, mobilier, statuaire, ornements extérieurs. Jusqu'aux somptueuses terrasses de café, où chaque serveur se doit d'accueillir même le plus humble touriste à l'égal d'un grand de ce monde. Surprenant.

Si l'on ajoute la commodité de ses transports en commun, la courtoisie de ses habitants, la modicité du coût de la vie, on se prend à imaginer passer un jour bien plus que quelques jours dans cette ville qui a rendu l'Empire accessible et aimable malgré sa magnificence.





mardi 11 novembre 2014

Cambrai, le bel exil de Fénelon






Bien petite ville pour un bien grand homme : il n'est pas étonnant que Fénelon ait à ce point marqué Cambrai et Cateau-Cambrésis, où il avait une résidence aussi.  L'amateur du XVII° siècle est forcément comblé par ces belles façades classiques des édifices religieux et ces intérieurs somptueux. Originaire du sud de la France, disgracié par Bossuet et par conséquent par le Grand Roy, son Archevêché de Cambrai était bien terre d'exil pour lui. Mais attention : le Cambraisis était rattaché à la Couronne de France depuis peu, l'ennemi espagnol et le Saint Empire germanique n'étaient pas loin. Sa position stratégique justifiait qu'on y envoyât pas n'importe qui !

On remarquera que le formidable tombeau de l'intéressé qui se trouve dans la Cathédrale, le représente accoudé à des coussins de belle facture, et non en position de gisant ou de priant, position qui aurait pu être choisie pour un ecclesiastique. Fénelon était réputé pour sa souplesse, son intérêt pour les autres, sa civilité : ecce homo. Voici l'homme. 

Que de richesses patrimoniales laissées par lui, complétées par un beau musée des Beaux Arts et la proximité de Cateau Cambresis et de Le Quesnoy, dont les remparts de Vauban sont intacts et dont la mise en valeur vaut un grand détour. Là, comme le rappelle ce beau monument intégré dans les remparts, ce sont des Neo-zélandais qui sont venus se faire tuer en 1917-1918.