Tout près de Chantilly et de Senlis, l'Abbaye de Chaalis et le parc Jean-Jacques Rousseau d'Ermenonville sont de beaux lieux gorgés d'histoire que l'amateur de belles choses et de promenades romantiques ne manqueront pas. Malheureusement, l'interdiction de photographier dans le logis de l'Abbaye ne permet pas ici de rendre compte de l'immense collection de meubles, d'objets de décoration et d'objets précieux amassés par le couple Jacquemard-André. Leur immense fortune leur a permis, pendant des années, d'acheter en moyenne deux objets précieux ou historiques par jour, avec une prédilection pour l'art italien. Chaalis fut acheté par eux, puis transformé en annexe de leur hôtel particulier du boulevard Haussman. Le corps de logis de l'Abbaye fut aménagé comme un gigantesque appartement, sur deux niveaux. Curieusement, la profusion des objets ne donne pas une impression d'accumulation ni de désordre. Nélie André, peintre de son état, avait l'oeil et savait parfaitement disposer les objets relativement les uns aux autres pour inspirer au visiteur un sentiment d'harmonie, d'accord, de confort. Les autres éléments du site, dont une roseraie de premier ordre,valorisent encore magnifiquement la promenade.
Quant au Parc Jean-Jacques Rousseau d'Ermenonville, qu'on ne s'attende pas à y trouver parterres impeccables et broderie végétale. Il est comme le grand Jean-Jacques qui le fréquentait beaucoup dans ses dernières années : naturel, authentique, et comme on pourrait oser dire "dans son jus". Et les jardiniers, manifestement, s'ingénient à y effacer toute trace de leur interaction avec la nature. Résultat étonnant, en pleine Ile de France, si raffinée habituellement, un espace vert comme livré à lui même, sauvageon, revêche, indompté. Loin, très loin de la tradition des Parcs à la Française... Manifestement hanté par un grand esprit plutôt frondeur.