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lundi 8 novembre 2021

Les séries de l'automne : The Americans, Mrs America, Opération Roméo, Après

 

On s'était gardé cette série sous le coude pendant un bon moment, en se disant que l'actualité des grandes séries finira bien un jour. Ce moment est arrivé en octobre. Alors on est passé à l'assaut des six saisons de The Americans, diffusées entre 2013 et 2018 (75 épisodes d'une quarantaine de minutes)

On savait qu'il s'agissait d'espionnage et d'une série US, pas beaucoup plus, pour ménager un minimum de suspens.

Ce fut une bonne surprise. On pourrait pu tout aussi avoir été déçu : ce ne serait pas la première fois que l'on aurait survendu un produit médiocre dans cet univers industriel et artificiel des séries, compte tenu des sommes impressionnantes qu'ils faut investir dans ces divertissements éphémères.

Mais quelle belle série que The Americans ! Le titre nous prend à rebours : il s'agit plutôt de Russes,  ce couple américain, placé sous couverture par le KGB, ni vu ni connu : agents de voyage en journée, espions de l'URSS en soirée et surtout la nuit.

Les six saisons permettent de suivre leurs aventures selon l'évolution de la politique soviétique dans ses dernières années - la dernière saison s'achève juste avant la fin de l'URSS.

Miracle aussi des séries au long cours, on peut suivre l'évolution des deux enfants - qui, eux, sont bien à 100% américains. De quoi provoquer nombre de rebondissements, familiaux ou non.

Point important : la série a été créée par un ex-agent de la CIA ayant participé au démantèlement des réseaux de clandestins russes qui agissaient aux Etats unis jusqu'en 2010. C'est dire que le récit paraît bien crédible, et jusque dans les détails, malgré son apparence fantasque.

Oui, il existait de ces Américains, russes à l'origine, devenus américains par la grâce du KGB. La série s'inspire d'un couple soviétique ayant vécu 30 ans aux Etats Unis. Dans la vraie vie, leurs enfants ont même écrit un livre sur leurs parents.

Sur le fond, les motifs et les ressorts de la loyauté des principaux personnages peuvent intéresser. Qui plus est, le spectateur s'identifie à eux par la force des choses, qui mettent tant d'énergie à faire triompher leur patrie mourante - mais ils ne le savent pas.

On sait ce qu'il en restera quelques années après, mais il est piquant d'imaginer que les très nombreux spectateurs américains de la série - et elle a eu du succès - aient endossé la promotion des idéaux de l'URSS en s'identifier aux personnages principaux... Quel retournement de narration !

Enfin, les principaux acteurs - multirécompensés - sont excellents.

A ce titre, The Americans figure parmi les 100 meilleures séries depuis le début du siècle, selon le classement que vient de publier la BBC. Et en 8ème place, quand même.

Tout comme The Americans, on avait laissé de côté Mrs America et ses neuf épisodes. Compte tenu des louanges adressés à la mini-série, on se méfiait, même si Hulu, réseau de diffusion et Cate Blanchett, principal personnage, inspiraient confiance.

On se méfiait aussi de l'actualité américaine - la série a été visionnée pendant la campagne présidentielle des Etats Unis, au printemps 2020. Or, les questions posées par la série dans les années 70 faisaient écho directement à l'actualité trumpienne.

Il est question de deux conceptions totalement opposées du statut et du rôle de la femme. D'un côté, épouse et mère d'abord dans une conception plutôt républicaine - surtout dans les années 1970, de l'autre côté, une image portée par les mouvements de libération de la femme de l'époque.

La mini-série s'inspire directement de Phyllis Schlafly, femme politique américaine conservatrice, qui devient la figure de proue du mouvement antiféministe contre la ratification de l'Equal Rights Amendment (ERA), visant à inscrire l'égalité des droits entre les sexes dans la Constitution des États-Unis, et qui a suscité de vives réactions dans l'opinion.

Pour mémoire, l'ERA n'a toujours pas force de loi aux Etats Unis : il fallait 38 Etats pour le rendre constitutionnel et la Virginie - 38° Etat à le ratifier - est arrivée en 2020... Mais, entre temps, cinq Etats l'avaient révoqué.

C'est dire si Mrs America est encore dans l'actualité. 

Un des intérêts de la mini-série est qu'il endosse le point de vue des conservateurs/conservatrices, et qu'elle expose les arguments surannés correspondants. Et Mrs America se réfute elle-même : elle se bat pour une conception de la femme qu'elle n'incarne pas, puisqu'elle est femme politique... Drôle de paradoxe, mais intéressant.

Pour le spectateur de 2021, cela parait surréaliste. Et pourtant, rien n'est vraiment gagné. De quoi réfléchir sur l'inertie et l'irrationalité de l'histoire des mentalités.


Der gleiche Himmel (le même ciel) est le vrai titre de cette mini-série allemande de 2017, rediffusée récemment sur Arte. Quelle idée de rebaptiser la série Opération Roméo en français ?

Le titre allemand - repris en anglais : The same sky - insiste sur la proximité géographique des deux Allemagnes, pourtant si éloignées par leur régime politique et par leur référence idéologique mais aussi par leur mode de vie. La série reconstitue minutieusement d'ailleurs la vie quotidienne dans les dernières années de la RDA.

Quant à lui, le titre français Opération Roméo, insiste plutôt sur les activités d'espionnage de l'Est à l'Ouest, et, parmi elles, celles qui frappaient sous la ceinture. L'Allemagne de l'Est reculait devant peu de choses pour faire avancer la cause du socialisme réel.

Le format de la série est atypique : trois épisodes de 92 mn, puis scindés lors des diffusions ultérieures, soit six épisodes - seulement. On en redemanderait évidemment, mais on voit dans la série que les jours de la RDA étaient comptés. 

Le sentiment de fin de règne donne d'ailleurs à la série un sel tout particulier : faire comme si de rien n'était, en évitant de penser à la grande catastrophe, mais en y penser quand même...

On a dans l'esprit bien sûr aussi la série Deutschland 89, mais il fallait au moins deux séries pour décrire cette période incroyable, où le mur paraissant le plus solide d'Europe s'est effondré en une seule nuit. 

Rien à dire sur les acteurs, sur la narration, sur les décors et tant mieux, car l'ensemble doit être à la hauteur de l'Histoire qui est en train de s'écrire.


On signalera pour finir cette fois la très belle série Après, diffusée sur Arte aussi, mais produite par la télévision québécoise. Quelque part dans les Laurentides, une fusillade éclate dans le petit supermarché du bourg. Il ne s'agit pas de terrorisme - nous sommes loin de tout - mais d'une habitante bien connue, qui déjante et qui décide de tuer tout le monde. Alors qu'elle connaît tout le monde.

Connaissant un peu les types de relation très spécifiques, très proches, que l'on trouve spontanément entre personnes au Québec, on a été intéressé par le traitement de cet Après. De la belle fiction, mais si proche de l'authentique réalité humaine.

mardi 24 août 2021

Les séries de l'été : The Mosquito Coast, La Gifle et quelques autres...

The Mosquito Coast est une belle série américaine produite par Apple TV+, qui a mis les moyens pour tenter de continuer de prendre pied dans le monde des fictions. D'autres séries intéressantes a priori sont annoncées pour asseoir la plate-forme, qui reste la moins chère, signe d'un catalogue encore un peu rachitique.

Format étrange pour cette série dont on attend pas forcément une deuxième saison : 7 épisodes de 42 à 57 minutes, sans que cette disparité ne s'explique. Néanmoins une suite est programmée, signe du succès de la première.

Nous suivons la poursuite d'une famille américaine selon le roman de Paul Theroux, romancier américain bien connu, publié en 1981.

Tout tourne autour du personnage du père, Allie Fox, personnalité au moins ambiguë : inventeur raté, en rupture de tout sans que le spectateur sache exactement pourquoi : escroquerie(s), surendettement, délits multiples ? Comme les deux enfants du couple, on n'en sait rien car toute tentative d'explication est toujours ajournée.

Les sept épisodes relatent la dernière fuite de la famille, particulièrement mouvementée et très dangereuse : elle l'amène à rejoindre le Mexique, sans aucun titre officiel, dans une espèce d'émigration à rebours à une époque où les frontières sont devenues si difficiles à franchir.

Les quelques explications glanées au fil des épisodes pourraient croire à une fuite quasi-philosophique : tenter d'échapper au filet électronique qui identifie en permanence l'individu dans une société moderne. Mais les autres indices déposés ici et là dans la narration portent le spectateur - tout comme les deux enfants - à une cavale bien moins honorable.

De même, que penser de la mère, bien née sous le signe de l'argent, mais qui se fait complice au final de ce sacré Allie, dont on se demande plusieurs fois s'il n'est pas complètement cinglé... On peut regarder The Mosquito Coast, au moins pour avoir affaire à une famille américaine très éloignée des standards US qui peuplent tant de séries américaines.


Autre affaire de famille dans La Gifle/The Slap, mini-série australienne disponible sur le site d'Arte, souvent signe de qualité et d'intérêt.

Narration simple et bien charpentée : chacun des huit épisodes de 51 minutes est dédié à un des principaux personnages, endossant son point de vue et sa place dans le récit, tout en déroulant implacablement un fil chronologique, épisode par épisode, du fait générateur jusqu'au procès final. 

Le spectateur se régale de cette ligne claire, permettant de se concentrer sur le contenu de l'affaire : une gifle, donnée par un des invités lors d'un barbecue familial, à un des enfants présents, évidemment insupportable.

Le dépôt de plainte des parents concernés déclenche toute la suite : aigreurs, récriminations, reproches, griefs, action en justice, chacun prenant son parti en surinvestissant l'affaire selon son passé, l'éducation reçue ou donnée, sa culture familiale, ses affinités etc.

La famille concernée - tout comme l'auteur du roman support - est issue de la communauté grecque, relativement bien représentée en Australie, et notamment dans l'Etat de Victoria, où 3% de la population est d'origine grecque. La série se passe à Melbourne, capitale de l'Etat concerné. 

On peut donc apercevoir par superposition les différentes cultures latines/anglo-saxonnes/autres en présence.

Au delà, ces huit portraits - tout particulièrement celui d'Hector, pivot de l'histoire - sont magnifiquement brossés, encadrés et valorisés par une équipe de réalisation hors pair qu'il faudra sans doute surveiller via les prochaines productions australiennes.

Pour compléter l'été, quelques autres séries peuvent être mentionnées, même si elles n'égalent pas les deux premières.

- A l'intérieur : production franco-française du service public, qui manque sans doute un peu de sous. Hélas, on a l'impression d'avoir déjà vu mille fois une enquête policière en cadre confiné, comme ici une clinique psychiatrique. On a regardé quand même, et, au final, pour une seule chose : Béatrice Dalle en commissaire de police. C'est assez crédible et assez réussi. Bravo.


- Boss, série US déjà ancienne (2011-2012). C'est presque un classique, mais elle est inédite en France. le Boss en question est le Maire de Chicago - poste important s'il en est - qui apprend qu'il est atteint d'une maladie neurodégénérative peu connue mais terrible : la démence à corps de Lewy, dont on apprend beaucoup de choses au fil des 18 épisodes répartis sur deux saisons. 

On apprend aussi beaucoup de choses véridiques et très précises sur le jeu institutionnel entre une grosse collectivité américaine et l'Etat fédéré - en l'occurrence l'Illinois, donc entre un Maire et un Gouverneur. Ce jeu difficile, du coup, aide à comprendre pourquoi il a été si difficile de gérer l'épidémie aux USA.

Par ailleurs, sur le caractère de l'homme du pouvoir en question, on retrouve beaucoup d'éléments communs avec House of Cards, qui date de 2013.

Bref, Boss est le type même de série qu'on pourrait retrouver un jour sur Arte compte tenu de son intérêt politique, culturel et social.


- The White Lotus : c'est la série du moment, donc on se méfiait. Mais le label HBO a permis de forcer son envie. On ne regrette pas trop, car les personnages mis en scène sont intéressants et contrastés dans ce remake de Masters And Servants dans un palace hawaïen. Evidemment, le paradis promis n'existe pas, même à Hawaï, et surtout pas pour les employés du White Lotus, ni même pour ses riches clients.

Hélas, le récit est un peu faiblard et la fin précipitée est totalement bâclée : pourquoi avoir donc limité la série à 6 épisodes ? On annonce une deuxième saison, en espérant qu'elle surmonte les défauts soulignés.


- Enfin, on a repris fin juin avec bonheur la formidable série The Good Fight dans une 5° saison, en collant l'actualité US - comme dans les saisons précédentes - et notamment l'après-Trump et les conséquences de l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021... Félicitations à la production et aux scénaristes !

lundi 12 juillet 2021

Les séries de mai et juin : Domina, Messiah, Mare of Easttown, Ramy

 Une belle moisson de séries pour mai et juin.

Cela faisait longtemps qu'on attendait une nouvelle série sur l'Empire romain. La voici sur Sky : Domina propose huit épisodes, tous tournés dans les prestigieux studios de Cinecittà, à Rome évidemment.

Comme son nom l'indique, Domina endosse le point de vue des femmes romaines. Mais attention : pas de n'importe quelles Romaines ! 

On y parle des grandes épouses des hiérarques qui se succèdent après la mort de l'assassinat de Jules César, période troublée, juste entre la République et l'Empire, où l'on pouvait passer en très peu de temps du panthéon aux oubliettes de provinces lointaines, de préférence humides et glaciales.

Comme toujours dans les séries historiques, on traque malgré soi les anachronismes ou les erreurs historiques, et on les repère assez bien. Mais ils n'empêchent pas heureusement de se prendre au jeu des nombreuses intrigues. C'est donc qu'ils ne sont pas si importants.

Il n'a pas été choisi de tourner en latin, mais en anglais. Passons, mais on se souviendra que la série allemande Barbarians/Barbares (2020) faisait parler ses personnages totalement en latin, et c'était plutôt réussi.

On mentionnera au passage Isabella Rossellini en matrone aristocrate. 

Domina se regarde bien, même si les zigzags des intrigues et de l'arbre généalogique des Julio-Claudiens peuvent faire plisser le front. 

Enfin, Livia Drusilla, la principale héroïne, s'inspire d'un personnage féminin qui a eu une réalité historique très importante : elle était au cœur de la famille qui produit les cinq premiers empereurs romains. C'est dire si elle s'y connaît en matière de pouvoir familial et impérial.

Messiah/Le Messie est une série atypique, attachante et courageuse. Son principal ressort narratif est terriblement simple mais terriblement efficace : et si le Messie revenait aujourd'hui. Du coup, le spectateur est ballotté en permanence entre deux réalités : s'agit-il d'un imposteur, mais plutôt doué côté escroquerie et manipulation des foules, ou s'agit-il vraiment d'un personnage prophétique capable de changer la réalité du monde d'aujourd'hui en utilisant les moyens d'aujourd'hui ?

Evidemment, les réseaux sociaux sont parmi les leviers les plus utilisés par le personnage et son entourage.

L'ensemble tient debout malgré la gageure, et les scénaristes ont fait un bon travail d'équilibrage, sans jamais tomber dans la mascarade ni l'outrance.

La programmation d'une deuxième saison rencontre évidemment pas mal d'obstacles : la série est américaine et les détracteurs d'un côté ou de l'autre ne manquent pas. A suivre.

Enfin, et pour l'anecdote, le Messie, ou plutôt le magnifique acteur qui l'incarne, Mehdi Dehbi, est né... à Liège ! Ainsi soit-il 😅

Les deux autres séries sélectionnées sont construites autour de deux acteurs formidablement intéressants.

On comprend dans Mare of Easttown que le personnage principal s'appelle en fait Marianne, et que Easttown est le lieu où elle a toujours vit et travaillé, petite ville imaginaire de l'est de Pennsylvanie, même s'il existe vraiment près de Philadelphie un lieu appelé Easttown Township - lieu prédestiné à n'être qu'un non-lieu compte tenu de sa dénomination.

Nous sommes dans l'Amérique US profonde, loin des splendeurs financières et architecturales des grandes villes de la côte Est des Etats Unis. 

Mare est policière, métier pas facile à exercer sur le lieu de son enfance, où l'on connait tout le monde depuis le jardin d'enfants. 

Mais l'intérêt principal de la série est que ses créateurs se sont amusés à y projeter Kate Winslet dans le rôle de Mare. Quelle rencontre entre l'actrice fétiche de plusieurs générations entières et cet environnement grisâtre !

Elle a maintenant 45 ans dans la vraie vie. Sans fard, son jeu est magnifiquement de retenue, de sobriété et de dignité, faisant parfaitement oublier la Rose du Titanic. Elle avait à l'époque 22 ans.

La narration est captivante et solide, ce qui ne gâche rien de la mini-série : sept épisodes de 57 minutes, durée adaptée à une bonne étude des caractères, comme il est souvent nécessaire pour les (bonnes) séries policières. On aime.

Dans Ramy, les passionnés d'études interculturelles se régaleront. Tout au long des deux saisons (10 épisodes chacune), on y retrouve tous les mécanismes bien connus des relations interculturelles : fabrication et utilisation des préjugés, racisme à rebours, comédie des différences, ethnologie de comptoir, folklorisation des cultures en présence etc.

C'est que le créateur de la série en connait un rayon, comme immigré de première génération : il s'agit de Ramy Youssef lui même, né à New York, issu d'une famille égyptienne, acteur, comédien de one man show dans la vraie vie.

Ce Ramy réel est le même qui tient le premier rôle dans la série. C'est tout dire des éléments biographiques retrouvés au fil des épisodes, et tout y passe : religion (musulmane évidemment), sexualité, famille élargie ou non, mariage, amitiés, études, boulot, interdits alimentaires et autres... 

Il en prend tant et tant sur lui, que Ramy force rapidement une immense sympathie face à sa grande ingénuité devant l'en même temps (des deux cultures) qu'il essaie de capter, sans évidemment à y arriver car Ramy est et reste un américain, hélas pour lui !

Mais attention : cette série est sérieuse sous ses aspects de comédie. Comment faire autrement s'agissant d'enjeux contemporains essentiels pour toutes les sociétés, qu'elles soient de départ ou d'accueil ? Ou faut-il préférer la guerre de tous contre tous ?

Enfin, la série est produite et diffusée par Hulu, plate-forme vidéo américaine dont Disney est propriétaire à deux tiers. On peut féliciter Disney de s'ouvrir si largement à l'évolution des mentalités et aux enjeux sociaux contemporains via Hulu, comme en témoigne pas mal de séries produites par Hulu : Mrs America, Love Victor, The Handmaid's Tale/La Servante écarlate, A Teacher, The Path...

Deux mentions particulières à ajouter : The Knick et On the Spectrum.

Série américaine, The Knick - qui désigne l'hôpital Knickerbocker de New York - nous renvoie à la réalité de la médecine au début de XX° siècle. La reconstitution y est impeccable et sérieuse, sur fond de discrimination raciale implacable.

Quant à On the Spectrum, mini-série israélienne proposée par France TV en ce moment, c'est un grand coup de cœur : elle décrit la vie quotidienne décalée de trois jeunes adultes autistes installés ensemble dans un appartement adapté. On y trouve beaucoup de traits comiques, mais aussi beaucoup de douleurs : celles de la maladie mentale lucide sur elle-même, si difficile à dépeindre vue de l'extérieur. Bravo pour ce tour de force.

dimanche 2 mai 2021

Les séries du printemps : Deutschland 83-86-89, For all Mankind, The Plot against America, Staged

Le printemps nous apporte quatre séries d'anthologie apportant au public le meilleur des récits contemporains. Chacune, dans son genre, nous place au cœur de la grande histoire de manière originale, crédible et édifiante.

Chacune des saisons de Deutschland porte l'année de leur récit : 1983, 1986 et 1989, cette dernière année étant cruciale pour l'histoire de l'Allemagne. 

La série nous place en RDA, jusqu'à la disparition du pays, absorbé si vite par la République fédérale.

 Autant dire que celui qui s'intéresse à l'histoire allemande contemporaine n'y perd par une miette : espionnage continu et multiforme de l'Ouest par l'Est, discours idéologique marxiste-léniniste omniprésent dans l'espace public, flicage à grande échelle de la population, pusillanimité des dirigeants, complaisance servile vis à vis de l'URSS etc.

Autant de stigmates qui expliquent qu'il n'était pas possible de sauver quoi que ce soit de ce pays factice. Mais sans doute la série nous engage à ne rien oublier, tout en s'interroger sur ce qu'est une démocratie, ici ou là, entre sécurité, égalité et liberté. Sic transit.

On retrouve dans les intrigues et la vie des personnages tous ces ingrédients, servis par d'excellents acteurs. 

Malheureusement, les trois saisons ont été diffusées de manière un peu erratique, aux Etats Unis (réseau Sundance, puis Amazon Prime), en Allemagne (RTL) et sur Canal Plus, mais de manière quasi-confidentielle. C'est dommage : on pourrait espérer qu'une chaîne comme Arte par exemple puisse lui donner un plus large public en France, car elle le mérite. 

Au passage, on n'oubliera pas la fameuse citation de François Mauriac J’aime tellement l’Allemagne que je suis ravi qu’il y en ait deux (Le Temps d’un regard, 1978, Jacques Chancel). La phrase aurait pu être prononcée par un autre François - Mitterrand - qui ne croyait pas trop à la réunification pour sa part. La série y fait une autre réponse, celle de l'histoire.



For all Mankind est une uchronie formidablement intéressante, notamment pour ceux qui sont passionnés de conquête lunaire. La série part d'une réalité tout à fait plausible : les soviétiques sont arrivés sur la Lune avant les américains à la fin des années soixante.

De là, on pouvait craindre une série centrée sur le sentiment national américain blessé, de qui est le cas dans les premiers épisodes. 

Heureusement, le récit prend de la hauteur et il réécrit complètement l'histoire de la conquête lunaire : envoi d'une femme sur la Lune - toujours le fait des soviétiques -, établissement de bases permanentes sur la Lune (une pour les USA, une pour l'URSS), exploitation des ressources lunaires, recrutement d'astronautes femmes, promotion d'ingénieurs femmes qui finissent d'accéder aux postes les plus hauts de la NASA... On peut rêver, non ?

Ce cadre général fournit beaucoup d'histoires et de rebondissements tout au long des deux saisons existantes (10 épisodes par série d'une cinquantaine de minutes), et pourront sans aucun doute produire une troisième, en projet. 

Il permet aussi de laisser passer plus facilement le sentimentalisme familial qui n'échappe jamais à une série US, tout comme le ketchup (Heinz) dégouline dans toute cuisine yankee.

Au Québec, le titre est Pour toute l'humanité, qui est une parfaite traduction : qui doit représenter tout l'humanité dans les étoiles ? Cela ne peut pas être forcément que les Etats-Unis, non ?



Deuxième uchronie de cette sélection : The Plot against America/Le complot contre l'Amérique, adaptation TV du roman de Philip Roth, mais on peut faire confiance à HBO pour produire des contenus télévisuels de bonne qualité, ce qui est le cas.

Cette mini-série de 6 épisodes de 55 minutes mériterait une deuxième saison tant la fin de la première saison est angoissante.

L'argument est simple mais terriblement efficace : Charles Lindbergh - l'aviateur bien connu - remporte l'élection présidentielle de 1940 en battant Roosevelt. Comme militant du mouvement America First Committee - cela rappelle quelque chose de plus récent, il était contre l'implication des Etats Unis dans la deuxième guerre mondiale et germanophile, ce qui à l'époque témoignait de sympathies nazies.

Dans la vraie vie, Lindbergh avait proclamé en public en 1941 : Les trois groupes les plus importants qui ont poussé ce pays-ci à la guerre sont les Britanniques, les Juifs et l'administration Roosevelt

De là, la série décrit les conséquences de l'arrivée d'un tel homme - héros noir - à la Présidence fédérale sur la vie politique et sociale des Etats Unis au travers d'une famille juive, mais aussi bien américaine : persécutions, guerre civile, désordres violents, meurtres politiques, apartheid d'une partie de la population, apparition des "collabos", attaque des institutions politiques en place - cela vous fait penser aussi à quelque chose de plus récent aussi, non ?

On ne peut pas ne pas évoquer les vagues d'intolérance, de racisme, de violence et de délire complotiste que Trump a suscitées pendant son mandat. La fin de la série n'indique pas quel est le vainqueur des élections de 1944 dans cette effrayante réalité parallèle, mais on sait qu'elles seront contestées.

Une série salutaire, providentielle. effarante, en espérant qu'elle ne soit pas prémonitoire de surcroît.


Ouf, beaucoup plus est légère est Staged, série britannique, mais remarquable à plusieurs titres.

Elle est issue du premier confinement du Royaume Uni. Désœuvrés, deux immenses acteurs que sont Michael Sheen et David Tennant décident de jouer leur propre rôle, dans leur propre domicile, avec leur propre famille, en utilisant la visioconférence... et en faisant intervenir d'autres acteurs, dans leur propre rôle.

Nous sommes donc dans un parfait exercice de style, destiné en l'occurrence à la BBC One (On l'aurait parié !), mais à ce niveau, on se laisse embarquer très vite même si le prétexte est mince : préparer la mise en scène de la pièce de Pirandello, Six personnages en quête d'auteur

Tout y passe au cours des deux saisons (14 épisodes au total de 22 minutes) : les reproches voilés mutuels, les petites hypocrisies du métier, les rivalités des deux egos en présence -évidemment immenses- sans oublier le poids du quotidien, essentiel dans une situation de confinement strict.

On rit beaucoup, compte tenu de ce formidable exercice d'autodérision des deux acteurs principaux et de leurs prestigieux invités ou invitées à découvrir.

On connaissait leur talent, bien sûr, mais le mettre au service du public de manière aussi contrainte relève d'une immense compétence professionnelle : divertir intelligemment en s'utilisant soi-même sans lasser ni offusquer. Chapeau bas.

PS : Cadeau bonus pour les anglophones : l'un est gallois (Michael Sheen), l'autre est écossais (David Tennant), les autres sont anglais ou américains... on se régale de tous ces accents.

lundi 22 mars 2021

Les séries du début de l'année : The Wire, Normal people, Servant

Attention, les séries vues au début de l'année sont saisissantes : un grand classique (The Wire) et deux séries plus récentes (Normal People et Servant). L'ensemble est anglophone, mais de plusieurs racines différentes : Etats Unis, Angleterre, Irlande.

Il ne faut pas se tromper, sous ses aspects de série policière typique, The Wire est une série univers - déjà considérée comme un grand classique des séries - même si son action se passe exclusivement à Baltimore, la grand port mal fréquenté de la côte est des Etats Unis : la grande et la petite délinquance y portent les statistiques fédérales très haut dans la vraie réalité.

Baltimore est comme un microcosme, réceptacle de la misère du Monde : drogue, argent, corruption, trafic des êtres humains, inégalités immenses, manque d'éducation, cupidité et tutti quanti

Alors, quel intérêt, alors qu'on a déjà vu mille séries US basées sur le sempiternel jeu des gendarmes et voleurs ? 

The Wire tient son formidable architecture du caractère de ses très nombreux personnages, blancs, latinos, blacks... Immédiatement reconnaissables, très vite définis par l'intrigue, on s'y attache vite, de quelque côté ils se trouvent. 

Sans doute parce que les scénaristes ont bien travaillé : en quasi totalité, ce sont des héros tragiques. Leur condition, leur histoire, leur place dans le microcosme les prédestinent à leur rôle mais de manière lucide, comme ironiques devant l'indigente poignée de cartes que le sort leur a jetée.

Au passage, The Wire est aussi une réflexion expresse, vivante et concrète sur les différentes théories de la lutte contre la délinquance mises à l'oeuvre dans les sociétés modernes.

Le titre français est bien traduit : Sur écoute, mais les techniques d'enquête mises en scène sont bien moins cruciales que le jeu du facteur humain.

Pour le reste, les intrigues sont fouillées et intéressantes tout au long des cinq saisons, qui compte 60 épisodes d'une heure. On en redemanderait.

Attention, nous sommes au sommet du genre avec Normal People. Peut-être avons-nous affaire à une des meilleures séries jamais tournée sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte de ces dernières années ?

Produite par la BBC 3, tournée en Irlande, la série est magnifiquement mise en scène, mise en photo et jouée avec une immense sensibilité, pleine de nuances et d'expressivité retenue.

Cette qualité - souvent constatée dans les séries britanniques - est quasi-bluffante, mise au service d'un récit clair, parfaitement maîtrisé, emportant le spectateur sur 12 épisodes d'environ 30 mn, aucune autre saison n'étant attendue.

On n'a pas envie de paraphraser médiocrement le propos de cette équipe hors pair. On peut donc voir ce travail sans perdre pas son temps - l'accent irlandais en plus.

Servant est une authentique série fantastique, au sens technique : en permanence ballotés entre les explications rationnelles et le recours à l'irrationnel, les personnages tentent de comprendre la disparition du bébé de la maison, et d'agir en conséquence. Et le spectateur suit.

Nous sommes dans un beau quartier de Philadelphie, mais on ne sort pas de la belle maison du beau couple concerné, le reste du monde n'étant aperçu par le téléviseur. 

Curieusement, les deux acteurs masculins principaux sont anglais - de même que le créateur de la série : sur ce plan là aussi, nous sommes encore dans l'indétermination, car la série est quand même américaine.

Deux saisons, comportant au total 20 épisodes courts (30 mn environ), créent une ambiance captivante, dans une relative sobriété de moyens.

Les sériephiles seront contents de retrouver l'actrice jouant les personnage de Claire - la plus jeune de la famille Fisher- dans Six Foot Under... vingt ans après (Lauren Ambrose) . Et les vieux fans d'Harry Potter retrouveront de leur côté Rupert Grint, qui jouait Ron Weasley - le petit roux - dans tous les films d'Harry Potter.

mardi 19 mai 2020

Cycle Utopies réelles (10) : Place Carnegie à Fargniers

Ancienne commune maintenant intégrée à celle de Tergnier, il ne restait rien à la fin de la première guerre mondiale de Fargniers, comme partout ailleurs dans ce secteur ravagé.

On pouvait donc repartir quasiment d'une page blanche urbanistique. Alors est arrivé l'argent d'Andrew Carnegie, le même qui a fait construire tant et tant de bibliothèques aux Etats Unis. 2 500 environ, quand même. On ajoutera aussi celle de Reims, reconstruite à l'ombre de la cathédrale, tout le quartier ayant été mis à terre entre 1914 et 1917.

150 000 $ sont arrivés de sa fondation, soit l'équivalent de 2 millions d'Euros actuels. Carnegie, né anglais, était devenu aux Etats Unis le quatrième homme riche du monde et de tous les temps. Sa fortune était estimée à 310 milliards de dollars soit 4 700 milliards de dollars actuels. C'est très loin des 105 milliards de dollars actuels de Bill Gates.

L'acier est en cause, à une époque où il était utilisé partout et la demande mondiale était immense.

Dans cette bulle industrielle, le banquier John Pierpont Morgan côtoyait Carnegie. Morgan a dirigé la cession des aciéries de Carnegie pour créer US Steel, qui existe encore et dont le siège est resté dans la ville de Carnegie, Pittsburgh.

Sa fille, Anne Morgan, est encore célébrée du fait de son implication forte - sentimentale et financière - dans la reconstruction d'après la première guerre mondiale dans le nord de la Picardie.

Revenant à Fargniers, deux architectes de renommée sont appointés pour la construction de cette place inaugurée en 1928.

D'une part Paul Bigot, très impliqué dans la reconstruction d'après-guerre. On lui doit le monument de la première bataille de la Marne, à Mondement-Montgivroux, mais aussi le musée Antoine Lecuyer de Saint Quentin. La magnifique collection de pastels de Quentin de la Tour, l'enfant du pays, qui l'abrite méritait un bâtiment d'exception.

D'autre part Henri-Paul Nénot, une sommité française : il a présidé la société des architectes français. Ses réalisations sont prestigieuses, la plus importante étant le Palais de la Société des Nations à Genève, l'ancêtre de l'ONU.  C'est aussi lui qui a construit la Sorbonne telle que nous la connaissons. 

Carnegie, Morgan (père et fille), Bigot, Nénot : comment cette conjonction s'est-elle trouvée sur ce territoire déshérité, cheminot et ouvrier ? C'est toute une histoire qu'il faudrait reconstituer ou retrouver.

Il reste la Place Carnegie, qui donna l'armature urbanistique de Fargniers. La commune comptait un peu moins de 3 000 habitants dans les années vingt, et guère plus lors de sa fusion avec Tergnier en 1974.

La place, classée monument historique, regroupe l'ensemble des services d'une petite ville : mairie, salle de spectacle, maison de santé, école, poste... chacun étant parfaitement identifiable dans une belle homogénéité architecturale, surveillée par le buste d'Andrew Carnegie.

Un des bâtiments abrite actuellement le musée de la résistance et de la déportation de Picardie.

Il faudrait creuser aussi pour savoir si Carnegie avait connaissance de ce projet dans le détail, et si Anne Morgan y était impliquée.

Sans doute, car son pied à terre en France était au Château de Blérancourt, actuellement Musée franco-américain récemment rénové, à moins de 30 mn de Tergnier.

Richissimes et philanthropes, Morgan et Carnegie pouvaient certes se permettre de financer ce qu'ils souhaitaient mais encore fallait-il qu'ils donnaient un sens à leur fortune, dont une étincelle atterrit un  jour à Fargniers, Place Carnegie...















(photos prises le 15 mai 2020)


dimanche 16 février 2020

Sélection 2019 (finale)



Voici la sélection 2019 bouclée.

Il a fallu évidemment ajouter les images de Pennsylvanie, et notamment une sélection sur Pittsburgh, Meadville et Waterford, territoires désormais amis.

Les abbayes du Soissonnais ont aussi à nouveau leur place : St Jean des Vignes, St Léger et Longpont, qui furent si puissantes, dont les pierres ont laissé des ruines impressionnantes.

On retrouve aussi des images de La Ferté-Milon, la ville de Racine, qui a tant à donner en si peu de kilomètres carrés.

Plus rares sont les photos de Paris, prises au jardin des plantes et à sa ménagerie...

On retrouvera les autres commentaires sur la première édition de la sélection ici





jeudi 19 décembre 2019

Urbaine Pittsburgh





Surplombée par les ponts d'autoroutes qui planent sur le centre ville, on attendait une jungle urbaine écrasant le piéton téméraire et le cycliste avant-gardiste. Ces représentations européennes d'une ville américaine furent parfaitement fausses : l'être humain sans sa voiture a parfaitement trouvé sa place.

Cette place est d'abord celle des beaux aménagements les berges des deux puissantes rivières qui confluent au bout de "downtown" - l'hyper centre - pour former l'Ohio, toujours rivière, puisqu'il se jettera bien plus loin dans l'immense fleuve Mississipi. 

Ces berges dégagent les grands équipements sportifs indispensables de toute grand ville aux Etats-Unis : stade de base-ball et stade de football (américain)

La place de l'être humain est aussi partout aménagée au fil de nombreuses placettes où chacun peut passer un peu de temps à sa guise et à l'écart des moteurs.

Pour le reste, les images montrent assez la présence de l'histoire des Etats Unis dans cette ville, qui fut un enjeu d'importance entre Français, Anglais et Amérindiens, longtemps appartenant à la sphère de la Nouvelle France, et qui était une espèce de porte vers le Far-West. Il a fallu attendre la guerre de 7 ans - la toute première vraie guerre mondiale - impliquant autant l'Europe que l'Amérique _ pour que la France perde la partie là-bas. Et voici pourquoi en Pennsylvanie on ne parle pas le français mais l'anglais.

Plus proche dans le temps, Pittsburgh est la ville d'Heinz et d'Andy Warhol. Heinz a donné au Monde le ketchup et Andy Warhol, une renommée internationale et moderne. Warhol est partout ici : il y a laissé non seulement un pont à son nom menant à son grand musée dédié, mais aussi un état d'esprit : se laisser surprendre au coin de la rue par des installations d'art moderne et une architecture postmoderniste, toutes deux permises par les fortunes immenses créées par l'industrie verrière, concentrée ici.

Pittsburgh est aussi la ville de Carnegie, qui a laissé un ensemble de musées de première catégorie. Comme souvent aux Etats Unis, l'argent s'est transformé en bon goût, même si ce n'est pas toujours le cas.











lundi 3 août 2015

Meaux, le musée de la Grande Guerre




Une triste journée de janvier est sans doute le bon moment pour visiter un musée consacré à une guerre mondiale dont on vient de célébrer le centenaire du début. Et dont on vient de se remémorer des folles horreurs qu'elle a provoquées.

Rien à critiquer dans ce musée, dont les collections sont riches et d'une grande qualité et dont la mise en scène est pertinente et intéressante.

Pour autant, comment saisir dans ses enjeux multiples internationaux et sa vaste étendue géographique la première guerre mondiale sans la circonscrire ?

Pas facile. Alors on peut rester sur sa faim sur certains aspects, mais c'est somme toute un détail. 

Une visite sérieuse, intéressante, dans un équipement agréable et bien conçu où le visiteur se sent accueilli et attendu. Ce n'est pas partout, hélas !