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mercredi 21 avril 2021

Lieux singuliers (1) : l'église Saint Didier d'Asfeld, joyau baroque



Rien de droit, dans l'église d'Asfeld, et rien de comparable avec un autre lieu. 

Edifiée par Jean-Jacques Mesmes, Comte d'Avaux - une localité proche - à la fin du XVII° siècle, en pleine période baroque, son architecte s'inspire du plan d'un instrument de musique, et particulièrement d'une viole de gambe.

Ce petit bijou, superbement conservé, posé au beau milieu d'un coin de campagne au sud du département des Ardennes, à un jet de pierre de la frontière avec l'Aisne. Presque un no man's land, mais on est presque toujours au sud de quelque part, non ?

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lundi 22 mars 2021

Les séries du début de l'année : The Wire, Normal people, Servant

Attention, les séries vues au début de l'année sont saisissantes : un grand classique (The Wire) et deux séries plus récentes (Normal People et Servant). L'ensemble est anglophone, mais de plusieurs racines différentes : Etats Unis, Angleterre, Irlande.

Il ne faut pas se tromper, sous ses aspects de série policière typique, The Wire est une série univers - déjà considérée comme un grand classique des séries - même si son action se passe exclusivement à Baltimore, la grand port mal fréquenté de la côte est des Etats Unis : la grande et la petite délinquance y portent les statistiques fédérales très haut dans la vraie réalité.

Baltimore est comme un microcosme, réceptacle de la misère du Monde : drogue, argent, corruption, trafic des êtres humains, inégalités immenses, manque d'éducation, cupidité et tutti quanti

Alors, quel intérêt, alors qu'on a déjà vu mille séries US basées sur le sempiternel jeu des gendarmes et voleurs ? 

The Wire tient son formidable architecture du caractère de ses très nombreux personnages, blancs, latinos, blacks... Immédiatement reconnaissables, très vite définis par l'intrigue, on s'y attache vite, de quelque côté ils se trouvent. 

Sans doute parce que les scénaristes ont bien travaillé : en quasi totalité, ce sont des héros tragiques. Leur condition, leur histoire, leur place dans le microcosme les prédestinent à leur rôle mais de manière lucide, comme ironiques devant l'indigente poignée de cartes que le sort leur a jetée.

Au passage, The Wire est aussi une réflexion expresse, vivante et concrète sur les différentes théories de la lutte contre la délinquance mises à l'oeuvre dans les sociétés modernes.

Le titre français est bien traduit : Sur écoute, mais les techniques d'enquête mises en scène sont bien moins cruciales que le jeu du facteur humain.

Pour le reste, les intrigues sont fouillées et intéressantes tout au long des cinq saisons, qui compte 60 épisodes d'une heure. On en redemanderait.

Attention, nous sommes au sommet du genre avec Normal People. Peut-être avons-nous affaire à une des meilleures séries jamais tournée sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte de ces dernières années ?

Produite par la BBC 3, tournée en Irlande, la série est magnifiquement mise en scène, mise en photo et jouée avec une immense sensibilité, pleine de nuances et d'expressivité retenue.

Cette qualité - souvent constatée dans les séries britanniques - est quasi-bluffante, mise au service d'un récit clair, parfaitement maîtrisé, emportant le spectateur sur 12 épisodes d'environ 30 mn, aucune autre saison n'étant attendue.

On n'a pas envie de paraphraser médiocrement le propos de cette équipe hors pair. On peut donc voir ce travail sans perdre pas son temps - l'accent irlandais en plus.

Servant est une authentique série fantastique, au sens technique : en permanence ballotés entre les explications rationnelles et le recours à l'irrationnel, les personnages tentent de comprendre la disparition du bébé de la maison, et d'agir en conséquence. Et le spectateur suit.

Nous sommes dans un beau quartier de Philadelphie, mais on ne sort pas de la belle maison du beau couple concerné, le reste du monde n'étant aperçu par le téléviseur. 

Curieusement, les deux acteurs masculins principaux sont anglais - de même que le créateur de la série : sur ce plan là aussi, nous sommes encore dans l'indétermination, car la série est quand même américaine.

Deux saisons, comportant au total 20 épisodes courts (30 mn environ), créent une ambiance captivante, dans une relative sobriété de moyens.

Les sériephiles seront contents de retrouver l'actrice jouant les personnage de Claire - la plus jeune de la famille Fisher- dans Six Foot Under... vingt ans après (Lauren Ambrose) . Et les vieux fans d'Harry Potter retrouveront de leur côté Rupert Grint, qui jouait Ron Weasley - le petit roux - dans tous les films d'Harry Potter.

dimanche 31 janvier 2021

Sur la Playlist de février : Elisabetta, Barbara, Francesca, Settimania, Elisabeth, Isabelle et Antonia

Grand merci à la nouvelle chaine de radio internet créée à l'été dernier par France Musique, La Baroque,  qui met à l'honneur des compositeurs moins connus mais toujours notables.

Parmi eux, plusieurs femmes. Il y avait donc bien des compositrices à l'époque baroque.

En voici quelques unes.

Les deux sœurs Francesca et Settimia Caccini, nées à la fin du XVI° siècle, doivent leur talent de compositrices à leur éducation familiale - leurs deux parents se sont dédiés à la musique à la cour des Médicis.


Barbara Strozzi est vénitienne, fille de servante mais très éduquée. Elle a pu, au beau milieu du XVII° siècle, mener une carrière de cantatrice et de compositrice pour les principales familles régnantes des pays germaniques et pour le Doge de Venise.

Élisabeth Jacquet de La Guerre est plus connue en France. Louis XIV l'a écoutée en 1670 quand elle avait cinq ans. Née dans une famille de musiciens depuis plusieurs générations, son père, musicien mais aussi facteur de clavecins, lui a donné une solide culture musicale. Le grand Couperin était un cousin.

Fait exceptionnel, elle a pu mener une vie de musicienne professionnelle, en composant au passage une cinquantaine d'oeuvres - dont un opéra.


Née à Novare - entre Turin et Milan - Isabella Leonarda est entrée au couvent à 16 ans, c'est là qu'elle a appris la musique. Elle y a composé environ 200 oeuvres. Devenue Mère supérieure du couvent, elle est morte à 83 ans en 1704.

Née à Venise, Antonia Bembo est partie en France pour fuir un mari violent. Louis XIV l'a encouragée, compte tenu de son talent lyrique. Elle fut accueillie dans une communauté religieuse qui lui a permis de se dédier à ses compositions musicales, dans divers genres de l'époque : opéra, cantates sacrées et profanes et motets.

Enfin, au XVIII° siècle, on note Elisabetta de Gambarini, anglaise malgré son nom qui fut cantatrice, organiste, claveciniste et même chef d'orchestre. Elle est morte à 33 ans en 1765.


 
Malgré la qualité de leurs compositions, ces compositrices sont maintenant peu connues, mais comme tant d'autres compositeurs de l'époque baroque. 

Toutefois, il faut reconnaître sans peine que le caractère et la personnalité de chacune devaient être exceptionnels !