Belle et étrange surprise que cette visite hier, totalement inattendue, de l'exposition de l'artiste américain Duane Hanson dans le parc de la Villette, dont c'était le dernier jour.
Hanson pousse l'hyperréalisme jusqu'au bout : ses statues grandeur nature sont aussi vraies que nature. Elles présentent tous les spécimens d'un rêve américain évanescent : femme de ménage, jeune surfeur, touristes fatigués, hommes et femmes de tous les jours, sans apprêt. Leur point commun : un regard et une attitude traduisant l'épuisement, le désenchantement, la déconvenue...
Le visiteur est vite troublé par cette empathie que lui arrachent ces mannequins de résine et de fibre de verre. Tragique revanche pour eux : ils ont fini par tuer leur créateur. Duane Hanson est mort en 1996 d'un cancer provoqué par les produits qu'il manipulait pour les créer.
Le sujet que je préfère, ce sont les personnes ordinaires des classes populaires et moyenne de l'Amérique aujourd'hui. Pour moi, la résignation, le vide et la solitude de leur existence captent la véritable réalité de la vie de ces gens : voici résumé le parti-pris de l'artiste par lui-même, en 1977. Troublante hyperréalité.