Vivent les cartes ! Elles en disent tant. Il fallait un hebdomadaire anglais, The Economist pour retracer celle de l'Europe telle qu'elle devrait être. Alors la voici, toute neuve, étrangement familière mais bizarrement étrange. En tout cas bien plus logique : l'Angleterre reste une île... mais au large du Portugal, et la Pologne nous offre enfin un voisinage marin acceptable, pendant que la Belgique rejoint les marches orientales aux tendances sécessionnistes. Bonne lecture.
Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.
lundi 28 juin 2010
mardi 22 juin 2010
Spéciale Palais du Peuple : reportage au Familistère de Guise
On a déjà expliqué dans un message précédent ce qui faisait le caractère exceptionnel du Familistère de Guise. En voici enfin quelques photos.
samedi 19 juin 2010
Pêcheur de perles musicales (23) : Mozart, le Benedictus du Requiem
Interprétation impeccable à tout égard - orchestre, solistes, choeurs, mais comment s'en étonner, vu la qualité de l'affiche ?
Interprétation subtile, toute en nuances et en rondeurs, alors que nombre de de versions forcent un peu sur les cuivres et les effets, compte tenu du caractère tragique du morceau. La vidéo du concert n'est pas disponible encore, on la référencera dès que possible.
Pour l'heure, on pourra trouver ci-dessous quelques versions de référence du beau Benedictus, que l'on peut évidemment, à l'occasion et tout de go, élever à la dignité d'une perle musicale.
Interprétation subtile, toute en nuances et en rondeurs, alors que nombre de de versions forcent un peu sur les cuivres et les effets, compte tenu du caractère tragique du morceau. La vidéo du concert n'est pas disponible encore, on la référencera dès que possible.
Pour l'heure, on pourra trouver ci-dessous quelques versions de référence du beau Benedictus, que l'on peut évidemment, à l'occasion et tout de go, élever à la dignité d'une perle musicale.
- (Solistes)
- Benedictus qui venit in nomine Domini.
- (Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur)
- (Chœur)
- Osanna in excelsis
- (Hosanna au plus haut des cieux)
"Ne le prends pas sur ce ton avec moi !"
samedi 12 juin 2010
Le meilleur du meilleur de la Télé : BBC, Tropic of Cancer
Le blog avait déjà fait écho à la fantastique série de reportages sur l'océan Pacifique produite par la BBC en 2008. Mais il faut y revenir avec une autre mention remarquable pour une autre série de reportages, toujours produite par la télévision publique britannique et présentée par un globe trotter vedette, Simon Reeve.
Son look d'ado à peine vieilli ne doit pas faire illusion : Simon Reeve a déjà à son actif pas mal de reportages et de vécu journalistique, et tout particulièrement une enquête publiée à la fin des années 90 sur le premier attentat contre le World Trade Center, en 1993 et dans laquelle il mettait en évidence la personnalité d'un certain... Ousama Ben Laden. Pas mal vu.
...publié en 1998...
Revenons à la série Tropic of Cancer, puisque c'est son nom. Le principe est simple : voyager le long du tropique du cancer, d'est en ouest, en commençant par le Mexique et en finissant par Hawaï. La réalisation en revanche est beaucoup plus compliquée : Simon Reeve et son équipe doivent jongler avec les visas, les interdictions, les frontières closes, qu'il faut contourner longuement - comme pour arriver au Sahara occidental dans la partie habitée par les Saharaouis, de l'autre côté du mur construit par le Maroc en plein désert - ou qu'il faut carrément transgresser en toute illégalité, quand il passe en Birmanie, ou encore carrément impossible à franchir sans gros ennuis, comme la frontière chinoise, qui lui fut fermée sans espoir de recours.
C'est que Simon Reeve dispose de qualités tout à fait particulières qui le rendent assez vite persona non grata pour les officiels : un sens aigu de l'injustice et une capacité de réaction à la destruction de la planète.
Au Mexique, il montre une mine géante à ciel ouvert creusée par une société canadienne... juste à côté d'un village ancien, au risque de l'engloutir pour de vrai. Au paradis pour touristes que sont les Bahamas, il trouve le moyen d'approcher les immigrés haïtiens qui en sont les véritables parias et y vivent, eux, dans des conditions épouvantables...
Au Mexique, il montre une mine géante à ciel ouvert creusée par une société canadienne... juste à côté d'un village ancien, au risque de l'engloutir pour de vrai. Au paradis pour touristes que sont les Bahamas, il trouve le moyen d'approcher les immigrés haïtiens qui en sont les véritables parias et y vivent, eux, dans des conditions épouvantables...
Au Maroc, il n'a de cesse de nouer le contact avec les représentants des institutions saharaouies pour illustrer ce qu'est, concrètement; la domination et la séparation d'un pays et d'un peuple en deux. Tout y passe, tout au long du voyage : la perte de la culture nubienne en haute Egypte, noyée sous la modernité du barrage d'Assouan, les conditions de vie esclavagistes faites aux travailleurs immigrés du sous continent indien et qui construisent Dubaï dans l'ignorance de tout droit social, les ravages de la mousson en Inde, compte tenu du réchauffement climatique...
Au Bangladesh, il filme, concrètement, ce qu'est la vie d'un enfant de 5 ans, employé d'une verrerie, mort de fatigue, exposé à tous les dangers du feu, des brulures, de la chaleur intense... Ouf, on ne sort pas indemne de ces reportages, traités pourtant avec un allant et une pêche d'enfer dont on sent que la motivation fondamentale est une formidable volonté de faire exploser au grand jour les injustices, les hypocrisies, le cynisme des Etats et des acteurs économiques mondiaux. Bref, les aspects les moins reluisants de notre monde. L'empathie en plus; ou, comme on disait autrefois, la sympathie humaine, manifestement non feinte.
Toujours accompagné d'un habitant du pays visité - mais sans mandat officiel, Simon Reeve expose la réalité, ses causes, et la perception qu'il en constate localement. Un espèce de jeune Michael Moore dont le pays serait le monde entier.
Simon Reeve avait déjà proposé sur la BBC une série de reportages sur le même principe en 2006, en suivant l'équateur, puis en 2008, en suivant le tropique du Capricorne.En 2003 déjà, il avait aussi mis en oeuvre une série de reportages sur les pays d'Asie centrale drôlement intitulée Meet the stans (rencontre avec les -stans) et en 2005, une série sur les pays qui n'existent pas (Places That don't exist), du genre Transnistrie, Ossétie du sud, Nagorny Karabach. Un gars plutôt intéressant, non ?
Simon Reeve avait déjà proposé sur la BBC une série de reportages sur le même principe en 2006, en suivant l'équateur, puis en 2008, en suivant le tropique du Capricorne.En 2003 déjà, il avait aussi mis en oeuvre une série de reportages sur les pays d'Asie centrale drôlement intitulée Meet the stans (rencontre avec les -stans) et en 2005, une série sur les pays qui n'existent pas (Places That don't exist), du genre Transnistrie, Ossétie du sud, Nagorny Karabach. Un gars plutôt intéressant, non ?
Le meilleur du meilleur de la télé, à visionner à partir d'internet bien sûr en attendant... A quand sur une chaîne française ?
Voir ci dessous quelques extraits.
vendredi 11 juin 2010
Très musicale Cendrillon
C'était hier, avec la Cenerentola de Rossini au Grand Théâtre de Reims.
Attention : nous sommes dans le léger, et même dans le très léger. Rien à voir avec un Don Giovanni, une Carmen ou même une Traviata. La musique et le jeu des acteurs s'en ressentaient : pas mal de fioritures, mais l'impression d'un léger manque de structure au final.
Mais la soirée fut excellente quand même grâce aux chanteurs, qui, à une exception près (on ne dira pas laquelle, ce n'était pas un des rôles le plus éminent, tant mieux), étaient plus qu'au niveau pour exécuter l'oeuvre dans les meilleures conditions artistiques.
Attention : nous sommes dans le léger, et même dans le très léger. Rien à voir avec un Don Giovanni, une Carmen ou même une Traviata. La musique et le jeu des acteurs s'en ressentaient : pas mal de fioritures, mais l'impression d'un léger manque de structure au final.
Mais la soirée fut excellente quand même grâce aux chanteurs, qui, à une exception près (on ne dira pas laquelle, ce n'était pas un des rôles le plus éminent, tant mieux), étaient plus qu'au niveau pour exécuter l'oeuvre dans les meilleures conditions artistiques.
On trouvera ici une critique dont je partage à peu près tout : pas besoin donc de la paraphraser. J'ajouterai le constat de quelques excès inutiles dans les mimiques et singeries assez faciles demandées aux chanteurs. Il s'agit certes d'un opéra bouffe, mais ce n'est vraiment point la peine d'en rajouter trop dans les effets scéniques pour en montrer la vis comica : le livret et sa mise en musique marrante comme tout se suffisent amplement à eux-mêmes.
Une mention particulière pour les décors agréables, et notamment pour les incrustations en fond de scène d'images animées en style crayonné, du meilleur effet. Très réussi.
Une mention particulière pour les décors agréables, et notamment pour les incrustations en fond de scène d'images animées en style crayonné, du meilleur effet. Très réussi.
Pour le reste, voici cinq versions du sextuor phare de l'oeuvre, au fil desquelles on pourra constater qu'il ne s'agit pas d'un opéra bouffe pour rien. J'ai mis ma préférée, à tous points de vue, en premier : c'est celle extraite du film éponyme de Jean-Pierre Ponnelle en 1981, avec l'orchestre et les choeurs de la Scala de Milan (tiens donc, on s'en serait douté, qu'ils savent mieux faire que les autres là bas, s'agissant d'opéra italien) dirigés par l'immense Claudio Abbado. J'adore la mise en scène en forme d'ombres chinoises.
La dernière version est celle de l'opéra imaginaire, impossible à ignorer.
Entre ces deux versions, dans l'ordre : celle produite en 2007 par le Grand Opera House de Houston, puis celle du Gran Teatro del Liceu de Barcelone en février 2008 et enfin quand même, celle mise en scène par Jérôme Savary à l'opéra Garnier en 1996. L'extrait est sous-titré en français. On pourra donc s'y reporter pour avoir la traduction des paroles que voici :
Questo è un nodo avviluppato,
Questo è un gruppo rintrecciato.
Chi sviluppa più inviluppa,
Chi più sgruppa, più raggruppa;
Questo è un gruppo rintrecciato.
Chi sviluppa più inviluppa,
Chi più sgruppa, più raggruppa;
Ed intanto la mia testa
Vola, vola e poi s'arresta;
Vo tenton per l'aria oscura,
E comincio a delirar.
Vola, vola e poi s'arresta;
Vo tenton per l'aria oscura,
E comincio a delirar.
pour accéder aux différentes versions, lancer la première video,
puis passer la souris en bas de la fenêtre video
puis passer la souris en bas de la fenêtre video
lundi 7 juin 2010
Et de 30 000 !
Et bien voilà, après avoir célébré la 5 000° visite, puis la 10 000° voici la 30 000° page vue. Merci à tous les visiteurs du blog, et notamment à ceux qui envoient des petits mots, des encouragements, des réactions...
jeudi 3 juin 2010
Cycle Utopies réelles (8) : le Liberia, apartheid et bons sentiments
L'année 2010 est celle du cinquantenaire des indépendances africaines, étiqueté célébration nationale dont la responsabilité a été confiée à l'inoxydable Jacques Toubon dans l'indifférence générale (NDR - la preuve : impossible de trouver un site internet consacré à la chose...). Mais que les Français sont donc mauvais quand il ne s'agit pas de se célébrer eux-mêmes ! On ne souvient notamment encore avec consternation (ou plutôt, on ne se souviendra pas) du comportement désinvolte et distrait de nos élites au pouvoir pour leurs pitoyables performances lors du quatrième centenaire de Québec.
Passons sur ce point et revenons au sujet. Si les pays d'Afrique francophone ont gagné leur indépendance il y a 50 ans seulement, il est un pays d'Afrique indépendant depuis... 1847. Nous parlerons donc du Liberia, anglophone puisque créée de toutes pièces au début du XIX° siècle par les citoyens US bien blancs de la Société américaine de Colonisation (American Colonization Society, ACS) pour y réimplanter les descendants d'esclaves noirs devenus libres aux Etats-Unis et à qui il n'était pas question d'accorder les mêmes droits civiques que les blancs.
Pays créé de toute pièce à partir d'un projet à l'apparence généreuse et qui tourne au cauchemar : nous voici de plain pied dans l'utopie réelle dans tout ce qu'elle a d'horrible et de paradoxal.
Pas question ici bien sûr de faire un cours d'histoire du Liberia, mais on invitera le visiteur à bien regarder ici, ici et ici. Les anglophones auront également un peu plus de matière ici, ici et ici, par la force des choses...
Concentrons nous sur les caractères utopiques de l'entreprise.
D'abord un projet apparemment généreux mais plus qu'ambigü - redonner une patrie aux afro-américains libres - ils furent 13 000 à être réimplantés au Liberia au final - et leur permettre de l'administrer librement - le premier gouverneur noir Joseph Jenkins Roberts accéda à la fonction en 1842, il fut en 1847 le premier président du pays devenu libre - mais surtout et aussi pour éviter qu'ils ne contaminent la société blanche américaine ou ne la menacent, l'épisode haïtien conduit par Toussaint Louverture étant à l'époque dans tous les esprits.
Voilà qui revient, purement et simplement, à considérer l'apartheid comme le premier fondement de l'organisation politique des sociétés. Belle espèce de philanthropie, mais il est vrai si répandue au XIX° siècle, et de tous côtés de l'Atlantique. Belle illustration aussi du constat que l'enfer est décidément pavé de bonnes intentions.
Ensuite, la création d'un pays de toutes pièces sur un bout de côte occidentale africaine achetée morceau par morceau aux Anglais par les dollars collectés par l'ACS , le plan en damier deMonrovia - nommée ainsi en hommage à Monroe, 5° Président des Etats, ami de la Révolution française, ambassadeur des Etats Unis en France de 1794 à 1796 - en porte le témoignage urbanistique évident.
Enfin, le désastre : réduction en esclavage, traite et exploitation des autochtones par les nouveaux arrivants, guerres civiles, surexploitation des richesses naturelles par les sociétés étrangères... La sinistre mais habituelle panoplie du traitement que les êtres humains réservent aux autres êtres humains depuis des millénaires.
Il faut quand même mentionner qu'au terme de la sanglante guerre civile des années 1989 à 2005 (150 000 morts, 850 000 réfugiés hors des frontières, pour 3,3 millions d'habitants : pas mal !) , et sous le contrôle de l'ONU, le Libéria est présidé par une femme plutôt remarquableEllen_Johnson-Sirleaf. C'est la première femme élue au suffrage universel sur le continent. Ce pays a, malgré toutes ses vicissitudes, toujours un peu d'avance...
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