Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
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samedi 4 décembre 2010

Or lipide (suite)



Savez vous récolter les olives à la mode du Péloponnèse ? Et bien voila comment on fait.

Une belle expérience, qui ramène à l'essentiel : passer la journée au grand air à travailler physiquement en pleine végétation, vérifier en fin de journée le résultat concret de son travail pour s'en féliciter ou s'en désoler, se mettre au service des autres plus expérimentés et dont on peine à comprendre le langage et les codes en évitant de les gêner, autant que possible, s'inquiéter du temps qu'il va faire, anticiper sur la journée du lendemain... Et, au final, prime inouïe, déguster une huile tout fraîchement pressée, aux arômes complexes, fins et sans aucune amertume. Cadeau des Dieux.

mardi 30 novembre 2010

La coiffure des Cariatides


C'est encore de la Grèce dont il s'agit. Une semaine là-bas nourrit l'esprit pour longtemps...

Comme le blog l'avait annoncé ici et , la visite du musée de l'Acropole ouvert en 2009 est un événement en soi pour tout un ensemble de raisons : situation incroyable - 280 m en contrebas du Parthénon, construction et conception incroyables - entièrement sur pilotis pour ne pas altérer le champ de fouilles sur lequel il est construit, et richesse incroyable des collections. Mais tout est sur le site officiel.

A titre emblématique, considérons le document remis aux visiteurs :


Celui présente les vraies Cariatides - car celles qui sont sur l'Acropole sont des copies, il faut se faire une raison - mais vues... de dos. 

Bien vu, en effet. Voilà qui met en exergue la caractéristique principale du musée, basée sur une idée très simple et génialement interprétée dans le musée : les statues sont en trois dimensions. Donc on doit pouvoir en faire le tour, de toutes ! C'est à partir de cette idée que les collections sont présentées, dans des espaces lumineux, ouverts, vastes, comme limpides.



 


Et c'est là qu'on peut enfin voir la coiffure des Cariatides : magnifiquement ouvragée et conservée, telle que les religieux qui pouvaient les approcher la voyait. Dans l'antiquité Messieurs Dames, pas question de se présenter "en cheveux", comme on disait autrefois, c'est à dire cheveux déliés, du moins quand on avait quelque noblesse ou un rang à tenir. Et c'étaient des heures entières que l'on devait consacrer à sa coiffure, ou, du moins, des heures entières qu'on devait laisser à ses esclaves pour s'en occuper. Grandes Dames, vedettes de l'Acropole depuis toujours, les Cariatides sont de cette catégorie là, de celles qui ne pouvaient pas s'exposer publiquement sans être dignement coiffées.

photo prise au musée de Thessalonique en 2006

Voilà qui met aussi en lumière une autre caractéristique de l'esthétique grecque antique : même dans leur face invisible au public, les statues se devaient d'être parfaitement accomplies, impeccables.

On pourrait en décrire un symptôme : le symptôme des Cariatides, qui exigerait qu'un travail soit accompli parfaitement, même dans ses parties les moins visibles voire invisibles, sans rien laisser à l'état brut, entièrement ouvragé, comme si la perfection de la face visible dépendait aussi de la perfection de l'ensemble.

Ouf, nous sommes loin de la vie moderne, décidément.


samedi 27 novembre 2010

L'Acropole/ἀκρόπολις


Avoir la grande chance de monter à l'Acropole d'Athènes (y en-a-t-il une autre ?) est une expérience exceptionnelle qu'il faut savoir goûter, pas après pas, marche après marche, instant après instant. Cette expérience permet d'embrasser d'un coup 25 siècles d'humanité. De se dire qu'à 8 heures du matin, même au siècle de Périclès, le site était quasiment désert, comme 2 500 ans après. De se dire aussi que les hordes de touristes, se hissant quelques heures après, degré après degré, jusqu'aux sanctuaires de l'ancienne religion ressemblent sans doute trait pour trait à cette foule bigarrée, bruyante, négligeante, venue de tous les coins du monde hellénique pour le voyage de leur vie : Héllènes de toutes les cités et de toutes les îles, Macédoniens, Crétois, Thraces, Illyriens, Métèques, Perses, Mèdes, esclaves affranchis ou accompagnant leurs maîtres... tous venus rendre leur culte à la puissante Athéna.

L'Acropole est désormais dotée de son musée propre, juste à ses pieds : réalisation exceptionnelle, elle aussi, qui avait même suscité la promesse d'un voyage tout spécial pour le visiter. Voilà qui est fait.


mercredi 24 novembre 2010

Or lipide


A partir de la mi-novembre, tout le bassin méditerranéen est au travail. Il s'agit d'assurer la récolte des olives,  qu'elles soient destinées à être mangées, ou bien pressées pour en faire la précieuse huile, pilier de la fameuse cuisine crétoise, fer de lance de la réhabilitation du lipide dans l'alimentation moderne.

L'Union européenne, au demeurant, ne sait trop quoi faire de toutes ces terres méditerranéennes souvent escarpées et trop peu arrosées, sauf justement à y encourager la culture de l'olivier. Ça tombe bien. On dira un jour à quel point les institutions de l'Europe ont été performantes dans l'organisation de la promotion du produit à l'échelle des 500 millions de citoyens concernés.

Il est en tout cas stimulant d'avoir pu participer à cette quête très physique de l'or lipide, dans le Péloponnèse en l'occurrence. Le blog y reviendra quand l'hiver permettra plus facilement l'exploitation des images rapportées.

dimanche 10 octobre 2010

Opéras marrants : soyons hilares en attendant le lundi matin



L'opéra est un spectacle total, exigeant, épuisant pour l'artiste et quelquefois pour le spectateur, car il oblige a combiner une grande technicité avec l'expression des sentiments les plus débridés. Une grande partie de sa valeur réside sans doute là. Une partie de sa difficulté d'approche aussi : aller à l'opéra, c'est un travail à plein temps pendant quelques jours - ne serait-ce que pour potasser un peu le livret - et ainsi en tirer le meilleur parti.

Ce cocktail d'exigence technique et de d'expression libérée peut aussi donner des choses assez marrantes, un peu décalées, borderline ou un peu déjantées, comme on voudra dire en bon français. Et quand le baroque ou la bouffonnerie s'en mêlent, alors il est permis d'être hilare, même en fin de week-end !

En voici quelques illustrations, conservées à toutes fins utiles dans un coin du disque dur.

D'une part, un extrait des Indes galantes, telles que mises en scène à l'Opéra de Paris en 2005, grande version de référence dirigée par le grand William Christie. C'est Patricia Petibon que l'on voit principalement dans l'extrait. D'autre part deux extraits de la Belle Hélène d'Offenbach, monté au théâtre du Châtelet en 2001 associant notamment Marc Minkowski et Felicity Lott, grands parmi les grands dans les professionnels du lyrique.

En prime, quelques versions de l'air d'Olympia des Contes d'Hoffmann du même Jacques Offenbach, dont le caractère mutin et coquin prête quoi qu'il en soit à la rigolade : une version par Sumi Jo de 2006 chantée à Séoul et deux versions par Nathalie Dessaye : aux Chorégies d'Orange en 2000, mise en scène par Jérôme Savary et la très célèbre version de 2001 à l'Opéra Bastille. Et la version de J'aime les Militaires, extrait de la Grande Duchesse de Gérolstein, par Felicity Lott également, qui s'y connaît en interprétations faussement futiles, dirigée encore par Marc Minkowski.

Alors soyons gais, l'opéra le veut !





dimanche 28 décembre 2008

Vivement Athènes !


Le blog en avait déjà parlé l'an dernier : le tout nouveau musée de l'Acropole ouvre en 2009. Quelques nouvelles photos donnent à nouveau l'envie de faire le voyage...


vendredi 20 juin 2008

Jeux olympiques : attention aux Grecs qui manifestent !


John et Nancy m'envoient cet article du New York Times du 12 avril dernier à propos des jeux olympiques. Il mérite une traduction, que voici.

Attention aux Grecs quand ils manifestent !

Tony Perrottet
New York Times
12 avril 2008

S'agissant de protestations à propos des jeux olympiques, les manifestants de Londres, Paris ou San Francisco sont plutôt un peu fleur bleue si on les compare aux anciens grecs. A l'époque classique en effet, les protestataires savaient vraiment comment désorganiser une cérémonie olympique.

En 364 avant J.C., des soldats ont envahi le stade d'Olympie et une belle bagarre eut lieu. Il s'est agi de la collision la plus dramatique de l'histoire entre la politique et le sport. L'organisation des jeux, selon Xénophon, avait été enlevée des Elians, ceux qui habituellement invitaient, et remise aux Pisans, une peuplade voisine – et les Elians n'étaient pas contents. Ils ont décidé d'envahir la fête pendant son point d'orgue, quand des milliers de spectateurs venus de toute la Grèce assistaient joyeusement à une compétition de lutte.

Les Pisans et leurs alliés les Arcadiens firent retraite dans le sanctuaire sacré d'Olympie, disposant leurs archers sur son toit, mais les Elians prirent l'avantage et des combats au corps à corps s'ensuivirent dans l'enceinte sacrée dédiée à Zeus elle-même.


Les amateurs de sport n'en ont pas été émus. Selon Diodore, la foule « portant encore ses habits de fête et des guirlandes de fleurs dans les cheveux » ont observèrent les combats de leur place, « en applaudissant impartialement les performances de chaque côté »

Cette violente manifestation eut des suites notables. Les Elians ont été contraints de se retirer, mais les jeux suivants se sont déroulés à nouveau sous leur contrôle.

Aujourd'hui, nous admirons l'ancien idéal olympique, placé au dessus des rivalités. Les grecs avaient institué en effet une « trêve sacrée » pour permettre aux athlètes et aux spectateurs de se déplacer pour les jeux, ce qui était quelque chose, dans un pays constamment agité par les guerres intestines. Cela dit, ils ne respectaient pas toujours cet idéal.

Il y eut des embargos et boycottages. Les Spartiates ont été interdits de jeux olympiques en 420 avant JC, pendant la guerre du Péloponnèse (un spartiate qui s'était clandestinement invité aux jeux fut fouetté pour cela). Vingt ans après, Sparte a créé à nouveau d'autres troubles en organisant une campagne guerrière en pleine trêve sacrée. Elle en fut taxée d'une « mine » par soldat impliqué dans la campagne, l'équivalent aujourd'hui peut-être de 5 millions de dollars. Et en 380 avant JC, les athéniens boycottèrent les jeux quand un de leur athlètes fut scandaleusement convaincu de corruption – ce qui n'est vraiment pas la cause la plus noble.

Même durant des temps plus pacifiques, la politique était toujours là, avec des orateurs qui haranguaient les immenses foules pour l'occasion. En 388 avant JC, un orateur du nom de Lysias parla contre le tyran Denys de Syracuse, arrivé sur place avec un équipage plutôt tapageur, ce qui provoqua la mise à sac du luxueux campement royal par les amateurs de sport déchaînés.

Cependant, ces mouvements de protestation étaient des exceptions à la règle. Aujourd'hui, nous sommes toujours en admiration pour les anciens jeux qui se sont tenus régulièrement tous les quatre ans pendant plus de dix siècles. Par comparaison, nos jeux olympiques modernes ont été annulés trois fois au cours de leur courte histoire pour cause de guerre : en 1916, 1940 et 1944.


Qu'est-ce qui pose problème de nos jours ? Peut-être déjà cette idée moderne de localiser les jeux dans un pays différent à chaque fois. Dans l'antiquité, ils se tenaient toujours au même endroit : en ce lieu sacré qu'était Olympie, dans un coin reculé du Péloponnèse – et ils étaient organisés toujours par les mêmes hôtes, à l'exception du pépin notable de l'année 364 avant JC. Ce système avait un avantage remarquable : les Elians étaient une peuplade sans importance politique et ils se tenaient la plupart du temps à l'écart des grands conflits qui divisaient la Grèce à l'époque.

Peut-être pourrions nous court-circuiter les sempiternelles protestations concernant nos jeux olympiques en leur choisissant un lieu d'accueil permanent, chez une nation que personne ne pourrait sérieusement contester comme le Liechtenstein, la Nouvelle Zélande ou l'Etat indépendant des Samoa. Avec un hôte permanent identique, les cérémonies d'ouverture des jeux ne pourraient plus être utilisées comme démonstration de fierté nationaliste.

Une fois l'hôte permanent sélectionné, il s'agirait de n'en jamais choisir un autre pour éviter ce qui s'est passé avec les Elians. Le spectacle des jeux pris d'assaut par des Liechtensteinois enragés serait trop difficile à supporter.

Tony Perrottet est l'auteur de « Les jeux olympiques dévoilés » et prochainement de « Napoléon en privé »

dimanche 18 novembre 2007

Musiques du Sud - Tome 4 - Les musiques de Grèce


Ce chapitre peut remplir des blogs entiers tant est riche l'histoire des relations entre la musique et les peuples grecs. Qui plus est, cette histoire continue de s'inventer tous les jours, comme si cette longue culture avait provoqué assez d'élan pour résister à la mondialisation, particulièrement étendue dans le domaine musical.


Ainsi, certains mélodies grecques ne datent que de quelques dizaines d'années et la musique culte de films comme Zorba le Grec ont créé des "tubes" qui passent pour séculaires. Les chanteurs grecs contemporains sont très nombreux, dans tous les genres de la chanson. Leurs orchestrations continuent d'utiliser les instruments traditionnels. La danse folklorique est bien plus vivante qu'ailleurs et rares sont les fêtes où elle n'apparaît pas.

Dans toutes leurs facettes, les musiques en Grèce sont quasi immédiatement reconnaissables et nous transportent là où il est agréable d'être et de vivre.


J'ai choisi trois séries d'illustrations sonores très subjectivement, en fonction de ce qui m'accrochait l'oreille : une série sur les chants et chansons, une série sur les danses les plus traditionnelles et enfin une série sur les mélodies grecques dans différentes instrumentations, quelquefois très impures, mais je l'assume, car je ne crois pas possible de faire du purisme, compte tenu d'un tel foisonnement!

LES CHANTS ET CHANSONS




LES DANSES

Elles viennent de toutes les régions de la Grèce actuelle et particulièrement aussi d'Asie Mineure. L'expulsion par la Turquie des Grecs d'Asie Mineure dans les années 1920 a laissé des traumatismes culturels encore insurmontés qui ont par contrecoup fortifié tous les traits culturels des populations concernées. C'est le cas pour les danses, et aussi le genre musical désigné comme Rébetiko, dont on aura un exemple dans la troisième série d'illustrations sonores sur les mélodies.


Voici les origines des principales danses traditionnelles grecques dont les échantillons sont disponibles dans le lecteur ci-après :

Chasapiko/Hasapiko = Constantinople (Istambul en turc)
Chasaposerviko/Hasaposerviko = Asie mineure
Kalamatianos = Péloponnèse
Karsilamas = Constantinople
Tsamiko = Grèce centrale et Péloponnèse
Syrtos = toute la Grèce, sous des formes différentes

Voici par ailleurs un site internet autrichien en anglais (et oui !), proposé par une amatrice à titre personnel assez bien fait sur la question.


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(7 morceaux en tout)







LES MELODIES



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(9 morceaux en tout)



mercredi 14 novembre 2007

Le musée des musées




John m'envoie de Grèce des informations sur le musée exceptionnel qui est en cours de finition à Athènes après bien des déboires. Il s'agit du nouveau musée de l'Acropole, destiné à présenter au grand public les immenses richesses archéologiques trouvées aux abords du Parthénon, dont les fouilles sont encore très loin d'être terminées et la restauration en cours du site encore moins.

Ce musée en a vu des vertes et des pas mûres : accusé de massacrer la vue, de mettre à mal les œuvres - puisqu'il faut bien les y transférer, de porter atteinte au patrimoine encore enfoui au pied de l'Acropole où il se trouve, enjeu de multiples batailles juridiques autant que politiciennes, de sonores polémiques comme les grecs savent en provoquer, son ouverture est enfin annoncée pour le premier semestre 2008... Si tout va bien.


Le bâtiment, confié au prolifique architecte franco-suisse Bernard Tschumi, est maintenant terminé. Le transfert des œuvres, restaurées au passage, venues de l'ancien musée ou des immenses réserves archéologiques de la Grèce, est en cours. La vidéo présentée plus bas, trouvée sur le site du National Geographic, le montre.

Je trouve le résultat final exceptionnel : l'architecte a su insérer cet immense bâtiment dans un environnement chaotique, où l'histoire s'entasse depuis trente siècles. Certains vestiges trouvés à la construction ont d'ailleurs été purement et simplement intégrés au bâtiment.


L'étage supérieur tout en transparence, posé sur son plateau comme le Parthénon sur l'Acropole, propose une vue directe et imprenable sur l'ensemble du site qui le surplombe. L'ensemble évoque à chaque occasion l'architecture antique mais sans jamais tomber dans le pastiche : le bâtiment est bien de la modernité la plus extrême.



Cette réalisation est l'occasion pour les Grecs de réévoquer à juste titre la revendication déjà ancienne de voir retourner au pays les fragments du Parthénon emportés par les Anglais et les Français au XIX° siècle. C'est le British Museum qui possède le plus grand nombre de fragments de la frise des Panathénées, puisqu'il en présente une salle complète.

Mais pourquoi le Louvre ne donne-t-il pas l'exemple ? Les salles des antiquités grecques comporte un fragment très important de la même frise.

En tout cas, nous voici en présence d'une très très sérieuse raison de reprogrammer une visite à Athènes.





jeudi 25 octobre 2007

Zervos ou le cadeau démesuré



Le musée Zervos a été inauguré cette année à Vezelay, 37 ans après la mort de Christian Zervos et de sa femme, qui avaient fait de Vezelay jusqu'à leur mort le rendez-vous de tous les grands artistes du temps qu'ils fréquentaient à Paris : Picasso, Léger, Le Corbusier, Eluard , Char... et on en passe.

Entreprise difficile pour une petite commune de faire face à ce leg démesuré qu'elle a mis tout ce temps à digérer.



Il en résulte ce petit musée tout neuf, logé dans la maison de Romain Rolland complètement rénovée - un modèle de rénovation pour une maison très sage quand on l'aborde de la rue Saint Etienne mais finalement tarabiscotée comme partout à Vezelay, où il faut jongler avec des dénivelés incroyables.


Pas possible d'y photographier à l'intérieur et trop peu de reproductions disponibles, alors il faut se contenter de quelques bricoles glanées sur internet pour conserver quelque chose des œuvres présentées, toutes de signature prestigieuse.

On retiendra du lieu le rôle fondamental de l'éditeur Zervos et de sa revue "Cahiers d'Art" dans la mémoire artistique d'une époque où personne ne s'intéressait vraiment à ceux qui aujourd'hui sont regardés comme les plus grands : Matisse, Picasso, Calder, Ernst, Man Ray, Kandinsky...



On retiendra également quelques étonnantes et magnifiques linogravures originales de Picasso, la belle exposition des tableaux de Lurçat - il n'a pas créé que des tapisseries. Et le grand mur peint par Fernand Léger à la demande l'architecte Badovici, ami du Corbusier, ce dernier ayant assisté lui-même à l'exécution de l'œuvre. Le Corbusier commentant Léger, on aurait aimé être là.

Habitant lui aussi Vezelay, Badovici fut obligé par l'acte de vente de sa maison à construire un grand mur fort laid au fond de sa cour pour protéger la privauté de ses voisins... quoi de mieux que de demander à Fernand Léger de le peindre ?

Grands artistes, grands architectes, certes, mais villageois quand même, assujettis aux dispositions d'urbanisme, fussent-elles enjolivées par Fernand Léger lui-même et à ce titre transportées ensuite au musée !