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samedi 31 juillet 2021

Sur la Playlist de juillet : les frères Sammartini, inconnus du bataillon

On sait que la période baroque est assez longue, du moins telle que les historiens de la musique la caractérise : du début du XVII° jusqu'au milieu du siècle suivant, soit environ 150 ans.

Pendant cette période, on en finit pas d'énumérer tous les compositeurs qui ont laissé une trace de leur musique, sur papier et sur disque. Sans doute plusieurs centaines, d'autant que le baroque s'est répandu dans tous les pays d'Europe et en Amérique latine, comme on l'a vu récemment. 

Par ailleurs, le besoin de musique était immense pour la petite et grande aristocratie, avide de distinction et de distractions, mais aussi avide de ses deniers car on connait peu de compositeurs baroques ayant fait fortune.

Il est sans doute donc pas trop étonnant que l'on tombe sur des compositeurs jamais encore entendus, jamais encore rencontrés, malgré toutes ces dizaines d'années passées à écouter la musique de l'époque.

Avec honte, il faut aujourd'hui consacrer ce message à Guiseppe et Giovanni Sammartini, inconnus au bataillon jusqu'ici.

Guiseppe est l'aîné, né en 1695, et Giovanni est né 5 ans après. Guiseppe a fait sa carrière pour l'essentiel à Londres, où il est mort en 1750, alors que Giovanni est resté toute sa vie à Milan jusqu'à sa mort, à 75 ans... Il reste à savoir si les deux frères ont pu se rencontrer ou correspondre facilement pendant leurs carrières respectives, qui furent très denses des deux côtés.

Le père - Alexis de Saint Martin - était français et hautboïste, établi et italianisé à Milan. Les frontières n'existaient vraiment pas pour ces artistes, dont la mobilité était essentielle pour la plupart d'entre eux. Il fallait bien vivre.

On trouve dans chacune de leur biographie de nombreuses rencontres et coopérations avec les sommités musicales de l'époque, symptômes de leur grande renommée et de la reconnaissance de leur talent : Haendel, Porpora, Bononcini, Farinelli pour Guiseppe, et Glück, Jean-Chrétien Bach, Boccherini pour Giovanni.  L'article de l'Encyclopedia Universalis sur Giovanni indique qu'il a même traité le jeune Haydn de barbouilleur. Toujours aimables, les artistes entre eux.

Il est encore difficile de différencier les oeuvres de l'un et de l'autre : une petite recherche montre vite que certaines sont attribuées soit à l'un, soit à l'autre, de manière indifférenciée. 

Giovanni fut plus prolifique, surtout dans le genre de la Symphonie : on en atteste environ 70 ! Guiseppe quant à lui a composé essentiellement de la musique de chambre : sonates et concertos., toujours en quantité.

Des deux côtés, il reste une musique bien construite, très harmonique et très fluide - et on y entend souvent les tonalités de Haendel et de Haydn selon que l'on entend Guiseppe ou Giovanni. 

De quoi écouter pour le reste de l'été - au moins.