Belle visite à la galerie des Gobelins pour cette exposition de tapisseries royales inspirées des grands maîtres italiens de la Renaissance.
Ces tapisseries sont celles du grand Roi, Louis XIV. Inutile donc de gloser sur leur éclat, leur magnificence, leur composition : tout y est excellent. Le plus grand Roi du Monde, comme on dit dans les opéras du temps, savait s'entourer et dépenser l'argent du Royaume avec goût. Imagine-t-on la catastrophe culturelle et patrimoniale que la France aurait connue si ce Louis là n'avait eu aucun goût ni sens esthétique, pour le même prix ?
Alors regardons de plus près quelques cartels. Tiens, pour certaines tapisseries, on note qu'elles ont appartenu à Nicolas Fouquet, et que leur première localisation fut Vaux-le-Vicomte, et qu'elles furent acquises par Louis XIV en 1661.
Qu'en termes galants ces choses là sont dites ! Evidemment, sur un cartel, la place fait défaut : on ne peut pas y écrire que Nicolas Fouquet, surintendant des finances du Royaume, quinze jours après une fête somptueuse dans son Château tout neuf de Vaux-le-Vicomte à laquelle il avait convié le jeune Louis - c'était le 17 août 1661, jour des 23 ans du Roi - pour lui en mettre plein la vue, s'est retrouvé au cachot pour le restant de ses jours et que Louis, pour faire bonne mesure, fit piller la demeure, considérant que tout cela, au final, lui revenait de plein droit.
Mais les deux hommes avaient manifestement le même goût, puisque tous les hommes d'exception qui avaient contribué à la construction et à l'aménagement de Vaux le Vicomte furent réembauchés pour Versailles.
Voilà pour l'acquisition. Et que l'histoire de la monarchie est donc importante pour comprendre certaines moeurs de notre bonne République de France.