Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


jeudi 25 octobre 2007

Zervos ou le cadeau démesuré



Le musée Zervos a été inauguré cette année à Vezelay, 37 ans après la mort de Christian Zervos et de sa femme, qui avaient fait de Vezelay jusqu'à leur mort le rendez-vous de tous les grands artistes du temps qu'ils fréquentaient à Paris : Picasso, Léger, Le Corbusier, Eluard , Char... et on en passe.

Entreprise difficile pour une petite commune de faire face à ce leg démesuré qu'elle a mis tout ce temps à digérer.



Il en résulte ce petit musée tout neuf, logé dans la maison de Romain Rolland complètement rénovée - un modèle de rénovation pour une maison très sage quand on l'aborde de la rue Saint Etienne mais finalement tarabiscotée comme partout à Vezelay, où il faut jongler avec des dénivelés incroyables.


Pas possible d'y photographier à l'intérieur et trop peu de reproductions disponibles, alors il faut se contenter de quelques bricoles glanées sur internet pour conserver quelque chose des œuvres présentées, toutes de signature prestigieuse.

On retiendra du lieu le rôle fondamental de l'éditeur Zervos et de sa revue "Cahiers d'Art" dans la mémoire artistique d'une époque où personne ne s'intéressait vraiment à ceux qui aujourd'hui sont regardés comme les plus grands : Matisse, Picasso, Calder, Ernst, Man Ray, Kandinsky...



On retiendra également quelques étonnantes et magnifiques linogravures originales de Picasso, la belle exposition des tableaux de Lurçat - il n'a pas créé que des tapisseries. Et le grand mur peint par Fernand Léger à la demande l'architecte Badovici, ami du Corbusier, ce dernier ayant assisté lui-même à l'exécution de l'œuvre. Le Corbusier commentant Léger, on aurait aimé être là.

Habitant lui aussi Vezelay, Badovici fut obligé par l'acte de vente de sa maison à construire un grand mur fort laid au fond de sa cour pour protéger la privauté de ses voisins... quoi de mieux que de demander à Fernand Léger de le peindre ?

Grands artistes, grands architectes, certes, mais villageois quand même, assujettis aux dispositions d'urbanisme, fussent-elles enjolivées par Fernand Léger lui-même et à ce titre transportées ensuite au musée !